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Article de revue

Vanité de l'astrologie, ou l'horoscope serait-il une figure de Vanité ?

Pages 71 à 84

Notes

  • [1]
    Genèse 1, 14.
  • [2]
    A. Furetière, Dictionnaire universel [1690], Paris, SNL-Le Robert, Paris 1978.
  • [3]
    Dictionnaire de l’Académie française, Paris, J.-B. Coignard, 1694, 2 vol.
  • [4]
    P. Richelet, Dictionnaire François [1680], Genève, réimpression Slatkine, 1994.
  • [5]
    La critique de David Derodon (v. 1500-1664), théologien et philosophe protestant, reprend des arguments issus de Carnéade, Cicéron, saint Augustin et Pic de la Mirandole. Déjà Jean Calvin (1509-1564) avait publié un Advertissement contre l’astrologie qu’on appelle judiciaire et autres curiositez qui regnent aujourd’hui au monde (Genève, J. Girard, 1549), en réponse à l’ouvrage du poète et ami de Clément Marot Mellin de Saint-Gelays (1491-1558), l’Advertissement sur les Jugemens d’Astrologie, A une studieuse Damoyselle, Lyon, J. de Tournes, 1546.
  • [6]
    D. Derodon, Discours contre l’Astrologie Judiciaire, Genève, J.-A. et S. de Tournes, 1663, p. 44.
  • [7]
    A. Porchon, « De la nécessité de l’Astronomie pour exercer la médecine », Préface au Traité de la canicule et des jours caniculaires, Paris, M. Villery, 1688, p. 19.
  • [8]
    Tetrabiblos, éd. F.E. Robbins, Oxford, Loeb Classical Library, 1980, Livre I, Prologue.
  • [9]
    Fr. Garasse, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, Paris, S. Chappelet, 1674, L. IV, p. 338-339.
  • [10]
    Les Oracles divertissans […], Paris, 1652, « Aux dames », [p. 2].
  • [11]
    P. Bayle, Pensées diverses sur la comète, Cologne, P. Marteau 1682, Rotterdam, 1683. Cité dans l’édition critique de A. Prat, Paris, Nizet, 1984, t. I, p. 66.
  • [12]
    Sc. Du Pleix, La Curiosité naturelle rédigée en question selon l’ordre alphabétique […], Paris, L Sonnius, 1606 (nombreuses rééd. jusqu’en 1645). Le Père jésuite René de Ceriziers n’hésite pas à la qualifier de sainte : La Sainte Curiosité, ou questions curieuses, sur les principaux articles de la Foy […], Paris, E. Danguy, 1643.
  • [13]
    Voir son Horoscope de Monseigneur le Dauphin.
  • [14]
    Furetière, s/v Horoscope.
  • [15]
    Prolixe, Furetière ne nous donne pas moins de vingt-cinq acceptions du terme « Figure » à cette dernière entrée.
  • [16]
    Furetière, s/v Horoscope.
  • [17]
    Voir Les Préludes de l’Harmonie Universelle, ou Questions curieuses, dans Questions inouyes, Paris, Fayard, 1985.
  • [18]
    J. D’Autun, L’Incredulite sçavante et la credulité ignorante : Au sujet des magiciens et des sorciers, Lyon, J. Molin, 1671, p. 276.
  • [19]
    Diriger, c’est mesurer l’arc d’équateur qui sépare une planète ou un lieu important de la figure céleste à un autre, puis convertir le résultat obtenu en temps, suivant l’équivalence donnée par Ptolémée que chaque degré d’équateur vaut une année solaire.
  • [20]
    M. Vovelle, Mourir autrefois. Attitudes collectives devant la mort aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Gallimard/Julliard, 1974 ; L.-V. Thomas, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975-1980 ; Ph. Ariès, L’Homme devant la mort, Paris, Le Seuil, 1977 ; P. Chaunu, La Mort à Paris, XVIe, XVIIe et XVIIIe s., Paris, Fayard, 1978, L’Axe du temps, Paris, Julliard, 1994 ; Fr. Dastur, La Mort. Essai sur la finitude, Paris, Hatier, 1994.
  • [21]
    BnF. Ms Fr. 2016, Traité d’Astrologie.
  • [22]
    Ibid, fol. 104.
  • [23]
    Ptolémée, op. cit., Livre IV, 9, « Du genre de mort ».
  • [24]
    BnF. Ms Fr. 19949. Chapitre 25, « De la mort violente », fol. 203. Il s’agit toujours de savoir si le natif sera assassiné ou mourra de vieillesse, s’il sera tué à la guerre ou exécuté.
  • [25]
    B. Arsenal, BA Ms 10356, fol. 155r et fol. 155v.
  • [26]
    Hortensius (Martin van Den Hove dit, 1605-1639), mathématicien et astronome hollandais.
  • [27]
    Lettre CLXXXII, Descartes à Mersenne, 29 janvier 1640, dans Œuvres de Descartes, éd. Adam & Tannery, Paris, Vrin, 1988, t. III, Correspondance, p. 15.
  • [28]
    Comme cela est arrivé à Hortensius. Lettre CDXCI, Descartes à Élisabeth, [Paris, juillet 1647], éd. cit. t. V, p. 65-66. La date de 1647 est corrigée par Adam et Tannery eux-mêmes, t. V, p. 553 : ils proposent le 8 juillet 1644.
  • [29]
    Voir la correspondance d’Ismaël Boulliau, diplomate, théologien, historien et astronome qui dès son Astronomia philoaïca, Paris, 1645, soutient l’héliocentrisme et défend les idées de Galilée, BnF. Ms Fr. 1020-13021, Lettres de Pierre Des Noyers, secrétaire de Marie-Louise de Gonzague (1612-1667), reine de Pologne.
  • [30]
    François Henry de Bardy, sieur de Villeclerc, serait originaire de Touraine et né en 1664. Nous perdons sa trace après son exil à Argentan en 1704.
  • [31]
    BnF. Ms Fr. 639. François Henri Bardi de Vilclaire [Villeclerc], Nativité de Louis XIV et autres Princes, où Villeclerc calcule la durée de vie de l’empereur Léopold Ignace, de Charles II d’Espagne, de Guillaume de Nassau, prince d’Orange et de Victor Amédée II de Savoie.
  • [32]
    N. Dupuy La Chapelle, Instruction d’un Pere à sa fille, Paris, N. Le Clerc, 1707, p. 422-423.

1Généralement considérée comme une pseudo-science qui repose sur une illusion, le mouvement apparent des astres, l’astrologie serait l’expression d’une Vanité de la curiosité. Mais cette explication ne risque-t-elle pas de nous faire négliger ce que le discours des astres exprime des interrogations existentielles et spirituelles de l’homme sur sa destinée ?

2Nous voudrions rappeler ce qu’il faut entendre par astrologie, astronomie et horoscope dans le contexte du XVIIe siècle pour ensuite, à partir de notre enquête sur la pratique des horoscopes à l’époque, nous demander si ces récits d’anticipations ne traduiraient pas des concepts de la Vanité et si l’horoscope, ce Miroir du ciel, ne focaliserait pas aussi les emblèmes majeurs du Temps et de la Mort.

Vanité de l’astrologie

3L’astrologie est d’abord l’expression d’une croyance ancestrale en l’influence des astres, en une parole des dieux attribuée aux planètes. Avec le christianisme, les mouvements des astres deviennent les signes d’un ordre divin qui indique la connaissance des temps [1].

4Jusqu’au XVIIe siècle, les termes Astronomie et Astrologie sont synonymes. C’est certainement avec la parution des dictionnaires, notamment avec celui de Furetière [2], puis avec celui de l’Académie française [3], que leur distinction va se fixer. Elles ont déjà été établies et d’une manière plus concise, dix ans plus tôt, par Pierre Richelet [4]. Ces définitions ne font que reprendre, sans l’évoquer, la démarcation entre une astrologie naturelle et une astrologie judiciaire. Reprise par le Concile de Trente à la suite de saint Thomas d’Aquin, elle marque la séparation entre une utilisation licite ou illicite du mouvement des astres, utilisation commentée et justifiée par de nombreux auteurs, mais qui reste, comme nous le verrons, plus théorique qu’effective. Par exemple, dans son Discours contre l’Astrologie judiciaire, David Derodon [5] concluait que la pratique de l’astrologie naturelle

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doit estre permise, quoy que conjecturale ; puisqu’elle est utile à l’Agriculture, à la Medecine ; & à la Navigation : mais l’Astrologie judiciaire des choses à venir, qui sont singulieres, libres, & contingentes, ne doit point estre permise, & ceux qui en font profession ne doivent estre soufferts, puisqu’elle est contre Dieu, contre l’Estat, contre le bien des particuliers, & contre la raison. [6]

6Dans son Traité de la Canicule, Antoine Porchon continue à nous assurer

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combien la connoissance de l’Astronomie est necessaire & importante aux Medecins, pour connoistre par le mouvement des Astres, les divers aspects, leurs concours & leurs influences secrettes, les changemens des saisons & de l’air ; & cette divine science ne doit pas estre employée par vanité pour connoistre les bonnes & les mauvaises fortunes des hommes, mais seulement, comme dit Saint Augustin, pour observer par le moyen des Astres, ce qui peut estre utile à l’homme pour sa neccesité & pour ses usages, prévoir les changemens de l’air, […] connoistre les maladies qui leur peuvent arriver, en predire les évenemens, & ordonner bien à propos les remedes. [7]

8En fait, il n’y a pas une astrologie se démarquant de l’astronomie mais une astronomie-astrologie qui produit divers registres d’applications aussi bien dans celui de la météorologie comme de la médecine. Il n’y a pas de ce fait opposition entre astronomie et astrologie mais répartition des sujets d’étude et d’application que les termes d’astrologie et d’astronomie recouvrent encore au XVIIe siècle. Toutefois, cette réduction de l’astrologie aux deux catégories de naturelle et de judiciaire ne doit pas pour autant nous faire oublier l’astronomie pure, l’étude de la sphère, soit l’astrologie sphérique.

9Si nous considérons l’étymologie du terme astrologie, la confusion n’est plus possible. L’astronomie désigne la loi des astres et l’astrologie leurs discours ; l’une est assurée, l’autre ne l’est pas, comme nous le précisait déjà Ptolémée dans sa Tétrabible, au IIe siècle de notre ère [8]. Il en résulte que l’astrologie judiciaire serait le domaine d’une production de discours à partir de l’astronomie, ou astrologie sphérique, et des phénomènes célestes. Et c’est là que nous voyons que l’astrologie est « employée par vanité » puisqu’elle s’efforce de percer les secrets de l’avenir.

10Pour les moralistes chrétiens, la curiosité, libido sciendi, est un péché et elle est dénoncée par de nombreux auteurs comme responsable de toutes les investigations ou égarements dans ce besoin de savoir l’avenir. Mais de quelle curiosité s’agit-il ? de celle de l’astrologue, du libertin érudit, du savant ou du simple curieux ? Le Père Garasse (1585-1631) dénonce cette curiosité et ses conséquences en nous dressant une typologie du curieux :

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L’une des plus pernicieuse curiosité, & qui rend un esprit sensiblement Atheiste, c’est la curiosité de sçavoir sa destinée, & s’enquerir des choses futures pour s’y embarasser mal à propos. […] C’est le grand & le plus court chemin de l’Athéisme, que d’estre curieux en matiere de destin : & de ces curieux je trouve par experience qu’il y en a quatre especes, nommément, qui se portent un peu trop licencieusement à fouïller le secret des destinées : les premiers sont les Courtisans, les seconds sont les soldats, les troisiesmes sont les feneans & faquins, & les derniers sont les esprits grossiers & despouvus de sens. [9]

12Mais dans sa classification le Père Garasse oublie la jeunesse et les gens de qualité :

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La curiosité de sçavoir les choses cachées & celles de l’advenir, est si naturelle aux jeunes gens, qu’ils courent avec ardeur aux Astrologues, aux faiseurs d’Oroscopes […]. [10]

14De fait, pour Pierre Bayle l’astrologie,

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toute absurde qu’elle est, les personnes du plus haut rang ne laissoient pas par leur exemple de luy donner une grande vogue : car ce sont toûjours ces personnes là, qui sont les plus curieuses de l’avenir, leur ambition leur donnant une impatience extrême, de savoir si la fortune leur destine toutes les grandeurs qu’ils se souhaittent, et de posseder à tout le moins, par promesse, l’elevation où ils aspirent. [11]

16Comme nous le savons, la notion de curiosité au XVIIe siècle couvre elle aussi une gamme très étendue, et la curiosité de connaître l’avenir peut suivant les auteurs et les circonstances dépendre du diable et des démons et conduire à l’athéisme, ou bien dépendre de Dieu et des anges. Comme l’astrologie la curiosité peut être naturelle[12] ou devenir judiciaire quand elle est mise au service d’une interprétation théologico-politique. Si le jugement d’un horoscope peut être une entreprise insensée, il peut parfois être inspiré par une « saincte curiosité » comme celle qui incite le Père Senault à connaître les volontés de Dieu, et à tirer l’horoscope du fils de Louis XIV [13].

L’horoscope, figure instantanée du temps

17De l’observation du ciel a découlé la nécessité de mettre au point des systèmes de coordonnées pour localiser les planètes et les étoiles, dans l’espace et le temps. Ainsi la pratique de l’astrologie opère au moyen d’une carte du ciel ou horoscope. Antoine Furetière, dans son Dictionnaire, définit l’horoscope comme étant

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le degré de l’ascendant, ou l’astre qui monte sur l’horison en certain moment qu’on veut observer pour predire quelque évenement […]. Ce mot est purement grec, & est composé d’hora, hora, heure, & du verbe scopo, ou skeptomai, specto, considero ; je contemple, je considere. En Latin on l’appelle Cardo Orientalis. [14]

19Ainsi, ce qui permet d’établir un horoscope, c’est l’heure de la naissance. Tirer un horoscope, c’est regarder l’heure, les planètes qui se lèvent à l’horizon. Et l’horoscope est une carte qui donne une représentation géométrique du ciel astronomique de ce moment précis du lever des astres, qui correspond généralement à une naissance. Furetière ajoute que ce terme désigne aussi une figure[15] et que

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figure celeste, se dit de la description, de l’estat & de la disposition du ciel à certaine heure, où l’on marque les lieux des planetes & des estoiles en une figure de 12 triangles & qui s’appellent Maisons. [16]

21Avec l’horoscope les mouvements du monde céleste sont immobilisés, capturés dans une image généralement carrée, divisée en douze triangles. Cette figure est en quelque sorte un arrêt sur image des différents mouvements du ciel, vu d’un certain lieu. Elle permet de localiser les planètes et les étoiles dans les douze signes célestes du zodiaque et leur répartition à l’intérieur des douze Maisons terrestres qui déterminent chacune un domaine particulier des préoccupations de l’existence humaine (vie, richesses, frères et sœurs, parents, enfants, serviteurs, mariage, mort, religions, dignités, amis, ennemis). On pourrait déjà voir dans ces attributions une confirmation de l’inanité des occupations humaines, qui seraient pourtant déterminées par les lois du monde céleste.

22La pratique de l’astrologie se fonde sur la composition d’une figure céleste dont la justesse dépend des Tables astronomiques utilisées et de la rectification de l’heure de naissance, l’heure communiquée à l’astrologue étant toujours approximative. Il est certain que devant la complexité des opérations à effectuer pour tirer l’horoscope, des méthodes de calculs simplifiés ont été mises au point ; il existe des figures qui parodient son mode de représentation astronomique et qui réduisent l’horoscope à une supercherie. Il existe donc une astrologie savante, celle que pratiquent les astronomes-astrologues, et une astrologie populaire, qui utilise de pseudo-horoscopes.

23Si la présence de l’almanach dans les peintures de la Vanité rappelle la fuite irrémédiable du temps, qu’en est-il de l’horoscope qui immobilise en une figure géométrique le flux du temps ? Toutefois, un horoscope n’a pas l’impact immédiat d’une allégorie ou d’un emblème. C’est une figure individualisée qui n’est pas accessible ou lisible d’emblée mais qui a besoin d’être traduite. Il s’agit d’abord d’une figure mathématique dont les symboles astronomiques condensent le pouvoir évocateur des noms, venus des fables antiques, des récits de la mythologie grecque et romaine. L’horoscope serait plus proche d’un pictogramme ou d’un blason où l’agencement des symboles indiquerait un moment particulier de la position des astres dans le ciel. C’est cette représentation du temps, du temps des astres et du calendrier, qui justifie et suppose un « effet de réel » à cette représentation graphique. Sinon, nous sommes confrontés à une fantaisie d’artiste ou à une représentation spéculative – l’horoscope du parfait musicien de Marin Mersenne [17] – ou trompés par une mystification de devins ou devineresses, comme par exemple avec les pseudo-horoscopes saisis lors de l’Affaire des poisons.

24Après cette partie technique du calcul de la figure céleste, il s’agit ensuite pour l’astrologue de la bien juger, de l’interpréter. Et c’est là que nous quittons le domaine de l’astrologie sphérique, de l’astronomie, pour celui de l’astrologie judiciaire ou divinatrice. Avec l’astrologie, le modèle scientifique de l’astronomie, de ce langage de la loi des astres qui dit une vérité mathématique universelle, est transposé pour investir le registre du spéculatif.

25On se fait souvent une représentation idéalisée ou romanesque des prédictions et interprétations des horoscopes. À quelles questions, pour autant, ces figures astronomiques du ciel répondent-elles ? Et la lecture des horoscopes va-t-elle constituer un nouvel exemple des vanités du monde ?

26L’horoscope est d’abord une figure astronomique et on pourrait attendre de son interprétation une mise en récit métaphorique de sa signification par une sorte de dramatisation de la configuration. Si l’interprétation des horoscopes laisse supposer à leurs destinataires la prédiction des événements heureux ou malheureux qui vont constituer leurs destins, ou des événements qui peuvent nous paraître futiles ou incroyables, l’interprétation reste pauvre et ne révèle pas une grande imagination de la part des astrologues. En fait, l’horoscope est plutôt considéré comme une équation temporelle du mouvement des astres, dont le développement dans le continuum du temps va déterminer les échéances heureuses ou dramatiques de la vie. Et l’interprétation des horoscopes s’effectue dans cette domestication de la mécanique céleste et dans l’illusion de détenir la maîtrise du temps de l’existence.

L’anticipation de la Mort

27Cette croyance en un pouvoir sur le temps qui serait détenu par les astrologues nous conduit à l’interrogation fondamentale sur l’heure de la mort, de même que l’insatiable curiosité à l’origine de la production des horoscopes nous ramène à la même motivation : « La curiosité de ceux qui font faire leur horoscope, se termine à sçavoir, si leur vie sera longue ou courte [18]. »

28Les prédictions astrologiques ne sont-elles pas une tentative pour maîtriser un avenir imprévisible ? Grâce à la régularité des révolutions des astres qui déterminent notre division du temps calendaire, l’homme a tenté de remplacer l’incertitude sur son avenir par un devenir calculable au moyen de la mécanique céleste. C’est aussi son angoisse de la mort qui est ainsi jugulée. Tous ces calculs ne font que fixer une échéance à l’indétermination du moment de la mort en rejetant dans un temps toujours à venir son irruption irrévocable et à tout moment possible. Ce qui paradoxalement se trouve ainsi justifié par le calcul des directions astrologiques [19], ce qui fonde l’enjeu ultime de la démarche est l’art de déterminer, en suivant la mécanique céleste et dans le temps du calendrier, ce qui est pourtant de l’ordre de l’indéterminable : l’heure du décès [20].

29Notre enquête sur la pratique des horoscopes nous a ainsi conduit à cette découverte que tous répondent à une interrogation sur le genre de la mort et son échéance. Les horoscopes ne nous parlent pas uniquement du soleil, des astres et des étoiles, du nombre des enfants et des mariages, mais servent aussi de révélateur à la question, à l’énigme même que l’homme se pose face à son existence, celle du temps qu’il a à vivre et celle de la « qualité de sa mort ». Or l’astrologie peut-elle prédire la date de la mort ?

30Un astrologue anonyme du XVIIe siècle, au début de son chapitre « De la Mort [21] », nous confirme que

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c’est icy le chapitre le plus important de ce livre par ce qu’il contient les regles par lesquelles lon vient a la congnoissance du genre de mort par lequel le nay doit mourir. [22]

32Ce besoin de définir le « genre de la mort » se trouve déjà énoncé par Ptolémée [23], et dans tous les horoscopes nous allons rencontrer ce besoin de définir si la mort sera naturelle ou violente et prématurée. Cette investigation est tout à fait justifiée par les astrologues :

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Cette question demande une tres exacte recherche, pour estre la plus difficile & la plus importante de toutes celles que nous avons traicté cy devant, puis qu’il n’y a rien de plus subtil ny de plus admirable en toute la nature, que de tirer des conjectures par la naissance des personnes de leur mort, & juger sy elle sera violente, ou naturelle, glorieuse, ou ignomineuse. [24]

34La démarche consistant à calculer l’inexorabilité du moment de la mort grâce à un procédé scientifique, mathématique, donc vrai, devient ainsi une nouvelle vanité, qui relèverait de la vanité des sciences. En outre, comme l’horoscope n’est pas une allégorie du temps, puisqu’il représente un moment du temps qui inclut déjà la virtualité de la mort, il se réduit à une considération mécanique du monde et de l’existence humaine, et l’audace de l’astrologue se nourrit de la certitude de la toute-puissance de son art.

35Le diagnostic astrologique le plus représentatif de cette vanité que nous ayons rencontré est celui qui fut porté sur la naissance d’un jeune garçon né le 23 décembre 1668. Effectué par un astrologue-médecin, le calcul des directions astrologiques est poussé jusqu’à l’absurde. Dans son interprétation, toute la destinée du nouveau-né se réduit à l’enchaînement chronométrique des maladies qui doivent le conduire à la mort :

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A vingt un an, deux cents cinquante quatre jours & unze heures, la Lune au sextil droit de Venus promet amitié avec des femmes & en suitte quelque maladie galante. A vingt deux ans, & seize heures, Mars au quarré droict de Jupiter, menasse danger de la vie pour raison de la sus dite maladie [.…]. A Vint & trois ans, nonante huict jours & seize heures [la sus dite maladie conduira à une amputation, et] a cause de la retrogradation de Mercure, de laquelle amputation, la fiebvre s’ensuyvra tres ardente & trente six jours & trois heures apres le Soleil arrivant à l’angle occidental, mettra la personne dans le cercueil, & ce suyvant le temps donné. [25]

37Ainsi l’horoscope, figure du temps de la mécanique céleste, accède à celle d’une figure d’une mort déjà programmée, en attente de son heure.

38Si les vanités nous invitent aux méditations mélancoliques sur la vanité du savoir, des richesses, des plaisirs et nous rappellent le caractère transitoire de la vie humaine, elles débouchent sur cette question : que faire de ce temps qui nous sépare de la mort ? Doit-on dès aujourd’hui se préparer à la mort, vivre cette existence en pensant au salut de son âme ? Être continuellement prêt afin d’éviter d’être surpris par la malemort, cette mort subite qui peut frapper alors que l’on est en état de péché mortel ? L’urgence est pressante de se confesser et de mettre en ordre sa conscience, de même que de rédiger son testament, un acte encore placé au XVIIe siècle sous l’invocation de la Vierge Marie, acte de foi qui permet, tout en réglant ses affaires terrestres, d’escompter un bon accueil dans l’autre monde.

39Quoique nous sachions depuis le Phédon de Platon que philosopher c’est apprendre à mourir, préparations et résolutions ne font pas de tous les chrétiens des philosophes ni des stoïciens. Si l’anticipation de la mort peut donner sens à l’existence et être même source de force et de courage dans le domaine spirituel, elle peut aussi, en fait d’apprentissage, avoir des effets traumatisants sur certains esprits par leur impact émotionnel. Nous sommes alors confrontés à l’impact psychologique des prédictions astrologiques et aux conséquences angoissantes de l’annonce du temps de la mort. Dans une de ses nombreuses lettres au Père Mersenne Descartes évoque pertinemment les possibles effets de telles prédictions :

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Hortensius [26], estant en Italie il y a quelques années, se voulut mesler de faire son horoscope, & dist à deux jeunes hommes de ce païs, qui estoient avec luy, qu’il mourroit en l’an 1639, & que, pour eux, ils ne vivroient pas long tems apres. Or luy estant mort cet esté, comme vous sçavez, ces deux jeunes hommes en ont eu telle apprehension, que l’un d’eux est desja mort ; & l’autre, qui est le fils de Heinsius, est si languissant & si triste, qu’il semble faire tout son possible afin que l’astrologie n’ait pas menti. Voyla une belle science, qui sert à faire mourir des personnes qui n’eussent pas peut estre esté malades sans elle. [27]

41Sous le coup de pareille « sentence de mort », le sujet vit dans un présent pétrifié par l’échéance de sa mort annoncée qui lui donne prématurément figure de nature morte. Dans une lettre sur la santé de la princesse Élisabeth Descartes reviendra sur cet impact psychique : il y a de

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certaines gens, qui, sur le raport d’un Astrologue ou d’un Medecin, se font acroire qu’ils doivent mourir en certain temps, & par cela seul deviennent malades, & mesme en meurent assez souvent, ainsi que j’ay vû arriver à diverses personnes. [28]

43L’assimilation des médecins aux astrologues est remarquable en ceci qu’ils s’arrogent un même pouvoir de pronostiquer l’échéance de la vie, les uns à partir de leurs calculs, les autres à partir de symptômes.

44S’il est vrai que connaître la date de sa mort peut inciter à régler ses affaires terrestres, mettre en ordre sa vie spirituelle et préparer son âme à la vie éternelle, cette utilisation de l’astrologie a toujours été dénoncée comme pernicieuse pour les personnes, et interdite quand il s’agit de la vie des princes : le calcul du temps de vie du roi ou de l’empereur produit un effet d’annonce qui n’est pas sans conséquence au plan politique. Aussi l’interdiction de l’astrologie judiciaire ou divinatrice ne procède pas d’un esprit « scientifique » ; de la Rome impériale à l’ordonnance de juillet 1682 qui clôt l’Affaire des poisons ce sont ses implications politiques qui lui ont valu d’être déclarée illicite. Interdiction plus théorique qu’effective au demeurant puisque nous voyons l’abbé Ismaël Boulliau (1605-1694) et Pierre Des Noyers (1607-1691) par exemple spéculer astrologiquement dans leur correspondance privée [29] sur la durée de vie des particuliers et des princes. L’astrologue Villeclerc [30] offrit même à Louis XIV, en 1695, un magnifique horoscope dans lequel il avait calculé la durée de vie des principaux souverains de l’Europe [31].

45Le savoir que l’homme recherche dans l’astrologie ne se limite donc pas à se confronter aux limites temporelles de l’existence, il vise surtout à anticiper l’utilisation de la part de temps concédée avant la mort. Il peut notamment être perçu comme une libération de toute entrave aux désirs de jouissance, ce qui n’est pas non plus sans danger pour l’âme :

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Dieu nous a voulu cacher le moment de nôtre mort, afin que cette incertitude soit comme un frein pour retenir nos passions, & ces émissaires du démon veulent nous ôter un secours si nécessaire ; ils veulent nous jetter dans une fausse securité, nous enhardir à lâcher la bride à nos passions, en nous assurant que nous aurons du tems pour tout, pour nos plaisirs & pour nôtre salut. Eux-mêmes sont incertains lorsqu’ils se couchent le soir s’ils reverront le jour, & ils ont l’assurance de promettre aux autres plusieurs années de vie. [32]

47De fait, les astrologues ne sont pas très experts pour prévoir la durée de leur propre vie, même si on rapporte que Jérôme Cardan (1501-1576) se serait laissé mourir de faim pour ne pas se désavouer, ni même leur proche avenir, puisque Villeclerc, en récompense de l’horoscope qu’il avait adressé à Louis XIV, fut conduit à la Bastille.

48Mais la vanité essentielle de l’astrologue consiste peut-être dans sa prétention à détenir une méthode qui serait parfaite, puisque mathématique, pour dire le Tout du monde et de l’homme. Les aphorismes tirés de la dispositions du ciel transcriraient les émanations d’une volonté supérieure énonçant la Vérité du ciel, la Loi céleste, et peut-être même proclamant la Justice divine. De géomètre l’astrologue se ferait-il juge omniscient, ou usurpateur céleste ?

Une curiosité intemporelle

49Plutôt que de revenir sur le thème du Miroir du ciel et d’aborder l’astrologie dans une perspective mystique, alchimique ou hermétique, nous avons préféré montrer que les deux concepts majeurs de la Vanité, le Temps et la Mort, étaient mis en œuvre dans la pratique des horoscopes : le temps dans le calcul de la figure céleste, l’anticipation de la mort dans son interprétation. Mais cette interrogation sur la mort présente dans tous nos horoscopes n’est pas propre bien sûr au XVIIe siècle. Elle appartient à l’histoire de l’astrologie et de l’humanité.

50À travers les siècles, les interrogations de l’homme sur son sort restent les mêmes. L’interrogation sur le moment de la mort ne se serait-elle pas déplacée de l’astrologie judiciaire à l’astrologie naturelle, puis à cette application de l’influence des astres qui s’occupait autrefois de médecine ? On aime à se moquer des astrologues comme des médecins de Molière ainsi que des médecins-astrologues comme Descartes, mais la médecine prédictive ne reprend-elle pas finalement à son compte, aujourd’hui, les éternelles interrogations sur l’anticipation de la durée du temps de vie ? Nouvelle Vanité d’une maîtrise du Temps, la techno-science voudrait-elle faire croire à l’homme, suprême vanité, qu’elle aurait goûté au fruit de l’Arbre de Vie ?

Bibliographie

  • Sources

    • D’AUTUN Jacques, L’Incredulite sçavante et la credulité ignorante : Au sujet des magiciens et des sorciers, Lyon, J. Molin, 1671.
    • DERODON David, Discours contre l’Astrologie Judiciaire, Genève, J.-A. et S. de Tournes, 1663.
    • GARASSE François, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, Paris, S. Chappelet, 1624.
    • MERSENNE Marin, Les Préludes de l’Harmonie Universelle, ou Questions curieuses. Utiles aux prédicateurs, aux Théologiens, aux Astrologues, aux Medecins et aux Philosophes, dans Questions Inouyes [Paris, J. Villery, 1634], Paris, Fayard, 1985.
    • PORCHON Antoine, « De la nécessité de l’Astronomie pour exercer la médecine », Préface au Traité de la canicule et des jours caniculaires, Paris, M. Villery, 1688.
    • [PTOLÉMÉE], Tetrabiblos, éd. et trad. angl. F.E. Robbins [1940], Oxford, Loeb Classical Library, 1980.
      —, L’Uranie de Messire Nicolas Bourdin, Chevalier, Seigneur de Villennes : ou Les Quatre Livres des Jugements des Astres de Claude Ptolomee, Prince des Sciences Celestes [Paris, C. Besongne, 1640], Paris, Denoël, coll. « Bibliotheca Hermetica », 1974.
    • SENAULT Jean-François, L’Horoscope de Monseigneur le Dauphin. Discours prononcé dans l’Eglise des Prestres de l’Oratoire, Paris, P. le Petit, 1661.
  • Études critiques

    • ARIÈS Philippe, L’Homme devant la mort, Paris, Le Seuil, 1977.
      —, Philippe, Essais sur l’histoire de la mort en Occident, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 1977.
    • Chaunu Pierre, La Mort à Paris, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1978.
      —, L’Axe du temps, Paris, Julliard, 1994.
    • DASTUR Françoise, La Mort. Essai sur la finitude, Paris, Hatier, 1994.
    • THOMAS Louis-Vincent, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975-1980.
    • VOVELLE Michel, Mourir autrefois. Attitudes collectives devant la mort aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Gallimard/Julliard, 1974.

Notes

  • [1]
    Genèse 1, 14.
  • [2]
    A. Furetière, Dictionnaire universel [1690], Paris, SNL-Le Robert, Paris 1978.
  • [3]
    Dictionnaire de l’Académie française, Paris, J.-B. Coignard, 1694, 2 vol.
  • [4]
    P. Richelet, Dictionnaire François [1680], Genève, réimpression Slatkine, 1994.
  • [5]
    La critique de David Derodon (v. 1500-1664), théologien et philosophe protestant, reprend des arguments issus de Carnéade, Cicéron, saint Augustin et Pic de la Mirandole. Déjà Jean Calvin (1509-1564) avait publié un Advertissement contre l’astrologie qu’on appelle judiciaire et autres curiositez qui regnent aujourd’hui au monde (Genève, J. Girard, 1549), en réponse à l’ouvrage du poète et ami de Clément Marot Mellin de Saint-Gelays (1491-1558), l’Advertissement sur les Jugemens d’Astrologie, A une studieuse Damoyselle, Lyon, J. de Tournes, 1546.
  • [6]
    D. Derodon, Discours contre l’Astrologie Judiciaire, Genève, J.-A. et S. de Tournes, 1663, p. 44.
  • [7]
    A. Porchon, « De la nécessité de l’Astronomie pour exercer la médecine », Préface au Traité de la canicule et des jours caniculaires, Paris, M. Villery, 1688, p. 19.
  • [8]
    Tetrabiblos, éd. F.E. Robbins, Oxford, Loeb Classical Library, 1980, Livre I, Prologue.
  • [9]
    Fr. Garasse, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, Paris, S. Chappelet, 1674, L. IV, p. 338-339.
  • [10]
    Les Oracles divertissans […], Paris, 1652, « Aux dames », [p. 2].
  • [11]
    P. Bayle, Pensées diverses sur la comète, Cologne, P. Marteau 1682, Rotterdam, 1683. Cité dans l’édition critique de A. Prat, Paris, Nizet, 1984, t. I, p. 66.
  • [12]
    Sc. Du Pleix, La Curiosité naturelle rédigée en question selon l’ordre alphabétique […], Paris, L Sonnius, 1606 (nombreuses rééd. jusqu’en 1645). Le Père jésuite René de Ceriziers n’hésite pas à la qualifier de sainte : La Sainte Curiosité, ou questions curieuses, sur les principaux articles de la Foy […], Paris, E. Danguy, 1643.
  • [13]
    Voir son Horoscope de Monseigneur le Dauphin.
  • [14]
    Furetière, s/v Horoscope.
  • [15]
    Prolixe, Furetière ne nous donne pas moins de vingt-cinq acceptions du terme « Figure » à cette dernière entrée.
  • [16]
    Furetière, s/v Horoscope.
  • [17]
    Voir Les Préludes de l’Harmonie Universelle, ou Questions curieuses, dans Questions inouyes, Paris, Fayard, 1985.
  • [18]
    J. D’Autun, L’Incredulite sçavante et la credulité ignorante : Au sujet des magiciens et des sorciers, Lyon, J. Molin, 1671, p. 276.
  • [19]
    Diriger, c’est mesurer l’arc d’équateur qui sépare une planète ou un lieu important de la figure céleste à un autre, puis convertir le résultat obtenu en temps, suivant l’équivalence donnée par Ptolémée que chaque degré d’équateur vaut une année solaire.
  • [20]
    M. Vovelle, Mourir autrefois. Attitudes collectives devant la mort aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Gallimard/Julliard, 1974 ; L.-V. Thomas, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975-1980 ; Ph. Ariès, L’Homme devant la mort, Paris, Le Seuil, 1977 ; P. Chaunu, La Mort à Paris, XVIe, XVIIe et XVIIIe s., Paris, Fayard, 1978, L’Axe du temps, Paris, Julliard, 1994 ; Fr. Dastur, La Mort. Essai sur la finitude, Paris, Hatier, 1994.
  • [21]
    BnF. Ms Fr. 2016, Traité d’Astrologie.
  • [22]
    Ibid, fol. 104.
  • [23]
    Ptolémée, op. cit., Livre IV, 9, « Du genre de mort ».
  • [24]
    BnF. Ms Fr. 19949. Chapitre 25, « De la mort violente », fol. 203. Il s’agit toujours de savoir si le natif sera assassiné ou mourra de vieillesse, s’il sera tué à la guerre ou exécuté.
  • [25]
    B. Arsenal, BA Ms 10356, fol. 155r et fol. 155v.
  • [26]
    Hortensius (Martin van Den Hove dit, 1605-1639), mathématicien et astronome hollandais.
  • [27]
    Lettre CLXXXII, Descartes à Mersenne, 29 janvier 1640, dans Œuvres de Descartes, éd. Adam & Tannery, Paris, Vrin, 1988, t. III, Correspondance, p. 15.
  • [28]
    Comme cela est arrivé à Hortensius. Lettre CDXCI, Descartes à Élisabeth, [Paris, juillet 1647], éd. cit. t. V, p. 65-66. La date de 1647 est corrigée par Adam et Tannery eux-mêmes, t. V, p. 553 : ils proposent le 8 juillet 1644.
  • [29]
    Voir la correspondance d’Ismaël Boulliau, diplomate, théologien, historien et astronome qui dès son Astronomia philoaïca, Paris, 1645, soutient l’héliocentrisme et défend les idées de Galilée, BnF. Ms Fr. 1020-13021, Lettres de Pierre Des Noyers, secrétaire de Marie-Louise de Gonzague (1612-1667), reine de Pologne.
  • [30]
    François Henry de Bardy, sieur de Villeclerc, serait originaire de Touraine et né en 1664. Nous perdons sa trace après son exil à Argentan en 1704.
  • [31]
    BnF. Ms Fr. 639. François Henri Bardi de Vilclaire [Villeclerc], Nativité de Louis XIV et autres Princes, où Villeclerc calcule la durée de vie de l’empereur Léopold Ignace, de Charles II d’Espagne, de Guillaume de Nassau, prince d’Orange et de Victor Amédée II de Savoie.
  • [32]
    N. Dupuy La Chapelle, Instruction d’un Pere à sa fille, Paris, N. Le Clerc, 1707, p. 422-423.
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