Notes
-
[1]
J’emprunte le terme « équivalent » à Arrivé, Gadet et Galmiche (1986, p. 383) : « Il n’est pas mal ce bouquin fonctionne fréquemment comme équivalent de Il est très bien. » L’emploi de ce terme ne préjuge pas, bien évidemment, des valeurs d’emploi que je serai amenée à mettre en évidence.
-
[2]
« La Loi de négation (plus exactement la relation entre énoncés qui amène à formuler cette loi) exige donc qu’on ne puisse énoncer Si p, q sans reconnaître aussi non p comme un argument pour non-q » (Anscombre et Ducrot, 1983, p. 100).
-
[3]
Au sens où l’entend Claude Muller (1992) : « le rejet sera le résultat de l’évaluation de l’énoncé jugé inadéquat vis-à-vis de la situation » (p. 28) et « Je dirai par conséquent que la négation signifie un jugement de rejet et que l’énoncé négatif qui l’exprime est l’assertion de ce jugement » (p. 30).
-
[4]
a) En quelque circonstance que ce soit, et quelle que soit la conclusion C, si on utilise B en faveur de C, on doit croire A utilisable pour C.
-
[5]
b) Il y a des circonstances où un locuteur peut utiliser A, pour une certaine conclusion C, sans pour autant croire B utilisable pour C.
-
[6]
Sur la notion d’argument possible et d’argument décisif, voir Anscombre et Ducrot, 1983, p. 31.
-
[7]
Nicole de la Tour d’Auvergne, 2001, p. 22.
-
[8]
C’est-à-dire qu’elle « fait entendre d’autres voix, celles des énonciateurs et le sens de l’énoncé est produit (ou plutôt construit, voire reconstruit) par la position que dans l’énoncé le locuteur déclare prendre par rapport à ces énonciateurs et à leurs points de vue. » (Anscombre, 1985, p. 7).
-
[9]
Voir Andrée Borillo (1979, p. 29) qui fait observer, à propos des « constructions interronégatives inversées » : « [elles sont] presque exclusivement interprétables comme des confirm-oui », ainsi que Claude Muller (1994).
Introduction
1Je me propose de réfléchir sur la valeur d’atténuation attribuée à certains emplois de la négation : il s’agit d’énoncés de polarité négative de type « SN + être + Nég + adjectif » – Ce n’est pas idiot – et les énoncés de polarité négative de type « SN + verbe + Nég » – Je ne te hais point – interprétés en relation avec C’est intelligent, Je t’aime, assertions de polarité positive et dans lesquelles l’adjectif ou le verbe dit « non marqué » se substitue à celui – dit « marqué » – de l’énoncé négatif.
2Je désigne ces dernières par l’appellation « assertions positives équivalentes [1] », afin de les distinguer des assertions positives correspondantes : C’est idiot, Je te hais.
3Lorsqu’on lie négation et atténuation, on pense à la « litote », mais le plus souvent les énoncés négatifs que je me propose d’examiner ici ne fonctionnent pas comme des litotes. Est-ce à dire pour autant que leur emploi ne produit pas, alors, un « effet d’atténuation » ?
4Je pars du constat qu’il existe d’une part des énoncés susceptibles de fonctionner comme des litotes, d’autre part des énoncés qui ne peuvent se prêter à une interprétation litotique. Les premiers énoncés répondent à la définition donnée par Anscombre et Ducrot (1983, p. 26) : « On définit l’effet litotique en disant qu’un énoncé prend une signification plus forte que sa signification littérale ».
5Il conviendra d’examiner en premier lieu si les effets de sens produits en discours par ces énoncés du premier type – lorsqu’ils sont pris dans leur signification littérale – relèvent de la modalisation. Je m’intéresserai ensuite à ce qui se produit lors de la mise en place de la signification litotique.
6Les énoncés du deuxième type ne sont pas susceptibles d’être interprétés comme des litotes. Après avoir montré en quoi ils se distinguent des énoncés du premier type, je m’interrogerai sur le fait que les sujets parlants ressentent bien cependant une « impression d’atténuation ». Restera à mettre en évidence cette valeur et à en préciser le statut.
1 – Les énoncés susceptibles d’une interprétation litotique
1.1 – Signification littérale et effet de litote
7Si l’on admet la définition d’Anscombre et Ducrot, pour pouvoir fonctionner comme litote, un énoncé où la négation se combine avec un terme marqué doit avoir une signification littérale différente de l’assertion positive équivalente. C’est le cas, par exemple de « ne pas haïr » dont la signification littérale est différente de celle de « aimer ». On peut effectivement ni aimer, ni haïr. De même, on peut être ni idiot ni intelligent, ni beau ni laid, ni petit ni grand. Ce qui est mis en évidence par les possibilités d’enchaînement :
Nous discuterons un des concepts construits […], « A est plus fort que B ». Nous lui donnons le sens :Ce concept, qui introduit un ordre entre les énoncés et justifie l’expression « échelle argumentative », nous semble essentiel (il permet notamment de comprendre l’application à la langue d’une loi rhétorique comme la litote – qui suppose une gradation des énoncés).
- En quelque circonstance que ce soit, et quelle que soit la conclusion C, si on utilise B en faveur de C, on doit croire A utilisable pour C ;
- Il y a des circonstances où un locuteur peut utiliser A, pour une certaine conclusion C, sans pour autant croire B utilisable pour C.
9Soit A l’énoncé « Je l’aime » et B l’énoncé « Je ne le hais pas », je pourrais donc, d’après cette définition, considérer A comme plus fort que B si :
sans accepter forcément :
10Il convient d’abord de voir si « ce n’est pas idiot » et « ce n’est pas intelligent » ne font que signifier l’un comme l’autre que ce n’est ni idiot ni intelligent. Ducrot (1972, pp. 138-139) fait, sur ce point, une différence entre négation d’un terme marqué et négation d’un terme non marqué :
S’il est vrai que pas gentil est peu discernable de méchant, et pas beau de laid, il reste en revanche que pas laid et pas méchant sont très rarement équivalents à beau et à gentil […]. Plus généralement, si la négation d’un terme positif (ou « non marqué ») équivaut à peu près au négatif (« marqué ») correspondant, la négation de ce négatif est loin de ramener au positif […]. On expliquerait ainsi que Je ne l’aime pas soit très proche de Je le hais. Mais on devrait admettre alors une différence nette entre ne pas haïr et aimer.
12Cependant, s’il est bien vrai, au vu des énoncés (8), (9), (10), qu’il y a « une différence nette entre ne pas haïr et aimer », les enchaînements suivants montrent qu’il y a également gradation entre le sens littéral de « ne pas aimer » et celui de « haïr », celui de « pas laid » et celui de « beau » :
13On peut rapporter cette orientation argumentative opposée entre négation du terme marqué et négation du terme non marqué au fait que la négation du terme marqué exprime un jugement de rejet [3] d’un énoncé précédent explicite ou implicite, alors que la négation du terme non-marqué est une négation descriptive n’impliquant aucune situation dialogique. Ainsi l’énoncé (17) est le rejet d’un énoncé préalable, asserté ou présupposé, signifiant « C’est intelligent », l’énoncé (15) celui d’un énoncé signifiant « C’est idiot », alors que cette dimension dialogique n’est pas impliquée par les assertions positives équivalentes : « C’est idiot » ne répond pas obligatoirement à un « C’est intelligent » préalable, ni « C’est intelligent » à un « C’est idiot ».
14On peut donc conclure que ces négations, prises dans leur sens littéral, réalisent une mise à distance d’une assertion sous-jacente : « Ce n’est pas idiot » fait entendre « C’est intelligent » mais avec une distance, comme « Je ne le hais pas » met à distance « Je l’aime ». Elles réalisent une stratégie de modalisation.
15Reste à déterminer ce qui se passe lorsque l’effet de litote apparaît.
1.2 – Modalisation et litote
16Nous avons vu la définition que donnent Anscombre et Ducrot de l’effet litotique. On peut aussi prendre en considération la définition proposée par Ducrot (1972, p. 137) : « La litote […] amène à interpréter un énoncé comme disant plus que son contenu « littéral », qui doit donc être constitué indépendamment d’elle, et avant elle ».
17On comprend généralement ce qui est dit ici (cf. Anscombre et Ducrot, 1983, p. 26 : « prend une signification plus forte que sa signification littérale ») comme signifiant que la litote – en général, et notamment dans le cas de la négation du terme marqué – se voit attribuer la même interprétation que l’assertion positive équivalente. Lorsque Chimène dit à Rodrigue « Va, je ne te hais point », celui-ci entend bien qu’elle lui dit qu’elle l’aime. En effet, comme le dit Ducrot (1972) :
Le déclenchement de l’interprétation litotique est étroitement lié au contexte d’énonciation […]. Il y a au moins une condition nécessaire à l’apparition de l’interprétation litotique, c’est que certaines raisons (peut-être des conventions sociales) s’opposent, dans la situation de discours donnée, à l’emploi d’un énoncé plus fort.
19Or, quel est cet « énoncé plus fort » auquel vient se substituer la litote « Va, je ne te hais point » ? C’est le « Je t’aime » que Chimène ne peut dire à celui qui a tué son père.
20Cela nous invite à nous poser la question de savoir si l’interprétation litotique – qui attribue sans conteste à un énoncé une « signification plus forte que sa signification littérale » – lui attribue une signification équivalente ou moins forte que celle de l’assertion positive équivalente.
21Des enchaînements comme ceux que nous avons envisagés en (1), (2), (3) – Je ne te hais point, mais je ne t’aime pas non plus – sont impossibles si on interprète « je ne te hais point » comme une litote.
22D’autre part, si l’on observe les deux énoncés ci-dessous :
23On est tenté d’en conclure que la négation du terme marqué, lorsqu’elle est interprétée comme une litote, constitue l’équivalent de l’assertion positive équivalente. Cependant, l’examen des énoncés suivants nous oblige à réviser cette conclusion :
24Reprenons la définition donnée par Anscombre et Ducrot de « A est plus fort que B ». On peut dire que les énoncés (24) et (21) illustrent la condition (a) [4] : considérer comme possible (24) implique qu’est possible (21), si effectivement « il est superbe » est plus fort que « il n’est pas mal ». Avec les énoncés (25) et (26), on vérifie la condition (b) [5] ; que (22) et (23) soient possibles n’implique pas que (25) et (26) le soient, la conclusion permise avec « il est superbe » ne l’étant pas forcément avec « il n’est pas mal » : il suffit, comme ici, que la conclusion ait un caractère radical, superlatif. Ainsi l’assertion de polarité positive apparaît bien comme « plus forte » que la litote correspondante. Ce qui est aussi vérifié par la possibilité, à côté de (25) et (26), des énoncés tout à fait acceptables :
25Il semble que le caractère « instable » de la litote ait pour conséquence le maintien du sens littéral qui subsiste sous le sens litotique, créant l’effet d’atténuation. Notons qu’il est impossible de faire apparaître l’un comme impliquant l’autre :
* Cet appartement n’est pas mal, donc il est superbe.
27Ceci peut être également mis en évidence par l’examen des énoncés suivants, produits lors du compte-rendu d’un travail scolaire :
* Les erreurs sont très fréquentes, mais elles ne sont pas non plus très fréquentes.
* Les erreurs sont très fréquentes, mais l’ensemble est malgré tout de qualité.
29Toutefois, Les erreurs ne sont pas exceptionnelles peut aussi faire l’objet d’une interprétation litotique et être compris comme « Les erreurs sont très fréquentes », par exemple dans les enchaînements suivants :
Les erreurs sont très fréquentes… Ce n’est vraiment pas un travail sérieux.
Les erreurs ne sont pas exceptionnelles… Ce n’est vraiment pas un travail sérieux.
31Mais si l’on accepte sans réserve (34), on acceptera plus difficilement (35) :
32S’il est vrai que la signification litotique d’un énoncé est plus forte que sa signification littérale, elle n’est pas pour autant aussi forte que la signification de l’assertion positive équivalente. Celle-ci, toujours sous-jacente, est mise à distance par la négation qui, du fait même de l’existence d’une signification littérale moins forte, en atténue la portée.
2 – Les énoncés non susceptibles d’une interprétation litotique
33Certains énoncés ne se prêtent pas à un effet de litote, dans la mesure où ils ont la même orientation que l’assertion positive équivalente. Dire que quelque chose n’est pas impossible ou qu’une critique n’est pas infondée, c’est dire que la chose est possible ou que la critique est fondée, comme le montre l’impossibilité des enchaînements suivants :
34Cependant, les sujets parlants interrogés affirment percevoir une différence entre la négation du terme marqué et l’assertion positive équivalente : « ce n’est pas impossible » leur semble « moins fort » que « c’est possible ». Si cette impression ne tient pas à une différence de « force », d’où peut-elle procéder ? Il semble que des différences se manifestent dans le cadre des structures concessives.
2.1 – La négation du terme marqué dans les structures concessives
35Il s’avère que la plupart des négations du terme marqué relevées dans des essais ou des travaux universitaires (genres de discours où, on le sait, les procédés de modalisation sont fréquents) se trouvent dans des structures concessives.
36Dans les tournures concessives, le premier argument est tenu comme possible pour une certaine conclusion, mais on n’utilise pas cette possibilité puisqu’on conclut selon le second argument d’orientation inverse qui apparaît alors comme l’argument décisif [6]. Ainsi, si « ce n’est pas impossible » est un argument possible pour la conclusion « je me prépare à cette éventualité », je peux refuser de l’utiliser et lui préférer l’argument considéré comme décisif « c’est très improbable » qui me permettra de conclure, par exemple, « donc je ne tiens pas compte de cette éventualité ».
37Le plus souvent, la négation du terme marqué va apparaître dans l’argument considéré comme décisif ; on peut, en effet, avoir :
38Considérons la phrase suivante relevée dans un article de Pierre Bayard (2001, p. 209) :
Ces reproches sont excessifs, mais ils ne sont pas infondés, donc je les ai pris en compte.
40Or les deux arguments pourraient très bien s’intervertir, ce qui entraînerait la conclusion inverse. Rien n’empêche de dire :
Ces reproches ne sont pas infondés, mais ils sont excessifs, c’est pourquoi je ne les prends pas en compte.
42Pour que la concession soit possible, il faut qu’il y ait compatibilité entre les deux arguments bien que leur orientation soit inverse. La négation du terme marqué réduit la distance entre les deux arguments, accentue leur compatibilité – ce qui peut expliquer sa présence fréquente dans les contextes concessifs. La négation du terme marqué serait toujours un « Oui, mais… » : « Ces reproches ne sont pas infondés » serait alors l’équivalent d’un « ces reproches sont fondés, mais… » ou d’un « ces reproches sont fondés quoique… ». Même hors d’une structure concessive explicite, il y a toujours une concession implicite lorsqu’il y a négation du terme marqué. Examinons l’exemple suivant :
43La négation du terme marqué prend ainsi en compte une contestation implicite retenue comme argument décisif ou seulement possible, ce que ne permet pas, ou moins aisément, l’assertion positive équivalente :
44Mais admettre que la distance est moindre entre Ces reproches ne sont pas infondés et Ces reproches sont excessifs qu’entre Ces reproches sont fondés et Ces reproches sont excessifs, c’est reconnaître une différence de « force » entre la négation du terme marqué et l’assertion positive équivalente, différence de « force » que nous avions tout d’abord réfutée, autrement dit la présence d’une gradation d’états intermédiaires. Ce qui n’est pas infondé est fondé, mais plus ou moins. Et ce qui n’est pas faux peut être plus ou moins vrai.
45Cette gradation apparaît nettement si l’on ajoute à la négation un adverbe comme « vraiment » ou « tout à fait » :
46D’autres exemples pris chez Pierre Bayard qui, décidément, affectionne la négation d’un terme marqué, méritent d’être interrogés :
47La seconde phrase, introduite par en revanche, exprime ce qui est vraiment incompatible avec toute possibilité de réalisation ; on ne pourrait avoir :
48Un autre énoncé de Pierre Bayard (1998, p. 15) semble, à première vue, poser problème :
49Un dernier exemple de ce même mécanisme discursif, relevé dans un autre ouvrage de Pierre Bayard (2000, p. 24) :
50Or toute structure concessive est polyphonique [8] : l’argument présenté comme seulement possible laisse entendre une autre voix, celle d’un énonciateur auquel on « concède » la possibilité d’une conclusion contraire. Dans (57), on entend la voix du locuteur disant qu’il est utile de « disposer d’un sujet qui se tienne » et une autre disant que cela « est loin de suffire ».
51Nous nous trouvons ainsi dans une situation dialogique. Aussi nous a-t-il semblé intéressant d’examiner quelques emplois de la négation d’un terme marqué dans des situations d’interlocution, et notamment comme réponse à une question.
2.2 – La négation d’un terme marqué comme réponse
52Envisageons d’abord la négation d’un terme marqué comme réponse à une interrogation totale :
— Je ne pars pas.
— Ce n’est pas faux.
53Lorsque la question posée l’est sous la forme d’une interronégative inversée, orientée vers une réponse positive [9], l’effet de mise à distance induit par une réponse comportant la négation d’un terme marqué est encore plus net :
54Dans les réponses à des interrogations partielles, nous observons le même phénomène :
— Il n’est pas impossible que cela réussisse. (Simenon, 1970, p. 150)
3 – Conclusion
55Au terme de cette étude, on constate que l’emploi de la négation d’un terme marqué représente, dans tous les cas, un choix du locuteur manifestant une réticence à employer l’assertion positive équivalente. Si la figure classique de la litote, à laquelle ne se réduit pas – et de loin – la négation d’un terme marqué, produit bien l’effet d’atténuation souvent signalé, ses autres emplois réalisent toujours eux aussi une stratégie de modalisation, comme le montre le lien étroit qu’elle entretient avec la concession. Cette stratégie est à replacer dans une perspective polyphonique : la négation d’un terme marqué met à distance l’assertion positive équivalente. En ce sens, elle est toujours écho d’un point de vue autre que celui du locuteur – ou d’un autre point de vue du locuteur – qu’il soit en dernier ressort récusé ou admis.
Bibliographie
- Anscombre, Jean-Claude (1985), « Introduction », Langages n° 80, pp. 5?8.
- Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1983), L’Argumentation dans la langue, Bruxelles, Mardaga.
- Arrivé, Michel, Gadet, Françoise, Galmiche, Michel (1986), La Grammaire d’aujourd’hui, Paris, Flammarion.
- Bayard, Pierre (1998), Qui a tué Roger Ackroyd ?, Paris, Minuit.
- Bayard, Pierre (2000), Comment améliorer les œuvres ratées ?, Paris, Minuit.
- Bayard, Pierre (2001), « De la psychanalyse appliquée à la littérature appliquée », in Littérature et Sciences humaines, Centre de Recherche Texte/Histoire, Université de Cergy-Pontoise, pp. 209-222.
- Borillo, Andrée (1979), « La négation et l’orientation de la demande de confirmation », Langue française n° 44, pp. 27?41.
- Ducrot, Oswald (1972), Dire et ne pas dire, Paris, Hermann.
- Muller, Claude (1992), « La négation comme jugement », Langue française n° 94, pp. 26?34.
- Muller, Claude (1994), « La négation comme jugement : une application aux interronégatives », LINX, numéro spécial La négation, pp. 205-221.
- Simenon, Georges (1970), Maigret et le marchand de vin, Paris, Presses de la cité.
- Tour d’Auvergne (de la), Nicole (2001), Guillaume de Normandie, personnage légendaire et/ou personnage historique : histoire d’une réception littéraire, maîtrise de lettres modernes, Université de Cergy-Pontoise.
Notes
-
[1]
J’emprunte le terme « équivalent » à Arrivé, Gadet et Galmiche (1986, p. 383) : « Il n’est pas mal ce bouquin fonctionne fréquemment comme équivalent de Il est très bien. » L’emploi de ce terme ne préjuge pas, bien évidemment, des valeurs d’emploi que je serai amenée à mettre en évidence.
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[2]
« La Loi de négation (plus exactement la relation entre énoncés qui amène à formuler cette loi) exige donc qu’on ne puisse énoncer Si p, q sans reconnaître aussi non p comme un argument pour non-q » (Anscombre et Ducrot, 1983, p. 100).
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[3]
Au sens où l’entend Claude Muller (1992) : « le rejet sera le résultat de l’évaluation de l’énoncé jugé inadéquat vis-à-vis de la situation » (p. 28) et « Je dirai par conséquent que la négation signifie un jugement de rejet et que l’énoncé négatif qui l’exprime est l’assertion de ce jugement » (p. 30).
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[4]
a) En quelque circonstance que ce soit, et quelle que soit la conclusion C, si on utilise B en faveur de C, on doit croire A utilisable pour C.
-
[5]
b) Il y a des circonstances où un locuteur peut utiliser A, pour une certaine conclusion C, sans pour autant croire B utilisable pour C.
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[6]
Sur la notion d’argument possible et d’argument décisif, voir Anscombre et Ducrot, 1983, p. 31.
-
[7]
Nicole de la Tour d’Auvergne, 2001, p. 22.
-
[8]
C’est-à-dire qu’elle « fait entendre d’autres voix, celles des énonciateurs et le sens de l’énoncé est produit (ou plutôt construit, voire reconstruit) par la position que dans l’énoncé le locuteur déclare prendre par rapport à ces énonciateurs et à leurs points de vue. » (Anscombre, 1985, p. 7).
-
[9]
Voir Andrée Borillo (1979, p. 29) qui fait observer, à propos des « constructions interronégatives inversées » : « [elles sont] presque exclusivement interprétables comme des confirm-oui », ainsi que Claude Muller (1994).