Se laisser surprendre par ce qui arrive dans la consultation, et qui est parfois éloigné des théories classiques auxquelles nous nous référons ; prendre conscience des préjugés avec lesquels nous abordons parfois le matériel clinique de nos patients, voilà à quoi nous invite Janine Puget. L’occasion, à travers l’exemple de la question de la conjugalité dans les couples homosexuels, d’ouvrir une réflexion sur les nouvelles manières de penser la constitution familiale, l’identité sexuelle et génitale, bref, le lien de couple dans sa globalité.
Comment faire entrer dans le langage théorique des concepts qui sont créés par le langage quotidien et qui se réfèrent à des thèmes qui peuvent nous paraître évidents ? Nous les connaissons à travers les moyens de communication de masse et l’observation de l’environnement. Et il est donc possible de considérer qu’un nouveau langage est né à partir des modifications qui se sont imposées concernant la conformation des couples à l’actualité et qui, pour autant, sont des couples et familles non traditionnels.
Je pars de la supposition, basée sur mon expérience, qu’auparavant nous avions moins de consultations de couples homosexuels ou de familles homoparentales que de consultations de couples hétérosexuels. Aujourd’hui, les choses ont changé, et il faut incorporer les conséquences des failles du pouvoir explicatif des théories classiques quant à la constitution sexuelle. Cela oblige à tenir compte de la différence entre ce qui se passe, le pur présent, et les théories sur lesquelles nous nous reposons…