Animateur depuis presque trente ans avec Pierre Nora de la revue Le Débat, le philosophe Marcel Gauchet est devenu un des protagonistes majeurs des controverses contemporaines. Ses ouvrages les plus importants, La pratique de l’esprit humain (1980), Le désenchantement du monde (1985), La révolution des droits de l’homme (1989) et, aujourd’hui, L’avenir de la démocratie (2007), interrogent l’évolution de la modernité, en particulier les questions soulevées par le développement de la sécularisation, de l’individualisme démocratique et par leurs conséquences sur la fragilisation du lien social. Ses multiples interventions manifestent un esprit qui se veut lucide, désillusionné et sans concession, mais dont le pessimisme apparent est toujours modéré par un humour souvent ravageur. Il ne dissimule jamais un engagement constant pour faire progresser la Cité et, dans la lignée d’un Tocqueville ou d’un Benjamin Constant, pour approfondir la réflexion sur l’école, la famille ou la vie politique. Il s’agit de trouver la résolution positive et patiente des contradictions actuelles de la démocratie.L’autre : Quel est l’esprit de vos engagements ?Marcel Gauchet (MG) : Le mot d’engagement mérite d’être manié avec précaution parce qu’il a un passé chargé. Je l’assume tout à fait. En ce qui me concerne, je suis engagé mais c’est un engagement d’un genre particulier puisque, par opposition au passé politique qui a fait la fortune de cette expression, c’est un engagement intellectuel. Il repose sur un principe très simple : les décisions en démocratie, les décisions publiques, choix collectifs, gagnent toujours à être effectués le plus en connaissance de cause possible…
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