Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (cada) hébergent et accompagnent au quotidien les personnes requérantes de l’asile. Les missions des travailleurs sociaux et des animateurs se situent sur plusieurs plans : administratif (transcription du récit de demande d’asile du requérant pour l’ofpra), social (ouverture de droit cmu, suivi médical) et scolaire (inscription des enfants à l’école). Ces professionnels accueillent aussi les histoires, les difficultés et les souffrances des requérants.
Les cada, bien que relevant des établissements des services sociaux et médico‑sociaux, ne proposent pas véritablement d’accompagnement médico-social pour les familles au sein des structures, il n’y a, notamment, pas de psychologue en cada.
Pour y intervenir, il faut que ceux-ci soient intervenants extérieurs sollicités par des demandes de financements annexes (Caf, associations diverses…). C’est dans l’un de ces dispositifs que s’inscrivent mes interventions autour d’un projet de soutien à la parentalité, depuis 5 ans.
L’objectif de cet article est donc d’aborder la pratique singulière du psychologue en cada et de mettre en lumière l’importance que constitue le soutien à la parentalité des familles en exil et en demande d’asile.
Si de nombreux auteurs se sont intéressés à la parentalité en exil, tous ont évoqué l’idée que l’exil constitue une perte de repères pour mère, père et enfant. Cette perte de repères se joue aussi bien sur le plan culturel, au travers de la mise en contact avec un environnement culturel inconnu ou méconnu, que sur le plan social, notamment parce que les familles se retrouvent coupées de leur environnement social et familial…