L’espace psychique où se réfléchit à la fois la joie et le mal de vivre ou la liberté et la sujétion, est-il en train de s’ensevelir ? Julia Kristeva soulève cette question inquiétante qui révèle un malaise de notre civilisation. Dans Les Nouvelles Maladies de l’âme (1993), elle explique comment les images médiatiques qui aplanissent les différences et les émotions produisent également une uniformisation de la psyché. Elle affirme que « pressés par le stress, impatients de gagner et de dépenser, de jouir et de mourir, les hommes et les femmes d’aujourd’hui font l’économie de cette représentation de leur expérience qu’on appelle une vie psychique ». Julia Kristeva poursuit ce questionnement dans Sens et non sens de la révolte (1996), où, dans un discours sur les pouvoirs et les limites de la psychanalyse, elle se demande si face à la culture « show », éphémère et périssable, il est possible de bâtir et d’aimer une culture-révolte ? L’approche psychanalytique d’Étrangers à nous-mêmes (1988) contribue à une nouvelle compréhension de la migration, de l’exil et de l’altérité. En s’appuyant sur la conception « d’inquiétante étrangeté » qu’elle emprunte à Freud, la peur de l’autre s’expliquerait par le fait que la rencontre de l’altérité nous renvoie à l’étrangeté, qui est présente en nous-mêmes. Le statut de la femme dans la société occidentale connaît d’incessantes variations qui à la fois orientent et embrassent l’évolution de leurs désirs. Grâce à la contraception et à l’avortement, les contraintes du corps et de la condition féminine se sont allégées…
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