Voyager, aller ailleurs, c’est changer de langue et se confronter à l’altérité en soi et à celle de l’autre, ce qui expose le voyageur à un chamboulement de ses représentations du monde. De plus, la nature de déplacement, ses motivations et ses circonstances peuvent déboucher sur des créativités impensables dans les pays d’origine, comme ils peuvent se solder par des souffrances qui ne disent pas leurs noms dans le pays d’accueil.
Nous commençons par une distinction entre migration, exil, mobilité et itinérance et les processus psychiques à l’œuvre dans chaque type de mouvement. Des situations cliniques nous permettront de repérer leurs différences et leurs effets sur la société d’accueil et sur les professionnels en particulier. Nous reviendrons sur l’accueil, l’offre institutionnelle en direction de ce public qui vient d’Ailleurs et des Français qui en reviennent et qui sont désignés confusément d’expatriés et non de migrants.
La conclusion portera sur la créativité, la souffrance et les troubles psychiques induits par ces déplacements qui ne cessent de s’intensifier, corrélativement au développement des moyens techniques et des problèmes politiques, sociaux et économiques, ici et ailleurs.
Avec l’arrivée des migrants – les exilés et ces jeunes qui viennent d’ailleurs –, la société française souffre des problématiques en rapport avec le cheminement sociétal, sa trajectoire historique et ses rapports à l’altérité. L’articulation de ses institutions au choix civilisationnel laisse des ombres culturelles et confessionnelles dans ses dispositifs de prise en charge et d’accompagnement des plus vulnérables de ses citoyens, parlant la même langue et partageant la même culture…