La France devient de plus en plus inhospitalière. Voici le très triste constat que l’on est désormais contraint de faire en écoutant les associations de défense des étrangers (le Gisti par exemple - Groupe d’information et de soutien des immigrés), en lisant les articles de journaux, mais aussi en assistant impuissant aux parcours des demandeurs d’asile de nos consultations. Nos frontières s’érigent en limites de plus en plus infranchissables, au mépris parfois des droits élémentaires des étrangers qui espèrent trouver secours et protection. Les oreilles de nos responsables politiques et peut être celle des citoyens se ferment devant les manifestations de lutte et de désespoir, de ceux qui pour diverses raisons n’ont pu régulariser leur situation et vivent cachés sur notre territoire depuis des années. Dans nos consultations, nos patients au bout de leurs droits, déboutés de leur demande d’asile, disent ne pas avoir d’autre choix que la vie en clandestinité, épouvantés à l’idée de devoir retourner dans leur pays. On met en avant des arguments économiques mais sans doute faut-il y ajouter d’autres éléments plus signifiants et plus symboliques : nous avons peur des étrangers et de ceux qui nous demandent asile car nous nous sentons menacés par eux. Pris dans des illusions identitaires, nous tentons de nous préserver du métissage, nous avons peur d’être affectés. Le texte devient plus important que le contexte.
Nos lois sont devenues inhospitalières, mais plus encore la façon de les appliquer peut être injuste voire brutale…
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