En France aujourd’hui, et malgré de réelles avancées en la matière – comme la création des pôles Santé Surdité –, les enfants, adolescents et adultes sourds n’ont pas encore, en raison de la spécificité de leur mode de communication, un accès aux soins de santé mentale aussi facilité que les « bien-entendants ».
Cela apparaît plus nettement encore depuis la mise en place d’une évaluation systématique de l’audition du nouveau-né en 2012.
L’unité thérapeutique pour enfants Sourds (utes) a été créée en 2009 pour répondre à ces situations autant que faire se peut. C’est dans ce cadre qu’une pratique de psychodrame psychanalytique a été mise en place à partir de 2010.
Avant les années 1980, la « figure du sourd » que l’on pourrait aborder en termes de représentation sociale, au sens de Serge Moscovici (1961) comprend une conception générale de son fonctionnement psychique : « On pourra dire que chez les sourds les tensions se déchargent en actions plutôt qu’à travers des manœuvres intrapsychiques. » (Ajuriaguerra, Abensur, 1972.)
C’est en termes de « personnalité primitive » (Rainer, Altshuler, 1971) que le discours psychopathologique classique du xxe siècle qualifie la personne sourde, enfant, adolescent et adulte.
Toutefois, les recherches menées en psychologie au cours de cette époque arrivent à cette conclusion que : « Le handicap que constitue la surdité ne provoque pas une psychologie tout à fait particulière chez l’individu qui en est atteint. Parler de la psychologie de l’enfant sourd est donc un peu paradoxal, vu l’hétérogénéité de la population sourde et les différents types de surdité…