La pratique psychanalytique avec les bébés initiée par Françoise Dolto a maintenu un cadre d’abstinence du contact corporel. Cela enseigne que l’infans dans la détresse comprend dès sa naissance les paroles qui lui expliquent sa situation, l’interrogent sur son désir ou interprètent ce qu’il fait de son corps.
« Comprend » veut dire qu’il évolue comme on le souhaite. Il s’intéresse à notre parole et une décision vient de lui, conforme à nos vœux, alors qu’il n’a aucune représentation réaliste de ce que veulent dire les mots employés. Mais quelque chose produit l’effet recherché.
De très jeunes enfants sourds en consultation avec leurs parents réagissent aussi de manière significative en passant par d’autres canaux sensoriels que l’audition. Une rencontre résolutoire a lieu entre les paroles des adultes et le désir manifesté par l’enfant.
Dans ces situations, tous ont des modifications corporelles liées à leur appréciation de la situation, selon ce qui vaut vérité pour eux. Elles constituent un message auquel un sujet peu constitué comme unité séparée du contexte est particulièrement sensible.
Cette sensibilité fonde un langage du corps, orienté par des expériences nommables, douleur, satisfaction, continuité ou pas, transformable en présence perçue ou pas. L’extension et l’enroulement subi forment un dialogue premier entre le fœtus et le corps de la mère, et deviennent l’érection et la chute après la naissance, en entrant en résonance avec « puissance ou inhibition »…
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