Comment continuer notre pratique quand les relations sociales, sous forme de présence des corps, sont suspendues ? Les incertitudes sur la longueur de la période, les obligations de s’enfermer, les raisons de pandémie internationale, autant d’éléments qui bousculent et teintent ces séances de façon originale. Des questions, des observations, des réflexions qui concernent tant le thérapeute que le patient et les effets sur le lien transférentiel ont émergé. Chaque personne qui est en demande de thérapie est en souffrance. Elle vient dans notre cabinet pour s’en débarrasser et aboutir à des remaniements psychiques. L’absence de vu et de la perception immédiate peut-elle entraver cette perspective de changements ?
Les questions du domicile, de l’intime, du dedans, du dehors, du rôle du corps, seront abordées. Serait-ce utile, dans certaines situations, d’introduire régulièrement des séances à distance ? Des situations cliniques, toujours uniques et singulières, vont nous permettre de discuter l’intérêt d’une thérapie à dispositif modulable, à distance et-ou en présence.
Quelles que soient les situations, les patients doivent garder la possibilité de changer d’avis ou de refuser tout dispositif autre que celui mis en place au cabinet. Le psychologue doit garantir le maintien du cadre relationnel et soutenir le patient dans l’identification de ses hésitations. Le dispositif à distance, en lui-même, peut être source de réactivations émotionnelles douloureuses, associées à des angoisses rendant plus difficile l’accès aux pensées et créant de la confusion…