Je tenterai dans ce court article de rapporter quelques réflexions sur le passage du discours scientifique au discours analytique. J’ai moi-même vécu ce passage d’une position de pédiatre, enseignant chercheur, à celle de psychanalyste. Je suis aussi passée du monde du soin des bébés en tant que néonatologue à celui des enfants, des adolescents et des adultes que j’ai rencontrés en tant qu’analyste. Et je suis régulièrement frappée par l’âpreté des propos que les scientifiques peuvent tenir sur la psychanalyse et vice versa. À mon sens, cela relève le plus souvent de la difficulté à mesurer l’écart fondamental qui les sépare, de leur altérité assez radicale. La difficulté à réaliser que quelquefois leurs oppositions viennent du fait que les dénominations parfois similaires ne recouvrent pas les mêmes objets. Je tenterai ici d’aborder la notion même de discours pour les psychanalystes lacaniens.
Jacques Lacan a pu inscrire le discours scientifique et le discours analytique dans le cadre d’une quadrature de discours. Les deux autres discours qu’il a repérés, il les a dénommés : discours du maître et discours de l’hystérique. Il est intéressant de rappeler que ces discours ne sont pas pour lui à envisager isolément mais dans une espèce de circularité et de solidarité.
Il est aussi important de noter que ces discours ont été choisis par Lacan, non pas pour eux-mêmes ou pour qu’il en dise quelque chose en tant qu’analyste, mais parce qu’il a réalisé que c’est ce qui lui permettrait d’inscrire le discours psychanalytique qui l’intéresse au premier chef…
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