Couverture de JDP_268

Article de revue

Philosophes et psychanalystes

Reconnaissances et interprétations à propos de l'intersubjectivité

Pages 62 à 65

Notes

  • [1]
    « Imaginons que j’en sois venu, par jalousie, par intérêt, par vice, à coller mon oreille contre une porte, à regarder par le trou de la serrure… Or voici que j’entends des pas dans le corridor : on me regarde… » (Sartre, 1943.)
  • [2]
    Ricœur introduit une véritable dialectique entre ces deux « significations majeures ».
    « L’ipséité de soi-même implique l’altérité à un degré si intime que l’une ne se laisse pas penser sans l’autre. » (Ricœur, 1990.)

1C’est ici un détour philosophique à partir de trois philosophes se référant à la philosophie éthique, Emmanuel Levinas, Jean-Paul Sartre et Paul Ricœur, qui nous est proposé dans le but de tenter d’articuler la question de l’intersubjectivité, telle qu’elle est traitée par Alberto Eiguer, à d’autres points de vue. Un « exister pluraliste ».

2Avant tout propos, il est utile de rappeler ici une définition de l’intersubjectivité : « Communications des consciences individuelles ; les unes avec les autres, s’effectuant sur fond de réciprocité. » (Russ, 1996.)

Donald W. Winnicott et Emmanuel Levinas

3Ce que nous apprend la psychanalyse, celle de S. Freud et de ses successeurs, et en particulier les travaux de D. W. Winnicott, c’est que la relation, la rencontre avec l’autre, reste indispensable à la constitution du sujet et aux rapports que celui-ci entretient avec le monde. Nous sommes ici dans une approche particulièrement éclairante de la relation d’objet.

4Nous préciserons les acceptions différentes que la psychanalyse et la philosophie donnent au terme « objet » : pour la première, « avoir une relation d’objet » signifie être en mesure de se représenter autrui non comme un autre soi-même (relation narcissique d’objet), mais comme sujet différent de soi (relation objectale). Seule la relation garantit à autrui et à soi-même sa place de sujet différencié. Pour la seconde, l’objet est opposé au sujet. Si nous avons à l’égard d’autrui une relation d’objet, cela signifie que nous ne sommes pas en mesure d’accéder à l’essence du sujet, à son être, et que nous en restons à l’image qu’autrui nous a donnée.

5La remarque de D. W. Winnicott – « un bébé n’existe pas sans sa mère » – situe les relations primaires en deçà de la différence sujet / objet. Le processus de maturation sera alors un projet qui ne peut se comprendre que dans le jeu de l’interaction mère / enfant. Sa théorie ne va pas uniquement s’attarder sur le développement psychique de l’enfant, mais aussi sur l’évolution du rapport à l’autre à savoir ici la mère. Il dit notamment : « Mais alors, qu’est ce qui précède la première relation à l’objet ? Pour ma part, il y a longtemps que je me débats avec ce problème… “Mais un bébé, cela n’existe pas.” Inquiet de m’entendre proférer de semblables paroles, j’ai essayé de donner mes raisons : j’ai fait cette remarque que, lorsqu’on me montre un bébé, on me montre certainement aussi quelqu’un qui s’occupe de lui, ou au moins un landau auquel sont rivés les yeux et les oreilles de quelqu’un. » (Winnicott, 1992.)

6Pour désigner le temps de cette relation, qui est généralement considérée comme un état symbiotique, D. W. Winnicott emploie le terme très évocateur de « dépendance absolue ». Cet état, cette étape, soulignent qu’à ce stade les deux protagonistes sont totalement dépendants l’un de l’autre, même si cette « dépendance » n’est pas équivalente chez les deux partenaires de la dyade. La mère ressentira la détresse du nourrisson comme sa propre épreuve. Elle est à ce stade identifiée aux besoins de son enfant. C’est en partie grâce aux identifications introjective et projective qu’elle saura se conformer aux demandes de son nourrisson et pourra y répondre. Le bébé n’est pas encore en mesure de pouvoir se « contenir » seul. Son immaturité, tant physique que psychique, le contraint à vivre dans une grande vulnérabilité. Durant les premiers mois de son existence, il évolue dans un environnement où la continuité et la cohérence de ses expériences doivent être assumées par le monde extérieur. L’intégration psychésoma se réalisera au travers de ce vécu.

7La notion de « filialité », telle que nous la propose E. Levinas, comme étant un « au-delà du possible », est selon nous à mettre en rapport avec la notion de « mère suffisamment bonne » de D. W. Winnicott. E. Levinas dit : « Comme si mon être, dans la fécondité et à partir des possibilités des enfants, dépassait les possibilités inscrites dans la nature d’un être. »

8Et plus loin dans son texte : « La paternité est une relation avec un étranger qui, tout en étant un autrui, est moi. La relation du moi avec moi-même qui est cependant étranger à moi. […] Ni les catégories du pouvoir ni celles de l’avoir ne peuvent indiquer la relation avec l’enfant. Ni la notion de cause ni la notion de propriété ne permettent de saisir le fait de la fécondité. Je n’ai pas mon enfant, je suis en quelque manière, mon enfant. Seulement les mots “je suis” ont ici une signification différente de la signification éléatique ou platonicienne. […] La paternité n’est pas seulement un renouvellement du père dans le fils et sa confusion avec lui. Elle est aussi l’extériorité du père par rapport au fils. Elle est un exister pluraliste. » (Levinas, 2002.)

9E. Levinas nous invite à envisager la paternité, mais nous pourrions nous hasarder à évoquer dans des termes similaires la parentalité, comme une relation où la filiation cède la place à la filialité. Autrement dit, à cette dimension où la relation avec autrui ne s’inscrit nullement dans une relation de connaissance. C’est une relation qui va propulser autrui hors de son être, où va se réaliser la sortie de l’être. Autrui, tout en étant un autre, est en quelque sorte à la fois moi et non-moi. Le père fera l’expérience d’une altérité qui est sienne, sans avoir ni détention.

10À la « dépendance absolue » suivra la « dépendance relative », où l’enfant intégrera d’autres capacités sensorielles et cognitives, mais encore de nouvelles compétences à établir des liens avec autrui, des liens sociaux.

11D. W. Winnicott introduit « la capacité d’être seul » pour le bébé comme une expérience fondatrice du sujet et soutient que celle-ci repose, pour une grande part, sur la confiance de l’enfant « en la permanence de l’objet », en d’autres termes dans la permanence de l’amour maternel. Se sentant en sécurité dans l’intersubjectivité, il peut alors rester seul sereinement avec lui-même et son activité fantasmatique. Les thèses de D. W. Winnicott, très brièvement esquissées ici, sont éclairantes sur le mode de rapport à soi-même et aux autres, auquel un sujet peut accéder lorsqu’il se sent accueilli, aimé ou rejeté et dénié.

12E. Levinas évoque-t-il une capacité similaire d’être avec, d’être au monde comme condition au statut d’exister ?

13« Il est banal de dire que nous existons jamais au singulier. Nous sommes entourés d’êtres et de choses avec lesquels nous entretenons des relations. Par la vue, par le toucher, par la sympathie, par le travail en commun, nous sommes avec les autres. Toutes ces relations sont transitives. Je touche un objet, je vois l’autre ; mais je ne suis pas l’autre. C’est la mise en question de cet avec, comme possibilité de sortir de la solitude, qui est formulée ici. ”Exister avec” représente-t-il un partage véritable de l’existence ? Comment réaliser ce partage ? […] Je suis tout seul, c’est donc l’être en moi, le fait que j’existe, mon exister, qui constitue l’élément absolument intransitif, quelque chose sans intentionnalité, sans rapport. On peut tout échanger entre êtres sauf l’exister. Je suis une monade en tant que je suis. C’est par l’exister que je suis sans portes, ni fenêtres, et non par un contenu quelconque qui serait en moi incommunicable. S’il est un incommunicable, c’est qu’il est enraciné dans mon être, qui est ce qu’il y a de plus privé. » (Levinas, 2002.)
E. Levinas propose d’envisager un mode de rapport au monde où l’intersubjectivité, mais plus encore l’engagement intersubjectif, sera la condition minimale pour « l’exister avec ». Les « relations transitives », comme il les nomme, sont les conditions de possibilités pour sortir de cette intransitivité de la monade. L’intersubjectivité, telle que nous pouvons la comprendre, nous offrira la possibilité d’être avec (inter), dans un rapport de sujet à sujet. (Levinas, 1978.)

Jean-Paul Sartre : la place accordée à autrui

14« Je ne peux compter sur des hommes que je ne connais pas. » Toute l’œuvre de J.-P. Sartre est traversée par la question du choix (du libre arbitre), de l’être, de la notion de responsabilité et des rapports que nous entretenons avec les autres. Il décrit l’homme comme un être absolument libre et responsable. L’homme, chez J.-P. Sartre, est d’emblée dans une sollicitude sans déterminisme. Celui-ci est résolument plongé dans l’ici et maintenant. C’est un homme contemporain. Le présent de ses actes l’inscrit dans une humanité où, s’il est résolument seul, il n’est pas pour autant isolé. J.-P. Sartre va se trouver être, en France, la figure de proue de l’existentialisme.

15« L’existence précède l’essence. » Cette formule nous introduit abruptement dans un monde où la nature humaine n’a pas de destinée ni de prédestination. D’abord, nous existons et nos qualités, celles qui définissent un homme, seront postérieures et contingentes à nos actes. J.-P. Sartre nomme cette expérience angoissante « le délaissement ». C’est le caractère primordial qu’il accorde aux actes, à l’agir de l’homme.

16Il y a, dans l’existentialisme sartrien, une souveraineté du choix. L’homme apparaît plongé dans un monde où chacun possède une liberté individuelle non réductible. C’est une liberté à laquelle on ne peut se soustraire. C’est aussi une liberté qui contraint l’homme à une profonde solitude. Nous sommes condamnés à cette liberté par l’absence de repères et de normes transcendantales.

Alors que m’est-il permis d’espérer ?

17Quand bien même J.-P. Sartre pose sur les hommes un regard lucide et implacable, « compter sur ses camarades, c’est compter sur le fait que le tramway arrivera à l’heure », il n’aura de cesse de démontrer que l’homme en action est un homme qui définit ses valeurs. Et, dans cette mesure, il n’est pas uniquement responsable de ses actes et de lui-même, mais il devient aussi responsable devant les autres. L’homme devient, à travers ses actes, un homme ouvert aux autres. Si mes actes me définissent ou plutôt définissent mes valeurs, ils m’engagent résolument dans un rapport aux autres.

18Si chaque homme vit, et est inscrit, dans un temps historique et social (les contingences de la naissance), il a toujours la possibilité de choisir le sens et la direction qu’il leur donnera. S’il n’y a pas de nature humaine universelle, J.-P. Sartre s’accorde à définir une universalité de condition : celle « d’être au monde, parmi d’autres hommes et d’y être mortel ».

19Pour lui, ce sera l’agir qui placera l’homme dans une dimension intersubjective ; cette ouverture à l’autre et, d’une certaine façon, une possibilité de supporter ce « délaissement » initial de la condition d’être homme, c’est aussi ce qui va inscrire ma responsabilité engagée dans la relation à autrui.

20Quelle est la place accordée à l’autre dans cette philosophie ? Comment comprendre la question de la subjectivité chez J.-P. Sartre ?

21J.-P. Sartre situe la honte au fondement de la relation à autrui. Plus précisément, la honte est l’expérience par laquelle autrui, à travers le regard porté, se révèle. C’est là, dans le regard posé, dans cette attention révélée par le regard, qu’autrui m’apparaît, me divulgue.

22Dans L’Être et le néant, il s’attache à une étude phénoménologique de la subjectivité et du rapport à autrui. La subjectivité sartrienne est une subjectivité qui se dérobe à elle-même et qui ne coïncide pas avec le sentiment de soi. Il affirme : « L’être de conscience, en tant que conscience, c’est d’exister à distance de soi comme présence à soi et cette distance nulle que l’être porte dans son être, c’est le Néant. […] Le néant est toujours un ailleurs. C’est l’obligation pour le pour-soi de n’exister jamais que sous la forme d’un ailleurs par rapport à lui-même, d’exister comme un être qui s’affecte perpétuellement d’une inconstance d’être. » (Sartre, 1943.)

Que pouvons-nous comprendre ?

23L’espace ouvert par le néant est un espace de possible. Le néant n’est nullement un espace vide, stérile. C’est au contraire un espace fécond, dans la mesure où le non-être (le néant) rend possible le changement, l’évolution du sujet. Cet espace vacant du néant est un espace source de créativité. C’est un vide qui rend possible l’inscription du sujet. C’est, enfin, un espace de liberté. Le néant a, pour J.-P. Sartre, une autre définition : la liberté.

24Car c’est la possibilité offerte de sortir de ce qui est. Cette liberté est une ouverture, un dépassement de ce qui est. La liberté est à envisager comme négation de ce qui est. Cela n’est rendu possible, appréhendable, qu’à partir de cet espace vide, scène sur laquelle pourraient se construire d’autres scénarios d’existence, à partir du jeu entre les déterminations de l’être.

25Nous retrouvons toute la pertinence de ses thèses sur l’existentialisme : l’homme est essentiellement projet. La liberté de l’homme est solitude face à l’immensité de ce qui n’est pas et qui pourrait advenir. C’est ici qu’autrui prend toute sa pertinence. Dans la quête de l’en-soi, autrui est un passage obligé. Le moi, pour J.-P. Sartre, est d’emblée placé sous le regard d’autrui. Celui-ci est une étape où mon être va se refléter. Autrui se révèle être « le médiateur indispensable entre moi et moi-même » ou encore « j’ai besoin d’autrui pour saisir toutes les structures de mon être ».

26N’avons-nous pas là une assez belle et juste définition du travail de l’analyste !

27Autrui va donc être la médiation par laquelle ma conscience, l’être pour soi, va donner existence, se saisir d’un en-soi suffisamment réel pour être parlé, compris. Le regard d’autrui ouvre la voie à mon existence. C’est à travers le regard qu’autrui me porte que j’acquièrs une dimension humaine. Le regard d’autrui me prête des qualités humaines, je n’ai plus à chercher à être puisque je suis. Mon manque à être n’est plus. Je ne suis plus hanté (anagramme de néant !) par le néant, cette liberté des possibles à être.

28Si le regard d’autrui me révèle à moi-même, autrui m’est révélé tout autant dans ce regard. Ce sera sa thèse sur le sentiment de honte éprouvé devant le regard d’autrui posé sur moi regardant ailleurs, par le trou de la serrure, mais c’est une autre histoire [1] !

Paul Ricœur : « Soi-même comme un autre »

29Poursuivons notre détour philosophique en nous arrêtant quelques instants sur la proposition de P. Ricœur : Soi même comme un autre. C’est un ouvrage dense et bien trop complexe pour que nous puissions ici en rendre compte. Il a pour thème central la question de l’identité et, par là même, la question de la rencontre avec l’autre [2].

30L’identité peut s’entendre de deux façons distinctes : l’identité numérique, idem, et l’identité personnelle, ipséité. La première renvoie à la catégorie de l’identité par « mêmeté ». Elle est permanente et invariable. La seconde, plus éthique, renvoie à une fidélité à soi-même, la parole donnée, et à la parole reçue, la promesse faite à l’autre.

31En quoi cela peut retenir notre attention ? C’est par le concept d’identité narrative que nous rejoindrons notre réflexion sur l’intersubjectivité. L’identité narrative est une catégorie qui va permettre, par le récit, de faire lien, d’ouvrir le dialogue. C’est en quelque sorte une synthèse jamais aboutie de l’idem et de l’ipse. Le récit a cette qualité de remettre les événements en mouvement. Il nous permet de sortir de cette fixité temporelle déterminée par l’événement, dans le cas du traumatisme par exemple. L’identité figée, fixée, va par la trame du récit se trouver à vivre une autre temporalité.

32« Le problème est d’intégrer le temps, donc l’histoire dans l’identité ou plutôt dans les processus d’identification. Or, c’est ce que fait le récit par le procédé que j’ai appelé la mise en intrigue. Celle-ci consiste à composer une histoire avec les éléments multiples qu’elle relie par des liens de causalité, de motivation (rationnelle ou émotionnelle) ou de contingence. » (Ricœur, 1990.)

33Le récit n’est pas une description de faits, c’est une narration par la voie(x !) duquel le sujet va reconstruire les faits, les réinventer, les réarticuler, les interpréter. La narration est une mise en sens, une mise en histoire. Pour permettre à cette narration d’exister, nous ferons l’hypothèse que c’est par une rencontre intersubjective que l’individu peut s’éprouver, dans le sens de sentir soi, tout en faisant l’expérience de « cette indépassable différence qui fait que l’un n’est pas l’autre ».

34L’inter subjectivité n’est-elle pas un éprouvé, une relation, dans laquelle, par le jeu de la narration (mais pas seulement !), l’individu peut faire l’expérience du sentiment de continuité de soi ? Dans l’agencement, par et dans le récit des éléments moi non-moi, l’individu n’est-il pas confronté à « cette expérience fondamentale du caractère irremplaçable d’autrui » ? (Fraisse, 2008.)

35Car l’intersubjectivité va convoquer au moins deux autres notions que P. Ricœur fait siennes : la mutualité et la sollicitude. « La mutualité est certes une figure de la réciprocité », mais elle met davantage en lumière la relation interpersonnelle aimante. Grâce à la sollicitude, le soi fait l’expérience du caractère irremplaçable de sa propre vie. Point central de l’éthique de P. Ricœur, les relations privilégiées, les sphères du « je » et du « tu » peuvent mieux aider à prendre en considération le tiers, l’anonyme.

36Nous entendrons par « sollicitude » une attitude ou plutôt une position bienveillante à l’égard d’autrui, nous pouvons l’entendre aussi dans le sens du souci, de la préoccupation d’autrui. Cette attitude, ce positionnement, est une reconnaissance d’autrui. C’est parce que l’autre n’est pas moi que je peux être, advenir. La relation intersubjective, l’intersubjectivité n’est-elle pas alors l’expérience possible de mon existence, ainsi que celle de ma « faillibilité », dans le sens où je suis amené, à travers l’intersubjectivité, à faire l’expérience à la fois des limites de mon être et du caractère irréductible d’autrui ?

37L’intersubjectivité est un mode d’être avec l’autre, l’alter et l’ego, sans négation de l’existence de la réalité d’une asymétrie certaine, signe d’une altérité infranchissable.
« Cette ouverture de principe, cette accessibilité, à “l’œuvre” ou au “projet” de l’homme comme tel, fonde la personne, en lui donnant un horizon d’humanité qui n’est ni moi ni toi, mais la tâche de traiter la personne, en moi et en toi, comme une fin et non comme un moyen… » (Ricœur, 2004.)

Pour conclure

38Nous dirons avoir trouvé dans la thérapie familiale psychanalytique la possibilité de faire une expérience intersubjective, et de la partager. La famille est un groupe composé d’individus unis avec plus ou moins de bonheur par des liens de filiation et d’affiliation. C’est encore le lieu privilégié pour explorer le « nous » familial et le « je » individué. L’espace cocréé par la situation de thérapie permettra aux membres d’une famille de participer, par le récit des vécus, par la place faite à la subjectivité individuelle dans son enveloppe familiale, à une reconstruction des liens : un exister pluraliste.

39L’alter et l’ego ensemble, sans confusion ni dilution…

Bibliographie

Bibliographie

  • Eiguer A., 2008, Jamais moi sans toi. Psychanalyse et liens intersubjectifs, Paris, Dunod.
  • Fraisse G., 2008, Paul Ricœur de l’homme faillible à l’homme capable, Paris, Puf.
  • Levinas E., 2002, Éthique et infini, Livre de Poche, Paris.
  • Levinas E., 1978, « L’Avenir c’est l’Autre », Le Temps et l’Autre.
  • Ricœur P., 1990, Soi même comme un autre, Paris, Le Seuil.
  • Ricœur P., 2004, Parcours de la reconnaissance, Paris, Stock.
  • Russ J., 1996, Dictionnaire de philosophie, Paris, Bordas.
  • Sartre J.-P., 1943, L’Être et le Néant, Paris, N.R.F.
  • Winnicott D. W., 1992, De la pédiatrie à la psychanalyse, Petite Bibliothèque, Payot, Paris.

Notes

  • [1]
    « Imaginons que j’en sois venu, par jalousie, par intérêt, par vice, à coller mon oreille contre une porte, à regarder par le trou de la serrure… Or voici que j’entends des pas dans le corridor : on me regarde… » (Sartre, 1943.)
  • [2]
    Ricœur introduit une véritable dialectique entre ces deux « significations majeures ».
    « L’ipséité de soi-même implique l’altérité à un degré si intime que l’une ne se laisse pas penser sans l’autre. » (Ricœur, 1990.)
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