D’abord jésuite, puis psychanalyste, François Roustang est ensuite devenu hypnothérapeute et philosophe. Au cours des années 1990, il fait partie de ceux qui théorisent la pratique de l’hypnose. Cet article revient sur ses travaux, qui définissent l’hypnothérapie comme une « éco-thérapie », et leur apport aux autres formes de thérapie.
Quelque temps après sa disparition, il nous paraît fondamental de rappeler les concepts essentiels qu’a développés François Roustang dans ses travaux sur l’hypnose. Ces travaux sont aujourd’hui incontournables : s’ils impactent de manière radicale, parfois encore implicitement, le champ de l’hypnothérapie, ils impactent également celui des thérapies en général ou au moins le questionnent.
Il faut, en guise de préambule, revenir tout d’abord aux questions fondamentales qui traversent sans cesse la réflexion de François Roustang : qu’est-ce que l’hypnose ? Quel processus de guérison est en jeu dans une thérapie ? Si ces questions paraissent somme toute banales, elles doivent être, pour notre auteur, continuellement présentes dans l’esprit du thérapeute afin que celui-ci tente de saisir ce qui est à l’œuvre dans chacune des séances, avec chacun de ses patients.
On pourrait ainsi formuler le questionnement de François Roustang : qu’est-ce qui fait que, après s’être installé dans un fauteuil en face ou à côté d’un hypnothérapeute et être entré, à la suite de quelques paroles échangées et sur la proposition de ce thérapeute, dans ce que l’on appelle la « transe hypnotique », un patient sent, au terme de cette expérience, que quelque chose a changé en lui, qu’une modification est en action …