Kaboul, 1800 mètres d’altitude, maisons grises construites le long d’une large vallée ; autour, des hautes montagnes qui font envoler notre imagination vers les anciens voyageurs qui à cheval, à pieds, à dos de chameau ont traversé l’Afghanistan, la mémoire colorée de rencontres et de paysages divers, d’animaux chargés de richesses venant de l’orient lointain.
Les montagnes sont austères, enneigées. Il n’y a pas d’arbres. Rien n’arrête la poussière chaude de l’été. Ici il y a les couleurs du ciel changeant et de la terre grise et brune. C’est une terre aride, pauvre, dure, inaccessible et secrète.
Son peuple lui ressemble. Pauvre, dur, fier, secret, à découvrir avec patience, pas à pas. Contrairement à leur terre c’est un peuple généreux, habitué à voir passer des voyageurs, à les accueillir. Leur histoire est complexe et douloureuse, leurs origines variées, fruit des multiples invasions. Un peuple en majorité nomade.
C’est d’eux que nous allons parler car derrière ces apparences, derrière l’image que nous en avons depuis notre monde, il y a des personnes, des individus, à découvrir avec leurs cultures, traditions, croyances, espoirs et souffrances, victimes d’être les habitants de cette terre stratégique convoitée par les grandes puissances.
Les Afghans, je les ai rencontrés là, dans les terrains vagues autour de Kaboul, sur ces espaces destinés dans un futur proche à la construction d’immeubles pour la nouvelle classe émergente, aisée. Les camps, appelés KIS (Kabul Informal Settlements) sont un regroupement illégal, sur un terrain qui n’appartient pas à ceux qui y habitent, des populations déplacées par la guerre ou les désastres naturels depuis des régions dont seul le nom est un voyage : Badakhstan, Kandahar, Maidan Wardak…, ainsi que ceux qui sont retournés dans leur pays, chassés d’Iran ou du Pakistan…
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