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Article de revue

La médiation sociale au cœur de la « crise urbaine »

Pages 82 à 88

Notes

  • [1]
    Il existe tout un éventail de formes de médiation. Vincent de Briant et Yves Palau (1999) les ont classées en deux grands groupes?: d’un côté les «?médiations innommées?» (médiations tacites), et de l’autre les «?médiations nommées?» (médiations formelles).
  • [2]
    Le Comité interministériel des villes du 14 décembre 1999 a institutionnalisé ce type de médiation sociale en créant le programme adultes-relais. Au nombre de 4?200 aujourd’hui, les adultes-relais exercent leurs missions dans des domaines diversifiés correspondant à autant de profils de poste?: relations des familles avec l’école, les services de santé…?; aide à la tranquillité publique?; médiation dans les espaces publics de jour ou de nuit, dans les transports, dans les espaces communs des immeubles… (cf. Madelin, 2007).
  • [3]
    Les «?grands frères?» s’effaceront au début de la décennie 2000 lorsque les emplois jeunes mis en place sous le gouvernement de Lionel Jospin ne seront pas renouvelés, et lorsque l’on s’apercevra que ces médiateurs, issus des «?quartiers sensibles?», éprouvent parfois des difficultés à prendre leur distance vis-à-vis de leur groupe social d’appartenance.
  • [4]
    Aujourd’hui, cinq métiers sont référencés par la Div?: les agents de prévention et de médiation présents au sein des espaces publics?; les agents d’ambiance dans les transports?; les correspondants de nuit?; les médiateurs sociaux et culturels?; les coordonnateurs d’équipe de médiation.
  • [5]
    Cette politique de maillage (de contrôle social) des territoires urbains sensibles se poursuit depuis quelques années, mais sous une forme différente?: les effectifs de policiers remplacent, d’une certaine façon, les contingents de médiateurs sociaux.
English version

1En réponse aux problèmes sociaux et économiques des périphéries urbaines, la politique de la ville a très tôt utilisé la médiation sociale, transformant sa finalité au gré de législations successives. De remède contre la délinquance et le sentiment d’insécurité, la médiation sociale est devenue un dispositif institutionnel censé résoudre des problèmes hors de sa portée initiale, voire, aujourd’hui, un mode de contrôle et de régulation sociale des « banlieues en crise ».

2Les émeutes d’octobre 2005, de novembre 2007 et de juillet 2010 survenues dans quelques quartiers d’habitat social précarisés situés à la périphérie des agglomérations urbaines ont porté une fois de plus sur le devant de la scène politico-médiatique la question des banlieues sensibles (Le Goaziou et Mucchielli, 2006?; Stébé et Marchal, 2009). Ces émeutes sont sans aucun doute l’élément le plus visible de ce que les chercheurs en sciences sociales appellent la crise urbaine. Celle-ci se caractérise par des phénomènes de désorganisation sociale (dégradation de biens publics et privés, incivilités, délinquance, conflits de voisinage, actes de racisme…), par des logiques de ségrégation (mise à l’écart de l’autre différent, repli marqué dans des territoires sécurisés…) (Marchal et Stébé, 2010) et par des inégalités sociales et territoriales (taux de chômage, d’allocataires sociaux et de pauvreté plus élevés dans les zones urbaines sensibles [Zus] que dans le reste des agglomérations urbaines, moindre accès aux soins ou à l’enseignement supérieur dans les quartiers HLM que dans les centres-ville…) (Stébé, 2010). Si les récentes émeutes rappellent combien la crise urbaine est toujours présente, il n’en demeure pas moins que, depuis près de quarante ans, les pouvoirs publics s’attachent à prodiguer des remèdes à cette crise, dont les grands ensembles HLM paupérisés et stigmatisés de la périphérie des villes représentent l’épicentre. Regroupés au sein de ce que l’on nomme aujourd’hui, de façon générique, la politique de la ville, ces remèdes vont des opérations techniques (rénovation du cadre bâti, amélioration de l’environnement urbain, démolition d’immeubles…) aux moyens économiques (implantation d’équipements supplémentaires, création d’activités nouvelles…), en passant par les interventions sociales (développement de la médiation et des animations socioculturelles, lutte contre les pratiques délinquantes, promotion de la santé…) et les actions d’insertion professionnelle (création d’emplois de proximité, constitution de zones défiscalisées…) (Stébé, 2005).

3Nous souhaitons ici nous arrêter sur l’un de ces remèdes, la médiation sociale urbaine[1]. Celle-ci est désormais partie intégrante des programmes de politique de la ville et est progressivement devenue une institution.

La médiation comme remède aux conflits dans la ville

4La médiation sociale a pour cadre principal la ville, et c’est précisément la politique de la ville qui a soutenu les premières expériences en la matière. Déjà, dans les années 1980, les conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD) mettent en avant diverses initiatives visant à traiter les petits conflits de la vie quotidienne et à retisser des liens sociaux dans les quartiers défavorisés. Ces initiatives reposent d’abord sur une démarche citoyenne, de proximité, souvent bénévole, à l’instar de celle des femmes-relais. Issues de la population des quartiers «?sensibles?», les femmes- relais endossent les habits d’interprètes, de médiatrices ou de régulatrices des tensions interculturelles. Elles font le lien entre les administrations et les individus qui sont «?perdus?» par la langue, la culture, les difficultés diverses [2].

5D’autres actions sont ensuite menées dans les espaces ouverts au public, en particulier au sein des sociétés de transport urbain. Au tournant des années 1980-1990, la RATP, la SNCF ou encore les sociétés de transport des agglomérations lilloise et lyonnaise mettent en place des réponses aux problèmes d’insécurité par l’embauche de jeunes agents chargés d’apaiser les tensions, de gérer les conflits dans les trains, les tramways ou les bus. Il s’agit entre autres ce que l’on a appelé les «?métiers de la tchatche?», incarnés notamment par les «?grands frères?» (Duret, 1996) ou les «?messagers?» (Petitclerc, 2002), pour ne citer que les plus fortement développés dans les quartiers populaires et les plus visibilisés par les médias.

6Les «?grands frères?», par exemple, sont, comme leur nom l’indique, des garçons qui sont censés représenter des figures d’autorité. Ces jeunes garçons, âgés d’une vingtaine d’années, se substitueraient aux pères de famille qui ont perdu leur autorité et auraient plus d’influence sur les adolescents. Ils doivent avoir une autorité naturelle due à l’âge, à la connivence géographique et à la proximité culturelle. Il s’agit de faire émerger des figures exemplaires, rémunérées pour leur rôle pacificateur, avec cette idée que les autres dispositifs sociaux ne semblent plus très efficaces pour contenir les désordres dans les banlieues défavorisées [3]. Les fonctions d’intermédiaire entre leur monde et celui de «?l’extérieur?», occupées à l’époque par certains leaders positifs des quartiers en crise, préfigurent en partie les emplois actuels dits de médiation sociale urbaine, notamment ceux qui consistent à investir l’espace public.

7Au cours des années 1990, le débat public se concentre sur le chômage des jeunes, les incivilités dans la ville et l’augmentation du sentiment d’insécurité. C’est dans ce contexte que la médiation sociale connaît une expansion. Apparaissant dans toute une série de textes législatifs, elle devient rapidement un dispositif légal de lutte contre le chômage, de prévention et de règlement des conflits dans l’espace public. Ainsi, le Pacte de relance pour la ville de 1996, la loi Aubry sur les nouveaux services et nouveaux emplois?de 1997, ou encore le Comité interministériel des villes (Civ) de 1999 affirment, d’une manière ou d’une autre, l’importance de créer des emplois de proximité pour éradiquer la délinquance et recréer du lien social. Dans son programme de lutte contre la délinquance, la Délégation interministérielle à la ville (Div) inscrit elle aussi la médiation dans ses priorités d’action pour promouvoir la citoyenneté et l’accès au droit. La médiation s’insère également dans la politique sécuritaire prônée par le ministère de l’Intérieur.

8La loi du 1er mars 2003 sur la sécurité intérieure associe ainsi à cette politique les représentants des services confrontés aux phénomènes de délinquance qui œuvrent dans les domaines de la médiation. Enfin, la «?loi Borloo?» d’août 2003 mentionne les agents de médiation en tant qu’indicateurs de moyen au regard de la sécurité au sein des Zus.

9Si les thématiques de l’insécurité, de la délinquance et de la violence urbaine ont longtemps fourni le cadre dans lequel évoluaient ces nouveaux professionnels de la médiation, les débats ont ensuite montré que la médiation sociale déborde largement ces thèmes et renvoie à la question fondamentale des différentes formes d’exclusion ainsi qu’à l’enjeu de l’amélioration du vivre ensemble. Force est de constater que les emplois de «?médiateurs?» se développent certes dans une logique sécuritaire, mais également avec une perspective d’accueil, d’insertion, d’écoute, d’orientation et de communication. Le champ ouvert par les médiateurs sociaux englobe ainsi de vastes secteurs de la vie sociale (éducation, transport, habitat social, santé, insertion culturelle et sociale…). Il suffit pour s’en convaincre de regarder les différentes appellations qui désignent ces nouveaux acteurs de la ville?: agent de prévention et de médiation (APM), agent local de médiation sociale (ALMS), agent de médiation, d’information et de service (Amis), agent d’ambiance, correspondant de nuit, adulte-relais, «?grand frère?», médiateur de santé, médiateur éducatif…

Les zones urbaines sensibles, territoires de la médiation sociale

10La médiation qui se développe depuis quelques années dans les zones urbaines sensibles correspond à des réalités et à des pratiques diverses et variées, faiblement codifiées et régies par des logiques plurielles. Au-delà de la multiplicité de leurs pratiques, de leurs techniques et de leurs champs d’intervention, les médiations – puisqu’il nous faut bien utiliser le pluriel, au regard de ce que nous venons de dire – révèlent toutes une intention politique, que l’on peut qualifier, à l’instar des auteurs du rapport sur les métiers de la ville, de «?mode nouveau de régulation sociale?» (Brévan et Picard, 2001). Il s’agit, dans la plupart des cas, «?par une présence sociale de proximité, de travailler à la ré-appropriation des normes de société et à la re-création de liens sociaux, entre les habitants et les institutions, mais également entre les habitants eux-mêmes, entre générations notamment, mais aussi entre voisins et entre cultures différentes?» (Ibid., p. 25). La médiation se présenterait alors comme un vecteur de réinvestissement de l’espace public (au sens physique et symbolique) et de sa ré-appropriation collective par les habitants.

11Si la prévention et la résolution des conflits constituent le plus souvent le point de départ de l’instauration d’une démarche de médiation et/ou du recrutement de médiateurs, les fonctions sont diverses, voire multiples. Fathi Ben Mrad (2002) repère par exemple trois grands objectifs dans la médiation sociale. Elle vise tout d’abord à remédier aux «?dysfonctionnements communicationnels entre des habitants?» d’un territoire stigmatisé (habitat collectif, quartier peu sûr…) connaissant une «?disqualification sociale?» (chômeurs, immigrés…). Elle traite par ailleurs prioritairement des actes d’incivilité parce que si, dans la forme, ce sont des désordres généralement mineurs et bien souvent hors du champ pénal, ils pourraient cependant bien être les premiers pas vers la délinquance (notamment vers les agressions qualifiées et les cambriolages) et ils engendrent ou accentuent le sentiment d’insécurité dans la mesure où ils envahissent le quotidien. Enfin, la médiation sociale urbaine a pour finalité de rechercher des solutions aux conflits et à la régulation sociale différentes de celles qui sont proposées par les structures traditionnelles du travail social et de la régulation judiciaire. Le rapport Brévan-Picard (op. cit.) distingue huit missions justifiant l’usage de la médiation sociale en milieu urbain?: le rétablissement de la tranquillité publique?; l’organisation de la prévention?; la veille sociale?; la restauration du lien social sur le quartier?; l’évolution des services?; l’éducation à la citoyenneté?; l’organisation d’activités générant du lien social?; l’exploration des coûts des effets néfastes (esquisses d’évaluation des économies réalisées par l’évitement des dégradations et autres dysfonctionnements). Si ces missions ont toutes un caractère social et collectif, dans la réalité les médiateurs, qu’il s’agisse d’adultes-relais ou de correspondants de nuit, développent des services à la personne [4]. Mises en œuvre suivant une logique de réponse à des dysfonctionnements sociaux, les différentes médiations révèlent, de fait, des besoins individuels en termes d’accompagnement social et d’accès aux droits.

La médiation sociale urbaine?: quelle finalité??

12Le développement des médiateurs et la multiplication des formes de médiation dans les Zus posent plusieurs questions. Tout d’abord, les politiques publiques de la ville qui tentent de traiter les maux dont souffrent les «?banlieues en crise?» par la médiation ont-elles les moyens – économiques surtout – de le faire?? En outre, les médiateurs déployés dans les quartiers difficiles peuvent-ils parvenir à soigner les ruptures du lien social (Biotteau, 2009)?? Leur formation limitée, leur faible reconnaissance publique et leur difficulté à prendre de la distance avec leur milieu socioculturel (bon nombre d’entre eux sont recrutés parce qu’ils sont originaires du quartier) ne sont pas toujours des atouts pour leur permettre de trouver les mots adéquats et d’adopter un comportement impartial face aux situations de tensions sociales (Biotteau, 2007) – même si, dans certains cas, la «?connivence?», culturelle, ethnique ou géographique, comme le rappelle à juste titre J.-M. Petitclerc (op. cit.), peut constituer un atout indéniable dans la résolution des problèmes rencontrés. Ne faut-il pas craindre, à l’instar de Jean-François Six et de Véronique Mussaud (2002), de voir les «?médiateurs des banlieues?», recrutés sur des postes d’emplois précaires et sans véritable savoir-faire, devenir les «?bonnes à tout faire de la République?»?? Étant donné, soulignent les auteurs, que le mot «?médiation?» est «?devenu vaguement magique?» et que le statut de médiateur est en soi valorisant et représente une certaine autorité, on va donner à des jeunes issus des Zus – remplis de bonne volonté et de convictions, prêt à s’investir totalement dans leur mission – un titre de «?médiateur?» qui ne va pas forcément correspondre à la réalité de leur tâche et qui par là même aura pour conséquence de discréditer la fonction et la philosophie de la médiation. À moins peut-être que d’autres finalités sous-jacentes ne soient instillées dans les politiques de la ville. N’y aurait-il pas une certaine volonté d’encadrer les populations paupérisées, les «?classes dangereuses?» (Chevalier, 2002)?? Si c’était le cas, les médiateurs sociaux répartis sur les plus de sept cent cinquante Zus (qui pour certaines partent à la dérive), n’auraient-ils pas pour mission d’éviter les débordements et de réguler les tensions menaçant la paix sociale?? Ils deviennent ainsi des agents de contrôle et de régulation sociale des «?banlieues en crise?». Ils apparaissent en quelque sorte comme les «?gardiens de la paix sociale?», relais du ministère de la Ville dans les zones d’habitat difficile, à l’image des instituteurs qui, au tournant du xxe siècle, ont été les «?hussards noirs de la République?» sur tout le territoire français pour former les enfants à la citoyenneté républicaine. La volonté politique en moins… Car si l’objectif de maillage des territoires périphériques sensibles par des médiateurs se confirmait, ce ne sont alors pas quelques milliers de médiateurs qu’il faudrait déployer, mais plusieurs dizaines de milliers, et les ministères impliqués dans les politiques de la ville (Éducation nationale, Ville, Culture…) devront créer un nombre sans cesse croissant de postes de médiateurs [5].

13Par ailleurs, les agents de prévention et de médiation, les correspondants de nuit, les adultes-relais… sont-ils des médiateurs dans l’esprit et le sens évoqués précédemment?? On voit assez mal comment, avec le nombre et l’éventail extrêmement large de leurs activités, ils seraient en mesure d’exercer les fonctions de médiateur?; d’ailleurs, pour Six et Mussaud (2002), il est évident qu’ils ne peuvent pas y être assimilés.

14L’image que les médiateurs sociaux urbains souhaitent donner de leur fonction et la représentation qu’ils ont de la médiation peuvent provoquer des confusions de rôle, si les situations rencontrées dans la réalité sont en dissonance avec les propres représentations du médiateur, et apporter leurs lots de dérapages, parfois dramatiques chez certains qui se prendraient pour des justiciers, des Zorro ou des Rambo…

Bibliographie

Bibliographie

  • ? Ben Mrad F., 2002, Sociologie des pratiques de médiation, Paris, L’Harmattan, coll. «?Logiques juridiques?».
  • ? Biotteau A., 2009, «?Médiation urbaine?: vers une régulation sociale en circuit fermé?», Éducation permanente, n° 179, p. 117-126 ; 2007, «?Les emplois de médiateurs dans les quartiers difficiles?», Journal des anthropologues, n°?108-109, p. 279-298.
  • ? Brévan C. et Picard P., 2001, Une nouvelle ambition pour les villes. De nouvelles frontières pour les métiers, Paris, La Documentation française.
  • ? Briant V. (de) et Palau Y., 1999, La médiation, Paris, Nathan, coll. «?128?».
  • ? Chevalier L., 2002, Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XXe siècle, Paris, Perrin, coll. «?Pour l’histoire?».
  • ? Duret P., 1996, Anthropologie de la fraternité dans les cités, Paris, Presses universitaires de France (Puf), coll. «?Le sociologue?».
  • ? Le Goaziou V. et Mucchielli L., 2006, Quand les banlieues brûlent. Retour sur les émeutes de novembre 2005, Paris, La Découverte, coll. «?Sur le vif?».
  • ? Madelin B., 2007, «?Le rôle des femmes-relais?», Informations sociales, n° 141, p.?120-127.
  • ? Marchal H. et Stébé J.-M., 2010, La ville au risque du ghetto, Paris, Lavoisier, coll. «?Sciences du risque et du danger?».
  • ? Petitclerc J.-M., 2002, Pratiquer la médiation sociale, Paris, Dunod, coll. «?Action sociale ».
  • ? Six J.-F. et Mussaud V., 2002, Médiation, Paris, Le Seuil.
  • ? Stébé J.-M., 2010, La crise des banlieues, Paris, Presses universitaires de France (Puf), coll. «?Que sais-je???»?; 2005, La médiation dans les banlieues sensibles, Paris, Presses universitaires de France (Puf), coll. «?Le lien social?».
  • ? Stébé J.-M. et Marchal H., 2009, Mythologie des cités-ghettos, Paris, Le Cavalier bleu, coll. «?Mytho?».

Notes

  • [1]
    Il existe tout un éventail de formes de médiation. Vincent de Briant et Yves Palau (1999) les ont classées en deux grands groupes?: d’un côté les «?médiations innommées?» (médiations tacites), et de l’autre les «?médiations nommées?» (médiations formelles).
  • [2]
    Le Comité interministériel des villes du 14 décembre 1999 a institutionnalisé ce type de médiation sociale en créant le programme adultes-relais. Au nombre de 4?200 aujourd’hui, les adultes-relais exercent leurs missions dans des domaines diversifiés correspondant à autant de profils de poste?: relations des familles avec l’école, les services de santé…?; aide à la tranquillité publique?; médiation dans les espaces publics de jour ou de nuit, dans les transports, dans les espaces communs des immeubles… (cf. Madelin, 2007).
  • [3]
    Les «?grands frères?» s’effaceront au début de la décennie 2000 lorsque les emplois jeunes mis en place sous le gouvernement de Lionel Jospin ne seront pas renouvelés, et lorsque l’on s’apercevra que ces médiateurs, issus des «?quartiers sensibles?», éprouvent parfois des difficultés à prendre leur distance vis-à-vis de leur groupe social d’appartenance.
  • [4]
    Aujourd’hui, cinq métiers sont référencés par la Div?: les agents de prévention et de médiation présents au sein des espaces publics?; les agents d’ambiance dans les transports?; les correspondants de nuit?; les médiateurs sociaux et culturels?; les coordonnateurs d’équipe de médiation.
  • [5]
    Cette politique de maillage (de contrôle social) des territoires urbains sensibles se poursuit depuis quelques années, mais sous une forme différente?: les effectifs de policiers remplacent, d’une certaine façon, les contingents de médiateurs sociaux.
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