Couverture de JDP_275

Article de revue

Le corps malade dans l'entretien psychothérapeutique

Pages 25 à 28

Notes

  • [*]
    Pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été modifiés.

1Comment soutenir le goût de vivre chez des personnes atteintes dans leur corps par la maladie ? Peut-on favoriser la reprise d’une pensée dans un contexte où la souffrance envahit l’espace psychique dominé alors par la pulsion de mort ? Deux présentations cliniques illustrent la nécessité d’accepter qu’en premier lieu ces patients reprennent pied sur des sources de plaisirs accessibles.

2À l’hôpital, vis-à-vis des personnes malades physiquement ou accidentées, les psychologues ont essentiellement un travail de soutien. Mais de soutien à la vie psychique et pas de soutien psychologique, moral, comme on l’entend parfois dans le langage courant, mais aussi, tout naturellement, dans la demande des proches et de certains soignants.

3Lorsqu’une personne est atteinte dans son corps, dans sa base vitale, base de sa vie physique et de sa vie psychique, l’équilibre psychique, narcissique et relationnel qu’elle a construit à sa manière au cours de son histoire est bouleversé. Il s’agit, pour nous, de l’aider à penser ce qui lui arrive pour panser les blessures infligées à son narcissisme par la survenue même de la maladie et ses conséquences, à retrouver une sécurité de base, une confiance dans la vie, même momentanée, pour que l’angoisse ne la submerge pas, et à sauvegarder et restaurer suffisamment son plaisir, son goût de vivre pour que la pulsion de mort ne l’emporte pas, en tout cas pas trop tôt.

4Je pense que le fil rouge de notre travail, lorsque le corps biologique est atteint, est de soutenir la reprise du travail psychique nécessaire pour assurer ou restaurer la « subversion érotique » du corps, pour reprendre l’expression de Christophe Dejours.

5Sigmund Freud, déjà, a bien observé comment le bébé cherche à apaiser sa faim, à satisfaire ses besoins vitaux, mais cherche aussi le plaisir physique que lui procure la tétée : sucer le sein, sentir le lait couler dans la bouche, dans la gorge, retrouver cette sensation de plein et de chaud dans le ventre… Et, très vite, on le voit tenter de retrouver par lui-même ces bonnes sensations, suçoter, sucer son pouce… Je vous cite deux passages de Sigmund Freud. Tout d’abord un extrait des Trois Essais sur la théorie de la sexualité : « Au début, la satisfaction de la zone érogène fut étroitement liée à l’apaisement de la faim. » Et il ajoute, dans une réédition : « L’activité sexuelle s’est d’abord étayée sur une fonction servant à conserver la vie dont elle ne s’est rendue indépendante que plus tard. » Ce second passage est extrait de L’Abrégé de psychanalyse : « Très tôt, l’enfant, en suçotant obstinément, montre qu’il existe là un besoin de satisfaction qui – bien qu’il tire son origine de l’alimentation et soit excité par elle – cherche son gain de plaisir indépendamment de celle-ci. De ce fait, ce besoin doit être qualifié de sexuel. »

6Pour nous entendre sur le sens dans lequel nous employons le mot « sexualité », nous ne parlons pas seulement du plaisir lié à l’activité sexuelle / génitale, mais du plaisir déjà recherché par le bébé, puis par l’enfant… et lié à des zones corporelles érogènes, zone orale, mais aussi peau, zone anale… Sigmund Freud fait ainsi une description magnifique de la satisfaction qu’il appelle « satisfaction sexuelle du bébé » : « Quand on a vu l’enfant rassasié abandonner le sein de sa mère et les joues rouges avec un sourire heureux s’endormir, on ne peut manquer de dire que cette image reste le modèle et l’expression de la satisfaction sexuelle qu’il connaîtra plus tard. » Premier corps à corps qui semble s’inscrire dans la mémoire de l’enfant comme un moment paradisiaque et qu’il va chercher à retrouver. Et si tout se passe suffisamment bien, à la tétée s’associe le plaisir d’être pris dans les bras, d’être porté, de retrouver la chaleur du corps de sa mère, d’attirer son regard, d’éveiller son sourire, d’entendre le chant de sa voix. Dès ce moment, le corps du bébé est mis sur le chemin de ce que Christophe Dejours appelle « la subversion érotique ». Pour lui, déjà, c’est le plaisir qui est le chef d’orchestre, pour reprendre une expression de Jacques Delaunoy (2006) ; et un plaisir qui, s’étayant sur les sensations corporelles, s’ouvre aussi sur le champ relationnel.

7De plus, le bébé va développer une capacité assez extraordinaire, la capacité de représentation qui va lui permettre de revivre en imaginaire ce qu’il a « vécu » dans ces moments-là. Il va réactiver les traces mnésiques laissées dans son psychisme par ces premières expériences sensorielles et motrices hors de la présence de l’objet, du sein maternel, et acquérir l’accès à un autre mode de satisfaction, la satisfaction hallucinatoire de son désir. Il va revivre en imaginaire ce moment de plaisir, ce qui n’apaisera pas sa faim, mais lui permettra d’attendre la tétée réelle sans que ce soit insupportable, donc en restant psychiquement vivant. Ce processus lui donne une certaine liberté par rapport au besoin pur et simple et par rapport à l’objet maternel. Du champ du besoin au champ du désir, l’horizon s’élargit, s’ouvre vers la reconnaissance de l’autre dans son altérité et nous lance, parfois à corps perdu, dans la quête de « l’inaccessible étoile ». Cette allusion au Don Quichotte chanté par Jacques Brel montre bien quels chemins singuliers et étranges peut emprunter l’être humain pris dans les rets du désir. La subversion érotique peut nous mener à malmener notre corps, à érotiser la douleur ou la faim et à prendre des chemins que l’on pourrait juger aberrants, mais qui peuvent, en l’occurrence, jouer dans la lutte contre une maladie. Nous savons bien comment la relation avec certains soignants ou certains proches peut aider une personne malade à supporter des traitements pénibles, parfois au-delà de toute « raison » purement logique.

8Tout ne se passe pas toujours bien ou simplement. Notre capacité de subversion érotique dépend à la fois de notre histoire, de l’histoire de notre corps et de notre histoire avec notre premier objet relationnel, la personne ou les personnes qui ont assuré pour nous la fonction maternelle, et de notre propre potentialité de « lâcher le sein », de consentir à la perte de complétude (plus ou moins ressentie, plus ou moins imaginaire d’ailleurs) pour aller vers d’autres objets de désir en acceptant que ce ne soit plus jamais vraiment ça, que ce soit toujours peu ou prou frustrant.

9Dans le cadre de notre thème, j’insiste sur l’importance pour le développement de ce processus de l’histoire de notre corps. Un bébé qui souffre de reflux gastrique ou qui doit subir une opération à l’aube de sa vie a beau avoir une « mère suffisamment bonne », pour reprendre l’expression de Donald W. Winnicott, son vécu n’aura pas les couleurs du paradis perdu. Et, bien sûr, il faut aussi que l’objet maternant puisse s’accorder suffisamment aux besoins physiques et psychiques de l’enfant, besoin de soins, de présence, mais aussi besoin de temps de repos, de pauses, besoin pour le bébé de se retrouver seul pour pouvoir développer son propre territoire psychique.

10Il est important de nous rappeler cela lorsque nous rencontrons une personne que la maladie confronte à des sensations nouvelles, inquiétantes, difficiles à supporter, afin d’ajuster au mieux le soutien que nous lui proposons et de l’aider à retrouver ses capacités de restaurer, à sa manière, son goût de vivre.

11Voilà pour la mise en route. Ensuite, l’enfant, l’adolescent, l’adulte, tout au long de son parcours, va investir de nouvelles zones érogènes, vivre de nouvelles expériences, et ce, à partir d’une donnée de base venant de son corps biologique, d’une interaction avec son environnement et de sa manière singulière de faire avec tout cela.

12Pour tout compliquer, nous savons bien, comme Sigmund Freud nous l’a montré dans « Au-delà du principe de plaisir », que ce qui nous fait, finalement, vraiment plaisir, ce que nous recherchons parfois malgré nous, n’est pas toujours ce qui semble plaisant ni ce qui nous fait réellement du bien corporellement. Il suffit de penser aux addictions pour voir qu’une part de nous semble nous pousser à rechercher des expériences douloureuses ou nocives. Comme si, là, se trouvait notre chance de retrouver le paradis ou l’amour perdu.

13Pour chacun de nous, cette histoire a été singulière, complexe, et s’est plus ou moins bien passée. La subversion érotique, tout comme la sublimation restent toujours inachevées et prennent des chemins plus ou moins étranges, parsemés de ravins ou de montagnes qui peuvent paraître infranchissables, de détours ou de grottes où nous attirent sirènes ou princes charmants de notre enfance, laissent des cicatrices, des nœuds dans notre territoire psychique… Aussi, lorsque le corps biologique est atteint par la maladie ou par un accident, des sensations nouvelles, inquiétantes, pénibles, douloureuses, surgissent. Le corps est atteint dans son image et dans son fonctionnement. Et le processus de subversion érotique du corps, jamais achevé, est mis à mal. Ce qui va exiger un nouveau travail psychique important pour pouvoir réinvestir autrement le corps de désir. Et c’est bien là où le processus de subversion a connu des failles ou des détours au départ que la reprise du travail sera plus difficile. Mais ce peut être aussi une occasion de dénouer certains nœuds, de renforcer certains maillons faibles, de frayer d’autres voies, notamment dans la rencontre transféro-contre-transférentielle avec un psychothérapeute.

14Paradoxalement, dans un moment pareil, il va s’agir, pour nous, comme l’écrit Jacques Delaunoy, de « (r)allumer le feu de la sexualité », car « le problème principal de l’humanisation n’est pas d’intérioriser au contact de l’objet une simple sécurité de base, c’est de développer un désir de vivre, une excitation, un désir de renouveler les expériences de satisfaction et […] cela ne sera possible que grâce au développement de la sexualité, érotisation de l’expérience d’abord, autoérotisme ensuite, découverte du corps propre, construction du narcissisme, découverte et érotisation de la rencontre avec l’autre semblable, puis avec l’autre de l’autre et investissement de la figurabilité ».

15Pour illustrer mon propos, je vais vous faire part de deux vignettes cliniques [*].

Aurore

16Nous commencerons avec « Aurore », une femme de cinquante ans, au nom évocateur d’un personnage de conte de fées, La Belle au bois dormant.

17Aurore me téléphone un jour, parce que, bien qu’ayant guéri d’un cancer, elle dit ne pas s’en sortir. Lors de notre premier rendez-vous, je vais la chercher dans la salle d’attente et me trouve face à un petit Tanagra, une jolie femme, petite, mince, impeccablement maquillée et habillée, avec des cheveux encore très courts, mais teints et joliment coiffés. Cependant, si l’image est impeccable, dès qu’elle bouge et même quand elle parle, la raideur est frappante, m’évoquant la Belle au Bois dormant. Elle vient me consulter quelques mois après la fin des traitements et me redit d’emblée : « Je n’en sors pas. Je ne suis plus comme avant et, quand je me vois dans un miroir, je ne me supporte pas. Je n’ai plus de goût pour rien. Le matin, je n’ai même plus envie de me lever. Je n’ai jamais été comme ça. » Quand elle me parle de cette image insupportable que lui renvoie le miroir, je pense spontanément à la mammectomie. Mais elle continue : « Quand on m’a enlevé un sein, au fond, ça m’était égal. Il fallait bien que le mal parte. Mais depuis le jour où j’ai senti la première mèche de cheveux entre mes doigts, au fond, je me déteste. Et mon mari a beau me répéter que, pour lui, je suis toujours la même et qu’il m’aime comme je suis, je ne le crois pas. »

Lorsque le corps biologique est atteint…un travail psychique s’engage pour pouvoir réinvestir autrement le corps de désir…

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Lorsque le corps biologique est atteint…un travail psychique s’engage pour pouvoir réinvestir autrement le corps de désir…

18Vous reconnaissez bien ce paquet de contradictions que peuvent nous déposer d’emblée, et non sans une certaine violence, certaines personnes atteintes d’une maladie grave. Nous ne pouvons alors qu’écouter la personne, la prendre au sérieux et nous laisser guider par elle pour essayer de comprendre, avec elle, ce qui lui arrive, ce qui risque d’ébranler son goût de vivre et l’aider autant que possible à réinvestir autrement (et pas comme avant) son corps, sa vie, ses relations… S’agissait-il, pour Aurore, d’un effet d’après-coup, d’un déplacement de l’affect sur une situation moins dangereuse pour elle ou s’agissait-il aussi d’une vraie histoire de chevelure surinvestie érotiquement ?

19Au cours des entretiens est revenu le souvenir d’une grand-mère paternelle dont le portrait trônait dans le salon et qui avait une chevelure magnifique. La petite Aurore, qui ressemblait à sa grand-mère, était adorée par son père. Le souvenir cuisant du jour où, pour sa rentrée à l’école, sa mère « jalouse » lui avait fait couper les cheveux « trop difficiles à démêler » rejaillit. Elle se souvient alors du regard « déçu, voire méprisant » que lui avait jeté son père à son retour. Pour elle, être séduisante signifiait d’avoir une chevelure bouclée et opulente, bien plus que des formes féminines, à l’instar de sa mère qui la dégoûtait.

20Son mari a bien tenu sa position en lui affirmant qu’il l’aimait comme elle était. La plupart de ses proches et des soignants tentaient de la rassurer par des petites phrases comme : « Tu verras tes cheveux vont vite repousser. Ils seront peut-être même plus bouclés qu’avant. » Ou : « Mais regardez, vous êtes vraiment jolie avec vos cheveux courts. » Mais elle avait besoin d’un lieu où sa détresse d’avoir perdu sa chevelure puisse être entendue et élaborée. Ce travail lui a permis de dénouer en partie ce nœud et de commencer à frayer d’autres voies pour son désir. Le prix à payer pour cela a été de reconnaître aussi la douleur liée à la perte de son sein, mais elle a pu réinvestir suffisamment son corps de femme comme désirable.

21Le travail de psychothérapie avec Aurore a été long et soutenu, et il a bien fait apparaître les chemins paradoxaux que peuvent prendre le désir humain et les impasses dans lesquelles nous pouvons nous fourvoyer.

Monsieur Têtu

22Cette illustration clinique concerne un jeune psychologue qui a reçu par intermittences pendant trois ans un homme que nous appellerons « Monsieur Têtu ». Ce Monsieur d’environ soixante-quinze ans avait été opéré d’un cancer du colon et avait déjà des métastases. Le médecin l’avait envoyé en consultation chez le psychologue parce qu’« il était déprimé et refusait de suivre une chimiothérapie ». Monsieur Têtu est arrivé à la première consultation effectivement l’air déprimé, fermé, et disant d’emblée : « Je ne sais pas pourquoi on m’envoie chez vous. » Et, quand au cours de l’entretien, il a été question de chimiothérapie, sa réponse a été quelque chose comme : « À quoi bon ? » Le psychologue, pris de court, se sentant impuissant mais cherchant à l’aider, lui dit alors : « Mais, enfin, je sais que vous avez des enfants et des petits enfants. » Il répondit : « Pour ce qu’ils en ont à faire de moi… » Silence. Puis : « Le seul plaisir qui me reste, c’est un bon petit verre de bordeaux, le soir. Ici, on n’a même pas droit à ça… » Et voilà qu’au terme de l’entretien, le psychologue s’est retrouvé en train de parler de vin avec Monsieur Têtu qui, par la suite, accepta volontiers de se rendre à un deuxième rendez-vous. Mais, au bout de trois entretiens, les échanges entre le psychologue et son patient tournaient toujours autour du bon vin et de cuisine à l’ancienne, ce qui plongea le professionnel dans un tel sentiment d’incompétence qu’il n’osa en parler avec ses collègues. Il dut alors se rendre en supervision à l’extérieur de son établissement. Ensemble, nous avons donc essayé de penser, de nous représenter, de comprendre ce qui se passait : si Monsieur Têtu refusait toujours la chimiothérapie, il venait en revanche parler avec plaisir avec celui qui était désormais « son » psychologue. C’était donc en parlant de « plaisirs de bouche » que cet homme avait pu faire alliance avec son psychothérapeute, avait pu lui parler indirectement de son histoire, de ses amours, et s’était comme ranimé sous ses yeux. Il avait dû aller se raccrocher à ce maillon-là de la chaîne qui nous mène de désir en désir. Et, s’il est vrai que le corps malade, défaillant, pousse souvent des personnes à se replier vers des sources de plaisir qui peuvent être vues comme archaïques, il ne s’agit pas nécessairement d’une régression. Les plaisirs de bouche peuvent être vécus avec tout ce que la personne adulte a acquis au cours de sa maturation. Ils peuvent être marqués du sceau de la secondarité, vécus non pas dans un mouvement dévorant, mais dans le partage du plaisir avec l’autre reconnu dans son altérité, avec d’autres personnes présentes dans la réalité, ou ici aussi dans le souvenir. Et avec toute la palette de sensibilité développée par la personne au cours de sa vie.

23Ce jeune psychologue avait donc eu une intuition tout à fait juste en laissant Monsieur Têtu parler de nourriture. Il s’est senti soulagé par rapport à sa propre crainte d’être pris dans un monde régressif et a pu se permettre de parler de « ça », tout en se décalant par petites touches. Au cours de ces trois années, ce Monsieur a pu reparler de souvenirs liés à sa mère et à sa femme décédée « qui savait cuisiner comme [sa] mère ». Il a pu aussi affirmer sa volonté de terminer sa vie en se donnant du bon temps, tout en acceptant certains traitements. Chaque fois qu’il venait à l’hôpital pour une consultation ou un court séjour, il venait parler avec « son psy » jusqu’au jour où c’est à lui qu’il dit : « Maintenant, mon petit, je n’en peux plus. » Il semble s’être éteint assez paisiblement.

Le sujet et son désir

24Je terminerai cet exposé par une citation d’un livre d’Hélène L’Heuillet (2006) : « La psychanalyse est un humanisme […], il existe une autre forme de respect de l’humanité qui mérite le nom d’humanisme. Il consiste à toujours considérer l’homme comme un sujet. » Sujet dont, dit-elle, « la psychanalyse prend le parti de l’aider à reconnaître son désir afin qu’il puisse en tirer les conséquences dans son existence et qu’elle lui en restitue la propriété et la jouissance ».


Date de mise en ligne : 01/12/2010.

https://doi.org/10.3917/jdp.275.0025

Notes

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    Pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été modifiés.
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