À l’heure où les réformes hospitalières se succèdent et que de nouveaux modes d’organisation des soins s’imposent pour régler et réguler tous les pans de l’activité hospitalière, il convient de rechercher les effets de ces mutations gestionnaires sur la conception du soin psychique et sur sa place. Quel rôle peut jouer le projet psychologique ? Quel « à côté » peut-il construire pour trouver sa place auprès du projet médical, du projet de soin et du projet social ?
Le nouvel ordre institutionnel s’agence autour de la multiplication et de l’empilement de projets. Il est bien difficile de s’y retrouver entre projet de santé (formalisé par les communautés professionnelles territoriales), projet médical partagé (conçu par chaque groupement hospitalier de territoire), projet territorial de santé mentale (transmis pour approbation au directeur général de l’Agence régionale de santé), et les axes du projet d’établissement qui fixe la politique de l’établissement et se définit sur la base du projet médical, etc. Cette liste non exhaustive comprend pas moins de dix projets – dont un minimum de cinq intriqués autour du projet d’établissement – et, pourtant, la « cohérence » reste le mot d’ordre mis en avant pour opérer selon les termes issus de la doxa managériale « la fluidification des fonctionnements » pour coordonner les parcours de soins entre établissements.
Ces projets sont présentés en déclinaison : ainsi, le projet d’établissement est décrit comme donnant une feuille de route à l’hôpital pour cinq ans et regroupe différents volets ou projets (médical, social, qualité de soins)…