Malgré l’appartenance, pendant un demi-siècle, de la Pologne à “l’autre Europe”, les liens de son art avec l’art français sont de longue date. La forte présence des artistes polonais en France dès les années 1830 jusqu’à aujourd’hui est l’une des spécificités des relations culturelles franco-polonaises. A la suite du dernier partage de la Pologne (1795) une série de mouvements indépendantistes (1830, 1848, 1863), qui se shont soldés par des échecs, marque l’histoire de la nation polonaise. Le phénomène de l’exil, notamment vers la France, dont le but est d’échapper aux représailles, de sauvegarder les valeurs nationales et préparer une nouvelle action indépendantiste, devient ordinaire. La première vague de réfugiés, la “Grande Émigration”, comptant environ 8000 personnes, dont une centaine d’artistes, arrive dans les premières années de la monarchie de Juillet. Une autre suit la chute de l’insurrection de 1863. Les artistes y sont moins nombreux. A la fin du XIXe siècle, le mouvement positiviste met fin aux insurrections. La nation polonaise est essoufflée, appauvrie et meurtrie par une politique de dénationalisation menée par les pouvoirs étrangers. C’est alors qu’on observe une explosion des talents artistiques. Faute d’une atmosphère favorable à leur développement, en particulier par l’absence d’établissements d’enseignement artistique supérieur, les artistes sont contraints de partir à l’étranger, d’abord pour Munich, puis pour Paris, devenu la capitale mondiale des arts…