Notes
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Ce texte fait suite à une conférence du Groupe plénier d’éthique de l’Institut Curie (Cf. Mino J-C, Copel L, Bellenger A, Zucker J-M « Le Projet éthique de l’Institut Curie », Laennec, 3/2005 : 30-41), qui s’est tenue en octobre 2009. L’enregistrement de cette conférence a été décrypté par Béatrice Boistard.
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GRASSPHO : Groupe de Réflexion sur l’Accompagnement, les Soins de Support et Palliatifs en Hématolo-oncologie.
1Les services d’urgence dans les centres de cancérologie sont confrontés à de multiples demandes de natures différentes. À côté de patients présentant de vraies situations d’urgence médico-chirurgicale, ces services accueillent des patients métastatiques en situation palliative développant des symptômes comme la douleur ou la fatigue. Cette dégradation de leur état de santé témoigne de l’échappement aux thérapeutiques spécifiques et donc de l’aggravation du pronostic, réalité médicale dont ils ne sont pas toujours informés mais qu’ils ressentent plus ou moins clairement. Leur demande d’hospitalisation est difficilement satisfaite en raison de la saturation des lits d’hospitalisation en cancérologie, ce qui leur cause un vif sentiment de déception. Alors que la première catégorie de patients pose des problèmes relativement simples à aborder dans le cadre d’un service d’urgence, la complexité des situations présentées par les seconds, comme l’impossibilité de répondre à la demande d’hospitalisation, ne sont pas sans retentir sur le vécu des patients, voire sur la qualité de leur prise en charge. Avant de discuter les problèmes éthiques liés à ces situations, il est utile de décrire les difficultés qui marquent la prise en charge palliative.
Cadre médical de la démarche palliative
2Trois ordres de facteurs rendent compte de l’augmentation de la fréquence et de la complexité médicale du recours à la consultation d’urgence dans les centres de cancérologie, pour les patients entrant en « phase palliative » (Cf. encadré page suivante).
L’augmentation de l’activité médicale dans les centres de cancérologie
3Ces dernières années, l’activité médicale a augmenté dans tous les centres de cancérologie. En effet, les progrès thérapeutiques, en particulier l’arrivée de thérapeutiques ciblées, non seulement augmentent le taux de guérison des tumeurs localisées, mais surtout allongent l’espérance de vie des patients atteints de tumeurs métastatiques. Cette réalité est à l’origine d’un sentiment paradoxal pour les soignants, qui ressentent une charge de travail plus lourde du fait de la prise en charge complexe de plus nombreux patients en situation palliative, alors que les succès thérapeutiques sont réels. Notons que le choix délibéré, effectué par les médias comme par les sociétés savantes médicales, de relayer largement les progrès scientifiques dans la lutte contre le cancer – les premiers pour des raisons économiques évidentes, les seconds pour des motifs politiques tout aussi évidents – a pour conséquence une information globale biaisée et sur-optimiste de la population. Si bien que, lorsqu’un patient et ses proches se trouvent confrontés à une situation pronostique péjorative, le sentiment d’injustice peut s’en trouver augmenté. L’histogramme illustre l’augmentation de l‘activité médicale réalisée à l’Institut Curie entre 2000 et 2009.
Définition de la phase palliative selon le GRASSPHO [1]
Cette phase comprend également la phase durant laquelle le décès est inévitable et proche. L’objectif des soins et des traitements est alors uniquement centré sur la qualité de la vie (d’une durée de l’ordre de quelques semaines à quelques mois).
4Cette augmentation du nombre de patients traités dans les centres de cancérologie ne s’est pas accompagnée d’une augmentation des ressources humaines, du fait de déficits plus ou moins grands du budget des hôpitaux, ce qui alourdit la charge de travail des médecins et des soignants.
La difficulté d’organiser le parcours médical des patients en phase palliative
5Qu’ils soient de nature publique, privée ou semi privée, tels les Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC) dont il existe une quinzaine en France, les centres de cancérologie ont une organisation rigoureuse et codifiée pour le parcours du patient dans sa phase diagnostique, thérapeutique, ainsi que pour la surveillance des patients en rémission. La situation est bien différente pour les patients en phase métastatique car elle soulève la problématique de la gestion d’événements médicaux graves, probables mais dans un délai variable, et révélant un pronostic défavorable qu’il est difficile d’annoncer au patient.
Situation médicale des patients en phase palliative
6La réalité médicale est la suivante. Les patients métastatiques en cours de traitement restent plus ou moins longtemps asymptomatiques. Lorsque la chimiorésistance globale s’installe, la tumeur grossit tandis qu’apparaissent une altération de l’état général, une dénutrition et d’autres symptômes selon le siège des métastases : douleurs osseuses, occlusion intestinale secondaire à une carcinose péritonéale, dyspnée liée à l’envahissement tumoral pleuropulmonaire, hypertension intracrânienne ou troubles neurologiques provoqués par des métastases cérébrales, etc. La stratégie actuelle est basée sur l’attente de la survenue de ces symptômes pour initier leur prise en charge clinique. Mais si un symptôme palliatif s’installe d’emblée sur un mode aigu, le patient n’a alors d’autre recours que de demander à son centre de cancérologie une consultation médicale en urgence. La prise en charge directement par le médecin traitant n’est que trop rarement possible, ou bien parce que le patient n’en a pas, ou bien parce qu’il n’est pas joignable en urgence ou ne se déplace pas au domicile, ou encore parce qu’il ne souhaite pas interférer dans la prise en charge du cancer.
L’anticipation palliative
7Éviter d’attendre la survenue des symptômes palliatifs pour en parler pose la question de l’information sur la gravité du pronostic, la survenue prochaine de l’échec des thérapeutiques spécifiques et les conséquences en termes de symptômes probables. Ce sujet reste largement débattu parmi les oncologues et est difficile dans son élaboration. Le non-dit sur la gravité pronostique et les événements médicaux négatifs prévisibles de la maladie métastatique se fait dans un consensus tacite entre les cancérologues d’une part, et les patients d’autre part.
8Les premiers ne souhaitent pas aborder un sujet qui risque de provoquer une détresse psychologique, avec l’argument compréhensible de ne pas vouloir faire mal inutilement – sans que l’on puisse exclure pour autant des raisons plus personnelles, comme le souhait d’éviter une confrontation difficile avec le patient ou la projection de leur propre finitude.
9Les patients, quant à eux, sont dans une démarche de recherche irrésistible et psychiquement vitale d’un espoir de vie, qui les amène à ne pas chercher d’informations pronostiques négatives. Il paraît très significatif à ce titre de constater que, bien que la plupart des patients aient accès à l’information médicale sur internet, ils n’y ont pas recours en particulier dans les situations pronostiques les plus graves.
Organisation actuelle des soins palliatifs
10L’organisation actuelle des soins palliatifs dans les centres de cancérologie est variable. Le plus souvent, les unités mobiles de soins palliatifs se déplacent dans l’hôpital à la demande des oncologues, auprès de patients hospitalisés en situation palliative. Leur mission est d’aider en tant qu’expert à la prise en charge des symptômes et à l’accompagnement relationnel, et en particulier de répondre à la demande d’information pronostique et palliative. Ce modèle des soins palliatifs intégrés au sein des centres de cancérologie, qui prévaut actuellement, permet d’introduire ces équipes progressivement au cours de cette phase de transition que traversent les patients au stade métastatique de leur cancer, entre projet à visée curative et démarche à visée palliative.
11Mais aucun critère objectif ni aucune organisation systématique ne déclenche leur intervention auprès d’un patient. Seule la demande de l’oncologue référent permet de le faire. Il en résulte une forte diversité de fréquence et de précocité, en fonction de la nature de la communication interpersonnelle établie entre le cancérologue et son patient – et en particulier de la possibilité pour eux d’évoquer les soins palliatifs, en fonction aussi de la qualité de collaboration avec l’équipe de soins palliatifs.
L’organisation insuffisante des urgences cancérologiques
12Le troisième facteur est lié à l’organisation des urgences cancérologiques. Les centres de cancérologie organisent tous une régulation permanente – de jour comme de nuit – de la demande médicale en urgence, qu’elle émane des patients, de leurs proches ou des médecins traitants. Mais cette organisation peut prendre deux formes : dans de rares cas, il existe un véritable service médical d’urgence, avec des lits d’hospitalisation disponibles pour un séjour de courte durée avant un retour à domicile ou un transfert dans un autre service ; le plus souvent, il n’existe qu’un accueil de jour, les urgences de la nuit et du week-end s’adressant alors au médecin de garde qui peut décider hospitalisation d’un patient en urgence. Ces différents services d’urgence sont surtout orientés vers la prise en charge des complications aiguës liées à la maladie cancéreuse ou aux effets secondaires des traitements, dites « urgences médicochirurgicales vraies », comme l’aplasie fébrile, l’occlusion intestinale sur tumeur colique ou encore l’embolie pulmonaire paranéoplasique.
13En revanche, la saturation constante des lits d’hospitalisation en médecine cancérologique, dont témoigne le taux d’occupation des lits, rend difficile la recherche d’un lit d’accueil au décours du séjour aux urgences. C’est pourquoi la venue aux urgences d’un patient pour un symptôme palliatif n’est pas toujours bien vécue par les équipes médicales, surtout lorsque le service d’urgence est extérieur au centre de cancérologie. Or cette situation se rencontre fréquemment, pour des raisons diverses : il en va ainsi lorsque la complication médicale survient sur le lieu de vacances du patient ; de même quand le lieu d’habitation est très éloigné du centre de cancérologie, rendant le transport en urgence impossible – à l’Institut Curie, par exemple, plus de 25% des patients ne résident pas en Île-de-France ; enfin lorsque le centre de cancérologie ne peut accueillir le patient, en raison de l’insuffisance du plateau technique ou du manque de lits d’accueil disponibles.
14Monsieur S., âgé de 35 ans, a été opéré il y a un an d’un cancer bronchique. Ce père de famille de trois enfants en bas âge avait repris depuis six mois son métier d’avocat, quand a été mise en évidence une rechute localisée à la vertèbre L5. Le cancérologue s’était montré rassurant en évoquant la possibilité d’un traitement par radiothérapie et chimiothérapie, qu’il subit actuellement.
15Il se présente au service des consultations non programmées car il a ressenti brutalement pendant le week-end une violente douleur lombaire irradiant dans la jambe gauche, l’empêchant complètement de se mobiliser. Après l’examen clinique et radiologique, le médecin lui annonce brièvement le diagnostic de sciatique, lui remet une ordonnance d’antalgiques et lui demande de refaire le point avec son oncologue, avec lequel il a rendez-vous dans trois semaines ! Le patient repart très déçu de ne pas avoir été hospitalisé, avec l’idée qu’on ne réagit pas assez rapidement à un symptôme qui l’inquiète beaucoup.
16Monsieur P., âgé de 70 ans, agent SNCF retraité, se présente à la consultation d’urgence de son centre de cancérologie, adressé par son médecin traitant : il présente depuis 48 h de la fièvre avec des frissons. Il est suivi pour une rechute médiastinale d’un cancer bronchique, en cours de chimiothérapie orale à domicile. Sans enfant, il vit avec son épouse dans le Val-d’Oise. Il a perdu six kilos depuis six mois et ne se lève plus beaucoup de son lit. Après le bilan médical, le médecin explique qu’il a pu éliminer une infection grave, remet au patient une ordonnance d’antibiothérapie et propose de commander une ambulance pour le retour à domicile. À ce moment, Madame P. s’effondre en pleurant, évoquant son épuisement moral et physique, et aussi son sentiment d’injustice de ne même pas avoir droit à une aide pour la toilette de son mari, alors qu’il a cotisé pour la Sécurité sociale pendant toute sa vie !
17Ces deux situations cliniques montrent combien le décalage entre les préoccupations exprimées par les patient et les missions officielles des services d’urgences médicales crée une situation de conflit dans la relation thérapeutique.
18Les patients et/ou leurs proches ne se sentent entendus ni dans leur demande d’hospitalisation ni dans la souffrance morale qu’ils traversent. Les soignants des équipes d’urgence, souvent débordés, peuvent se montrer exaspérés par un patient mal orienté qui ne présente pas une réelle urgence médicale et qui n’arrive pas à le comprendre. La conséquence en est un sentiment de détresse pour le patient et ses proches, à l’origine d’un ressenti de mauvaise qualité de soins qui s’ajoute à leur mauvaise qualité de vie ; du côté des soignants, le stress ainsi éprouvé génère un sentiment de mauvaise qualité de travail, pouvant contribuer à aggraver la mauvaise qualité de relation.
19On peut s’interroger sur le faible développement des services d’urgence des centres de cancérologie. Si de réelles contingences économiques peuvent l’expliquer en partie, on ne peut s’empêcher d’y voir également le signe d’un véritable déni institutionnel quant à la nécessité d’organiser la prise en charge palliative des patients atteints de cancer.
Demandes d’hospitalisation en urgence : les questions éthiques qui se posent
20Les consultations en urgence de patients en situation palliative sont souvent teintées de beaucoup d’émotions, ce qui fait craindre à certains médecins cancérologues de ne pas pouvoir prendre les décisions médicales correctes. Mais les émotions irriguent toutes les ramifications relationnelles dans lesquelles les individus sont engagés. L’émotion est cela seul qui peut empêcher un hôpital d’être un bloc de béton armé. Elle est une condition insuffisante, certes, mais néanmoins nécessaire à l’éthique. Il faut regarder avec la plus grande circonspection la tentation d’éliminer tout affect dans la décision médicale. C’est cette tentation que traduit l’usage mécanique et automatique, par nombre de praticiens, de la rationalisation pré-décisionnelle connue sous le terme anglo-saxon d’evidence based medicin.
L’exigence de justice
21L’exigence de justice, en éthique médicale, c’est la nécessité pour les soignants d’entendre et de comprendre le sentiment d’injustice et de révolte présent chez tous les patients, qui demandent à en être libérés. Être juste envers les patients, c’est s’imposer d’offrir à tous une implication totale pour tenter de comprendre ce sentiment d’injustice et faire sienne leur aspiration à préserver leur vie du non-sens que la maladie a fait émerger. Pour chaque patient, la maladie entraîne un bouleversement émotionnel, psychologique, spirituel, socio-familial, qui revêt un caractère intime, unique et personnel. À l’inverse le médecin, n’étant assurément coupable de rien, pourrait rapidement glisser dans une attitude distante, insensible au sentiment du patient. C’est contre ce déphasage naturel que le médecin doit lutter, pour toujours s’imprégner de la singularité du patient et ainsi tenter de trouver les mots justes pour lui annoncer la maladie ou ses traitements.
22Dans les situations de malades en phase palliative qui se présentent aux urgences, de nombreuses raisons peuvent détourner le médecin de son devoir d’écoute. La situation médicale du patient ne justifie pas une hospitalisation. Il n’y pas de lits disponibles, ou seulement dans un service d’hospitalisation inadapté ou déjà surchargé de travail. Les soignants des urgences sont eux-mêmes débordés. Mais tout l’arsenal de rationalisation secondaire à cet état de fait ne peut le justifier. Le devoir d’entendre la souffrance d’un patient et sa révolte est impératif. Les médecins des urgences devraient y être préparés, en particulier par des formations en communication. Pour autant, il est clair qu’il ne suffit pas d’entrer en empathie avec le sentiment de révolte du patient pour prendre une décision médicale adaptée.
Le principe de bienfaisance
23Le principe de bienfaisance enjoint d’accomplir en faveur du patient un bien qu’il puisse reconnaître en tant que tel, ce qui implique sur le plan thérapeutique de réfléchir aux bénéfices possibles en termes de qualité que la médecine peut lui apporter. Plus le patient approche de la fin de sa vie, plus on privilégiera le principe de bienfaisance par rapport au principe d’autonomie, au nom de la compassion.
24Dans des situations de malades en phase palliative qui se présentent aux urgences, une attitude d’écoute permettra au patient d’expliquer ses symptômes et d’exprimer ses émotions, qui pourront ainsi s’apaiser et évoluer peut-être vers une recherche de solutions médicales. Le médecin pourra alors proposer avec succès des alternatives à l’hospitalisation, comme la mise en place rapide de soins à domicile pour la prise en charge des symptômes, ou d’aides sociales pour pallier la perte d’autonomie. Ainsi, après une longue discussion avec l’épouse de Monsieur P., une aide-soignante est venue aider celui-ci à faire sa toilette à domicile, tous les jours, dès le lendemain de sa visite aux urgences.
25La demande d’hospitalisation par le recours aux urgences, parfois médicalement justifiée – en cas de vomissements incoercibles par occlusion intestinale nécessitant une hospitalisation pour aspiration digestive par sonde naso-gastrique, par exemple – sera aussi parfois motivée par une détresse psychique majeure générée par l’angoisse que suscite la situation médicale, ou encore par une perte rapide d’autonomie qui ne permet plus de faire face à domicile en l’absence d’un accompagnant naturel.
26Ainsi, le médecin confronté à la demande d’hospitalisation d’un patient en phase palliative devra prendre sa décision médicale au cas par cas, selon le principe de singularité décrit par Aristote : la décision régie par la prudence se reconnaît à ceci qu’elle n’est jamais le fruit de l’application d’une règle qui prétendrait valoir dans n’importe quel contexte. Les éléments pouvant influencer la décision seront l’importance des symptômes, la situation sociale du patient, l’état de détresse psychologique, la possibilité de l’informer de la situation médicale, le point de vue des proches, la possibilité de soins à domicile et, avant toute chose, le soutien du désir du patient et le respect de ses priorités.
Le principe d’autonomie
27Le principe d’autonomie dicte le devoir de valoriser la capacité du patient à décider par lui-même et pour lui-même – ce qui suppose qu’il soit informé et se sente partie prenante de la délibération qui précède la décision d’une stratégie thérapeutique. Dans le cas d’une demande d’hospitalisation en urgence pour des symptômes témoignant d’une évolution palliative, il conviendra que le médecin juge de la possibilité d’informer le patient avec loyauté sur la signification pronostique péjorative qu’ils traduisent. Le diagnostic de progression tumorale et d’échec de la chimiothérapie est souvent établi à ce moment-là. L’information devra porter sur cette réalité possible, tout en laissant une part d’incertitude au service du besoin d’espoir du patient. Dans le premier cas clinique rapporté, le médecin aurait pu tenir ces propos à Monsieur S. : « Je me demande si la survenue de la sciatique ne traduit pas une aggravation de l’atteinte de la vertèbre L5 ; il convient de réaliser dans les prochains jours un scanner pour évaluer cette hypothèse possible, mais pas certaine ; vous en rediscuterez avec votre oncologue au regard des résultats de l’examen. »
28Si l’information médicale est le pilier de l’autonomie du patient, le sondage qui permet d’explorer le champ de ses connaissances présupposées, ainsi que les émotions qu’elles génèrent, en est le préalable indispensable. Les médecins, formés à une médecine scientifique, ne sont pas préparés aux techniques de communication telles que la formulation de questions ouvertes, laissant l’opportunité au patient et aux proches de s’exprimer librement. Certes, la gestion de cette communication interpersonnelle, dans laquelle les échanges d’émotions et d’informations permettent au patient de mieux se faire comprendre en s’exprimant et au médecin de mieux évaluer le patient qu’il soigne, exige du temps. Mais les bénéfices en sont élevés, tant dans la perception de la qualité de soin par les patients que dans celle de la qualité du travail par les soignants.
Mots-clés éditeurs : centre de cancérologie, patient métastatique, chimiothérapie, oncologue référent, information médicale, éthique, éthique médicale
Mise en ligne 01/01/2012
https://doi.org/10.3917/lae.102.0048Notes
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Ce texte fait suite à une conférence du Groupe plénier d’éthique de l’Institut Curie (Cf. Mino J-C, Copel L, Bellenger A, Zucker J-M « Le Projet éthique de l’Institut Curie », Laennec, 3/2005 : 30-41), qui s’est tenue en octobre 2009. L’enregistrement de cette conférence a été décrypté par Béatrice Boistard.
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GRASSPHO : Groupe de Réflexion sur l’Accompagnement, les Soins de Support et Palliatifs en Hématolo-oncologie.