La dernière exposition du photographe franco-américain, Mikael Levin, est accompagnée d’un livre, livre plus que catalogue conservant la trace d’une manifestation éphémère ; l’ouvrage de 160 pages édité par Le Point du Jour et le Museu Colecção Berardo constitue une œuvre en soi, avec son autonomie et son irréductibilité ; il contient une part originale, qui a peu de chance de se retrouver dans une autre édition.
Le format à l’italienne de l’ouvrage permet de mettre en valeur les photographies. Une mosaïque d’images sur les pages de garde crée l’atmosphère et plonge d’emblée le lecteur dans l’histoire. Cette maquette soignée ouvre l’espace et invite à pénétrer le propos défendu au cœur du livre dans un récit en images comprenant trois séquences de 41 images chacune. Chaque séquence est précédée d’une brève introduction de Mikael Levin. L’ensemble est accompagné de textes critiques : introduction de l’historien d’art Jean-François Chevrier, témoignage d’un personnage du récit, Carlos Schwarz, et réflexions sur la diaspora de Jonathan Boyarin … Associer textes critiques et récit illustré peut sembler hétérogène mais cela répond à la curiosité du lecteur en lui permettant d’envisager tous les aspects du projet.
Sans commenter ni interpréter les images, les textes viennent nourrir le propos du récit. Remarquons l’orientation plus explicative, démonstrative adoptée par Mikael Levin ; elle diffère de celle qui se trouvait à l’œuvre dans les ouvrages de Sophie Ristelhueber…