Marie-Cécile et Edmond Ortigues, au-delà de l’alliance matrimoniale, forment ce duo inséparable qui a su conjuguer philosophie, anthropologie et psychanalyse. En 1961, déjà bien engagés dans leur vie professionnelle, ils rejoignent l’Afrique de la décolonisation où, pendant plusieurs années, ils vont activement participer avec Henri Collomb au projet d’une psychiatrie inventive et créative à l’hôpital de Fann à Dakar au Sénégal. De leur séjour et de leur engagement, ils produisent Œdipe Africain, un livre emblématique qui reste sans équivalent dans la littérature psychanalytique française. Profondément enrichis par leur séjour, ils poursuivent sans discontinuer une élaboration théorique et clinique particulièrement originale avec ce virus de la transmission, de l’échange et des groupes de travail qui ne les a pas quittés depuis Fann.L’autre : Quels sont vos itinéraires ?Edmond Ortigues (E.O.) : Je suis provençal, d’un petit village forestier, isolé, entre le Rhône et les Alpes. Ce village, qui avait peu de terre arable, a été un village d’artisans et ceci depuis le Moyen-Âge. Il s’est constitué une communauté très particulière. Cela a disparu dans les années trente, et au bout de quelques années les jeunes ne savaient plus ce qu’avaient fait les vieux, le monde avait changé et les vieux m’ont demandé de refaire leur histoire. J’ai accepté sans savoir à quoi je m’engageais. Après dix années de recherche, je suis devenu un recours pour faire le lien entre le présent et le passé…
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