Couverture de JFP_023

Article de revue

Délinquance

Pages 27 à 29

Notes

  • [*]
    Psychiatre des hôpitaux, psychanalyste. Article paru dans Le trimestre psychanalytique, n°3, Publication de l’Association freudienne internationale, avril 1988.
  • [1]
    Il s’agit de la topologie du Sujet telle que J. Lacan a essayé de la dégager dans ses séminaires sur l’Identification et l’Acte analytique (non publiés). Le Sujet n’est pas une hypostase, mais il est identique au bord d’une bande de Mœbius, lequel bord est identique à sa surface.
  • [2]
    Se reporter à la note précédente. Si on suit le bord de la bande de Mœbius, cela fait une double boucle.
  • [3]
    Par acting-out, on indique des monstrations phalliques inconscientes qui ne se laissent jamais interpréter directement, faute de quoi elles prolifèrent.

1 Accordons au thème de la délinquance le mérite de nous introduire d’emblée dans un problème de limites, celles au sein desquelles nous circulons et celles dont nous avons à apprécier la marge qu’elles nous laissent, puisque nous circulons sur un bord [1].

2 Ce terme de délinquance n’est pas analytique, mais il ne peut nous laisser indifférent, dès lors que nous avons, que nous le voulions ou non, à nous inscrire dans des normes, des cercles divers qui produisent et interrogent en nous des objets et des fonctions diverses, ou encore dès lors que, professionnellement, nous avons à instituer des normes qui interrogent des fonctions spécifiées dans l’Autre, celles requises par les finalités propres à la psychanalyse.

3 Ce genre d’évocation a, par le passé, souvent indigné nos collègues. Comment ! La psychanalyse aurait des normes à instituer ! Comme si, avec les glissements ordinaires qui font confondre normalisation et « normativation », un psychanalyste n’avait à juger de rien.

4 Nos buts sont divers. Le premier, fondamental, est de poser à nouveau la question de la nature du dialogue, puisque nous savons que c’est de qui écoute que dépend ce qui se dit, et que ce qui s’en dégage varie selon que celui qui écoute et questionne est magistrat, théologien ou psychanalyste, même si tous posent éventuellement les mêmes questions, celles du droit romain : qui ? comment ? pourquoi ?

5 Une telle présentation place ce qui nous importe simultanément sur le plan du social et sur celui du privé, dont l’identité est restée plutôt obscure dans l’histoire du mouvement analytique, malgré Freud, puisque semble avoir prévalu cette remarque souvent mal lue, remarque technique, qu’un psychanalyste doit s’abstenir de juger son patient. Certes, mais Freud parlait de jugement moral, ce qui ne dispense pas de juger de ce qui fait valeur pour le psychanalyste. Or nous savons comment cette appréciation se pose pour lui, puisqu’elle concerne aussi bien la genèse des objets, ces objets qui sont causes du désir (sein, fèces, phallus), que celle de la façon dont ils interviennent dans la vie des hommes.

6 Si le psychanalyste ne juge pas l’homme, il juge en tout cas ce qui le mène, c’est-à-dire que la façon dont son fantasme, sa défection, voire son absence, le livre comme une marionnette à ce qui le regarde. Lacan nous rappelait comment l’objet a imposé une révision de l’éthique. Forclore cette question, la rendre inaccessible, serait forclore le lieu d’où une psychanalyse procède et rendrait toute sa pratique inconsistante, voire même ouvrirait son action à des conséquences extrêmes : rendre l’autre fou ou délinquant. Il n’y a pas d’innocuité de la psychanalyse.

7 La psychanalyse, donc, ne prescrit ni ne légifère, mais elle n’a pas pour autant à se dispenser en ses axes, moyens et appréciations, de permettre à un sujet de savoir, s’il le veut, à quoi il est disposé à se confronter, voire même à s’affronter, fût-ce à l’encontre de ce que les lois peuvent prescrire : question éminemment sociale et socialisée pour peu que chacun d’entre nous ait à envisager à quoi il a affaire ainsi qu’à y répondre.

8 Dès lors, nous sommes sur cette corde tendue entre responsabilité et intentionnalité. Par exemple, l’expérience de la psychose, comme celle du passage à l’acte, nous enseigne combien sont nombreux les actes dépourvus de toute intentionnalité, automatiques, et liés à la façon même dont, par la vertu de la structure de la langue, ça répond, ça répond de toute façon, et sans que nous y voyions goutte, aussi bien chez nos patients que dans le monde. Ce qui n’empêche pas qu’au titre de juriste, de théologien ou de psychanalyste, nous soyons obligés d’apporter notre propre appréciation. Écartèlement obligé, qui participe du brouillard habituel des relations humaines, surtout de celles qui se veulent les plus codifiées.

L’irresponsabilité n’est pas l’innocence

9 Quelle marge a la liberté du sujet ? Disons d’emblée que cette marge n’est rien d’autre que celle de la double boucle [2] constituante du sujet dont nous avons à prendre la notion, comme de ce autour de quoi elle tourne, qui nous assujettit et que nous avons à tenir position tierce par rapport à cet assujettissement.

10 C’est, ainsi, à une aporie de la psychanalyse que nous avons affaire : d’une part, nous savons que l’inconscient est le discours de l’Autre et, d’autre part, nous savons que si notre patient n’est pas tenu pour responsable de ce qu’il formule et effectue, il n’y a pas de psychanalyse. Mais ce paradoxe n’est qu’apparence, car, in fine, il renvoie toujours à ce qui, dans l’homme, se manifeste comme permanence et récurrence de l’enfant qu’il fut. Il ramène toujours à ce qui, en ce temps, lui fit accepter ou rejeter, intégrer ou refouler. Bref, il renvoie toujours à la responsabilité de l’enfant qu’il fut, qu’il porte toujours en lui ; et sans cela d’ailleurs, l’article de Freud sur la Verneinung, la dénégation – la naissance même du symbole – n’aurait aucun sens, tout comme la psychanalyse tout entière. Ce qui signifie qu’il n’y a pas d’innocence dans le sujet, quand bien même il deviendrait fou, il aurait perdu les moyens de savoir ce qu’il a rejeté. C’est là un point décisif, sans lequel non seulement il n’y aurait pas de psychanalyse, niv davantage de famille ou de société, pour autant que famille et société soient issues du refoulement.

11 Dans son rapport sur « Psychanalyse et criminologie », Lacan remarque ceci : « Le manque de commune mesure est flagrant entre les références sentimentales où s’affrontent ministère public et avocats parce qu’elles sont celles du jury et notions objectives que l’expert apporte mais que, peu dialecticien, il n’arrive point à faire saisir, faute de pouvoir les assener en une conclusion d’irresponsabilité. » Nous pouvons dire que l’irresponsabilité n’est pas l’innocence. Nous œuvrons entre les références sentimentales : le pathos, le Bien, les Valeurs universelles, et la question nullement sentimentale de la causalité psychique, de son déterminisme, qui – bien appréciée – peut éventuellement permettre ce qu’on qualifie de pronostic, et de pronostic rigoureux.

12 Ce type de propos indigne souvent des psychanalystes : comment ! il objective son patient ! il ose formuler un diagnostic ! ou un pronostic ! Et cependant, ces derniers savent qu’une pratique a-sentimentale, a-pathétique laisse certainement plus de chance à quiconque, que ces pratiques où l’on manifeste à l’autre tout le bien que l’on se souhaite à soi-même.

13 Nous avons connu nombre de psychanalystes qui se demandaient comment un praticien pouvait bien faire une expertise. C’était à leurs yeux un scandale d’être commis à éprouver la rigueur de notre discipline et ce qu’elle implique comme rationalité déterministe. On y sentait bien une façon d’éviter de mettre à l’épreuve les bases mêmes qui fondent notre exercice et notre qualification et d’avoir à se prononcer sur l’existence de déterminismes inconscients, comprenant des mécanismes certes divers dans la production de conduites, mais aussi rigoureux les uns que les autres.

14 Si un psychanalyste ne se prononce pas sur ce qui est de son propre ressort, sur quoi se prononcera-t-il ? Cela peut nous éclairer sur le discrédit dans lequel une partie du mouvement analytique est tombé, par la faute même des psychanalystes, car il est plus difficile de défendre son propre discours, que de se laisser glisser dans des discours déjà constitués. Nous sommes donc portés au cœur même de ce problème de la responsabilité.

Le service des biens

15 Nous rappelions que la délinquance est définie par rapport à une norme, instituée par un discours, et que l’on est souvent porté, devant une transgression, à lui imputer une intentionnalité, fût-elle inconsciente. Remarquons alors que ce sont ceux qui apprécient ou qui jugent d’une conduite qui la qualifient de « transgressive », alors que, bien souvent, celui qui a transgressé n’a nulle appréciation de la limite qu’il a franchie : il y a des distinctions fondamentales à introduire entre les divers franchissements que peuvent opérer les sujets auxquels nous avons affaire – comme nous-mêmes – et cette question de savoir ce que sont et d’où procèdent les limites, qu’on les nomme « inhibitions », « mpossibilités » ou autrement, à l’action d’un individu. Nous savons par ailleurs que ces franchissements, éventuellement ces transgressions, valent souvent pour plainte à l’endroit d’une norme dont le sujet se sent exclu, qui lui paraît venir à son encontre – et dans l’angoisse –, avec d’ailleurs une plainte réclamant une réintégration problématique. Et nous connaissons bien ces sujets qui passent leur temps à dire « ne m’abandonnez pas » au moment même où ils ne cessent de se livrer aux agressions les plus répétées : plainte d’un dol irréparable que l’Autre n’apaisera jamais.

16 On connaît le grand malaise des « psy », comme celui des magistrats, devant ces cas qui oscillent entre la prison et les hôpitaux : sont-ils à sanctionner, sont-ils à traiter ? On sait qu’il concerne ces orbes diverses dans lesquelles nous sommes tous pris, et qui interrogent en nous diverses fonctions. Ces sujets qui oscillent entre la prison et les hôpitaux ont au moins en commun un fait plus essentiel : c’est qu’ils tombent entre des murs et qu’ils se font gérer juridiquement et institutionnellement, qu’ils manifestent qu’à défaut d’encadrement assumé, ce dernier leur fait retour sous la forme de l’hôpital ou de la prison. La signification fondamentale du phénomène est toujours la même : celui qui choit du symbolique, de l’interdit, voit prévaloir le réel du social qui l’organise et l’administre à plus ou moindre frais afin qu’il ne dérange pas trop, à moins qu’il ne fasse profession d’avoir à en connaître (et celui-là, s’il n’est pas trop obtus, en est divisé).

17 La délinquance est donc un sujet à l’ordre du jour : la presse quotidienne en témoigne. Chacun parle de sa montée, de ses dangers, et ce n’est pas pur fantasme. La délinquance croît à mesure du déclin du Nom-du-Père, de ce Nom symbolique qui représente et fait valoir qu’il y a de l’interdit. Notons cependant que ce qui est examiné dans les propos que renvoient les journaux, ce n’est pas ce à quoi pourrait tenir ce déclin du Nom-du-Père, mais la manière dont pourrait être restauré un ordre moral : alors même qu’un ordre moral devient toujours plus insistant, plus exigé, dans les conjonctures où ce qui constitue un sujet devient plus problématique. Bref, les ordres de fer ne se forgent qu’à la mesure de ce que le Nom-du-Père, pour autant qu’il lie le désir à la Loi, se voit davantage effrité, recraché, objet d’une interrogation problématique ou d’une mise en suspens indéfinie. C’est alors le statut du désir qui est mis en cause, et spécialement dans les époques où désir et besoin sont « collabés », pour être présentés comme contraintes subjectives. La publicité n’opère d’ailleurs pas autrement.

18 L’ordre moral renvoie aux mœurs, soit à ce qui est partagé. Cela n’a rien à voir avec une éthique. Une éthique est a-consensuelle. Elle porte sur ce qui, pour chacun et cas par cas, fait valeur. À cet égard, l’avocat général Baechlin, dans l’affaire Abdallah, a été très clair. Il a reconnu que le droit ne valait plus guère ; ce qui vaut – c’est ainsi que la presse en a parlé –, ce sont les arrangements entre montages symboliques hétérogènes. L’inconvénient, c’est qu’il n’y a pas d’arrangements entre des montages symboliques hétérogènes. Ce sont des forçages. Baechlin indiquait que la difficulté à cadrer la délinquance, fût-elle criminelle, tient à ce qu’elle se démontre inqualifiable selon les besoins. C’est une question énigmatique et fabuleuse pour tous que celle qui tient à la nomination, à la qualification, et qui fait retour dans une exigence accrue à nommer et à qualifier.

19 La question classique se repose constamment : quel est l’apport de la psychanalyse à la psychiatrie, comme au droit ? Or il n’y en a guère. Deux points de vue hétérogènes ne se cumulent pas : ils s’excluent sur le mode particulier du choix forcé, avec la perte corrélative, même si l’un des points de vue considère qu’il englobe l’autre. En ce cas, il ne fait qu’indiquer son fantasme de totalisation, mais il semble bien que ce soit à quoi notre monde ait affaire.

20 En effet, nous assistons à la prolifération des « looks » divers où s’affirme la prééminence des images à donner pour que l’autre s’y captive. On y oublie seulement qu’à faire « un » avec le semblant par le biais des images, on crée une complétude angoissante et intolérable qui a pour effet de provoquer ces éjections, coupures brutales, énucléations violentes dont le monde regorge. Indication d’un monde où la dégradation pratique laisse apparaître des mécanismes qui instaurent la niaiserie universelle et méchante, infantile, en compensation à l’incapacité. Les fabulations de grandeur qui en sont la contrepartie n’y peuvent rien. Elles ne sont que substitutions imaginaires à des carences symboliques, cependant que le Réel fait des ravages, soit sous la forme d’acting-out[3] proliférant, soit sous la forme impossible à symboliser que sont les passages à l’acte suicidaire : guerres déshonorantes et attentats aveugles, négociations honteuses et souci de ne pas choquer l’opinion publique, comme de ne pas compromettre « le niveau de vie ». C’est une formule qu’il faut bien écouter, car le vrai niveau n’a d’étiage que symbolique, le drame venant de ce qu’il se réduit à être proprement marchand, c’est-à-dire fou, déréglé, incontrôlable. Simultanément à ce qui se présente comme parcellisations, fragmentations, refus du manque, soucis de museler, d’écarter et d’abattre, croissance des phénomènes ségrégatifs, on voit se présenter l’accentuation de ces indicateurs que sont les fantasmes d’unité et de totalisation.

21 Nous savons cependant que ce n’est pas l’objet qui donne à l’obsession son sens, mais bien l’obsession qui donne son sens à l’objet. Croisant alors des dangers bien plus grands que ceux qu’on veut pallier, sous la forme d’une délinquance sociale généralisée, que ce soit celle qui est reconnue et sanctionnée, ou celle qui n’est ni reconnue ni sanctionnée, à mesure que la subjectivité du temps s’obsède davantage dans le service des biens, ou d’un maître, ce qui est la même chose.

22 Alors, on ne s’étonnera pas du divorce des discours et des actes. Ce qui s’opère est la tentative de justifier ce qui est en train de naître autre : d’une part, une morale dont la caducité reconnue ne peut être analysée toujours, mais reste agissante et, d’autre part, une action toujours plus assujettie au service des biens, entraînant une morale spécifique et simple : celle qui veut qu’il n’y ait aucune confiance ni crédibilité à engager dans un autre, puisque cet autre, il ne se présente pas comme trompeur possible, mais trompeur par discipline de marché. À savoir, dans un rapport avéré qui se formule de la sorte : à malin, malin et demi.

23 Alors, pourquoi s’étonnerait-on de l’augmentation de la délinquance, délinquance généralisée, voire internationale, cependant que la délinquance sanctionnée ne porte que sur le menu fretin, les déchets en somme ?

Un index du réel : le rebut

24 Au début du séminaire « L’envers de la psychanalyse », Lacan disait « Toute canaillerie repose sur ceci : d’être l’Autre de quelqu’un, là où se dessinent les figures où son désir se capte ». Ailleurs, Lacan avait formulé : « l’inconscient, c’est le social ». Dans certaines zones psychanalytiques, même lacaniennes, cette formule a fait scandale. Mais si l’inconscient est le discours de l’Autre, une telle formule n’a rien de choquant. C’est par elle qu’on peut repérer le faux écartèlement entre lois privées et lois publiques, car c’est d’elle que procèdent toutes les questions concernant le lien social. À Rome, Lacan a écrit un jour un « Discours du capitaliste », qui avait la propriété d’être sans butée, c’est-à-dire sans Réel et sans impossible. Ainsi ne s’étonnera-t-on pas que ce Réel fasse retour sous forme de rebuts, les délinquants, qui, eux, font butée, à mesure de leur accumulation, rebuts oscillant entre la revendication et la violence, à leur insu. Cela vaut pour tous les hommes et nous l’avons dit : ce qui est exclu du symbolique se trouve propulsé dans le Réel, et le Réel qui parle par sa bouche tient un propos de cauchemar.

25 Mais c’est un cauchemar qui ne nous réveille que rarement. Il prend plutôt l’aspect du « rêve dans le rêve » dont parlait Freud. De même que le rêve dans le rêve fait figure d’exclusion interne et concerne un Réel, ce rebut fait l’objet d’une gestion juridique et institutionnelle. Nous constatons que le rebut s’encadre, se met entre parenthèses, fussent-elles des murs réels de la prison.

26 Il vaut d’être noté que le psychanalyste n’est pas sans rien partager avec les autres rebuts. Comme eux, il est dupe parmi les non-dupes ; comme eux, il faudrait le gérer, l’encadrer, l’éliminer et Lacan en parlait comme du déchet et du rebut de la jouissance. Comme eux, le psychanalyste est ce rêve dans le rêve qui est l’index du Réel dont nous ne voulons rien savoir, comme eux également c’est lui qui paye pour celui qui ne paye pas. En somme, nous nous trouverions dans une situation qui ne manque pas d’intérêt : celle où celui qui serait véritablement dans le Nom-du-Père, c’est-à-dire dans les lois de la parole, ne serait pas très éloigné de subir le même traitement que celui qui serait souffrant et effet de sa dégradation. Celui qui, à l’endroit de l’éthique, ne faillirait pas serait exactement traité comme celui qui est le produit d’une morale du service des biens. On comprendrait alors pourquoi tout un pan du mouvement psychanalytique préfère être du côté du manche et faire partie des non-dupes gestionnaires, plutôt que d’avoir l’air de cet anormal qu’est le psychanalyste. On saisirait alors pourquoi on peut rencontrer également une psychiatrie sans jugement et trop souvent préoccupée essentiellement d’administration au titre du « service public », comme aussi une psychanalyse qui se met sur Minitel pour assurer sa publicité.

27 Nous sentons assez comment ceci participe d’une haine du symbolique et des lois de la parole comme d’une haine du désir transformée en érotologie. On pourra en apprécier les conséquences : pullulation des sciences et des disciplines de pacotille, ces sciences postiches où les « psy » de tout poil compensent la perte de leurs fonctions authentiques, à défaut d’apprécier la science, la théologie et le droit comme cas locaux de la logique du fantasme à laquelle seule la psychanalyse donne son statut véridique. ?

Notes

  • [*]
    Psychiatre des hôpitaux, psychanalyste. Article paru dans Le trimestre psychanalytique, n°3, Publication de l’Association freudienne internationale, avril 1988.
  • [1]
    Il s’agit de la topologie du Sujet telle que J. Lacan a essayé de la dégager dans ses séminaires sur l’Identification et l’Acte analytique (non publiés). Le Sujet n’est pas une hypostase, mais il est identique au bord d’une bande de Mœbius, lequel bord est identique à sa surface.
  • [2]
    Se reporter à la note précédente. Si on suit le bord de la bande de Mœbius, cela fait une double boucle.
  • [3]
    Par acting-out, on indique des monstrations phalliques inconscientes qui ne se laissent jamais interpréter directement, faute de quoi elles prolifèrent.
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.175

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions