Notes
-
[1]
Giorgos Stamatis, « De la dette à la troïka », interview accordée au quotidien I Efimerida ton syntakton (Le journal des rédacteurs), 3-4-5 mai 2003. G. Stamatis est professeur d’économie à l’université d’Athènes.
-
[2]
Ibidem. Le taux d’imposition des entreprises est passé progressivement de 45 % à 20 %.
-
[3]
Maria Kalyviotou, « La rigueur tue », I Avghi, 14 mai 2013.
-
[4]
Pierre Lévy, « La santé des Grecs est ravagée par la crise », Marianne, http://marianne.net, 31 octobre 2011. Le budget de la santé pour 2012 s’élevait à 4,9 milliards d’euros.
-
[5]
Cette pratique, incontournable aussi bien au sein du système national de santé qu’auprès des médecins libéraux, appelée « fakelaki » et vieille de plusieurs décennies, est officiellement ignorée par l’État grec qui en profite pourtant pour ne pas augmenter les traitements des médecins et éviter la contamination éventuelle des traitements des autres fonctionnaires.
-
[6]
David Stuckler et Sanjay Basu, The Body Economic. Why Austerity Kills, New York, Basic Books, 2013.
-
[7]
Ibidem.
-
[8]
Romain Loury, « Grèce, Espagne : le VIH en crise », Transversal, n° 66, décembre 2012/février 2013.
-
[9]
Ibidem.
-
[10]
Le dernier sondage en date a été réalisé par l’institut Kapa Research pour le compte du journal To Vima, le 5 mai 2013. Un tiers des personnes interviewées pense que la Grèce mettra très longtemps à sortir de la crise, un autre tiers pense qu’elle n’en sortira jamais.
-
[11]
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&language=fr&pcode=teilm020 et Eurostat, Communiqué de presse, n° 82/2013, 31 mai 2013 pour les données relatives au chômage des jeunes.
-
[12]
AFP, « Grèce : la crise creuse le déficit démographique », 21 avril 2013.
-
[13]
Sonia Mitralia, Discours à la Commission sociale de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, 24 janvier 2012.
-
[14]
Petropoulos A., « Le renversement du siècle dans les relations professionnelles », I Avghi, 12 mai 2013.
-
[15]
Comité européen des droits sociaux, « Décision sur le bien-fondé, 23 mai 2012 », paragraphes 32, 49 et 70. Ce texte traite notamment de la discrimination faite aux travailleurs de moins de 25 ans, qui se sont vu imposer un salaire inférieur au salaire minimal et au seuil de pauvreté, ainsi que de la protection « extrêmement limitée contre les risques sociaux et économiques accordée aux mineurs dans le cadre des contrats spéciaux d’apprentissage » (pas de couverture médicale, pas d’obligation de formation…).
-
[16]
Organisation internationale du travail (OIT), « Rapport annuel du Comité de la liberté syndicale », 2012.
-
[17]
ElStat, « Estimated population by sex, age groups, and citizenship », http://www.elstat.gr. ElStat est l’Institut statistique grec.
-
[18]
Piotr Juchno et Alexandros Bitoulas, « Population and social conditions », Eurostat, Statistics in focus, n° 48/2011.
-
[19]
ElStat, op. cit.
- [20]
-
[21]
D’autres cas de solidarité contre la répression de l’État méritent d’être cités : à Héraklion (Crète), la mobilisation populaire a empêché la vente aux enchères du lopin de terre d’un paysan qui n’était plus en mesure de rembourser son crédit bancaire. À Iérissos (Macédoine), les habitants se sont opposés à l’extension d’une mine exploitée en 2010 par une entreprise canadienne dont les forages ont provoqué des inondations et menaçaient la nappe phréatique du village et la biodiversité de la région ; les agents de sécurité de l’entreprise, épaulés par des forces spéciales de la police grecque, ont répondu par intimidations, violences, arrestations, évacuation des habitants et perquisition de leurs domiciles. La réponse de ceux-ci fut immédiate et le village s’est alors lancé dans une nouvelle expérience : nettoyage collectif des maisons inondées, repas collectifs, garde collective des enfants, covoiturage avec partage des coûts (Nana Daskalopoulou, « Le village qui a appris à tout partager », I Efimerida ton syntakton, 27-28 avril 2013).
-
[22]
Konstantinos Tsoukalas, « Le rêve ravi », I Efimerida ton syntakton, 3-4-5 mai 2013.
1Malgré les mesures drastiques imposées par les bailleurs de fonds et appliquées avec zèle par le gouvernement, la situation de la Grèce ne s’améliore pas sur le plan économique et se détériore sur le plan social. Le secteur de la santé est sinistré ; les suppressions d’emplois, la baisse des salaires et des retraites affectent durement la population, en particulier les femmes, les jeunes et les immigrés. Face à cette détresse, des initiatives de solidarité se mettent en place.
2Trois ans de crise et de mesures anti-crise. Trois ans pendant lesquels le PIB grec a reculé de 25 %, le chômage a progressé de 200 %, tandis que les salaires, traitements et pensions de retraite ont tellement diminué que les salariés ont perdu le tiers de leur pouvoir d’achat. Les sans-abri, phénomène auparavant plutôt rare en Grèce, font désormais partie du paysage urbain. Dans toutes les villes, les rues centrales sont bordées de commerces définitivement fermés, marqués « à vendre ». S’agit-il seulement des boutiques ou du pays tout entier ?
Assainir les finances de l’État…
3À l’origine de l’effondrement de l’économie grecque, l’augmentation inconsidérée des dépenses publiques, essentiellement à partir des années 2000 et, notamment, les dépenses astronomiques d’armement et de travaux publics (par exemple l’immense voie Egnatia au nord du pays, les ponts reliant des autoroutes qui ne sont pas encore construites [1], la création du parc olympique pour les Jeux Olympiques de 2004…). Ces dépenses creusaient le déficit public mais assuraient le soutien au gouvernement des catégories sociales qui en bénéficiaient. C’est ainsi que la dette publique a atteint 300 milliards d’euros en 2009, soit 129,7 % du PIB, ce qui contrevenait au Pacte de stabilité et de croissance et rendait le financement de l’État grec extrêmement onéreux. Un consortium, composé de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, communément appelé « troïka », est alors intervenu et a imposé, en échange d’aides financières, une série de mesures d’urgence pour redresser les finances publiques.
4Trois ans plus tard, les résultats sont mitigés : bien que les dépenses aient sensiblement été diminuées, les recettes n’ont point progressé et c’est quasi exclusivement la diminution des premières qui a assuré la réduction du déficit public.
Dépenses, recettes et déficit publics (évolution 2009-2012)
Dépenses, recettes et déficit publics (évolution 2009-2012)
Unité : million d’euros (prix courants)5L’inertie des recettes publiques résulte à la fois de la contraction de l’activité économique, malgré l’introduction de nouvelles taxes sur le foncier et d’une politique d’allègement des impôts sur le capital et les revenus, individuels ou des entreprises [2]. En même temps, l’État doit renoncer à une partie de ses activités ; il compte accroître ses recettes en cédant au secteur privé entreprises et organismes publics, d’intérêt général (eau, énergie, poste, télécommunications, assainissement, chemins de fer, ports, autoroutes, aéroports) ou non (immeubles et terrains, loterie nationale, casinos, banques).
6Malgré la baisse des dépenses publiques, le déficit se maintient à des niveaux préoccupants (10 % du PIB en 2012), sensiblement au-dessus des prévisions de la « troïka » et du gouvernement grec (6,8 % du PIB), lesquels persistent à penser que la solution dépend de la réduction de la part de l’État dans l’économie et continuent d’appliquer les mêmes remèdes mais avec une intensité croissante : réduction du nombre de fonctionnaires et diminution de leurs traitements, baisse du niveau des pensions de retraite, coupes dans les remboursements des caisses d’assurance, suppression de services publics, fermeture d’écoles et d’hôpitaux.
… au détriment de la santé de la population ?
7Le secteur de la santé est particulièrement touché. Les dépenses de santé ont été réduites de 40 % entre 2008 et 2011 et 35 000 médecins, infirmiers et autres professionnels de la santé ont perdu leur emploi [3]. Le nombre des hôpitaux est passé de 133 à 83, le nombre de lits est limité à 30 000 sur l’ensemble du territoire (ce qui ne couvre que 80 % des besoins selon des estimations officielles). Une nouvelle réduction des dépenses, de 1,43 milliard d’euros, est programmée de 2012 à 2015 [4]. Les hôpitaux publics sont lourdement endettés, les caisses d’assurance maladie n’étant pas en mesure de couvrir les frais d’hospitalisation de leurs cotisants et le ministère de la Santé ayant cessé de provisionner leurs caisses (subventions spécifiques pour le remboursement des dettes antérieures). Les fournisseurs de matériel médical et de médicaments, méfiants, les facturent plus cher que les cliniques privées. Les patients sont parfois obligés de se procurer eux-mêmes gazes, pansements et sparadrap (Poinssot, 2012). Or, les dépenses privées de santé ayant également diminué à cause de la baisse des salaires et des retraites, les admissions dans les cliniques privées ont reculé de 30 % tandis que les admissions dans les hôpitaux publics ont augmenté de 24 % entre 2009 et 2011 (Belliard, 2011).
8Se faire soigner n’est pas gratuit en Grèce ; même ceux qui sont assurés doivent supporter des coûts, officiels et officieux. Officiellement, la consultation à l’hôpital public est soumise à un ticket modérateur de cinq euros, les médicaments ne sont pris en charge qu’à hauteur de 75 % à 80 % de leur prix tandis que toute consultation d’un médecin non subventionné par la caisse de l’assuré n’est pas du tout remboursée. Officieusement, contourner les files d’attente extrêmement longues et avoir le sentiment d’être « bien soigné » nécessite la remise d’une « petite enveloppe » à son praticien, dont le montant est fonction de l’importance de l’intervention et peut être supérieur à ses honoraires [5].
9Par ailleurs, une grande partie de la population se trouve sans couverture sociale et est obligée, dans la mesure de ses ressources, de recourir à des assurances privées. Il s’agit notamment des chômeurs inscrits depuis plus d’un an ; leur nombre a progressé de 74 % en 2012 et ils représentent plus de la moitié des chômeurs (INE, 2012). Une partie des personnes qui ne peuvent pas se faire soigner par le système de santé officiel s’adressent à des ONG telles que Médecins du monde ou Médecins sans frontières, dont la fréquentation a augmenté de 30 % entre 2010 et 2011. Habituées à s’occuper à 94 % d’une population étrangère, elles ont été prises d’assaut par des patients grecs qui réclament des interventions relevant le plus souvent du traitement courant de leurs cas – injections d’insuline, vaccins, suivis de grossesse… – (Belliard, 2011).
10« Ce n’est pas l’économie qui condamne, ce sont les politiques budgétaires » [6]. La dégradation de la protection sanitaire se traduit en chiffres : la mortalité des nourrissons a progressé de 40 % en deux ans et des maladies contagieuses comme le paludisme sont en hausse. Les contaminations par le virus VIH ont explosé, essentiellement à cause de la distribution insuffisante de seringues gratuites aux consommateurs de drogues par injection intraveineuse [7]. À cet égard, les informations sont alarmantes : le nombre moyen de seringues distribuées par consommateur est de 6,7 par an (au lieu des 200 que préconise l’Organisation mondiale de la santé) ; la crise contribuant à la recrudescence de la consommation de drogues, le nombre de personnes diagnostiquées séropositives est passé de 15 en 2010 à 241 en 2011 et à 500 en 2012 [8]. Des cas de contamination volontaire pour accéder aux programmes de substitution ont même été signalés. De surcroît, les personnes contaminées font parfois l’objet de discrimination, à l’instar du salarié qui fut licencié car sa séropositivité était mal acceptée par ses collègues ou encore des prostituées qui, après avoir été diagnostiquées séropositives, furent traduites en justice pour mise en danger d’autrui [9].
Détresse et espérance
11Au-delà des questions de santé, le moral de la population grecque est en baisse, comme en témoignent de multiples sondages [10] ainsi que deux indicateurs statistiques : le taux de fertilité et le taux de suicides. Alors que la Grèce avait longtemps figuré en tête des statistiques européennes avec 2,33 enfants par femme, ce taux a baissé de manière spectaculaire à 1,4 en 2012 ; le nombre de naissances est passé de 118 000 en 2008 à 101 000 en 2012 et l’on prévoit une baisse supplémentaire de 10 000 naissances en 2013. Quant au nombre de suicides, traditionnellement plus bas en Grèce que dans les autres pays européens, il aurait doublé entre 2008 et 2011 ; 477 suicides ont été enregistrés en 2011, ce qui représente une hausse de 26 % en un an (Poinssot, 2012) ; le taux de suicide est de près de 5 pour 100 000 habitants. Il est cependant possible que, pour des raisons d’ordre sociétal, nombre de suicides ne soient pas enregistrés en tant que tels.
12Mais le plus souvent, c’est le chômage qui rend le quotidien des Grecs très difficile. Avec un taux de chômage de 26,1 % fin 2012 et de 26,8 % au 1er trimestre 2013, la Grèce présente l’image la plus préoccupante de l’Union européenne. Le taux de chômage des femmes était respectivement de 29,6 % et de 30,4 %, celui des jeunes de moins de 25 ans de 59,1 % et 62,5 % (données corrigées des variations saisonnières) [11]. Au-delà d’un an d’inscription, les chômeurs ne sont plus indemnisés et ne peuvent prétendre à aucune autre allocation ou revenu minimum garanti, la Grèce n’ayant pas ratifié la Recommandation européenne 92/441 (Martin, 2008). Ceux qui échappent au chômage voient leurs conditions de travail se dégrader très rapidement. La « flexibilité » imposée au marché du travail (libéralisation des procédures de licenciement, transformation des contrats à temps plein en contrats à temps partiel, prolongement de la période d’essai, allongement des horaires et de la durée hebdomadaire de travail, etc.) accroît la crainte du chômage ; l’on signale ainsi des cas de femmes qui hésitent à faire valoir leur droit aux congés maternité de peur de se faire licencier [12]. La situation des femmes devient d’ailleurs particulièrement préoccupante car, en dehors du risque de licenciement, dans la sphère privée ce sont elles qui prennent en charge des tâches auparavant assurées par divers services publics et désormais à la charge des familles [13].
13Le salaire net de base, après une baisse de 5,2 % entre 2010 et 2011, a subi une nouvelle diminution en 2012, pour passer de 751,39 euros à 586,08 euros bruts (- 22 %) pour les personnes de 25 ans et plus et à 510,95 euros bruts (- 32 %) pour les jeunes de moins de 25 ans (Kapsalis, 2012). En 2013, un salaire encore plus bas a été instauré pour les chômeurs qui reprennent un emploi (490 euros pour les 25 ans et plus et 427 euros pour les moins de 25 ans) [14]. Ces pratiques ont été condamnées par le Comité européen des droits sociaux, pour lequel certaines dispositions concernant les réformes du marché du travail sont en violation de la Charte sociale européenne de 1961 [15]. Le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail a, de son côté, dénoncé un nombre répété de violations des libertés collectives et appelé à un renforcement du cadre institutionnel relatif au dialogue social ; il a par ailleurs préconisé « une assistance de la Grèce par l’OIT » [16].
14Dans la hiérarchie des populations en souffrance dans le pays, les immigrés tiennent une place importante. Pays traditionnel d’émigrants, la Grèce s’est transformée en terre d’immigration depuis son adhésion à la CEE : aujourd’hui, un habitant sur dix est de nationalité étrangère [17]. Plus que d’une terre d’accueil, il s’agit surtout d’un pays de transit dont l’appartenance à l’espace Schengen nourrit des rêves de regroupement familial ou communautaire dans un autre pays européen pour des ressortissants du Pakistan, de Géorgie, d’Afghanistan, du Sénégal ou de Chine [18], qui cohabitent avec les immigrés « permanents » albanais, kurdes de Turquie, polonais… Avec la crise, leur durée de séjour se réduit [19] mais pas le nombre d’actes racistes et xénophobes dont ils font l’objet : les propos nationalistes se répandent, le parti de l’extrême-droite organise des campagnes de « don du sang grec » destiné exclusivement aux Grecs, des groupuscules fascistes font des descentes musclées pour évacuer les immigrés des files d’attente de la soupe populaire. Les événements de Manolada, en avril 2013, où les ouvriers saisonniers africains, embauchés pour le ramassage des fraises, se sont fait tirer dessus à balles réelles quand ils ont osé réclamer leur salaire, sont emblématiques. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) parle de « dimensions inquiétantes » à propos des actes racistes en Grèce et le réseau Racist Violence Recording Network a recensé 63 agressions à caractère raciste en trois mois (octobre à décembre 2011) dans les seules villes d’Athènes et de Patras [20]. Cependant, les statistiques officielles en la matière font défaut et les plaintes enregistrées sont certainement moins nombreuses que les agressions.
15Face à cette détresse, des actions de solidarité se mettent peu à peu en place. Des « épiceries solidaires » font leur apparition dans les centres urbains, proposant des produits de première nécessité à prix coûtants. La Bourse du travail de Salonique met ses locaux à disposition de bénévoles qui organisent chaque semaine des repas collectifs et gratuits pour les sans-abri, notamment les immigrés non chrétiens qui n’ont pas accès aux repas organisés par l’Église orthodoxe [21].
Scénario d’avenir
16Le peuple grec se trouve à un tournant de son histoire. Les conditions de vie vont en se dégradant, les jeunes, selon toute probabilité, vivront moins bien que leurs parents, l’incertitude et l’insécurité interdisent l’ascension sociale – qui a nourri les rêves de la génération précédente – et rendent la position sociale difficile à maintenir. Ni espoir d’amélioration, ni statu quo. Le message délivré par les politiques de rigueur est que les Grecs sont engagés dans un jeu auquel ils savent d’emblée que non seulement ils risquent de perdre, mais qu’ils doivent perdre [22]. Le PIB continuera de se contracter, rendant la résorption du déficit et de la dette publics extrêmement incertaine. Le but recherché par les politiques mises en place est-il simplement la stabilisation de la dette publique ou, au-delà, la diminution du coût du travail, le démantèlement des acquis sociaux, la réduction de la place de l’État dans l’économie ? Si tel était le cas, cela supposerait que l’opinion publique puisse être sous contrôle et rendue inoffensive. Le pari semble ambitieux.
Bibliographie
- Belliard D., 2011, « Santé : les Grecs malades de la crise », Alternatives économiques, n° 307, novembre.
- Bureau international du Travail (BIT), 2011, Grèce : profil du pays.
- Dragasakis Y., 2012, Quelle sortie ? De quelle crise ? Avec quelles forces ? (en grec), Taxideftis.
- INE (Institut du travail), 2012, « L’économie grecque et l’emploi », rapport annuel (en grec) ; 2011, Crise de la dette publique en Grèce, causes et perspectives (en grec).
- Kapsalis A., 2012, « Greece : Evolution of Wages during the Crisis », http://www.eurofound.europa.eu/ewco/studies/tn1203019q.htm
- Karamessini M., 2010, « Crise de la dette publique et “thérapie de choc” », Chroniques internationales de l’Ires, n° 127.
- Laskos Ch. et Tsakalotos E., 2012, 22 choses qu’on nous dit au sujet de la crise grecque mais ce n’est pas comme cela (en grec), éd. Ka-Psi-Mi.
- Martin N., 2008, « Idées et discours autour des nouvelles politiques sociales en Grèce : leur impact sur les politiques de lutte contre la pauvreté », Journées du RT 6, « Protection sociale, Politiques sociales, Solidarité », Grenoble, 17-18 janvier.
- Poinssot A., 2012, « Grèce. Un système de santé en crise », P@ges Europe, La Documentation française, 16 janvier.
- Prokovas N., 2011, « Grèce. Colère et révoltes face à l’austérité », Chroniques internationales de l’Ires, n° 133.
- Tsoukalas K., 2012, Grèce de l’oubli et de la vérité (en grec), Themelio.
Notes
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[1]
Giorgos Stamatis, « De la dette à la troïka », interview accordée au quotidien I Efimerida ton syntakton (Le journal des rédacteurs), 3-4-5 mai 2003. G. Stamatis est professeur d’économie à l’université d’Athènes.
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[2]
Ibidem. Le taux d’imposition des entreprises est passé progressivement de 45 % à 20 %.
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[3]
Maria Kalyviotou, « La rigueur tue », I Avghi, 14 mai 2013.
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[4]
Pierre Lévy, « La santé des Grecs est ravagée par la crise », Marianne, http://marianne.net, 31 octobre 2011. Le budget de la santé pour 2012 s’élevait à 4,9 milliards d’euros.
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[5]
Cette pratique, incontournable aussi bien au sein du système national de santé qu’auprès des médecins libéraux, appelée « fakelaki » et vieille de plusieurs décennies, est officiellement ignorée par l’État grec qui en profite pourtant pour ne pas augmenter les traitements des médecins et éviter la contamination éventuelle des traitements des autres fonctionnaires.
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[6]
David Stuckler et Sanjay Basu, The Body Economic. Why Austerity Kills, New York, Basic Books, 2013.
-
[7]
Ibidem.
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[8]
Romain Loury, « Grèce, Espagne : le VIH en crise », Transversal, n° 66, décembre 2012/février 2013.
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[9]
Ibidem.
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[10]
Le dernier sondage en date a été réalisé par l’institut Kapa Research pour le compte du journal To Vima, le 5 mai 2013. Un tiers des personnes interviewées pense que la Grèce mettra très longtemps à sortir de la crise, un autre tiers pense qu’elle n’en sortira jamais.
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[11]
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&language=fr&pcode=teilm020 et Eurostat, Communiqué de presse, n° 82/2013, 31 mai 2013 pour les données relatives au chômage des jeunes.
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[12]
AFP, « Grèce : la crise creuse le déficit démographique », 21 avril 2013.
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[13]
Sonia Mitralia, Discours à la Commission sociale de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, 24 janvier 2012.
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[14]
Petropoulos A., « Le renversement du siècle dans les relations professionnelles », I Avghi, 12 mai 2013.
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[15]
Comité européen des droits sociaux, « Décision sur le bien-fondé, 23 mai 2012 », paragraphes 32, 49 et 70. Ce texte traite notamment de la discrimination faite aux travailleurs de moins de 25 ans, qui se sont vu imposer un salaire inférieur au salaire minimal et au seuil de pauvreté, ainsi que de la protection « extrêmement limitée contre les risques sociaux et économiques accordée aux mineurs dans le cadre des contrats spéciaux d’apprentissage » (pas de couverture médicale, pas d’obligation de formation…).
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[16]
Organisation internationale du travail (OIT), « Rapport annuel du Comité de la liberté syndicale », 2012.
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[17]
ElStat, « Estimated population by sex, age groups, and citizenship », http://www.elstat.gr. ElStat est l’Institut statistique grec.
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[18]
Piotr Juchno et Alexandros Bitoulas, « Population and social conditions », Eurostat, Statistics in focus, n° 48/2011.
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[19]
ElStat, op. cit.
- [20]
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[21]
D’autres cas de solidarité contre la répression de l’État méritent d’être cités : à Héraklion (Crète), la mobilisation populaire a empêché la vente aux enchères du lopin de terre d’un paysan qui n’était plus en mesure de rembourser son crédit bancaire. À Iérissos (Macédoine), les habitants se sont opposés à l’extension d’une mine exploitée en 2010 par une entreprise canadienne dont les forages ont provoqué des inondations et menaçaient la nappe phréatique du village et la biodiversité de la région ; les agents de sécurité de l’entreprise, épaulés par des forces spéciales de la police grecque, ont répondu par intimidations, violences, arrestations, évacuation des habitants et perquisition de leurs domiciles. La réponse de ceux-ci fut immédiate et le village s’est alors lancé dans une nouvelle expérience : nettoyage collectif des maisons inondées, repas collectifs, garde collective des enfants, covoiturage avec partage des coûts (Nana Daskalopoulou, « Le village qui a appris à tout partager », I Efimerida ton syntakton, 27-28 avril 2013).
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[22]
Konstantinos Tsoukalas, « Le rêve ravi », I Efimerida ton syntakton, 3-4-5 mai 2013.