Camille Lacoste-Dujardin a commencé à pratiquer l’ethnologie dans les années 1950 au début de son séjour en Kabylie, initiée, entre autres, par La Colline oubliée qui l’« introduisait subrepticement au cœur d’une société où [elle] n’étai[t], jusque-là, qu’invitée. ». Dans sa carrière, elle a travaillé principalement sur cette société, le domaine de prédilection étant évidemment la femme à laquelle elle a rendu hommage, d’abord en mettant sous un éclairage scientifique sa situation d’être victime de son sexe et d’un ordre social dont la pérennité s’est appuyée, durant des siècles, sur le statut précaire de la femme que ce soit chez ses parents ou chez son mari où elle est yelli-s n medden « fille d’étrangers ». Un autre domaine est celui des Iflisen (Kabylie maritime) auxquels elle est restée fidèle depuis le début (« Les sabres kabyles »), après l’indépendance et jusqu’à une date récente, la publication d’une enquête réalisée sur une tentative, durant la guerre, de création clandestine par les autorités coloniales d’un maquis contre-maquis qui s’est soldée par un « retournement spectaculaire ». C. Lacoste-Dujardin poursuit actuellement ses recherches sur l’immigration.Camille Lacoste-Dujardin : Ce qui m’a amenée à travailler sur la société kabyle, a été un concours de circonstances. J’ai une dette envers le Maghreb, parce que j’y étais réfugiée pendant la guerre, quand mon père militait aux intellectuels antifascistes, et j’étais réfugiée au Maroc. J’y suis retournée plus tard, quand j’ai connu mon mar…
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