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Article de revue

Psychanalyse, autisme et institution

Pages 27 à 43

Notes

  • [1]
    Professeur de pédopsychiatrie à la faculté de Médecine de Lille 2, chef du service de pédopsychiatrie au CRU de Lille et psychanalyste.
  • [2]
    Recommandation de bonne pratique, Haute Autorité de Santé, Autisme et autres troubles envahissants du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent, Argumentaire scientifique, Juillet 2011.
  • [3]
    Jacques Hochmann, Histoire de l’autisme, Paris, Odile Jacob, 2009.
  • [4]
    Pathei mathos : l’enseignement par l’épreuve, est opposé par Platon, dans le Théétète, à l’épistémé.
  • [5]
    Pierre Delion, Prendre un enfant autiste par la main, Paris, Dunod, 2011.
  • [6]
    Pierre Delion, Soigner la personne psychotique, Paris, Dunod, 2011.
  • [7]
    Bernard Golse, L’être-bébé, Paris, PUF, Le fil rouge, 2006, 197-213 ; André Carel, L’évitement relationnel du nourrisson et les dysharmonies interactives, Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, 48, 375-387.
  • [8]
    Esther Bick, Reparques sur l’observation de bébé dans la formation des analystes, in International Journal of Psychoanalysis, 1964, 558-566, L’observation du bébé, points de vue psychanalytiques, trad. Alcorn, D., in Journal de la psychanalyse de l’enfant, 12, Paris, Bayard.
  • [9]
    Pierre Delion, L’enfant autiste, le bébé et la sémiotique, Paris, PUF, Le fil rouge, 2000, 197.
  • [10]
    Le mot d’autisme recouvre plus généralement les Troubles Envahissants du Développement, voire les Troubles du Spectre Autistique.
  • [11]
    Pierre Delion, « Donald Winnicott, Michel Tournier et la fonction phorique », Carnetpsy, 150, Mars 2011.
  • [12]
    La psychiatrie de secteur, inspirée pour une part de la psychanalyse propose la continuité des soins pour tenir compte de la relation transférentielle. Pour les enfants, et d’un certain point de vue, cela rejoint l’importance accordée par Winnicott à la continuité d’exister.
  • [13]
    François Tosquelles, L’enseignement de la folie, Toulouse, Privat, 1992. De la personne au groupe, Toulouse, Érès, 1995.
  • [14]
    Terme anglais signifiant « crise de colère ».
  • [15]
    Pierre Delion, La fonction Balint, sa place dans l’enseignement et la formation psychothérapique et son effet sur la relation soignant-soigné, Conférence inaugurale congrès national Balint, Lille, 2006.
  • [16]
    Cléopâtre Athanassiou, Bion et la naissance de l’espace psychique, Paris, Popesco, 1995.
  • [17]
    Paul-Claude Racamier, et al., Le psychanalyste sans divan, Paris, Payot, 1970.
  • [18]
    Jean Oury, Le collectif, Séminaire de Sainte Anne 1984-1985, Paris, Scarabée, 1985.
  • [19]
    Pierre Delion, et al., En allant vers les bébés, Information psychiatrique, 71, 1, 51-60, 1995.
  • [20]
    Jacques Hochmann, Pour soigner l’enfant psychotique, Toulouse, Privat, 1984.
  • [21]
    Wilfred R. Bion, Recherches sur les petits groupes, Paris, PUF, 1955.
  • [22]
    Paul Schilder, L’image du corps, Paris, Gallimard, 1935.
  • [23]
    Pierre Delion, Le corps retrouvé, Paris, Hermann, 2010.
  • [24]
    Geneviève Haag, Sylvie Tordjmann, et al., Grille de repérage clinique des étapes évolutives de l’autisme infantile traité, La psychiatrie de l’enfant, XXXVIII, 2, 497-527.
  • [25]
    Donald W. Winnicott, La crainte de l’effondrement et autres situations cliniques, Paris, Gallimard, 2000.
  • [26]
    Didier Houzel, L’aube de la vie psychique, Paris, ESF, 2002.
  • [27]
    Pierre Delion, Le packing avec les enfants autistes et psychotiques, Toulouse, Érès, 2007.
  • [28]
    Au sens développé par Jacques Schotte, Le contact, Bruxelles, De Boeck, 1990.
  • [29]
    Margaret Mahler, On child psychosis and schizophrenia-autistic and symbiotic infantile psychosis, Psychoanalytical studies for the child, 7, 266-305.
  • [30]
    André Bullinger, Le développement sensorimoteur de l’enfant et ses avatars, Toulouse, Érès, coll. « La vie de l’enfant », 2004.
  • [31]
    Geneviève Haag, La mère et le bébé dans les deux moitiés du corps, Neuropsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, 33, (2-3), 107-114.

1 Dans le contexte actuel de rassemblement des écrits scientifiques concernant l’autisme en vue de constituer une « conférence de consensus [2] » qui devra servir de référence contraignante aux prises en charge, il est utile et important de redire, malgré les menées adverses souvent très violentes ces derniers temps contre la psychanalyse, à quel point elle est un élément fondamental de la réflexion sur cette pathologie grave de l’enfant. Pourtant, dans les documents soumis aux personnes chargées de mettre en forme cet argumentaire, essentiellement écrits en langue anglaise, il est principalement question d’approches éducatives et comportementales qui s’appuient sur des niveaux de preuve suffisants si l’on en croit les critères retenus par la communauté scientifique dominante. Par contre, en ce qui concerne les approches psychopathologiques soutenues par la psychanalyse, il n’y a aucune trace de ce qu’elle met en lumière et permet de penser autrement que sur un mode simplificateur. Devant cette constatation, d’aucuns, parmi les scientifiques reconnus, se sont émus et ont sollicité un rapport synthétisant les principales publications francophones. Cette synthèse réalisée par Jacques Hochmann, Claude Bursztejn et Paul Bizouard devrait rendre sa place aux approches permises par la pédopsychiatrie française d’inspiration psychodynamique et intégrative. Car nous savons l’importance que la psychanalyse a historiquement [3] et conceptuellement occupée dans la création de la pédopsychiatrie et dans son développement.

2 Dans mon expérience, il m’apparaît aujourd’hui particulièrement injuste de tirer un trait sur toutes les avancées permises par la psychanalyse depuis que les praticiens au contact des enfants autistes ont choisi d’en faire une de leurs références fondamentales. Certes, nous payons au prix fort les excès de psychanalystes ayant prétendu plier l’enfant autiste à la cure-type, voire à la tyrannie du signifiant. Mais contester la pratique erratique de certains psychanalystes ne doit pas pour autant aboutir à la condamnation de la psychanalyse. En effet, à la décharge des psychanalystes désirant approcher les enfants autistes, il leur aura fallu franchir de nombreuses étapes pour y parvenir : intégrer progressivement les différents acquis de la psychanalyse générale, puis ceux de la psychanalyse d’enfant, et enfin ceux d’une psychanalyse construite à l’aune de l’enfant autiste, ce qui est loin d’aller de soi, d’autant que les enfants autistes ne sont pas, et c’est une des avancées freudiennes majeures, réductibles à un modèle unique. Nous savons maintenant que le syndrome autistique recouvre beaucoup de formes sensiblement différentes pour lesquelles les réponses thérapeutiques ne peuvent pas être identiques. Pour que de nouvelles voies fécondes ouvrent la compréhension du monde interne de ces enfants différents, les interactions entre eux et leurs parents, et ceci, sans tomber dans le travers de rapporter l’autisme de manière linéaire à une pathologie parentale, la psychanalyse et ses praticiens ont dû traverser de nombreuses épreuves-le « pathei mathos[4] » enseigné par Platon-pour y parvenir. De plus, la psychanalyse ne se situe pas dans une perspective causale, et il convient de ne pas en détourner les outils et les concepts vers une piste qui n’est pas en adéquation avec son champ, comme voudraient le faire accroire ses détracteurs.

3 C’est d’ailleurs en traçant ma route vers une métapsychologie renouvelée de/par l’autisme que j’ai rencontré la plupart des personnes qui m’ont enseigné et servi de guide dans cette aventure : Geneviève Haag, Salomon Resnik, Joyce Mac Dougall, Jacques Hochmann, André Carel, Bernard Golse, Marie Christine Laznik, Didier Houzel et bien d’autres. Mais c’est aussi en tentant d’accueillir les enfants autistes pour les soigner, et leurs parents pour construire avec eux une prise en charge digne de ce nom, que j’ai pu réaliser l’importance de prendre en compte non seulement les conditions de possibilité d’une psychothérapie psychanalytique avec l’enfant lui-même, mais aussi celles de la souffrance de ses parents. Et chemin faisant, j’ai rapidement perçu que les équipes soignantes devaient elles-mêmes être soutenues pour préserver la qualité de vivance des institutions pour les enfants en question [5]. Pour éclairer immédiatement cette dernière notion, je distingue, à l’instar de mon maître Tosquelles [6], les termes d’institution et d’établissement. L’établissement est ce qui est créé par l’État pour remplir une mission spécifique telle que la Justice, l’Éducation et la Santé. Pour répondre aux missions de santé mentale par exemple, des hôpitaux, des secteurs de psychiatrie infanto-juvénile sont créés à cet effet. Mais cela ne préjuge pas de la façon dont ces établissements vont fonctionner. L’institution est la manière dont une équipe met en pratique les missions de son établissement pour l’adapter aux sujets accueillis en tenant compte du contexte rencontré. Dans notre cas, il ne suffit pas de créer un établissement pour accueillir et soigner les enfants autistes, encore faut-il que l’équipe concernée développe une stratégie de soins, se forme, suive une éthique de travail en accord avec les buts fixés. Lorsqu’une équipe prétend travailler en référence à la psychanalyse, sans que cela soit nécessairement une pensée exclusive d’autres approches complémentaires, elle doit tenir compte des relations spécifiques que ces enfants instituent avec les membres qui la constituent. Et nous savons que les psychanalystes utilisent pour décrire cette relation spécifique, le concept de transfert. Encore faut-il que la métapsychologie du transfert avec les enfants autistes ait été pensée de façon adéquate.

4 Nous voilà donc devant une triple mission réflexive : tout d’abord l’enfant autiste et la nécessité de construire à la fois une métapsychologie spécifique de son trouble et un dispositif susceptible de l’accompagner de façon psychothérapique. Dans cette entreprise, il convient ensuite de ne pas oublier ses parents en souffrance qui doivent passer par la reconnaissance et l’acceptation de cette grave psychopathologie et avec lesquels il convient de co-construire le costume sur mesure de sa prise en charge. Enfin, les professionnels qui vont assurer cette tâche en collaboration avec l’enfant et ses parents, doivent faire l’objet de réflexions spécifiques conduisant à une approche intersubjective, notamment sur le plan groupal et institutionnel.

5 Il m’apparaît que l’indication d’une psychanalyse avec l’enfant autiste doit être préparée, et ce, d’autant plus que l’enfant est loin du langage articulé dans une parole. Cela justifie à mon sens l’accueil des enfants concernés dans des hôpitaux de jour dans lesquels on tient compte de tous les aspects qui les caractérisent, éventuellement en corrélation avec des espaces pédagogiques variables en fonction des situations. C’est pourquoi, lorsque je présente la fonction du pédopsychiatre psychanalyste dans la prise en charge de l’enfant autiste, j’ai l’habitude de dire aux parents que nous allons penser ensemble trois aspects complémentaires pour leur enfant : l’éducatif, le pédagogique et le thérapeutique. La fonction éducative est un prolongement plus ou moins spécialisé de leur fonction parentale, et en tant que telle, peut s’appuyer, lorsque les parents le souhaitent, sur les approches éducatives telles que le TEACCH, le PECS, l’ABA, etc. Dès que ce sera possible, la pédagogie générale en milieu ordinaire, éventuellement sous une forme spécifique en milieu spécialisé, sera mise à la disposition de l’enfant comme un incontournable, amenant parents et enfants à se confronter à la réalité de cette première vraie sortie de l’univers familial. Enfin, la fonction thérapeutique sera proposée quand elle semblera nécessaire. L’éducatif toujours, le pédagogique si possible et le thérapeutique si nécessaire.

6 La psychanalyse entre en scène dans ce troisième temps logique, tout en permettant de réfléchir également sur les fonctions éducatives et pédagogiques, ainsi que sur le « tressage » des trois aspects complémentaires de la prise en charge. D’ailleurs, si la précocité du repérage des signes du bébé à risque autistique a connu un tel développement, c’est en grande partie sous l’influence des psychanalystes [7] en charge d’enfants autistes, confrontés aux mécanismes défensifs rigides des enfants confiés trop tard à leurs soins, et qui ont pensé des dispositifs articulés avec les pédiatres (CAMSP) pour permettre aux parents de rencontrer le plus tôt possible pour leurs enfants des thérapeutes compétents, tout en ayant participé pleinement à un travail diagnostique nécessaire. C’est tout le mérite de nombreuses équipes de secteurs de pédopsychiatrie infanto-juvénile d’avoir transformé leurs pratiques et leurs théorisations pour y parvenir.

7 Pour ma part, l’accueil et le soin des enfants autistes nécessite plusieurs approches complémentaires qu’il va falloir organiser dans la vie quotidienne pour conjuguer les découvertes apportées par Esther Bick [8] avec l’observation du bébé et qui nous donnent des moyens indispensables pour l’observation des enfants autistes, les inventions de Freud et de ses successeurs, et plus particulièrement celles qui concernent la difficile question du transfert spécifique avec ces enfants, avec son corollaire du contre-transfert, mais aussi les réflexions métapsychologiques sur les symptômes/signes, sur les identifications adhésives et projectives, sur les interactions enfant-parents et enfin les avancées permises par les fondateurs de la psychothérapie institutionnelle qui nous permettent de penser l’enfant dans un groupe et dans une ou plusieurs institutions au sens déjà évoqué. Il est bien entendu que ces approches constituent les préliminaires à une psychanalyse plus classique et qu’il convient de ne pas les opposer mais plutôt de les considérer dans la diachronie. Je distingue trois temps logiques qui prennent leur importance en complémentarité les uns avec les autres. Il s’agit des trois fonctions phorique, sémaphorique et métaphorique [9].

8 Lorsqu’un enfant est amené au contact d’un pédopsychiatre psychanalyste pour une prise en charge, il y a lieu de vérifier par une première approche clinique le diagnostic pour lequel il vient nous rencontrer. Il est alors utile de disposer après les quelques consultations qui ont permis de « poser » ce diagnostic d’autisme [10], d’un espace thérapeutique, type hôpital de jour, pour faire sa connaissance. Mais dans ce domaine « faire connaissance » consiste à proposer à l’enfant des espaces différenciés dans lesquels il pourra nous montrer la manière dont il « construit le monde », c’est-à-dire les signes, positifs et négatifs, indicateurs de sa psychopathologie. Pour ce faire, il ne suffit pas de repérer puis de classer les signes observés pour aboutir à un diagnostic. Si ce premier temps est important, il n’est pas suffisant pour notre approche psychanalytique. En effet, les signes présentés par l’enfant sont, certes, des signes de son autisme. Mais ce sont surtout les signes de sa souffrance psychopathologique qui nous indiquent bien au-delà de la classification, fût-elle internationale, la manière dont il « construit/déconstruit » avec le monde. C’est donc une observation participante dont il s’agit, en chemin sur la relation transférentielle. Beaucoup d’enfants autistes ont des stéréotypies, mais à les observer de près, le clinicien découvre que chez celui-ci elles surviennent à la séparation et chez celui-là, à l’intrusion. Je pourrais faire le tour de tous les signes pour montrer comment ils portent le style de l’enfant en question et constituent déjà autant d’indices de son fonctionnement particulier. Le lieu d’accueil et d’observation doit donc disposer de plusieurs types d’activités thérapeutiques, d’espaces sans activités spécifiques, et les soignants qui en sont responsables vont accueillir, observer et accompagner les enfants dans leurs « visites » du service. Je propose d’appeler « fonction phorique » l’ensemble de ce dispositif d’accueil et de portage, sorte de holding institutionnel, à la fois organisationnel et concret, mais aussi psychique et déjà contre-transférentiel. J’ai proposé récemment de traduire le holding winnicottien par « fonction phorique [11] » afin de bien situer cette fonction dans la lignée du grand psychanalyste anglais, et de la comparer à la double fonction-physique et psychique – exercée par la mère avec son enfant encore dépendant d’elle. Inutile d’ajouter que les soignants avec lesquels se créent des liens lors de ce premier temps logique seront encouragés à continuer la prise en charge avec ces enfants. Là encore, la continuité d’exister est le paradigme de la continuité des soins promue par la psychiatrie de secteur [12]. Si la continuité est un point important, c’est en raison du fait que les signes que présentent les enfants, considérés non seulement comme des signes de la classification, mais surtout comme l’expression subjective de leur souffrance psychique et des moyens qu’ils ont trouvés jusqu’alors pour s’en défendre, vont se déposer selon les lois du transfert dans la psyché des soignants en contact avec eux, souvent sans qu’ils en soient pleinement conscients. La fonction phorique facilite donc l’instauration du deuxième temps logique, celui du portage des signes de souffrance des enfants par la psyché des soignants. Je l’appelle « fonction sémaphorique » : je suis porteur des signes de souffrance de l’enfant avec lequel je suis en contact. Dans la terminologie freudienne classique, il s’agit là du contre-transfert.

9 Certains, comme Tosquelles [13], iront jusqu’à parler de « contre-transfert institutionnel », constituant « l’intégrale » des contre-transferts individuels de chacun des soignant, pour indiquer l’importance du phénomène groupal et institutionnel dans l’observation de cette clinique. Mais tout ceci ne se décrète pas. Chaque soignant pourra s’il le souhaite et le peut, partager ces éléments contre-transférentiels avec ses collègues lors d’un travail relativement spécifique de restitution des expériences partagées avec les enfants, au cours de réunions dédiées à cette tâche. Je propose d’appeler ces réunions très particulières les constellations transférentielles. Pour ce faire, il est utile de prévoir des temps de reprises entre soignants avec la présence de superviseurs psychanalystes, afin qu’ils puissent aborder les éléments qu’ils ont recueillis lors de ces contacts avec les enfants. Au cours de ces réunions, les participants évoquent chacun leur contre-transfert, dans le strict respect de leur intimité, et une image de l’enfant construisant son monde commence à se dessiner pour eux. Il arrive que des éléments permettent d’accéder à une meilleure compréhension des signes de l’enfant et partant soient de nature à en diminuer la souffrance. Ce travail est celui de la « fonction métaphorique », puisque du sens peut surgir de la mise en commun d’aspects partiels de tel enfant, alors que le ressenti de chacun ne le permettait pas. Nous ne sommes pas dans un travail d’interprétation au sens strict du terme. Par contre, cette fonction a pour conséquence de changer le soignant ou les soignants qui travaillent avec l’enfant dans leurs contacts ultérieurs avec l’enfant. Lorsque le sens d’un symptôme a surgi pour en éclairer l’histoire, le soignant n’est plus le même avec l’enfant après la réunion de constellation transférentielle qu’avant cette expérience aussi inhabituelle qu’intéressante. Un enfant gravement autiste automutilateur, après plusieurs mois de séances individuelles de packing permettant un travail psychothérapique à raison de trois séances hebdomadaires, finit par passer de ses automutilations, à une hypertonie extrême résolue par un cri perçant puis à des lallations plus douces faisant évoquer à une infirmière le retour à l’état de bébé. Et puis un jour au cours de sa séance, il dit en me fixant droit dans les yeux : « ala ». Les réunions de constellation transférentielle vont tout juste parvenir à une association avec les premiers jours de son admission au cours desquels il était fasciné par la chanson repassée sans cesse par une infirmière « elle a ce petit je ne sais quoi ». Mais lors de la consultation avec ses parents, l’évocation de ce « ala » déclenche immédiatement chez sa mère de longs pleurs au terme desquels elle dit comme s’il s’agissait d’un souvenir récent : « À la claire fontaine était la seule chanson qui l’endormait quand il était petit. » Forts de ce « sens », les soignants vont être différents dans les séances suivantes avec l’enfant lorsqu’il prononcera « ala » avec un regard insistant, en quête d’une réponse existentielle : mais qu’est-ce que vous pourriez me dire de ce petit fragment de souvenir qui me revient et dont je ne retrouve pas seul l’enchaînement historial dans lequel il prend naissance. À quoi le soignant peut désormais répondre, selon son style propre, que sa maman lui a dit que cette petite chanson lui permettait de l’endormir, et qu’en outre, elle constituait un bon souvenir de son enfance.

10 Comment ces différentes fonctions se déclinent-elles avec les enfants autistes accueillis en hôpital de jour ? Dans un premier temps, la fonction phorique va ouvrir des espaces-temps hétérogènes au cours desquels une observation va permettre de rentrer en contact non intrusif avec l’enfant. Cette première phase dure un temps limité et consiste à recueillir suffisamment d’éléments pour construire le costume thérapeutique sur mesure. Plusieurs styles de rencontres sont proposés afin de faciliter l’émergence chez l’enfant de ses difficultés, les signes de ses angoisses archaïques et les moyens qu’il a mis au point pour s’en défendre. Par exemple, un enfant invité à intégrer un atelier pâtisserie, a des nausées lorsque l’une des soignantes lui demande de goûter le gâteau préparé avant sa cuisson. Puis, au cours de l’activité poney, il n’accepte pas de monter l’animal mais seulement de lui donner de la paille, puis d’aller examiner avec beaucoup d’attention l’orifice anal et ce qui en sort. Nous verrons que pour cet enfant, la question de l’oralité pathologique déjà présente dans ses symptômes antérieurs aux soins sous la forme de crises de tantrum[14] avant chaque repas, prend ici une nouvelle tournure, puisqu’il s’intéresse au nourrissage et à la digestion du poney. Les soins seront entrepris en utilisant ces occurrences, et finiront pas lui permettre de dépasser ces « horribles souvenirs des repas » (dixit les parents). Les soignants engagés dans ce travail d’accueil, de portage et d’observation, formés selon la méthode d’observation des bébés selon Esther Bick, vont se réunir pour travailler ensemble les observations, et à partir d’elles, la stratégie thérapeutique. C’est véritablement lors de cette étape, pendant laquelle il conviendra de bien distinguer le niveau fantasmatique de la représentation de l’enfant de celui de sa vie réelle, que la fonction sémaphorique va commencer à se jouer de façon plus précise. En effet, la relation va s’instaurer sur une plus longue période et engager les mécanismes de transfert et de contre-transfert. Une enfant autiste bénéficiant depuis plusieurs mois d’une séance hebdomadaire de pataugeoire et semblant montrer une remarquable monotonie au cours de ses soins va amener une psychomotricienne à exposer lors d’une réunion de supervision un cauchemar qu’elle a fait à propos de cette enfant, dans lequel elles se noyaient toutes les deux en traversant un étang à la nage. La discussion ouverte par l’apparition de cette formation de l’inconscient dans la vie psychique de la psychomotricienne, le niveau fantasmatique de la représentation sémaphorique, va amener les autres soignants participant à la réunion à associer sur quelques signes discrets d’angoisses archaïques que la monotonie avait fait passer au second plan, sans doute dans une visée défensive. La part du cauchemar rapportée par la soignante était strictement limitée à l’enfant concernée, et le superviseur a pris la précaution de protéger l’intimité de cette psychomotricienne afin de conserver un juste partage entre vie privée et vie professionnelle. Toujours est-il que ce moment a été très fécond dans la remobilisation des soignants englués dans un transfert sidérant et signe d’un processus autistisant actif. Cet exemple clinique permet en outre de montrer que la relation transférentielle existe aussi chez l’enfant autiste, même si les mécanismes prévalents restent ceux en rapport avec une identité ou identification adhésive pathologique. La fonction sémaphorique – le soignant est porteur des signes de souffrance psychique de l’enfant-me semble par ailleurs nécessaire à introduire dans notre trépied logique, dans la mesure où le passage par un travail spécifique du soignant est indispensable. Ce travail en réunion, dans laquelle se déploie ce que j’ai appelé la « fonction Balint [15] », est une combinaison entre l’élaboration et la perlaboration dans la mesure où il se nourrit non seulement des réflexions élaboratives de la réunion d’équipe, mais aussi des mécanismes inconscients de chacun des soignants. Dans certains cas, la discussion dans la réunion de la constellation transférentielle est illuminée par un « moment sacré », une sorte de « sidération et lumière » (Freud) qui donne accès à un degré supérieur de compréhension de la dynamique psychopathologique de l’enfant autiste. Au cours de ces moments trop rares, les participants du groupe de travail sont ensemble et constituent à mes yeux une fonction contenante efficace pour l’enfant. Chacun des soignants, en sortant de cette réunion, rencontre l’enfant avec un nouveau point de vue et l’enfant le ressent. Pour paraphraser le concept de « fonction alpha » de Bion [16], le groupe a exercé de façon collective une « fonction alpha » pour l’enfant : des « éléments béta bizarres » non transformés à l’origine de signes pathologiques d’autisme sont devenus des messages en provenance de cet enfant-là que le travail à plusieurs a permis de rassembler en vue d’une réponse « sensée ». Non pas une réponse interprétante, mais une réponse signifiant que le message a été reçu. Et le niveau d’angoisse de l’enfant ainsi contenu baisse sensiblement. Nous rejoignons là des expériences faites il y a déjà longtemps à Chesnut Lodge par Stanton et Schwarz, et rapportées par Racamier dans son ouvrage [17] sur les institutions, à propos des clivages intra-institutionnels susceptibles de produire des renforcements des défenses pathologiques dissociatives des personnes schizophrènes. Oury [18] généralise le principe de Stanton et Schwarz pour en faire un outil de la pratique institutionnelle sous la forme de la constellation transférentielle. Mais il assortit cette proposition de certaines conditions qui ne vont pas de soi. Pour que les soignants puissent parler volontiers jusques et y compris de leurs manifestations inconscientes (l’exemple du rêve de la noyade), il est nécessaire d’instaurer dans cette équipe une ambiance propice au travail dans le respect des autres. C’est dire si les réunions ont une importance cruciale dans ce processus et participent à une élévation du niveau de formation de chacun des soignants. Car dans ce domaine spécifique, la formation n’est pas uniquement une question de formation initiale. C’est aussi et surtout dans le cadre d’une formation continuée que la qualité d’une équipe soignante se construit.

11 Mais ces quelques réflexions sur le travail psychique spécifique des soignants amènent à un nouveau questionnement : la psychothérapie institutionnelle permet-elle aux soignants concernés de faire l’économie de l’analyse personnelle ? Par expérience, j’ai constaté à de nombreuses reprises que, loin de permettre d’en faire l’économie, ce travail très particulier, effectué dans les constellations transférentielles, conduisait, dans un nombre non négligeable de cas, des soignants à s’engager eux-mêmes dans un travail analytique personnel. Il me semblerait déplacé d’être invigoratif dans cette démarche, car je crois que de telles idées sont totalement antinomiques à l’esprit même de la psychanalyse. Par contre, je suis persuadé que les soignants peuvent découvrir à cette occasion le style de travail qu’ils pourraient entreprendre pour eux sur un divan. Et ceux qui s’y sont risqués témoignent souvent de la facilitation que le travail institutionnel a eu sur leur décision. De la même manière, j’ai déjà raconté antérieurement [19] l’importance qu’une formation à la méthode d’observation du bébé selon Esther Bick avait prise dans la transformation profonde d’une équipe de pédopsychiatrie, rejoignant ainsi les conseils de cette grande psychanalyste dans la formation des futurs analystes d’enfants.

12 Tout ce développement me conduit à insister sur la manière dont la psychanalyse peut venir aider à transformer les soignants de l’intérieur dans les conditions concrètes de leurs expériences professionnelles avec les enfants les plus atteints, les éloignant ainsi des risques majeurs de « burn out » bien décrits par Hochmann [20] (vidage, persécution, clivages d’équipes, dépression, retaliation…). Mais ce faisant, je ne néglige pas les ravages que peuvent provoquer certains psychanalystes auto-fétichisés, pratiquant à l’échelon de l’équipe ou du service une sorte de cure-type institutionnelle. Ces avatars d’une méthode psychanalytique intériorisée aboutissent souvent à des caricatures déclenchant l’exacerbation de mouvements présents dans tous les groupes, et que Bion [21], là encore, a éclairé de son génie inventif : sous l’hypothèse de travail, agissent les hypothèses de bases attaque-fuite, couplage et dépendance. Nul doute que ces pseudo-psychanalystes contribuent à torpiller le travail décrit plus haut, et qui nécessite de la part de ceux qui s’y engagent, une dose minimale admissible d’humilité et de modestie partagées.

13 Un autre point important reste à aborder, celui du corps, ou plus précisément de l’image du corps [22], qui a trop longtemps été évacué ou dénié dans les réflexions psychopathologiques [23]. En outre, dans les différentes formes d’autisme, les niveaux de développement de l’image du corps ne sont pas équivalents. Pour traiter cette problématique, je me réfère au travail fondateur que Geneviève Haag [24] a accompli avec ses collègues psychanalystes d’enfants et avec l’aide méthodologique de Sylvie Tordjman. Leur article présentant la grille de repérage clinique reprend de façon argumentée les différents stades évolutifs de l’autisme infantile traité par voie psychothérapique. Il est intéressant de se référer à ces travaux pour en déduire des réflexions sur l’organisation de la stratégie thérapeutique. Pour mémoire, je rappelle que les auteurs présentent tout d’abord l’état autistique maximal dans lequel l’enfant se trouve au terme de son processus autistisant. Pour en sortir, il lui faudra « récupérer » ses premières enveloppes psychiques. On peut comprendre cette étape fondamentale comme l’intégration par l’enfant d’enveloppes corporo-psychiques facilitant l’interrelation avec l’autre, en lieu et place des enveloppes pathogènes pré-existantes qui en avaient fermé l’accès. Je comprends l’automutilation comme un exemple de défense maximale de l’enfant contre les angoisses archaïques découvertes par Winnicott [25] (ne pas cesser de tomber), ou celles décrites par Houzel [26] (angoisses tourbillonnaires) l’enserrant dans une « peau pathologique », celle de la douleur. Le franchissement de cette première étape consiste à permettre à l’enfant de trouver d’autres enveloppes non pathologiques et non pathogènes, en utilisant les données déjà exposées lors de la présentation des fonctions d’un hôpital de jour. Pour tel enfant attiré préférentiellement par les odeurs, une activité thérapeutique pourra l’aider à les investir dans la relation avec le soignant qui anime cette activité. Pour tel autre en grande difficulté avec le tactile et ou le tonus, un packing [27] pourra être entrepris qui donnera à l’enfant des enveloppes corporopsychiques par l’expérience de ses enveloppements humides avec les soignants. Une difficulté se présente à ce stade, dans la mesure où l’enfant qui a besoin d’entourances est précisément un enfant qui reste en deçà de la relation avec un autre. C’est pourquoi, lorsque l’on utilise un dispositif concret comme l’enveloppement humide, il est très utile de ne pas se laisser entraîner vers la seule technique d’enveloppement, mais bien plutôt de la penser comme une « forme » portée par une enveloppe institutionnelle de quelques personnes qui vont mettre leur appareil psychique à la disposition de l’enfant concerné. Le « vrai » travail n’est pas tant l’enveloppement que ce qu’il produit sur les soignants au niveau contre-transférentiel. La rencontre avec les éléments en provenance de l’enfant autiste dans la psyché des soignants leur ouvre quelques pistes pour entrer en contact [28] avec lui. Autant dire qu’un soin par packing sans réunions de supervision se priverait de l’essentiel de ce qu’il peut apporter dans la (re)constitution des premières enveloppes.

14 Une fois ce passage franchi, l’enfant se trouve dans une phase dite symbiotique par référence aux travaux de Margaret Mahler [29]. Au cours de cette étape, il devra résoudre plusieurs questions corporelles, et notamment les clivages vertical et horizontal. Je ne reprendrai pas en détail ces travaux, mais qu’il me soit permis d’introduire pour leur compréhension les travaux d’André Bullinger [30], qui, bien que par un tout autre chemin, arrivent aux mêmes conclusions. Le clivage vertical (clivage droite/gauche au niveau du buste) est le résultat de réflexions anciennes de Geneviève Haag sur « le bébé et la mère dans les deux moitiés du corps [31] ». Il fait référence au théâtre du corps dans lequel vont se jouer les « identifications intracorporelles », et avec lesquelles l’enfant autiste est particulièrement en délicatesse. Certains symptômes, tels que les hémiplégies autistiques, peuvent être considérés comme des signes indicatifs du non franchissement de ce clivage. De même pour le clivage horizontal (clivage haut/bas) par lequel passe tout enfant dans son développement avant un investissement du bas de son corps (passage du pied explorateur au pied porteur et reconnaissance des zones urétrales, anales et sexuelles), existe-t-il des symptômes, telles que les énurésies/encoprésies qui viennent signifier chez l’enfant autiste les difficultés de sa résolution. Enfin, l’enfant traité arrive-t-il à l’individuation/séparation. L’idée que je propose est la suivante : un enfant autiste peut grandement bénéficier d’une approche corporo-psychique si l’on prend la précaution de tenir compte de cette évolution décrite par G. Haag et al. Les propositions de soin devront tenir compte de l’étape où en est arrivé l’enfant. D’où l’importance de l’observation préliminaire pour la stratégie thérapeutique à entreprendre. Les différents soins proposés seront alors autant d’éléments du dispositif assurant la fonction phorique adéquate pour l’enfant. Les expériences transférentielles viendront faire vivre la relation entre cet enfant et les soignants qui l’accueillent et le portent « sur leurs épaules psychiques » en fonction de son niveau développemental. Les différentes occurrences thérapeutiques proposées par l’équipe soignante permettront de répondre aux points évoqués précédemment : récupération des premières enveloppes, dépassement des clivages vertical et horizontal, individuation/séparation. Tous ces médias sont d’un certain point de vue, les préliminaires à une psychanalyse plus classique en facilitant la mise en forme d’une image du corps dans lequel l’enfant autiste puisse habiter en lien avec le monde environnant.

15 Pour conclure, je ne saurais trop insister sur le travail d’alliance avec les parents. En effet, lorsque tout ce travail psychique est partageable, ne serait-ce qu’en partie, non seulement avec les soignants mais également avec les parents d’un enfant autiste, alors devient-il possible de parler d’alliance thérapeutique. Notre vigilance à cet égard est d’une grande importance pour que les parents comprennent en quoi la psychanalyse, dans certaines conditions, reste une aide très précieuse pour leur enfant.


Mots-clés éditeurs : fonction sémaphorique, autisme, image du corps, constellation transférentielle, fonction métaphorique, fonction phorique, institutions thérapeutiques

Mise en ligne 25/12/2012

https://doi.org/10.3917/jpe.002.0027

Notes

  • [1]
    Professeur de pédopsychiatrie à la faculté de Médecine de Lille 2, chef du service de pédopsychiatrie au CRU de Lille et psychanalyste.
  • [2]
    Recommandation de bonne pratique, Haute Autorité de Santé, Autisme et autres troubles envahissants du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent, Argumentaire scientifique, Juillet 2011.
  • [3]
    Jacques Hochmann, Histoire de l’autisme, Paris, Odile Jacob, 2009.
  • [4]
    Pathei mathos : l’enseignement par l’épreuve, est opposé par Platon, dans le Théétète, à l’épistémé.
  • [5]
    Pierre Delion, Prendre un enfant autiste par la main, Paris, Dunod, 2011.
  • [6]
    Pierre Delion, Soigner la personne psychotique, Paris, Dunod, 2011.
  • [7]
    Bernard Golse, L’être-bébé, Paris, PUF, Le fil rouge, 2006, 197-213 ; André Carel, L’évitement relationnel du nourrisson et les dysharmonies interactives, Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, 48, 375-387.
  • [8]
    Esther Bick, Reparques sur l’observation de bébé dans la formation des analystes, in International Journal of Psychoanalysis, 1964, 558-566, L’observation du bébé, points de vue psychanalytiques, trad. Alcorn, D., in Journal de la psychanalyse de l’enfant, 12, Paris, Bayard.
  • [9]
    Pierre Delion, L’enfant autiste, le bébé et la sémiotique, Paris, PUF, Le fil rouge, 2000, 197.
  • [10]
    Le mot d’autisme recouvre plus généralement les Troubles Envahissants du Développement, voire les Troubles du Spectre Autistique.
  • [11]
    Pierre Delion, « Donald Winnicott, Michel Tournier et la fonction phorique », Carnetpsy, 150, Mars 2011.
  • [12]
    La psychiatrie de secteur, inspirée pour une part de la psychanalyse propose la continuité des soins pour tenir compte de la relation transférentielle. Pour les enfants, et d’un certain point de vue, cela rejoint l’importance accordée par Winnicott à la continuité d’exister.
  • [13]
    François Tosquelles, L’enseignement de la folie, Toulouse, Privat, 1992. De la personne au groupe, Toulouse, Érès, 1995.
  • [14]
    Terme anglais signifiant « crise de colère ».
  • [15]
    Pierre Delion, La fonction Balint, sa place dans l’enseignement et la formation psychothérapique et son effet sur la relation soignant-soigné, Conférence inaugurale congrès national Balint, Lille, 2006.
  • [16]
    Cléopâtre Athanassiou, Bion et la naissance de l’espace psychique, Paris, Popesco, 1995.
  • [17]
    Paul-Claude Racamier, et al., Le psychanalyste sans divan, Paris, Payot, 1970.
  • [18]
    Jean Oury, Le collectif, Séminaire de Sainte Anne 1984-1985, Paris, Scarabée, 1985.
  • [19]
    Pierre Delion, et al., En allant vers les bébés, Information psychiatrique, 71, 1, 51-60, 1995.
  • [20]
    Jacques Hochmann, Pour soigner l’enfant psychotique, Toulouse, Privat, 1984.
  • [21]
    Wilfred R. Bion, Recherches sur les petits groupes, Paris, PUF, 1955.
  • [22]
    Paul Schilder, L’image du corps, Paris, Gallimard, 1935.
  • [23]
    Pierre Delion, Le corps retrouvé, Paris, Hermann, 2010.
  • [24]
    Geneviève Haag, Sylvie Tordjmann, et al., Grille de repérage clinique des étapes évolutives de l’autisme infantile traité, La psychiatrie de l’enfant, XXXVIII, 2, 497-527.
  • [25]
    Donald W. Winnicott, La crainte de l’effondrement et autres situations cliniques, Paris, Gallimard, 2000.
  • [26]
    Didier Houzel, L’aube de la vie psychique, Paris, ESF, 2002.
  • [27]
    Pierre Delion, Le packing avec les enfants autistes et psychotiques, Toulouse, Érès, 2007.
  • [28]
    Au sens développé par Jacques Schotte, Le contact, Bruxelles, De Boeck, 1990.
  • [29]
    Margaret Mahler, On child psychosis and schizophrenia-autistic and symbiotic infantile psychosis, Psychoanalytical studies for the child, 7, 266-305.
  • [30]
    André Bullinger, Le développement sensorimoteur de l’enfant et ses avatars, Toulouse, Érès, coll. « La vie de l’enfant », 2004.
  • [31]
    Geneviève Haag, La mère et le bébé dans les deux moitiés du corps, Neuropsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, 33, (2-3), 107-114.
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