On a beaucoup parlé pendant l’épidémie de Covid-19 de la médecine basée sur la preuve (« evidence-based medicine ») comme du paradigme indiscutable de l’art de soigner. Différents auteurs, dans un autre registre, même non religieux, ont fait une lecture « mystique » des temps pandémiques que nous avons vécus, en défendant l’idée qu’il s’agissait de temps de révélation, au sens du mot grec apocalypsis [1]. Il est possible en tout cas de dire que le Covid-19 joue un rôle de révélation de nous-mêmes (individuel et collectif) face à l’adversité et à une situation inédite. Il révèle nos schémas de pensée, nos façons de voir et d’agir, notre épistémologie [2] et nos modes d’acquisition de la connaissance. Plus largement, cette crise a joué un rôle de révélateur, aussi de notre conception évolutive de la médecine.