Notes
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[1]
Base de données francophone consultée : AscodocPsy.
Introduction
1L’agressivité est un symptôme qui accompagne de nombreuses pathologies psychiatriques chez l’enfant et l’adolescent. Celui-ci est souvent mis en avant comme motif de consultation ou de recours aux services d’urgence. La souffrance qu’il induit dans l’entourage familial ou scolaire tend à l’ériger en cible de l’approche thérapeutique. Cependant, l’agressivité n’est pas un diagnostic psychiatrique en tant que tel et ne relève pas d’un traitement spécifique.
2L’agressivité peut être définie comme « une confrontation directe avec l’environnement ». Deux sous-types d’agressivité peuvent être distingués [1]. D’une part, l’agressivité ouverte (agression physique, insultes et menaces, troubles des conduites, crises clastiques, irritabilité) et, d’autre part, l’agressivité furtive et cachée (mensonge, vol, pyromanie). Deux autres sous-types ont été proposés par Vitiello et Stoff [2] : réactive et impulsive ou proactive et instrumentalisée.
3L’agressivité peut se retrouver soit dans des pathologies psychiatriques où les classifications sont à peu près homogènes : TED (trouble envahissant du développement), schizophrénie précoce, troubles thymiques, soit dans des configurations psychopathologiques appréciées différemment selon qu’on se place dans une lecture structurale (pathologies limites, pathologies narcissiques) ou une lecture syndromique (trouble des conduites, trouble oppositionnel avec provocation), le tout avec ou sans TDAH.
4Nous devons aussi considérer que l’intégration de la prise en charge médicamenteuse ne peut exister sans une approche thérapeutique multidimensionnelle [3] associant des mesures psychothérapeutiques individuelles ou de groupe, une guidance familiale et éventuellement une orientation institutionnelle.
5Le traitement pharmacologique sera donc différent dans l’urgence ou dans une prise en charge au long cours et il s’attachera avant tout à traiter une éventuelle étiologie.
6 L’objectif de cet article est de proposer une actualisation des données de la pharmacothérapie de l’agressivité chez l’enfant et l’adolescent afin de fournir aux prescripteurs des données récentes sur les traitements pharmacologiques possibles. Il est proposé aux lecteurs, dans une première partie, un rappel des recommandations de prescription des antipsychotiques de 1re et de 2e génération dans l’agressivité.
Antipsychotiques de 1re génération
7La plupart des antipsychotiques de première génération ont une AMM dans l’agressivité et peuvent être utilisés à partir de 3 ans. En cas de nécessité de changement d’antipsychotique pour inefficacité ou mauvaise tolérance, il vaudra mieux choisir une classe thérapeutique différente (1tableau 1 ). L’inconvénient principal de ces produits du point de vue du rapport bénéfice/risque est le risque de dyskinésie. Toutefois les antipsychotiques de première génération qui ont une forte action antihistaminique tel que la cyamémazine occasionnent moins d’effets extrapyramidaux.
Tableau 1
Tableau 1
Utilisation des antipsychotiques de première génération chez les enfants et adolescentsAntipsychotiques de 2de génération
8La Food and Drug Administration (FDA) américaine reconnait l’utilisation de l’aripiprazole et de la rispéridone dans le traitement de l’irritabilité chez l’enfant et l’adolescent atteint de trouble du spectre autistique [4]. Au-delà de ces indications, il n’y a pas de traitement labellisé dans le traitement spécifique de l’agressivité de l’enfant.
Risperidone
9Les études sur l’utilisation de la rispéridone sont nombreuses et montrent une efficacité sur l’agressivité des enfants et adolescents dont le QI est inférieur à la moyenne ainsi que sur les troubles du comportement sévères de l’enfant atteint de trouble du spectre autistique (TSA) [5-10]. Si la réponse initiale au traitement a été satisfaisante, un essai contrôlé randomisé conclut à la nécessité de prescrire ce traitement au long cours [11].
10Au final, deux revues de la littérature récentes (2017), incluant les études citées ci-dessus concluaient à l’efficacité modérée de la rispéridone sur l’agressivité de l’enfant et de l’adolescent par rapport au placebo [12, 13]. Cependant, les études concernant les enfants dont le QI se situe dans la moyenne sont rares [6, 10] et feront l’objet d’essais cliniques spécifiques au niveau européen [14].
11Rappelons les indications de l’AMM : « traitement symptomatique de courte durée (jusqu’à 6 semaines) de l’agressivité persistante dans le trouble des conduites chez les enfants à partir de 5 ans et les adolescents présentant un fonctionnement intellectuel inferieur à la moyenne ou un retard mental ».
12 Des guidelines canadiennes rappellent tout de même les principaux effets secondaires : prise de poids, avec une différence de 2 kg en moyenne en 6 mois par rapport au placebo (avec une augmentation continue du poids si maintien du traitement), apparition d’un syndrome extrapyramidal chez 8 à 26 % et augmentation de la prolactine [15].
Quetiapine
13 Une seule étude contrôlée, randomisée, en double-aveugle concerne l’usage de la quetiapine dans l’agressivité de l’adolescent. Elle incluait 19 adolescents ayant des troubles des conduites [16]. Parmi ces 19 adolescents, 79 % avait une comorbidité de TDAH, non traitée. Aux échelles CGI-S et CGI-I, la quétiapine se montre légèrement supérieure au placebo mais pas sur les échelles spécifiques d’agressivité. Sous réserve de parution d’autres études, l’usage de la quétiapine pour les enfants et adolescents au comportement perturbateur est à proscrire, d’autant plus qu’elle n’a pas l’AMM avant l’âge de 18 ans.
Aripiprazole
14Deux essais contrôlés randomisés montrent une efficacité de l’aripiprazole dans l’irritabilité et l’agressivité des enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) [17, 18]. Pour rappel, l’AMM de l’aripiprazole concerne le traitement de la schizophrénie à partir de 15 ans et des épisodes maniaques à partir de 13 ans mais pas l’irritabilité des enfants atteints de TSA.
15 L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) alerte en 2016 les praticiens dans leur prescription d’aripiprazole hors AMM dans l’autisme infantile, l’efficacité et la sécurité n’ayant pas été formellement établie dans cet usage et des risques suicidaires ont été évoqués [19].
Clozapine
16 Une revue de la littérature publiée en 2012 a montré une bonne efficacité de la clozapine sur l’agressivité persistante chez les patients adultes souffrant de schizophrénie, mais aussi d’autres troubles psychiatriques [20]. Une étude ouverte portant sur 7 garçons âgés de 10 à 14 ans présentant une agressivité importante dans le cadre d’un trouble des conduites (TC) montre que la clozapine a diminué la fréquence des passages à l’acte hétéroagressifs [21]. Une étude de cas rapportant deux situations rapporte une efficacité de la clozapine sur l’agressivité d’adolescents non-psychotiques [22]. Ces études seules ne justifient pas la possibilité de prescription de la clozapine dans cette indication. De plus, l’effet secondaire grave d’agranulocytose et sa surveillance pèsent fortement dans la balance en défaveur de ce traitement.
Antidépresseurs
17De nombreuses études suggèrent un lien entre des anomalies du système sérotoninergique et l’agressivité [10, 11].
18Des études suggèrent une diminution de l’agressivité impulsive chez les adultes par augmentation de la sérotonine cérébrale [23]. Chez des enfants, un essai clinique suggère une modulation des réactions agressives par augmentation de la sérotonine intra-cérébrale via une supplémentation orale en tryptophane, précurseur de ce neurotransmetteur [24].
19Au-delà de cette hypothèse neurobiologique, un des symptômes de l’épisode dépressif caractérisé, essentiellement chez le garçon, peut être le passage à l’acte agressif. Rappelons qu’à l’exception de la fluoxétine, les antidépresseurs ISRS et apparentés n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM), dans l’Union européenne, dans le traitement de la dépression chez les patients de moins de 18 ans.
Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS)
20 L’étude ouverte d’Armenteros suggère une diminution des scores aux échelles d’agressivité chez les enfants traités par citalopram à la dose de 20 à 40 mg/jour [25].
21 À l’inverse, certains praticiens appréhendent d’utiliser certains ISRS comme la fluoxétine, de peur de désinhibition comportementale (avec risque théorique de passages à l’acte auto- ou hétéroagressifs). Une méta-analyse parue en 2007 se montre rassurante et ne montre pas de différence significative en ce qui concerne l’agressivité chez les adolescents traités par fluoxétine et les adolescents des groupes placebo [26].
22 Une étude récente suggère une efficacité des antidépresseurs de type ISRS sur le trouble explosif intermittent de l’adulte. En effet, dans cette étude expérimentale, il est observée une action stimulante à l’IRM cérébrale de l’ISRS (escitalopram) sur la jonction pariéto-temporale gauche [27]. Les auteurs concluent que l’escitalopram, via la stimulation de cette région cérébrale associée aux processus socio-cognitifs, pourrait être efficace dans ce trouble et donc sur les symptômes d’agressivité de l’adulte.
23 Cependant, il n’y a pas d’essais contrôlés randomisés concernant l’utilisation d’antidépresseurs dans l’agressivité de l’enfant. La prescription de ces molécules n’est donc pas recommandée.
Antidépresseurs tricycliques
24Il n’y a pas d’étude publiée concernant l’emploi d’antidépresseurs tricycliques dans l’agressivité de l’enfant. Les antidépresseurs tricycliques n’ont l’AMM chez les enfants que pour l’énurésie et les troubles obsessionnels compulsifs pour la clomipramine.
Psychostimulants
25Les psychostimulants seront utilisés lors d’une agressivité comorbide d’un TDAH ou bien catalysée par celui-ci. L’agressivité chez les enfants ayant un TDAH est fréquente et de type impulsive essentiellement. C’est d’ailleurs le symptôme qui altère le plus la qualité de vie de l’enfant et de ses parents [28]. Dans une étude épidémiologique portant sur plus de 10 000 enfants britanniques, il est montré que, chez les garçons, les troubles des conduites (TC) sont une comorbidité d’un TDAH pour 30,8 % et que les troubles oppositionnels avec provocation (TOP) sont une comorbidité pour 29,5 % [29] d’entre eux.
26 Les recommandations de traitement pour ces enfants souffrant de TDAH et d’agressivité sont unanimes : il faut d’abord traiter en monothérapie le TDAH. Un traitement du TDAH bien mené aura une action positive sur l’agressivité. La méta-analyse de Connor montrait déjà en 2002 que les résultats des stimulants sur l’agressivité, indépendamment des symptômes de TDAH, par rapport au placebo étaient statistiquement supérieurs en terme d’efficacité [1]. Depuis, 12 autres essais contrôlés randomisés ont été inclus au sein de la méta-analyse de Pringsheim [30], incluant en tout 1681 patients. Tous les essais analysés ont montré la supériorité du traitement psychostimulant sur les symptômes de TDAH. En plus de cela, cette analyse démontre l’efficacité du traitement stimulant sur les symptômes d’agressivité, avec un effet de modéré à important.
27 Donc, dans un contexte de TDAH auquel s’ajoutent des TOP ou des TC ou de l’agressivité les enfants doivent se voir proposer un psychostimulant. L’efficacité de ceux-ci serait importante dans l’agressivité ouverte ou impulsive. De même, l’efficacité du traitement psychostimulant est dose-dépendante et ils recommandent, en cas de manque d’efficacité, d’augmenter la posologie plutôt que de changer de classe médicamenteuse. Les effets secondaires des psychostimulants restent peu importants. Les recommandations sont fortement en faveur de ces molécules.
28 Concernant les enfants présentant un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et dont l’agressivité persiste après traitement par méthylphénidate, un consensus international conclut, en 2004, à l’indication concomitante d’antipsychotique atypique (rispéridone) [31]. De même, en 2006, l’AACAP préconise l’ajout de la rispéridone au traitement stimulant [32]. Plus récemment, un essai contrôlé randomisé, TOSCA (Treatment of Severe Childhood Aggression), incluant 168 enfants de 6 à 12 ans, montre que la rispéridone apporte, de façon modérée et variable (différence significative aux échelles NCBRF et ABS, non retrouvée avec le CGI score), une amélioration de l’agressivité et des comportements disruptifs chez l’enfant TDAH lorsqu’elle est combinée à un traitement par méthylphénidate et à une intervention parentale [5, 33].
Thymorégulateurs
Lithium
29Les données obtenues chez l’animal et l’homme suggèrent une action anti-agressive du lithium via son action sur le système sérotoninergique [34].
30 Quatre essais cliniques comparant le lithium au placebo ont été retrouvés et inclus dans les méta-analyses de Pringsheim et de Pappadopulos. Celles-ci étudient spécifiquement le traitement pharmacologique de l’agressivité de l’enfant et de l’adolescent. Deux études incluses au sein de ces méta-analyses datent de l’année 2000, une de 1984 et une de 1992. Il n’y a pas d’essai clinique plus récent retrouvé. La méta-analyse de Pringsheim [35] conclut que le lithium est supérieur au placebo dans la prise en charge de l’agressivité de l’enfant et de l’adolescent mais que les études sont de faible qualité méthodologique.
31 La méta-analyse de Pappadopulos [36] et les guidelines canadiennes [37] ne recommandent pas le lithium dans la prise en charge de l’agressivité de l’enfant, au vu des effets secondaires possibles et du monitoring sérique contraignant. La balance bénéfice/risque n’est pas en faveur de l’utilisation du lithium. En revanche, le lithium aurait une indication préférentielle dans le trouble des conduites comorbides d’un trouble bipolaire.
Anticonvulsivants
32Une méta-analyse issue de la base de données Cochrane en 2010 [38] porte spécifiquement sur l’utilisation d’anticonvulsivants dans le traitement de l’agressivité et de l’impulsivité associée. Les études rapportées concernent plus majoritairement l’adulte. Pour ceux-ci, quatre antiépileptiques (valproate/divalproex, carbamazépine, oxcarbazépine et phénytoïne) étaient plus efficaces que le placebo dans au moins une étude mais pour le valproate, la carbamazépine et la phénytoïne, les auteurs ont aussi trouvé un essai randomisé contrôlé dans lequel le traitement n’était pas supérieur au placebo.
Valproate de sodium
33Une première étude contrôlée randomisée et en cross-over, parue en 2000, montrait des résultats en faveur du valproate de sodium par rapport au placebo chez des enfants présentant un TC ou un TOP avec des crises de colères explosives et une labilité de l’humeur. En effet, sur un total de 15 enfants ayant terminé l’étude, 12 étaient répondeurs au traitement, aucun au placebo.
34 La méta-analyse de Huband [38] cite un essai clinique randomisé datant de 2005 sur l’efficacité du valproate sur l’agressivité chez les jeunes ayant un trouble du spectre autistique [39]. Dans cet essai incluant 30 enfants et adolescents, aucune différence significative n’a été observée entre le valproate et le placebo, au prix d’une augmentation de l’appétit et de risque de rash cutané dans le groupe contrôle.
35 Deux études robustes concernant des enfants souffrant de troubles oppositionnels ou de troubles des conduites et n’ayant pas de diagnostic de trouble du spectre autistique ont été incluses dans une méta-analyse canadienne. Un des deux essais ajoutait du divalproex à un traitement stimulant (en ouvert) chez des enfants TDAH et qui présentait de façon persistante une agressivité définie par un trouble des conduites ou un trouble oppositionnel avec provocation [40]. L’autre évaluait l’effet du divalproex en monothérapie chez des enfants agressifs parmi lesquels 20 % avaient un diagnostic comorbide de TDAH [41]. L’analyse canadienne de ces études montre que l’utilisation du divalproex était associée à un meilleur taux de réponse à l’agressivité, avec un OR de 14,60 (IC 95 % 3,25-65,61 ; p < 0,001). En revanche, les auteurs précisent que la largeur importante de l’OR en fait une preuve imprécise de l’efficacité du divalproex [35].
36 Les recommandations canadiennes évoquent la possibilité de prescription du valproate, avec précaution et par un spécialiste, soit en monothérapie, soit en bithérapie en plus d’un traitement psychostimulant chez des enfants ayant un TDAH [35]. Ce traitement implique une surveillance hépatique et un risque de pancréatite a été rapporté chez l’enfant [42]. Ce traitement est déconseillé chez les jeunes filles au vu du risque de développement d’un syndrome des ovaires polykystiques [43] et il est de toute façon déconseillé chez la femme en âge de procréer en raison des risques tératogènes sur le neurodéveloppement récemment mis en évidence (ANSM, 2015).
Carbamazépine
37Des études pilotes et des case-reports ont suggéré une efficacité de la carbamazépine sur l’agressivité explosive [44, 45].
38 Une seule étude contrôlée, randomisée ayant spécifiquement pour objectif d’évaluer l’effet de la carbamazépine sur l’agressivité chez l’adolescent a été retrouvée. Celle-ci date de 1996 [46] et n’incluait que 24 patients. Il n’y avait pas de différence entre la carbamazépine et le placebo pour les échelles d’agressivité utilisées.
39 Donc, ces données, de qualité et de puissance faibles, indiquent que la carbamazépine n’est pas différente d’un placebo pour la prise en charge de l’agressivité chez les adolescents souffrant de troubles des conduites [35].
40 De plus, la carbamazépine peut avoir des effets secondaires importants [47], ce qui aggrave la balance bénéfice/risque.
Anxiolytiques
Hydroxyzine
41L’hydroxyzine a l’AMM chez l’enfant à partir de 3 ans pour le traitement de seconde intention des insomnies d’endormissement liées à un état d’hyper-éveil anxieux et pour les manifestations mineures de l’anxiété. Son utilité dans l’agressivité n’a pas été démontrée.
Benzodiazépines
42L’utilisation des benzodiazépines dans les situations aiguës risque de provoquer un état de désinhibition et de perte de contrôle (agitation paradoxale). Les benzodiazépines n’ont pas leur place dans la prescription chez l’enfant en raison des risques de tolérance, d’abus et de dépendance.
β-bloquants
43Les β-bloquants sont des antagonistes compétitifs de la noradrénaline et de l’adrénaline dans leur fixation sur les récepteurs adrénergiques β1 et β2. Des études en ouvert ou des case-reports ont suggéré un intérêt de ces molécules dans le traitement de l’agressivité de l’adulte [48]. Une étude pilote de 2002 montrait une efficacité chez 12 patients de 9 à 24 ans du nadolol, sans effet secondaire significatif [49]. Depuis, il n’est pas paru d’étude contrôlée randomisée sur le sujet.
Antagonistes α2 adrénergique
Clonidine
44L’efficacité de la clonidine a été montrée sur les symptômes du TDAH par une méta-analyse conduite à partir de 11 essais contrôlés randomisés datant de 1989 à 1999 [50]. L’étude suggère une efficacité sur l’agressivité impulsive et ce, même si la molécule est considérée comme moins efficace que les psychostimulant. Il apparaît que la clonidine peut être utilisée en seconde intention chez des enfants présentant un TDAH et des comorbidités telles que : troubles des conduites, tics ou retard mental.
45 Dans la méta-analyse de Pringsheim [30], il a été rapporté 6 études incluant 545 patients souffrant de TDAH. Ces études suggèrent une supériorité très limitée de la clonidine par rapport au placebo en ce qui concerne l’agressivité. Les auteurs suggèrent alors que si efficacité il y a, l’utilité clinique reste faible.
46 L’association de la clonidine et d’un psychostimulant peut être une autre option thérapeutique, comme le suggère l’étude de Hazell et Stuart en 2003 [51]. Cet essai contrôlé randomisé incluant 67 enfants de 6 à 14 ans au sein de deux groupes : clonidine et psychostimulant versus placebo et psychostimulant, montre une supériorité du groupe contrôle pour les symptômes d’agressivité mais pas sur les symptômes du TDAH. De plus, cette étude suggère que les effets secondaires des psychostimulants, notamment l’augmentation de la tension artérielle, sont améliorés par la prise de clonidine. L’effet secondaire principal de la clonidine est la somnolence, qui sera transitoire.
47 Les recommandations canadiennes considèrent que la clonidine peut être utilisée en mono- ou bithérapie chez des enfants ayant un diagnostic de TDAH et des comorbidités de type TC ou TOP. Ils nuancent néanmoins cette recommandation car les études sont peu nombreuses et l’effet thérapeutique reste faible à modéré. Les posologies utilisées dans les études vont de 0,1 à 0,6 mg/jour. Les auteurs mettent en garde contre le risque de mauvaise observance et de rebond tensionnel à l’arrêt brutal du traitement [30].
Guanfacine
48Antihypertenseur d’action centrale, la guanfacine n’est plus disponible en France depuis 2009, date jusqu’à laquelle la molécule n’avait pas d’autorisation dans le TDAH. À ce jour, la forme à libération prolongée dispose d’une autorisation d’utilisation pour le TDAH (chez les patients de 6 à 17 ans chez qui le traitement stimulant n’est pas adapté, indiqué, toléré ou efficace) par l’agence européenne du médicament (EMA), forme qui n’est pas disponible en France. Au-delà de son action, prouvée, dans le TDAH, un seul essai contrôlé randomisé retrouvé concerne l’utilisation spécifique de la guanfacine dans les comorbidités (TC et TOP) du TDAH chez l’enfant de 6 à 12 ans et montre une réduction significative de l’agressivité [52]. Les effets secondaires, fréquents, rapportés par cette étude sont : la somnolence, les céphalées, la sédation, des douleurs épigastriques et de l’asthénie. Ces symptômes ont tendance à régresser une fois la période de titration passée. Les effets secondaires cardiovasculaires (augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle) ont été considérés comme minimes.
49 Les recommandations canadiennes considèrent que l’effet thérapeutique de la guanfacine sur les troubles oppositionnels sera faible à modérée, que la guanfacine peut être utilisée en monothérapie ou en association avec un psychostimulant si celui-ci n’a pas été assez efficace sur l’agressivité. Elles mettent en garde contre le risque de rebond tensionnel à l’arrêt brutal [30].
Atomoxétine
50Bien que non commercialisée en France, cette molécule a fait l’objet de nombreux essais cliniques et paraît être largement utilisée à l’étranger. Elle est néanmoins disponible en ATU (autorisation temporaire d’utilisation), nous choisissons donc de lui consacrer un paragraphe. Son utilisation concerne les enfants et adolescents souffrant de TDAH.
51 Une méta-analyse datant de 2014 [53], porte sur 25 essais contrôlés randomisés, incluant 3925 patients. Les résultats utiles concernant spécifiquement les symptômes d’agressivité apparaissent dans 15 essais. De grandes preuves apportées par cette méta-analyse montrent que l’atomoxétine est efficace sur le TDAH mais faiblement sur les symptômes d’agressivité. L’atomoxétine semble constituer un traitement de seconde intention du TDAH avec agressivité et trouble du comportement perturbateur associé, après échec des psychostimulants.
Synthèse
52 Le choix d’un traitement de l’agressivité de l’enfant ou de l’adolescent déprendra en premier lieu du diagnostic psychiatrique des troubles qui peuvent être à l’origine de cette agressivité, ou des troubles qui vont exacerber une agressivité liée à une histoire personnelle ayant entraîné des perturbations psychopathologiques. Par exemple les enfants qui souffrent d’un TDAH sont volontiers impulsifs, mais ne sont pas tous agressifs. S’ils le sont, de par les circonstances de leur histoire personnelle, alors le TDAH augmentera considérablement la gravité et la fréquence des passages à l’acte. Le traitement du TDAH leur permettra de mieux se contrôler sans pour autant éviter tous les passages à l’acte. Il est donc important de toujours penser la prescription dans une vision multidimensionelle de l’enfant ou de l’adolescent prenant en compte deux niveaux de lecture clinique : celle des troubles psychiatriques, et celles des dimensions psychodynamique, éducative et sociale.
53Les différents produits qu’on peut utiliser sont résumés dans les tableaux 1 et 2.
Tableau 2
Tableau 2
Recommandations synthétiques pour la prescription dans le traitement de l’agressivité de l’enfant et de l’adolescentConclusion
54Cette revue de la littérature a permis de souligner que le méthylphénidate et la rispéridone sont les deux traitements qui ont l’effet le plus important et le plus constant sur l’agressivité [54]. Le méthylphénidate est très efficace sur l’agressivité associée au TDAH et la rispéridone sur les troubles du comportement persistants chez des enfants ayant des troubles des conduites et un QI inférieur à la moyenne. Selon les recommandations canadiennes, la rispéridone reste le traitement ayant le niveau de preuve le plus élevé dans le traitement de l’agressivité et des comportements perturbateurs en l’absence de TDAH [38]. Ces mêmes recommandations canadiennes ne recommandent pas l’utilisation de la quétiapine, du lithium, de la carbamazépine et de l’haldol à cause d’une balance bénéfice/risque négative. D’autres produits montrent un profil intéressant dans cette indication : ISRS et bétabloquants mais des études cliniques rigoureuses seraient nécessaires pour confirmer leur utilité. Enfin, le valproate peut être un médicament de seconde intention, mais prescrit avec prudence et en tenant compte des recommandations de l’ANSM.
55 Il faut rappeler encore que le traitement médicamenteux doit s’inscrire dans un projet thérapeutique global et multidimensionnel qui prend en compte la psychopathologie du sujet. Le médicament est un appui qui permet à l’enfant et à l’adolescent de se libérer des contraintes internes auxquelles le contraignent ses symptômes et lui permet d’adhérer plus efficacement au projet thérapeutique.
Liens d’intérêts
56 les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.
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Mots-clés éditeurs : agressivité, enfant, traitement, thérapeutique médicamenteuse, adolescent, trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité
Mise en ligne 27/07/2018
https://doi.org/10.1684/ipe.2018.1829Notes
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Base de données francophone consultée : AscodocPsy.