Notes
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[1]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty. J.T. Serres. An Artist in the Channel Fleet 1799-1800 (Greenwich: National Maritime Museum, 2008), p. 54-55.
-
[2]
Signalons sans plus attendre la remarquable synthèse de Nicholas A. M. Rodger, The Command of the Ocean. A Naval History of Britain, 1649-1815 (London : Allen Lane, 2004).
-
[3]
Voir Richard C. Saxby, “The Western Squadron and the Blockade of Brest”, History Today, January 1973, p. 20-29 ainsi que A.N. Ryan, « La Royal Navy et le blocus de Brest, 1689-1805. Théorie et pratique », Martine Acerra, José Merino, Michel Vergé-Franceschi (dir.), Les marines de guerre européennes, XVIIe–XVIIIe siècles, Paris, PUPS, 2e éd., 1998, p. 193-209 ; R. Middleton, “British Naval Strategy, 1755-1762 : The Western Squadron”, Mariner’s Mirror 75, 1989, p. 349-367 et Michael Duffy, “The Establishment of the Western Squadron as the Linchpin of British Naval Strategy”, Richard Harding, ed., Naval History 1680-1850 (London: Routledge, 2006), p. 95-117.
-
[4]
J.R. Jones, The Anglo-Dutch Wars of the Seventeenth Century (London/New York: Longman, 1996), p. 130-131.
-
[5]
Michael Baumber, General-At-Sea. Robert Blake and the Seventeenth-Century Revolution in Naval Warfare (London: Murrau, 1989), p. 211-237.
-
[6]
Sur 1759, voir Geoffrey Jules Marcus, Quiberon Bay. The Campaign in Home Waters, 1759 (London: Hollis & Carter, 1960); Ruddock Mackay, Admiral Hawke (Oxford: Oxford University Press, 1965); Pierre de La Condamine, Le Combat des Cardinaux. 20 novembre 1759, baie de Quiberon et rade du Croisic, 3e éd., La Turballe, L’Esprit large, 2000 ; Guy Le Moing, La Bataille navale des « Cardinaux » (20 novembre 1759), Paris, Economica, 2003 ainsi que tout récemment Nicholas Tracy, The Battle of Quiberon Bay 1759. Hawke and the Defeat of the French Invasion (Barnsley: Pen & Sword Maritime, 2010) et aussi Olivier Chaline, « Quiberon Bay, 20 novembre 1759 : la bataille des Cardinaux, victoire anglaise », La bataille des Cardinaux. Actes des conférences, Cahiers de Guérande, 53, 2011, p. 46-70.
-
[7]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty, op. cit., p. 36 : plan du blocus de Brest dessiné par le lieutenant John Grey en 1800.
-
[8]
M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 112-114.
-
[9]
Sur cette période, voir les deux volumes de John. Leyland, ed., Dispatches and Letters Relating to the Blockade of Brest, 1803-1805 (London: Navy Records Society, vol. 14, 21, 1899, 1902), et celui, plus récent de Roger Morriss, ed., The Channel Fleet and the blockade of Brest, 1793-1801, (Aldershot: Ashgate, 2001).
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[10]
Voir M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 99-100, 110 ainsi que les deux ouvrages de Rif Winfield, British Warships in the Age of Sail 1714-1792 (Barnsley: Seaforth Publishing, 2007), British Warships in the Age of Sail 1793-1817 (London: Chatham Publishing, 2005).
-
[11]
M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron,” op. cit., p. 110.
-
[12]
Sur celles-ci et plus largement sur les littoraux anglais, voir Olivier Chaline et Richard Harding (dir.), L’Angleterre vue de la mer au temps de la voile, XVIe-XIXe siècle, Histoire, économie & société (2020/1).
-
[13]
Voir les chiffres donnés par M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 103. Christian Buchet, Marine, économie et société : un exemple d’interaction, l’avitaillement de la Royal Navy pendant la guerre de Sept Ans, Paris, Champion, 1999.
-
[14]
Cette question a été étudiée par Nicholas A.M. Rodger, « The Victualling of the British Navy in the Seven Years War », Bulletin du Centre d’histoire des espaces atlantiques, n° 2, 1985, p. 37-54, puis par Michael Steer, “The blockade of Brest and the victualling of the Western Squadron, 1793-1805”, The Mariner’s Mirror, 76, 1990, p. 307-315.
-
[15]
M. Steer, “The blockade of Brest” op. cit., p. 315.
-
[16]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty, op. cit., p. 42-47.
-
[17]
M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 97-99.
-
[18]
R. Middleton, “British Naval Strategy”, op. cit., p. 58-60.
-
[19]
Une circulaire de l’Amirauté, datée du 27 octobre 1759, prescrivait déjà que chaque capitaine ou maître de navire devrait avoir un livre avec des vues des côtes concernées. A bord de bâtiments de la flotte de Hawke, fut réalisé tout un travail de cartographie, notamment en ce qui concerne la baie de Douarnenez, R. Middleton, “British Naval Strategy”, op. cit., p. 364.
-
[20]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty, op. cit., p. 26-27 et 44-47.
-
[21]
R. Middleton, “British Naval Strategy”, op. cit., p. 366.
1Le 10 juin 1800, le captain John Gore, commandant le Triton, n’hésita pas à s’avancer dans le Goulet de Brest afin de dénombrer le nombre de vaisseaux français et espagnols présents dans la rade de Brest. Le peintre John Thomas Serres, qui assista à cet épisode, le représenta dans la série d’images qu’il réalisa à bord de bâtiments de la Channel Fleet chargée de bloquer les côtes françaises. Dans l’une d’elles, il montra le Triton entre la pointe du Petit Minou et la presqu’île de Roscanvel [1]. Ce type d’opération et ce genre d’images témoignent d’une performance : la capacité de la Royal Navy à bloquer les ports ennemis. Ce savoir-faire a été long à acquérir et mon propos sera justement de retracer les éléments principaux de cette histoire. Elle s’étend sur un siècle et demi à partir de la guerre civile anglaise et de la si féconde décennie 1650, celle des deux conflits maritimes de l’époque cromwellienne, la première guerre navale anglo-hollandaise (1652-1654) et la guerre anglo-espagnole (1655-1659 [2]).
2Mieux vaut parler pour la période moderne de techniques de blocus que de blocus, car l’unité du phénomène n’est pas si évidente. Il serait dangereux pour sa bonne compréhension de lui appliquer des modèles stratégiques postérieurs et anachroniques qui ne prendraient pas en compte les hésitations éprouvées et les difficultés rencontrées. Or, on est bien en présence de tentatives, inégalement heureuses, selon les données globales du conflit, les conditions maritimes et météorologiques, les moyens engagés et la configuration du littoral adverse. Ni les membres de l’Amirauté à Londres, ni les amiraux et capitaines opérant en mer n’étaient en mesure de maîtriser toutes les variables de l’équation. De surcroît, l’expérience acquise par une génération était rapidement oubliée par les suivantes, ce qui avait marché à un moment donné ne conduisait plus au succès par la suite et, last but not least, les conclusions qu’on pouvait tirer d’une réussite ou d’un échec pouvaient fort bien être ambivalentes ou franchement erronées. À chaque guerre, le problème devait être reposé et personne ne pouvait être assuré de le résoudre, au moins temporairement, les erreurs étant bien évidemment coûteuses.
3Il faut pourtant constater un fait majeur : avec la puissance croissante de la Navy, les blocus changent d’ampleur au cours du xviiie siècle [3]. Il ne s’agit plus seulement de bloquer un port quelques semaines à la belle saison, mais des portions entières du littoral adverse pendant des mois, y compris parfois en hiver. Pourtant, en dépit de ses moyens, la Navy se heurta à de fortes contraintes et elle ne chercha pas à recourir systématiquement aux techniques de blocus pour venir à bout de ses principales rivales. Il importe de se demander quels types de blocus elle eut l’occasion de pratiquer, quelles contraintes elle rencontra et quels résultats elle obtint.
Quels types de blocus ?
4Le blocus n’est pas, à l’époque moderne, une catégorie stratégique en soi. Il faut partir des réponses, souvent improvisées, apportées à des situations très variées, parfois imprévues.
5Pourquoi établir un blocus ? Qu’en attend-on ? Chaque conflit présente une configuration particulière, mais de grands traits finissent par se dégager. Ce qu’on entend bloquer, au milieu du xviie siècle, lors de la Guerre civile anglaise, c’est d’abord un port dans lequel a trouvé refuge un ennemi politique doté d’une force navale, autrement dit le prince Rupert qui commande la marine royaliste contre la Navy républicaine. C’est également un port d’où opèrent des corsaires redoutés : Dunkerque et Ostende, qui appartiennent à la monarchie espagnole, à l’époque de Cromwell. Mais c’est aussi le port de départ ou de destination de convois représentant un fort enjeu financier. En 1653, après la victoire anglaise du Gabbard sur les Néerlandais, l’amiral Monck bloque les îles du Texel et de Vlie qui sont la porte maritime de la Hollande, paralysant tous les mouvements du commerce adverse [4]. Trois ans plus tard, lors de la guerre contre l’Espagne, l’amiral Blake arrivé dans les parages de Cadix trop tard pour capturer la flotte de l’argent américain et sans espoir d’attaquer le port par surprise, n’a d’autre solution que de bloquer celui-ci. Le blocus est alors improvisé, dans l’attente de l’arrivée de la flotte suivante [5].
6Puis avec le premier cycle de guerres contre la France (1689-1713), après la mauvaise expérience de l’intervention française en Irlande en 1689, il s’agit cette fois de se protéger d’un débarquement dans les îles britanniques en bloquant autant que possible Brest. Surveiller la principale base d’opérations française permet aussi de réduire le risque de voir la flotte ennemie se diriger vers la Méditerranée. La nécessité d’empêcher un débarquement français en Écosse ou en Angleterre conduit à nouveau à envisager le blocus de Brest à partir de 1746 puis en 1759 [6]. Ce n’est pas la seule raison lors des guerres de Succession d’Autriche (1744-1748) puis de Sept ans (1755-1763), car il s’agit aussi de protéger les convois marchands partant des ports anglais ou s’y rendant. Et, avec l’extension aux dimensions du monde de l’affrontement franco-anglais au xviiie siècle, bloquer les arsenaux français, au premier rang desquels Brest, apparaît comme le moyen le plus efficace de faciliter la conquête des colonies françaises d’Amérique et des Antilles, voire de l’océan indien. Ces différentes motivations se retrouvent dans le dernier cycle de guerres navales (1793-1815), à cette réserve près qu’il faut envisager le blocus aux dimensions de la France, de ses conquêtes et de ses alliés continentaux.
Comment bloquer un port adverse ?
7Le blocus des accès de la Hollande à l’été 1653 est remarquable par son efficacité : des frégates croisent très près des côtes adverses, tandis que les plus grosses unités sont maintenues hors de vue du littoral, disponibles au cas où la flotte ennemie tenterait de sortir, voire d’engager le combat. Dès ce moment, on peut distinguer ce qu’on retrouve vers 1800 : un inshore squadron, avec des frégates, des cutters et des sloops, parfois aussi quelques vaisseaux fins de voile, et une force plus puissante, présente au large [7].
8Mais cette distinction ne nous dit pas encore si le blocus doit ressembler à l’obturation d’une ouverture ou bien à un jeu du chat et de la souris devant s’achever par la mise à mort de celle-ci hors de sa cachette. La réponse ne va pas de soi et, alimenté principalement par les expériences nées de la pénible veille devant Brest, le débat entre close blockade et loose blockade traverse tout le xviiie siècle [8].
9Close blockade désigne le blocus rapproché : il s’effectue avec un squadron au sud-ouest d’Ouessant et des unités avancées proches du Goulet. Il s’agit de couper les approvisionnements maritimes de Brest, cet arsenal si périphérique et mal relié par voie de terre au reste de l’espace français. En se tenant au plus près du Goulet, on a les meilleures chances d’empêcher toute sortie de l’escadre ennemie. La contrepartie est sévère : non seulement la concentration de moyens ici peut limiter les possibilités d’action ailleurs mais encore les bâtiments et les équipages sont exposés à bien des périls, à cause de la proximité d’une côte hostile et dangereuse et du fait de la durée de cette surveillance particulièrement usante, ce qui donne des arguments aux partisans du loose blockade.
10Un blocus plus lâche mais aussi plus souple peut apparaître préférable. On se contente de faire surveiller les approches de Brest par des unités légères qui servent, en quelque sorte, de sonnette, tandis que les gros bâtiments vont et viennent à la belle saison entre l’Angleterre et le golfe de Gascogne et s’abritent à la mauvaise saison à Torbay ou à Spithead, n’en sortant qu’en cas d’alerte sérieuse. On ménage davantage les hommes et le matériel, on a plus de chance d’intercepter en mer des convois marchands (et donc de faire des prises avec les retombées financières que cela sous-entend), mais au prix d’un blocus moins hermétique. La flotte de Brest peut plus aisément sortir, ce qui peut quand même être avantageux si on souhaite l’affronter pour la détruire.
11En fait, de la guerre de Sept ans au début du xixe siècle, les deux systèmes ont été utilisés, en fonction des circonstances. Le blocus rapproché n’a véritablement été mis en place que pour empêcher une invasion ou pour enfermer la flotte ennemie : en 1759, en 1800-1801 ou encore en 1803-1805 [9]. Lorsque le péril diminue, on en vient à une pratique intermédiaire, moins éprouvante pour le bloqueur qui préfère abriter ses plus grosses unités à la mauvaise saison.
Quels moyens engagés ?
12La réponse est à envisager quantitativement et qualitativement [10]. Les effectifs s’accroissent dans la seconde moitié du xviiie siècle à mesure que se trouve renforcé le Western Squadron mis en place à partir de 1746 (et dont on reparlera ultérieurement). À l’été 1746, l’amiral Anson dispose de 29 bâtiments dont 17 navires de ligne. En 1759, Hawke commande 25 vaisseaux en plus des frégates. En 1805, le squadron de l’amiral Cornwallis atteint le chiffre de 44 vaisseaux. Précisons que, lors de la guerre d’Indépendance américaine, ce dispositif n’a pu être mis en place du fait de la dispersion des moyens navals anglais, avec les conséquences que l’on sait. Mais hormis dans le cas de ce conflit, on peut reprendre la remarque de M. Duffy :
“From being a subsidiary adjunct, based operationally on Plymouth, to the Channel Fleet operating out of Portsmouth, the Western Squadron now effectively absorbed the Channel Fleet [11].”
14Qualitativement, il faut remarquer que la Navy doit mettre en place des blocus avec des bâtiments qui ont été conçus en fonction d’autres objectifs et le premier étant pour les vaisseaux la bataille. Il n’existe pas d’unités spécialement prévues pour des tâches de blocus. Vaisseaux et frégates doivent remplir aussi ce type de missions. Il ne s’agit pas seulement de disposer de bâtiments légers, frégates, cutters, sloops, capables de se rapprocher des côtes, d’arraisonner le cabotage ou de transmettre rapidement des messages. Il faut aussi maintenir sur zone ou y faire arriver d’Angleterre, parfois au plus vite, de grosses unités capables d’affronter avec succès les vaisseaux adverses. On notera là encore un accroissement des moyens : en 1746, le navire amiral d’Anson est un vaisseau de deuxième rang, 90 canons, puis en 1759, Hawke dispose d’un premier rang et deuxième rang, enfin en 1805 Cornwallis commande 13 vaisseaux de premier et deuxième rangs. La puissance de feu s’est affirmée. Bloquer, c’est se tenir prêt à la bataille d’escadres, mais il y a des commandements plus gratifiants.
15Il faut enfin tenir compte de la croissance des tonnages qui ne permet pas seulement d’emporter davantage de canons mais aussi plus de vivres et de munitions. Les vaisseaux de premier rang voient leur tonnage augmenter de près de moitié au xviiie siècle. Pour ceux de troisième rang, l’augmentation est de l’ordre des ¾. Quant aux frégates, elles doublent leur tonnage. Bien des éléments concourent à ce que les bâtiments puissent demeurer plus longtemps à la mer et dans des conditions améliorées. Le doublage des coques en cuivre, généralisé à partir de 1779, y contribue également.
16La question de la durée s’avère essentielle et elle nous conduit à examiner les contraintes pesant sur les opérations de blocus.
Quelles contraintes pour le bloqueur ?
Le dangereux voisinage des côtes adverses
17Les diverses opérations de blocus ont été menées à des distances très différentes des bases navales anglaises [12]. Contre les Pays Bas, aussi bien contre Dunkerque en 1652 que contre le débouché maritime du Zuiderzee en 1653, les opérations sont menées à partir des arsenaux de la Tamise et de la Medway. Des croisières et un blocus mené par des frégates peuvent suffire contre les convois adverses car, compte tenu des profondeurs, ils ne peuvent aller et venir que lors des plus fortes marées. Contre la France, si c’est Brest qui est principalement visé, Portsmouth est déjà trop éloigné, il faut développer Plymouth afin d’être plus à portée de bloquer le port français et de surveiller efficacement les Western Approaches ; si c’est Toulon qu’il faut bloquer, il est impossible de se passer de bases relais : Gibraltar (à partir de 1704), mais aussi Minorque (de 1708 à 1756 et de 1763 à 1781). Le blocus de Toulon est moins impératif que celui de Brest, car les îles britanniques ne sont pas immédiatement menacées et il est encore possible d’arrêter la flotte française, en Méditerranée ou bien lorsqu’elle vient de franchir le détroit de Gibraltar. Dans le cas de l’Espagne, c’est surtout Cadix qu’il faut bloquer, aussi bien en 1656 qu’en 1797 ou 1805. Il faut, là encore, un port sur lequel s’appuyer : dès 1656, on envisage d’occuper Gibraltar, mais aussi bénéficier de facilités à Lisbonne, en exploitant l’inimitié hispano-portugaise.
18La mise en œuvre d’un blocus implique des lignes de communications qui, directement ou non, s’étendent de l’Amirauté à Londres et des arsenaux anglais, jusqu’aux bâtiments chargés de veiller, parfois au plus près des côtes ennemies, même à portée de canon. La proximité des côtes ennemies entraîne un certain nombre de difficultés. Voyons ce qu’il en est si on cherche à bloquer Brest, le port le plus dangereux pour l’Angleterre :
- à cause des pointes rocheuses et des chaussées de récifs, les approches du goulet sont dangereuses et elles le sont d’autant plus que la Navy, encore à la fin du xviiie siècle ne dispose pas de cartes précises de cette partie des côtes françaises. La moindre erreur de navigation peut être fatale, si bien que la Navy a perdu plusieurs unités, parfois importantes dans cette zone (comme ce fut le cas du Magnificent, en 1804 à proximité des Pierres Noires) ;
- un vent d’ouest qui souffle avec une vigueur croissante risque de drosser à la côte ou de pousser vers les chaussées de rochers les bâtiments bloqueurs. Si le temps se gâte trop, il n’y a pas d’autre solution que de renvoyer les grosses unités vers Plymouth ou Torbay (à 135 milles marins d’Ouessant), en maintenant sur place des frégates. Tant que le vent est d’ouest, on ne risque pas de sortir de Brest, mais s’il passe au Nord ou au Nord-Est, les Français peuvent sortir avant que les Anglais soient de retour entre Ouessant et le goulet ;
- vouloir maintenir le blocus en hiver est un pari risqué aussi bien pour les bâtiments (wear and tear) que pour les équipages mis à rude épreuve par la mauvaise mer, les longues nuits, mais aussi les carences alimentaires.
Les incertitudes et les lacunes du ravitaillement
20Maintenir une flotte parfois loin de ses bases pendant des semaines, voire des mois, revient à nourrir et abreuver l’équivalent d’une ville moyenne (d’une dizaine de milliers d’habitants [13]). Certes, les bâtiments emportent de l’eau et des vivres pour une durée plus ou moins longue (de 3 à 5 ou 6 mois), mais il faut trouver un compromis entre la place occupée à bord et la nécessité de laisser de l’espace pour l’équipage et la mise en œuvre des canons. Lorsque les vivres sont épuisés, il n’y a plus qu’à rentrer. D’où l’importance, pour la pérennité et donc l’efficacité du dispositif, de pouvoir s’appuyer sur un port pas trop éloigné.
21Selon la distance et le type de blocus, deux solutions sont envisageables, si on veut maintenir une surveillance continuelle :
- soit envoyer les unités se ravitailler à tour de rôle en Angleterre ou dans le port relais le plus proche ;
- soit former une flottille de bâtiments avitailleurs partant d’Angleterre et allant jusqu’à proximité des côtes adverses, par exemple jusque dans les parages d’Ouessant dans le cas d’un blocus de Brest.
23Quelle que soit la solution adoptée, l’avitaillement d’une flotte chargée de bloquer un port est un défi permanent [14]. Il faut trouver de l’eau potable. Bloquant Cadix en 1656, Blake finit par en obtenir à Tanger, puis les vaisseaux montant la garde devant les côtes bretonnes eurent recours aux sources des îles voisines (Houat ou Hoëdic), sinon, en cas de blocus rapproché de Brest, l’eau devait venir de Brixham. Il faut faire venir des bâtiments avitailleurs depuis l’Angleterre, ce qui est un long voyage si on bloque Cadix. Ce sont, sous la guerre de Sept ans comme plus tard lors des guerres de la Révolution et de l’Empire de véritables convois qui, depuis Plymouth, rejoignent les parages d’Ouessant, escortés par des sloops et des cutters. Il y a parfois des bâtiments « privés » en plus de ceux des Victuallers, mais ce qu’ils peuvent fournir aux équipages, l’alcool notamment, éveille parfois la suspicion des autorités navales.
24Il faut aussi que la nourriture arrive à temps et que les denrées alimentaires soient en bon état, ce qui est loin d’être toujours le cas. En 1759, même au moment de progrès tout à fait spectaculaires du système d’avitaillement, l’amiral Hawke eut encore beaucoup à se plaindre de la mauvaise qualité de la bière. Mais la capacité était désormais démontrée de répondre à des demandes soudaines, massives, à satisfaire dans des délais très courts.
25Dans ces conditions, le Victualling Office et les contractants privés auxquels il recourait durent réaliser de véritables tours de force pour avitailler les bâtiments chargés des blocus. Les progrès sont sensibles à partir de la guerre de Sept ans et l’approvisionnement devient un enjeu important pour Plymouth et l’économie du Devon. Pourtant, en dépit de tous les efforts réalisés, encore au début du xixe siècle, les bâtiments peuvent connaître des disettes : le plus souvent de bière, de vin et d’eau, parfois aussi de viande, de farine, de beurre ou de fromage [15]. Ce qui est en jeu est l’état sanitaire des équipages, une donnée propre à rendre une force navale incapable de poursuivre sa mission.
La menace de la maladie
26Tout au long de notre période, les équipages sont guettés par diverses maladies qui sont susceptibles de mettre un terme au blocus, à tout le moins de le rendre peu efficace. Ils sont d’autant plus vulnérables qu’on a tendance à entasser davantage d’hommes dans des espaces restreints, le tonnage des bâtiments et les quantités d’eau et de vivres embarqués progressant moins vite que les effectifs. Or, il faut rester à la mer plus longtemps et dans un environnement maritime particulièrement dangereux. Le résultat était une mortalité durablement élevée dès qu’une force navale était envoyée devant Brest et le long des côtes françaises du Ponant. Le typhus fait des victimes en 1755-1756, par exemple. Le scorbut perturbe encore les opérations pendant la guerre d’Indépendance.
27Non seulement la maladie désorganise le blocus, mais elle provoque aussi à chaque fois un afflux soudain de malades dans des ports (Plymouth, Torbay ou Dartmouth) dont l’infrastructure hospitalière est incapable de faire face avant le milieu du xviiie siècle. Des remèdes sont administrés avec plus ou moins d’efficacité (cf. la Medicina nautica du médecin de la Channel Fleet, le docteur Thomas Trotter en 1803). On recourt d’abord aux légumes frais puis a lieu la découverte des vertus du jus de citron (mais les recommandations du docteur James Lind en 1753 dans son Treatise of the scurvy sont durablement ignorées), d’abord donné comme remède puis à titre préventif à partir du tournant xviiie – xixe siècles.
28Pourtant, dans ce domaine, les réussites sont longtemps demeurées fragiles. Un premier succès survient en 1759 : la flotte de Hawke chargée de bloquer Brest n’a qu’un nombre limité de malades, grâce à la bonne alimentation, ce qui contraste avec le lourd tribut payé à la maladie encore quelques années auparavant. Mais, pour les bâtiments bloquant Brest, le recul significatif de la maladie ne survient qu’à partir de 1800, lorsque, peu à peu, sont adoptées les solutions expérimentées par la flotte de la Méditerranée depuis 1793. Les succès sanitaires ont été un élément majeur de la mise au point des techniques de blocus.
Quels résultats ?
29Aucun blocus n’est sans faille. Il y a plusieurs raisons à cela, en dépit de l’ampleur des moyens dont put disposer la Navy. Tout d’abord, la connaissance que le bloqueur a du littoral adverse est, au moins au départ, moindre, si bien que des chenaux, des abris peuvent lui échapper alors même qu’ils demeurent précieux au cabotage ennemi. Faut-il rappeler que les Anglais n’avaient pas de cartes précises des côtes bretonnes ? En novembre 1759 Hawke s’est aventuré sans pilote dans la baie de Quiberon, prenant pour guides les vaisseaux de l’arrière-garde française qu’il avait rattrapée. Encore au début du xixe siècle, les officiers anglais ont recours au Neptune françois pour lequel ils manifestent en général une grande considération [16].
30Ensuite, les conditions météorologiques peuvent imposer une levée, au moins temporaire, du blocus : en 1759 Hawke doit ramener sa flotte à Torbay afin de s’y abriter lorsque la tempête lui interdit de rester plus longtemps dans les parages d’Ouessant. C’est alors que Conflans parvient à faire sortir la flotte de Brest. Mais il est quand même repéré par de petits bâtiments anglais demeurés à proximité des côtes bretonnes. L’épuisement des provisions, l’usure des bâtiments et la crainte de voir l’indiscipline naître de la lassitude peuvent aussi mettre un terme au blocus en cours. Selon les circonstances, on pourra juger que la discipline sera mieux garantie en mer qu’au port ou inversement. Un adversaire aux aguets peut toujours profiter des moments d’absence ou d’éloignement des bloqueurs pour entrer ou sortir. Le simple examen des opérations navales à partir de 1795 montre qu’il fut impossible d’exercer contre Brest un blocus d’une totale efficacité : les Français paraissent devant l’Irlande fin 1796, ils sont capables de gagner la Méditerranée en 1799 et d’en revenir avec la flotte espagnole. Le renseignement naval (interrogatoires de marins et de pêcheurs, reconnaissances) apporte d’utiles informations sur l’état d’avancement des préparatifs ennemis, mais il est rare qu’il permette de savoir où doit aller la flotte adverse.
31Inversement, le blocus se heurte parfois à un adversaire qu’on aimerait voir sortir et combattre mais qui fait exprès de ne pas bouger. Comment le faire sortir ? Nelson joue ainsi au chat et à la souris lorsqu’il bloque Toulon en 1803-1805. Le bloqué peut trouver des réponses au blocus. La première est la fleet in being : si l’ennemi refuse de sortir et de combattre, pas moyen de l’affronter lors d’une bataille. Il faut donc articuler des actions offensives sur le blocus afin de tenter de détruire l’adversaire au port ou au mouillage, en dépit des protections dont il peut disposer. C’est ainsi que l’amiral Cochrane organise en 1809 une attaque de brûlots contre les vaisseaux français mouillés dans la rade des Basques. La seconde réponse consiste à écarteler ou saturer le blocus : s’il est concevable de bloquer un port, il est bien moins envisageable d’étendre le blocus à l’ensemble d’une façade maritime. Le problème se pose lorsque l’empire napoléonien contrôle aussi bien Cadix qu’Anvers ou Venise. Il faut alors à la Navy des effectifs considérables pour monter la garde devant une bonne partie des côtes continentales. Pourtant, les différentes formes de blocus contre les ports français ont pu être mises en œuvre conjointement avec un dispositif stratégique de première importance, le Western Squadron.
La mise en œuvre du Western Squadron
32C’est dès 1650 que l’on voit apparaître l’expression Western Squadron, lors de la nomination de William Penn à la tête d’une modeste force navale chargée de garder la Manche de Beachy Head jusqu’à Land’s End. Puis ce dispositif se poursuit sous la Restauration, avec Plymouth pour base, sa finalité étant la protection du commerce anglais, éventuellement l’attaque des bâtiments marchands et des corsaires hollandais. Mais lorsque la France devient l’ennemi principal à partir de 1689, commence un long processus qui, au cours du xviiie siècle, va faire de ce squadron de quelques vaisseaux, au mieux de 4e rang, la principale force navale anglaise de Plymouth, jusqu’alors un port secondaire, égal à celui de Portsmouth [17].
33Les éléments majeurs de ce processus sont les suivants. Notons pour commencer la rareté des apparitions des escadres françaises dans la Manche après 1692, car elles n’ont aucun abri pour leurs gros vaisseaux. Sauf lorsqu’il est envisagé une descente en Angleterre, ce qui compte désormais pour les Français c’est de maintenir leurs liaisons maritimes avec l’Amérique et les Antilles et, si possible, d’attaquer celles de l’Angleterre avec ses colonies. La partie se joue donc désormais hors de la Manche, dans les Western Approaches.
34C’est en 1705, alors que le gros des forces anglo-hollandaises opère en Méditerranée, que l’amiral Byng est chargé, avec des forces importantes, d’aller surveiller les préparatifs français à Brest et d’empêcher toute sortie de ce port. Il se tient au SO d’Ouessant. Le lien est désormais établi entre l’existence d’un Western Squadron, la nécessité de bloquer Brest et le choix d’aller croiser au SO d’Ouessant (20 à 40 lieues de mer, selon l’amiral Sir Clodisley Shovell, en 1702).
35Pourtant un tel système n’entre véritablement en application qu’à partir de 1745-1746 afin de tenir en échec un projet de descente française [18]. L’amiral Vernon recommande de sortir de la Manche pour protéger efficacement les îles britanniques comme le commerce avec les Indes. L’amiral Anson est le premier à mettre en œuvre la combinaison Western Squadron et blocus de Brest, ce qu’il fait en croisant aussi dans le golfe de Gascogne et en remportant deux victoires (dites du Cap Finisterre) sur des convois français dès 1747. Remis en place seulement en 1759, ce même système permet en 1759 la victoire de Hawke sur Conflans aux Cardinaux, ce qui écarte tout péril d’invasion et scelle le sort des colonies françaises d’Amérique et des Antilles. La guerre d’Indépendance prouve a contrario la valeur de ce dispositif puisque la multiplicité des missions assignées à la Navy aux prises avec un ennemi franco-espagnol particulièrement nombreux et entreprenant empêche le bon fonctionnement du système. Celui-ci est remis en vigueur lors des guerres de la Révolution et de l’Empire. C’est pourquoi le Western Squadron a pu être présenté comme “the linchpin of British Naval Strategy”, la première et la principale ligne de défense de l’empire britannique.
Efficacité
36L’efficacité de ce dispositif se mesure de plusieurs manières. D’abord sa durée s’est sensiblement accrue : au milieu du xviie siècle, Monck peut bloquer efficacement le Texel pendant un mois l’été, alors que, en 1800, des unités convenablement avitaillées parviennent à tenir la mer jusqu’à 7 mois d’affilée. L’étendue des zones bloquées s’est aussi considérablement développée. Au départ un port ou quelques ports, de manière plus ou moins durable, même si en 1656 des bâtiments anglais croisent devant plusieurs ports de Galice et de Biscaye, en plus de Cadix. En 1803-1805, tandis que le Western Squadron croise à proximité d’Ouessant, la North Sea Fleet de l’amiral Keith parvient à assurer la surveillance des côtes de l’estuaire de la Seine à la Zélande, voire à l’Elbe et la Weser, en combinant stations (par exemple 4 frégates et 4 sloops devant Le Havre) et patrouilles (devant Calais et Dunkerque ou les bouches de l’Escaut). Au temps du blocus continental (après 1808), c’est presque toute l’Europe qu’il faut à la fois surveiller et alimenter en marchandises britanniques.
37La connaissance acquise des côtes surveillées a eu aussi son importance : on revient aux croquis des officiers et masters [19], aux vues réalisées par J.T. Serres et aux relevés du captain John Knight. La première carte anglaise des approches de Brest est publiée en 1803 (à partir d’ailleurs d’une carte manuscrite française aujourd’hui perdue [20]). Elle n’est pas orientée par rapport au Nord mais à l’Est, ce qui montre à quel point elle a été conçue pour les squadrons bloqueurs.
38L’efficacité se constate aisément avec l’échec de tous les projets d’invasion comme avec la protection du commerce et des routes maritimes. La signification du blocus change une fois la Grande-Bretagne assurée de ne pas être envahie. À partir de 1808, il s’agit de mettre en œuvre le blocus maritime de l’ensemble des littoraux de l’Empire napoléonien en favorisant la contrebande en réponse au blocus continental.
39En conclusion, l’histoire des techniques de blocus mises en œuvre par la Navy s’est développée sur un siècle et demi mais sans être linéaire ni faite de progrès cumulatifs. Les raisons en sont multiples : diversité des formes et des lieux de blocus, caractère éprouvant de ces opérations, oubli de l’expérience acquise comme aussi mauvais souvenirs d’une forme de service usante et peu populaire, alors même qu’elle fut, à plusieurs reprises, couronnée de succès. Car le résultat ne saurait pourtant faire de doute : la Navy a été capable de mettre au point d’efficaces techniques de blocus en parvenant, dans les périodes décisives, à surmonter d’énormes difficultés. Si elle y est parvenue c’est que, à divers moments du siècle et demi étudié, s’est trouvée vérifiée la formule utilisée par Richard Middleton à propos de l’attitude de Hawke et Anson pendant la guerre de Sept ans, « leurs actions furent les réponses pragmatiques apportées par des esprits pratiques à des problèmes spécifiques [21] ».
Date de mise en ligne : 14/04/2021
Notes
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[1]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty. J.T. Serres. An Artist in the Channel Fleet 1799-1800 (Greenwich: National Maritime Museum, 2008), p. 54-55.
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[2]
Signalons sans plus attendre la remarquable synthèse de Nicholas A. M. Rodger, The Command of the Ocean. A Naval History of Britain, 1649-1815 (London : Allen Lane, 2004).
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[3]
Voir Richard C. Saxby, “The Western Squadron and the Blockade of Brest”, History Today, January 1973, p. 20-29 ainsi que A.N. Ryan, « La Royal Navy et le blocus de Brest, 1689-1805. Théorie et pratique », Martine Acerra, José Merino, Michel Vergé-Franceschi (dir.), Les marines de guerre européennes, XVIIe–XVIIIe siècles, Paris, PUPS, 2e éd., 1998, p. 193-209 ; R. Middleton, “British Naval Strategy, 1755-1762 : The Western Squadron”, Mariner’s Mirror 75, 1989, p. 349-367 et Michael Duffy, “The Establishment of the Western Squadron as the Linchpin of British Naval Strategy”, Richard Harding, ed., Naval History 1680-1850 (London: Routledge, 2006), p. 95-117.
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[4]
J.R. Jones, The Anglo-Dutch Wars of the Seventeenth Century (London/New York: Longman, 1996), p. 130-131.
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[5]
Michael Baumber, General-At-Sea. Robert Blake and the Seventeenth-Century Revolution in Naval Warfare (London: Murrau, 1989), p. 211-237.
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[6]
Sur 1759, voir Geoffrey Jules Marcus, Quiberon Bay. The Campaign in Home Waters, 1759 (London: Hollis & Carter, 1960); Ruddock Mackay, Admiral Hawke (Oxford: Oxford University Press, 1965); Pierre de La Condamine, Le Combat des Cardinaux. 20 novembre 1759, baie de Quiberon et rade du Croisic, 3e éd., La Turballe, L’Esprit large, 2000 ; Guy Le Moing, La Bataille navale des « Cardinaux » (20 novembre 1759), Paris, Economica, 2003 ainsi que tout récemment Nicholas Tracy, The Battle of Quiberon Bay 1759. Hawke and the Defeat of the French Invasion (Barnsley: Pen & Sword Maritime, 2010) et aussi Olivier Chaline, « Quiberon Bay, 20 novembre 1759 : la bataille des Cardinaux, victoire anglaise », La bataille des Cardinaux. Actes des conférences, Cahiers de Guérande, 53, 2011, p. 46-70.
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[7]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty, op. cit., p. 36 : plan du blocus de Brest dessiné par le lieutenant John Grey en 1800.
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[8]
M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 112-114.
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[9]
Sur cette période, voir les deux volumes de John. Leyland, ed., Dispatches and Letters Relating to the Blockade of Brest, 1803-1805 (London: Navy Records Society, vol. 14, 21, 1899, 1902), et celui, plus récent de Roger Morriss, ed., The Channel Fleet and the blockade of Brest, 1793-1801, (Aldershot: Ashgate, 2001).
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[10]
Voir M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 99-100, 110 ainsi que les deux ouvrages de Rif Winfield, British Warships in the Age of Sail 1714-1792 (Barnsley: Seaforth Publishing, 2007), British Warships in the Age of Sail 1793-1817 (London: Chatham Publishing, 2005).
-
[11]
M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron,” op. cit., p. 110.
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[12]
Sur celles-ci et plus largement sur les littoraux anglais, voir Olivier Chaline et Richard Harding (dir.), L’Angleterre vue de la mer au temps de la voile, XVIe-XIXe siècle, Histoire, économie & société (2020/1).
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[13]
Voir les chiffres donnés par M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 103. Christian Buchet, Marine, économie et société : un exemple d’interaction, l’avitaillement de la Royal Navy pendant la guerre de Sept Ans, Paris, Champion, 1999.
-
[14]
Cette question a été étudiée par Nicholas A.M. Rodger, « The Victualling of the British Navy in the Seven Years War », Bulletin du Centre d’histoire des espaces atlantiques, n° 2, 1985, p. 37-54, puis par Michael Steer, “The blockade of Brest and the victualling of the Western Squadron, 1793-1805”, The Mariner’s Mirror, 76, 1990, p. 307-315.
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[15]
M. Steer, “The blockade of Brest” op. cit., p. 315.
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[16]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty, op. cit., p. 42-47.
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[17]
M. Duffy, “The Establishment of the Western Squadron”, op. cit., p. 97-99.
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[18]
R. Middleton, “British Naval Strategy”, op. cit., p. 58-60.
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[19]
Une circulaire de l’Amirauté, datée du 27 octobre 1759, prescrivait déjà que chaque capitaine ou maître de navire devrait avoir un livre avec des vues des côtes concernées. A bord de bâtiments de la flotte de Hawke, fut réalisé tout un travail de cartographie, notamment en ce qui concerne la baie de Douarnenez, R. Middleton, “British Naval Strategy”, op. cit., p. 364.
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[20]
M.K. Barritt, Eyes of the Admiralty, op. cit., p. 26-27 et 44-47.
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[21]
R. Middleton, “British Naval Strategy”, op. cit., p. 366.