Ivy Daure : Vous avez publié, en 2014, un livre collectif intitulé Enfants victimes de violences conjugales. Un travail très novateur il y a sept ans. Quel en était le propos ?Catherine Vasselier-Novelli : L’idée de cet ouvrage est partie de l’envie de réfléchir avec des collègues issus d’autres champs professionnels – pédiatre, psychiatre, psychologue, magistrat – sur les répercussions des violences sur les enfants. Nous étions enthousiastes à l’idée de partager nos différentes expériences professionnelles sur le sujet. L’ouvrage avait pour objectifs de pointer les conséquences des violences conjugales sur la santé des enfants, proposer des pistes d’accompagnements spécifiques et montrer combien le partenariat est nécessaire dans la prise en charge de ces situations. Tous les chapitres ont fait l’objet d’échanges, parfois passionnés, de réflexions et d’une coécriture. Comme évoqué dans le premier chapitre, nous avons connu une crise au sein de notre groupe, identique à celle qui peut émerger dans le travail partenarial. Nous n’avons pas souhaité la taire, mais nous avons essayé de l’élaborer et de la partager avec les lecteurs. « Quel sens donner à cette crise ? » était aussi faire écho, en quelque sorte, au sujet de notre ouvrage.I. D. : Dans votre ouvrage, vous présentez plusieurs définitions des violences conjugales. Quelle est celle donnée par La Durance ?C. V.-N. : À La Durance, la définition que nous retenons concernant les violences conjugales est un ensemble de comportements prenant la forme d’agressions physiques, sexuelles, d’attitudes menaçantes, de pressions ou d’abus psychologiques, de contraintes financières ou religieuses mises en place de manière volontaire, au sein d’une relation de couple hétérosexuelle ou homosexuelle, avec ou sans cohabitation, par un partenaire sur l’autre, en vue d’exercer son contrôle et d’assurer sa domination et son pouvoir…