Couverture de INPSY_8608

Article de revue

L'amour de la vie au grand âge

Pages 709 à 713

1Il est des questions que le psychiatre hésite à traiter, même si sa clinique l’y conduit, ou qu’il n’aborde pas sans s’excuser de commettre une sorte de transgression de son idéal scientifique. Tel est le cas du sens de l’existence que les patients mélancoliques invoquent pour dire l’avoir perdu et de l’amour de la vie qui abandonne ou qu’abandonnent certains vieillards, l’un et l’autre pouvant a priori se dire, alors qu’ils ne montrent pas les signes de ce type de dépression.

2Chacun sait qu’avec un patient aspirant à mourir, la neutralité n’est pas de mise. À défaut de toujours aimer la vie, le psychiatre aime son métier et se fait un devoir de protéger la vie de ses patients. Mais ses certitudes vacillent lorsqu’une personne de 90 ans lui explique en souriant qu’elle est la seule survivante de sa famille et qu’elle prie chaque jour Dieu de la rappeler à Lui. « Enfin docteur, quel sens cela a-t-il que je reste en vie ? Ne croyez-vous pas qu’il est temps que je disparaisse ? » Face à ces questions, comment passer sous silence le fait que notre profession soit l’une des plus exposées au suicide et feindre d’ignorer que nos patients ébranlent parfois notre propre amour de la vie ?

3Au Moyen Âge, la réflexion sur la vieillesse était dominée par la recherche du secret de la longévité et le souci d’avoir une belle mort. La première préoccupation de la gériatrie contemporaine est « d’ajouter de la vie aux ans et pas seulement des ans à la vie ». Autrement dit, de réussir non plus sa mort mais sa vieillesse, en partant du principe que la longévité ne vaut qu’en l’absence d’incapacité. Toutefois les psychosociologues ne se sont pas encore mis d’accord sur le modèle du successfull aging ou du « bien-vieillir ».

4La psychiatrie moderne se sent aussi concernée par la valeur de la vie puisqu’elle a fait de la qualité de vie des patients l’un de ses principaux objectifs. S’il n’existe pas, à notre connaissance, d’échelle d’amour de la vie, il existe déjà des échelles d’estime de soi et de narcissisme qui s’en approchent et ce retard n’est peut-être qu’une question de stratégie de marketing. Explorons donc cette notion en clinicien et en soignant, tant qu’aucun lobby ni aucune molécule n’en ont fait leur marque déposée.

L’amour de la vie à l’épreuve du deuil

5C’est typiquement dans le deuil que l’être humain, âgé ou non, est susceptible de perdre momentanément l’amour de la vie. Freud [7] a montré comment l’identification d’une partie du Moi à l’objet perdu suscite de la part de l’autre un ressentiment tel que l’endeuillé en vient à désirer rejoindre le disparu. Dans les deuils du grand âge, ce clivage du Moi prend une forme particulière caractérisée par des phénomènes hallucinatoires donnant au conjoint veuf l’illusion de voir ou d’entendre l’être cher, au point de s’adresser à lui comme il le faisait de son vivant. Il le confie au médecin de la manière dont les personnes atteintes du syndrome de Charles Bonnet parlent de leurs hallucinations visuelles, en ayant conscience d’être seules à avoir cette perception mais sans s’en émouvoir outre mesure.

6Cette régression aux traces mnésiques auditives et visuelles procure à l’endeuillé âgé d’évidentes satisfactions compensatoires sans constituer pour autant une psychose hallucinatoire. La clinique montre au contraire que, loin de se retirer de la réalité, ces sujets continuent de la reconnaître et de l’investir en ne niant pas la disparition de l’être cher et en restant parfaitement capables de faire la distinction entre leur désir de la réalité.

7Chez une femme de 99 ans qui avait perdu son mari brutalement l’année précédente, la fonction hallucinatoire n’a joué que d’une manière passagère, dans les premières semaines suivant ce décès. Du fait de la forte conflictualité attachée à certaines images mnésiques, elle fut vite abandonnée au profit d’une identification hystérique s’appuyant simultanément sur une poussée pulsionnelle demeurée intacte et des objets réels disponibles pour son investissement. Alors que la patiente demandait bruyamment qu’on supprime ses médicaments et qu’on la laisse mourir, son amour de la vie s’était rabattu sur un violent amour de transfert donnant au psychothérapeute le sentiment d’être indispensable à la survie de la patiente. Ainsi ce n’était plus le double hallucinatoire de son mari disparu qui maintenait la patiente en vie mais son psychothérapeute, à qui elle demandait à chaque séance de la recevoir plus souvent [3].

8Pour reprendre le parallèle établi par Freud entre le deuil et la mélancolie, dans aucun de ces cas ne survient « la défaite de la pulsion qui oblige tout vivant à tenir bon à la vie », par quoi se caractérise la mélancolie.

Les mélancolies du grand âge

9Les patients mélancoliques âgés ont une manière particulière d’expliquer leur vision pessimiste du présent : « Si j’avais acheté mon appartement, je serais aujourd’hui propriétaire et je ne me ruinerais pas à payer un loyer. » Ou encore : « Si je ne m’étais pas arrêtée aussi longtemps après la naissance de mon dernier enfant, je ne craindrais pas que la Sécurité sociale me réclame aujourd’hui des indemnités indûment perçues jadis. » La représentation de leur vie passée les empêche de se projeter dans un quelconque avenir. En dépit des apparences, l’oracle de la tragédie grecque repose sur une structure temporelle identique. La menace dont il est porteur commémore le sort qui a déjà frappé le héros, sa famille et sa cité.

10Non seulement l’emprise du passé rend le patient indifférent aux appels à la raison de ses proches mais ces derniers subissent la plainte mélancolique comme une attaque dirigée contre eux. À travers les proches, elle vise un objet du passé dont la perte n’a jamais été acceptée. Le regret et la vengeance qu’elle perpétue marquent l’indestructibilité du lien avec l’objet primaire dont le sujet ne parvient ni à faire le deuil ni à éprouver la nostalgie. Ces deux manières d’entretenir son amour de la vie lui font défaut.

11Au cours de son premier état maniaque, un homme de 71 ans traité par antidépresseur pour un tableau mélancolique, lors de son virage téléphonait à 22 heures à sa fille pour lui demander combien il devait à son mari pour le foin et le bois qu’il lui avait rentrés... 22 ans plus tôt. Retombé deux mois plus tard dans un état mélancolique, il confiait de nouveau l’air sombre « qu’il pensait aux sous » et qu’il avait peur d’aller en prison. « Ce que j’ai fait, j’y paierai », disait-il en sortant de sa poche un papier portant la liste des dettes qu’il avait faites pendant son état maniaque [2].

12Dans Deuil et mélancolie, après l’avoir citée, Freud ne revient pas sur « la pulsion qui oblige tout vivant à tenir bon à la vie », si ce n’est pour mentionner la possibilité de « l’affaiblissement d’origine toxique des forces de vie ». À travers le thème du rabaissement ou de la surestimation du Moi par lui-même, il traite plutôt de la conservation de l’amour de soi en montrant comment il peut secondairement préserver ou défaire l’amour de la vie. Du point de vue métapsychologique, cette dynamique s’inscrit dans la distinction opérée par Freud entre les pulsions du moi ou d’autoconservation et les pulsions sexuelles. Dans Pulsions et destins des pulsions [6], il écrit : « Des objets qui servent à la conservation du Moi, on ne dit pas qu’on les aime mais on insiste sur le fait qu’on en a besoin et on y ajoute éventuellement l’expression d’une relation d’un autre genre en employant des mots qui indiquent un amour très affaibli : aimer bien, apprécier, trouver agréable. »

13Afin de progresser dans la connaissance de cette excitation pulsionnelle d’un genre particulier qu’est l’amour de la vie, tournons-nous vers une source que Freud n’aurait pas désavouée puisqu’elle est littéraire.

L’amour de la vie

14La nouvelle de Jack London [11] qui porte ce titre raconte la traversée solitaire du désert canadien par un chercheur d’or blessé, sans vivres ni munition, qui espère atteindre la baie d’Hudson et y retrouver le compagnon qui l’a abandonné. Ce récit d’une lutte contre la mort est d’autant plus impressionnant que son auteur s’est suicidé après avoir représenté cet acte dans son dernier roman, Martin Eden. Il nous fait assister ici à une lente régression de la vie somato-psychique de son héros dans un milieu d’emblée déshumanisé réduit au monde végétal et animal. Cette régression finalement positive, puisque le héros y survivra, nous éclaire sur la participation respective de la pulsion, du milieu et du Moi à l’amour de la vie.

15Au début du récit, le héros que l’auteur n’appelle jamais autrement que « l’homme » ou par le pronom « il », chute sur une pierre et voit son compagnon s’éloigner sans répondre à ses appels : « Bill ! cria-t-il. C’était le cri implorant d’un homme en détresse, mais Bill ne bougea pas la tête. [...] Alors il détourna son regard et lentement contempla le cercle du monde dans lequel il restait seul, maintenant que son compagnon était parti. » D’abord la pensée que Bill allait l’attendre et la représentation du trajet qu’il leur faudrait encore accomplir ensemble le soutiennent dans sa marche : « Il était forcé de penser cela, sinon il eût été inutile de lutter et il se serait couché pour mourir. » Puis la faim et l’angoisse le gagnent. « Mais il n’était pas perdu, il le savait. Il parviendrait bientôt au “pays des petits bâtons” : il avait le sentiment que c’était quelque part vers la gauche, pas loin, qui sait, juste de l’autre côté de la première colline basse. »

16Désormais, la faim l’obsède. « Sa cheville était ankylosée, il boitait plus bas, mais la douleur n’était rien, comparée à celle de son estomac. [...] Il ne songeait pas au “pays des petits bâtons”, ni à Bill ni à la cache sous le canot retourné, près de la Dease. Il était subjugué par le mot “manger”. » Quand il finit par attraper une petite proie, « il mangea le poisson cru, en le mâchant avec grand soin, car manger était un acte de pure raison. Même sans éprouver le désir de manger, il savait qu’il lui fallait manger pour vivre ». Quelques jours plus tard, il reconnaît les empreintes de Bill dans la mousse et le lendemain une hallucination le saisit. Il finit par reconnaître un ours qui s’éloigne. « Ce n’était plus l’effroi de mourir passivement du manque de nourriture, mais bien la peur d’être anéanti de façon violente avant que la faim n’eût détruit le dernier souffle qui soutenait en lui le désir de vivre. »

17Le voyage et ses épreuves se poursuivent. « En tant qu’homme, il ne luttait plus ; c’était la vie qui ne voulait pas cesser et qui le poussait de l’avant. Il ne souffrait pas ; ses nerfs s’étaient émoussés, paralysés, alors que son cerveau était rempli de visions étranges et de rêves délicieux. » Lorsqu’il aperçoit au loin la mer et un vaisseau, il croît d’abord à une hallucination. Mais une ultime épreuve l’attend. Alors qu’il ne progresse plus qu’en se traînant à quatre pattes, il croise un loup malade qui se met à l’accompagner du même pas faible et incertain que le sien. « Dès lors il n’était plus sensible à la souffrance, l’estomac et les nerfs s’étaient endormis. Pourtant la vie qui l’habitait le poussait en avant : il était très fatigué ; mais cette étincelle de vie refusait de mourir. C’était parce qu’elle refusait de disparaître qu’il mangeait encore des baies de muskeg et des petits poissons, buvait de l’eau chaude et avait l’œil sur le loup malade. »

18Après la découverte du squelette de Bill fraîchement nettoyé commence « une tragédie farouche comme jamais il y en eut : un homme malade qui rampait, un loup malade qui boitait. Deux créatures traînant leurs carcasses mourantes à travers la désolation, l’une à la poursuite de la vie de l’autre ». De cette authentique agonie, l’homme sort vivant et rassasié du sang coulant de la gorge de son adversaire, avant d’être secouru par des passagers du baleinier, des scientifiques qui observent avec curiosité son comportement à bord avec la nourriture. « Les savants assurèrent qu’il en guérirait, et cela lui passa, en effet, avant que l’ancre du Bedford ne soit jetée avec fracas dans la baie de San Francisco. »

Le signal de la mort à venir

19Pour son héros, le récit commence par deux signaux de sa mort prochaine : sa chute et son abandon par son compagnon. Désormais, son fonctionnement psychique suit un cheminement régrédient dans lequel la force de la pulsion et les ressources de son milieu l’emportent de plus en plus sur sa vie représentative. Mais plus la faim le tenaille, plus il perçoit le signal de la mort, et plus s’affirme la spécificité de l’amour de la vie.

20À la différence du mélancolique se plaignant de ce qu’il a fait de sa vie, le héros lutte pour une vie qui ne lui appartient pas ou ne lui appartient plus, avec un Moi dont le fonctionnement à éclipse évoque le Moi déformé décrit par Le Gouès [10] chez le patient détérioré non encore parvenu au stade de la démence. Cette déformation réversible qui s’observe par exemple dans l’onirisme, signe « une atteinte périphérique du moi n’altérant pas durablement le sentiment d’identité ». Or c’est bien cette conservation qui permet au Moi de percevoir et d’interpréter le signal de la mort à venir, au contraire du Moi partagé ou amputé.

21C’est aussi au caractère conservateur de sa déformation que le Moi du héros de Jack London doit de vivre des moments d’angoisse panique dont le dernier, son ultime combat aux prises avec son double animal, succède à la découverte du squelette de Bill, son double humain. Rappelons que le premier sens du mot agonia n’est pas « angoisse » mais « lutte ».

22Josserand [8] part aussi de la chute pour analyser le travail de trépas du vieillard, en mettant l’accent sur l’épuisement de la source pulsionnelle et la carence en apport objectal qui sont aussi les axes du récit de London. En s’appuyant sur le travail de trépas décrit par M’Uzan [9] chez les adultes, il postule « la délivrance par l’horloge biologique, à l’instant t de la vie du sujet, d’un “signal de mort à venir” (Simov), à la fois dans le soma et dans les profondeurs du ça du vieillard, à la jonction somato-psychique, non loin de l’une des racines, acoustique, du sur-moi ». Une fois reconnus et interprétés, ces signaux deviennent des messages verbalisables pour soi-même et pour un tiers. La chute peut être l’un de ces signaux, ce qui fait écrire à Josserand que « la chute ne provoque pas la dépendance, elle en est la conséquence ou la révélation ».

23La chute en question ne s’inscrit pas toujours dans la réalité concrète. Il peut s’agir d’une chute du régime énergétique soit parce que le sujet en a fait une consommation excessive pour répondre à une forte stimulation ou à une surcharge de travail, soit par défaut de renouvellement de la production d’énergie. Dans les deux cas, écrit Josserand, « la source pulsionnelle ne “porte” plus le sujet ». Ce type de chute peut prendre la forme d’une claudication. « Le niveau d’organisation agrippé donnant à la claudication sa coloration clinique, la restitution intégrale ne se fera plus toujours au bout d’un certain temps dévolution. L’apport libidinal de l’objet, via l’apport des perceptions acoustiques, tactiles et plus sûrement proprioceptives délivrées au dément, est de plus en plus nécessaire pour obtenir la récupération. » Cet investissement massif de l’objet, analogue à celui de l’objet-clé pour le sujet entré en trépas et reproduisant comme lui la dyade mère-enfant, est qualifié par Josserand de dispositif « parachute ».

L’amour de la vie sous le signe de la mort

24La psychanalyste Paulette Letarte avait coutume de dire que la vie garde tout son prix pour l’homme parvenu à la fin de l’existence. Il se peut même que l’amour de la vie n’en soit que plus fort. Telle est la conclusion qui se dégage également du court texte que Freud [4] consacré à notre relation avec la mort où, reprenant d’autres propos sur l’éphémère, il écrit que la vie perd de son intérêt lorsqu’on ne la met plus en jeu. Vue sous cet angle, la formule « Si vis pacem, para bellum », que Freud cite à la fin de ce texte, peut s’interpréter comme « Pour aimer la vie, prépare-toi à la mort ».

25Aux trois éléments que nous avons vu interagir – la force pulsionnelle, le signal de fin de vie et le moi qui le reçoit – correspondent les trois Moires qu’évoque Freud [5] dans un autre court article publié deux ans avant le précédent, « Le motif du choix des coffrets ». Clotho tenant la quenouille qui tourne, représente la force pulsionnelle ; Lachésis qui déroule le fil figure l’événement faisant basculer l’existence dans la perspective de la mort ; et la dernière, Atropos, celle qui coupe le fil, est « la silencieuse déesse de la mort ».

26Du point de vue énergétique où les deux textes de London et de Josserand se placent, l’amour de la vie résulte de la conjonction et de l’interaction de ces trois forces : celle de la pulsion de vie, celle des signaux de la mort à venir et celle du travail du trépas dont l’entrée est imprévisible et l’intensité culmine dans l’agonie. Cette interprétation respecte le rôle du milieu qui intervient en participant à la recharge pulsionnelle, en recevant aussi les signaux de mort et en assurant le portage attendu de l’objet-clé.

27Est-il nécessaire d’ajouter que l’amour de la vie n’attend pas le grand âge pour se manifester ? La dynamique sur laquelle s’est appuyé Bergeret [1] pour décrire ce qu’il a appelé la violence fondamentale, en prenant l’exemple de la légende de la naissance d’Œdipe, réunit aussi les trois composantes de l’amour de la vie sous le signe de la mort. Quand Josserand écrit au sujet du vieillard « la chute ne serait pas un coûteux et douloureux accident de la vie qui se complique trop souvent de la mort, mais une manifestation de la “mort à venir” au sein même de ce qui reste de vie », cela s’applique également au sort du nouveau-né qui fut jadis, selon la légende, abandonné les pieds liés sur le mont Cythéron.

Deux questions qui se posent aux soignants

28Ces réflexions seraient de peu d’intérêt si elles n’apportaient pas un éclairage quelconque au travail avec des patients susceptibles d’être touchés par les signaux de la mort à venir. Il devrait en aller de même des spéculations sur l’angoisse de mort. Dans cette perspective, nous retenons deux points.

29« Mourir dans la dignité » est une question que les patients se posent souvent bien avant d’avoir jamais perçu aucun signal de leur mort à venir. Dans plusieurs cas, nous avons observé que l’approche de la mort en ayant l’assurance d’être porté par leur entourage familial ou soignant voyait ces mêmes personnes se raccrocher à une vie devenue douloureuse. C’est un élément dont les soignants doivent tenir compte lorsqu’ils évaluent les directives de fin de vie ou l’autonomie de décision d’un patient.

30Une seconde indication nous est donnée par Josserand : « La continuité et la stabilité de la relation de trépas ne survivent pas toujours à l’institutionnalisation, et moins encore au passage d’une institution à une autre. Surtout lorsque l’objet-clé a dû être fourni par l’institution. La voie du deuil étant barrée, pouvons-nous transférer la relation de trépas d’un objet sur un autre (cf. le problème posé par la limitation réglementaire de la durée des hospitalisations ou des moyens séjours) ou ne favorisons-nous pas plutôt le syndrome de glissement ? » Sans mauvais jeu de mot, force est de répondre que l’amour de la vie ne survit pas toujours aux transferts, même lorsqu’ils sont baptisés relais.

31Conflits d’intérêts : aucuns.

Bibliographie

Références

  • 1
    Bergeret J. La Violence fondamentale. L’inépuisable Œdipe. Paris : Dunod, 1984, 246 p.
  • 2
    Charazac P. Remarques cliniques et psychopathologiques sur deux observations d’état maniaque tardif. La Revue de Gériatrie 1994 ; 19 : 97-102.
  • 3
    Charazac P. L’objet du manque dans le travail analytique avec les patients âgés. Revue Française de Psychanalyse 2010 ; 74 : 129-39.
  • 4
    Freud S. « Considérations actuelles sur la guerre et la mort ». In : Essais de psychanalyse. Paris : Payot, 1981, p. 7-40.
  • 5
    Freud S. « Le motif du choix des coffrets ». In : L’Inquiétante Étrangeté et autres essais. Paris : Gallimard, 1985, p. 61-81.
  • 6
    Freud S. « Pulsions et destins des pulsions ». In : Métapsychologie. Paris : Gallimard, 1968, p. 11-44.
  • 7
    Freud S. « Deuil et mélancolie ». In : Métapsychologie. Paris : Gallimard, 1968, p. 147-174.
  • 8
    Josserand SA. La chute du vieillard ou la démence en travail de trépas dépressif. L’Information Psychiatrique 2003 ; 79 : 773-81.
  • 9
    M’Uzan de M. Le Travail de trépas. De l’art à la mort. Paris : Gallimard, 1977, p. 182-199.
  • 10
    Le Gouès G. Le Psychanalyste et le Vieillard. Paris : PUF, 1991, 205 p.
  • 11
    London J. L’Amour de la vie. Paris : Gallimard, 1993, p. 964.

Mots-clés éditeurs : espérance de vie, mélancolie, personne âgée, mort, deuil, amour

Mise en ligne 15/11/2012

https://doi.org/10.1684/ipe.2010.0677

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.14.84

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions