Q. – Nous nous trouvons dans la Fondazione Arnaldo Pomodoro de Milan pour le vernissage de ton exposition « Atto unico » (Acte unique) où tu présentes, à travers un parcours organiquement structuré, un labyrinthe et des œuvres nouvelles ou repensées pour ces espaces. Quand tu réfléchis à ta sensibilité d’artiste et aux formes expressives que tu aimes adopter, est-ce que tu penses appartenir à une tradition méditerranéenne ou plus spécifiquement latine ? Par exemple, tu as affirmé plus d’une fois que ce que tu as en toi de la Grèce n’est que cette dimension universelle que tout le monde a, comme patrimoine commun de la civilisation occidentale.R. – Je suis méditerranéen, de toute façon. J’appartiens à cet environnement extraordinaire dans lequel j’ai grandi, qui m’a formé, dans tous les sens du terme. En effet, je dirais que je n’ai pas une grande idée de la Grèce, dont il ne me reste que les souvenirs d’adolescence. Quand j’y retourne, je retrouve ces choses dont je me souviens très bien, comme un plat, ou encore même parfois les odeurs…Q. – Sauf erreur de ma part, tu n’avais que vingt ans lorsque tu es arrivé, le jour de l’an 1956, à Rome pour t’y installer. On a dit que la date du voyage avait assurément une valeur symbolique, il s’agissait pour toi du départ vers une nouvelle vie. Est-ce que ce choix fut vraiment conscient ? Au fond, que savais-tu de l’Italie quand tu as décidé de venir y vivre et t’y accomplir en tant qu’artiste ?R. – J’étais très jeune, mais ce fut un choix conscient et voulu…