1 Le mot masque est de ces mots qui semblent pleins de magie ; il l’est également par le nombre des évocations qu’il nous procure et des significations que nos patients lui donnent.
2 Les possibilités qui s’offrent au regard et à la pensée, pour traiter des masques, sont si nombreuses qu’on est vite placé devant la nécessité de choisir, ainsi prendrai-je d’abord la question par le biais de l’étymologie, et des remarques qui me paraissent les plus proches du domaine de l’analyse rêve-éveillé.
L’histoire du mot masque
3 Dans la recherche étymologique qui trace aussi l’histoire du mot (1) [1], nous apprenons d’abord, que ce mot est un « emprunt (1514) à l’italien maschera, faux visage, d’un radical pré-roman maska, noir qui est à l’origine de deux groupes de mots ». Ainsi issus de maska, le type masca, masque, sorcière, spectre, démon avec une « étroite association (…) entre les notions de noirceur et de sorcellerie, démon, dans l’imagination populaire. » ; et le type maskara, mascara, tache noire, salissure. (…) En italien, mascarade atteste des modalités des « plus anciens déguisements (qui) consistaient à se noircir le visage et parfois le corps ».
4 D’autres mots pouvaient signifier masque, en latin classique : personna et larva. Ils sont passés en français avec d’autres sens : personne, larve.
5 Pour la psychologie, la psychanalyse, pour les sciences humaines et donc, pour le courant humaniste de nos derniers siècles et dernières décennies, le mot personne est chargé de sens et d’intérêt, on pourra donc souligner ce lien de cousinage entre les enveloppes (les « signifiants ») personne et masque, ce lien d’avoir été chargé ou de l’être encore, de signifier le masque (masque de théâtre pour le mot personna) et on pourra également déduire de ce lien de cousinage que le mot masque soit également chargé de sens et d’intérêt, dans une visée qui place l’être humain au centre de la réflexion ou, comme le disait Protagoras, à « la mesure de toute chose » (2), d’autant qu’il est le sujet de la pensée et de la mesure.
6 « Masque est apparu au sens de faux visage, qu’on met pour se déguiser. » « (Il) a développé le sens métaphorique d’apparence trompeuse. » « (Depuis) 1540 il est employé à propos (…) des faces sculptées très à la mode dans l’art renaissant et baroque ((…) mascaron) ».
7 « Masque désigne (aussi) spécialement l’empreinte prise sur le visage (1778) notamment le masque mortuaire et s’applique au visage lui-même considéré dans son aspect, son expression (1830) y compris d’un point de vue pathologique (masque de grossesse) [2] (1836) ».
8 « Par analogie de forme », le mot masque renvoie à « toute espèce de protection du visage, dans les domaines de l’apiculture (1587), de l’escrime (1839), de la chirurgie (1864), en technique pour le masque de certains ouvriers (1894) et le masque à gaz (1916). Il désigne enfin une couche de crème appliquée en esthétique sur le visage. »
9 C’est « par extension de cette fonction de protection à un autre objet que le visage humain, que le mot désigne un abri sur une côte protégeant les navires de la pluie et du soleil (1845) et un abri militaire (1873) artificiel ou naturel, qui protège du tir ennemi. Par analogie d’aspect, il est employé avec un sens précis en entomologie (fin XVIIIe) à propos de la larve de la libellule » (voir ci-dessus le mot larve, lui aussi cousin du masque, pour avoir eu cette signification passée).
10 Nous retrouvons ainsi dans l’usage du mot masque et dans les acceptions que nous pouvons lui donner dans un usage quotidien et au cours de cet article particulièrement, les sens de tromperie, de lien à la personne, de fausseté mais de visage aussi, de protection, d’image première et donnée à voir, d’image de soi, décalée ou affectée, distanciée ou à même la peau ; nous retrouvons ce lien au sujet, à son être profond, ainsi que la thématique de l’être et du paraître, la thématique de la protection extérieure du sujet intérieur, de la protection de ce sujet par une autre présentation, il y a donc aussi le thème de la dualité, dualité de soi, mais aussi ambiguïté des images de soi et des images de l’être.
Déguisement et psychisme
11 La psychanalyse, quant à elle, met en évidence les ressorts cachés du fonctionnement quotidien de notre psyché. Le masque est un cas particulier de la fonction de déguisement, mise au service de la satisfaction et mettant en forme les contenus pulsionnels de telle sorte que leur apparence convienne aux exigences morales du Sur-Moi, que le Moi s’emploie à faire respecter. C’est principalement dans le rêve que prennent une place prépondérante la fonction de déguisement et l’un de ses cas particuliers, à ce qu’il me parait, le masque. Dans la vie quotidienne également, dans les productions culturelles, dans le rêve-éveillé et, en particulier, dans le rêve-éveillé en analyse, la place du déguisement et des différents masques possibles est tout aussi large.
12 Le masque peut servir à dire ce que l’on veut cacher, sans le dire explicitement. Il peut servir à cacher ce que l’on veut dire sans le cacher tout à fait. Le choix du masque en effet, fût-il le masque neutre, révèle l’intention (ou la nécessité) du déguisement. On peut demander aux enfants, dans des entretiens à visée projective (3) s’ils aiment se déguiser et en quoi ils aimeraient se déguiser. Leur choix est souvent peu significatif concernant leur identité propre, tant les réponses données sont statistiquement normées (superhéros, princesses et autres stars plus ou moins télévisuelles) de même pour le choix du métier de leur avenir : métiers habituellement bien vus et porteurs d’uniformes désirés ou craints, policier (ou « police »), pompiers, maîtresse, infirmière). Mais une intention plus significative sera trouvée, dans les questions de transformations proposées par la fée imaginée (Si j’étais une fée et que je te propose…) : en quel animal voudrais-tu être transformé, en quel animal ne voudrais-tu pas du tout être transformé ? Les animaux annoncés sont un autre masque, cette fois des choix relationnels, des attirances, des équilibres pulsionnels et sociaux. Les tests projectifs d’ailleurs permettent de mettre en évidence divers masques, diverses présentations projectives du fonctionnement psychique interne ou des investissements affectifs internes. Au Rorschach, l’image de masque revient souvent à la première planche, c’est en rapport bien sûr avec la tache elle-même mais aussi avec le fait que cette première planche noue la relation entre le psychologue et la personne testée et que cette dernière présente d’elle une image qu’elle peut souhaiter conforme à un modèle interne, à son image positive d’elle-même. Pour ne citer qu’une des hypothèses possibles. Les autres contenus peuvent, au deuxième degré, se révéler eux-mêmes des masques empruntés plus ou moins consciemment, plus ou moins volontairement par le sujet testé.
Masquer-démasquer
13 Une dernière remarque doit être faite à mon sens pour attirer l’attention sur le rôle des masques, comme des déguisements, qu’il s’agisse d’objets, dans la vie réelle, ou qu’il s’agisse des travestissements du rêve ou des mots d’esprit ou des lapsus, et des autres occasions de la vie quotidienne et donc qu’il s’agisse aussi des images du rêve-éveillé.
14 Les masques et les déguisements peuvent être placés en décoration, ici ou là. Dès lors qu’ils sont pris en considération, pris en main, qu’ils traversent un récit de rêve, qu’ils occupent la scène du rêve-éveillé, ils se trouvent participer à des actions, des actions concrètes mais également des actions de base de l’échange relationnel : ils ont la particularité de pouvoir jouer en même temps des fonctions contraires : cacher et montrer, voiler et dévoiler. Pour autant que ces fonctions ne soient pas toutes à l’œuvre, uniquement dans le Réel mais qu’on puisse utiliser le versant symbolique et que l’imaginaire leur permette ainsi de doubler le réel, d’en augmenter les possibilités.
Émeraude et le clown
15 Le rêve-éveillé qui suit est le dernier de notre travail commun. La problématique d’Émeraude (qui a dépassé la trentaine d’années) a fait, dans ce travail, une large place à la question de l’identité sexuée et à celle de sa place parmi les autres : son besoin relationnel et ses exigences tant sur le plan de l’authenticité que sur l’intensité des éprouvés affectifs ont participé à sa souffrance et le trajet effectué durant cette analyse l’a amenée à s’accepter plus clairement et plus sereinement dans ses relations avec les autres et sur son propre chemin, fût-il solitaire.
16 Émeraude voit d’abord comme un soleil, qui se transforme en un visage, celui d’un personnage de représentations pour enfants, « il sourit ou il pleure, c’est pas vraiment qu’il pleure, sa tête change très vite d’expression, soit il sourit, soit il a les coins de la bouche qui tombent comme s’il était triste ou pas content ; cela fait un peu clown, Jean qui rit, Jean qui pleure. En fait c’est une tête, et maintenant je vois le corps, c’est celui de quelqu’un qui est debout, en costume de satin blanc, avec des broderies argentées, comme un costume de spectacle. Le visage, du coup, c’est un masque. La personne avec ses vêtements blancs, elle est sur une piste, une piste de cirque, ce bonhomme, je le sens, c’est peut-être moi d’ailleurs, je le sens en train de faire un spectacle peut-être, en tous cas, je souris à pleine bouche ou il sourit à pleine bouche. Je le vois qui marche d’un pas décidé et avec beaucoup d’assurance sur cette scène, visiblement très à l’aise ; c’est une scène de cirque au sens où ça fait un long cercle, un arc de cercle avec un rideau derrière, et au sol, du sable. Je ne vois pas les spectateurs, je vois juste ce personnage qui a l’air de se montrer avec assurance et qui a une tête sympa. Il sourit. Je ressens une certaine force chez lui, une assurance, il a l’air vraiment très à l’aise.
17 J’ai envie d’essayer de rentrer en lui, je ne le vois plus de l’extérieur, je regarde par ses yeux, je vois les gradins, les projecteurs, je ne vois toujours pas de public, le spectacle n’a pas commencé. Je… il s’adresse, … m’adresse aux spectateurs qui ne sont pas encore là, en allant d’un côté à l’autre de la scène, comme si je racontais quelque chose, avec des gestes…
18 Je revois son visage, effectivement c’est un clown, il a une grande bouche rouge, c’est pas un clown triste, au contraire, joyeux, spontané, naturel avec un certain enthousiasme, communicatif.
19 Je vois toujours les gradins vides, mais il y a des gens qui rentrent, et maintenant c’est plus stressant, ils vont s’asseoir, les gradins se remplissent, il y a toujours les projecteurs, c’est un peu dans la pénombre, à contrejour. Je sens le trac de tous ces regards braqués sur moi, là je sais pas trop ce qui se passe, je suis sur un cheval, ça me rassure, je sens une… son corps quoi, qui est sous moi et je lui serre le cou. Je sens sa force et je fais un coucou au public. C’est un beau cheval blanc avec du gris, un peu comme s’il était un peu sale, mais il a une certaine noblesse. Il n’est pas sale, mais un peu cendré.
20 Je me vois sur la scène, un peu à faire des pitreries, et je suis beaucoup plus à l’aise que tout à l’heure ; le cheval a un beau galop ; il fait le tour de la piste, il a vraiment une belle noblesse, ça fait un curieux duo, entre ce cheval qui fait racé et moi qui m’amuse à faire des coucous, je passe dessous son cou, pour faire des jeux de cache-cache avec le public, pendant que lui tourne autour de la piste. Lui il a l’air un peu joyeux, moi, je mets… les pattes à l’endroit, à l’envers, lui il est très stoïque, je passe par-dessous, je fais un peu des surprises, en tous cas, ça m’a complètement décoincée, peut-être parce que je ne suis plus seule à être au centre de l’attention. Je le chevauche, je dis au revoir, un coucou de la main et je sors de cette piste, avec le cheval au galop, et en silence, sur une route.
21 (J’annonce à Émeraude que cela va être l’heure de s’arrêter) J’enlève mon masque, j’enlève tout ce qui me gêne et je n’ai plus qu’un désir, c’est ce sentiment de liberté et le désir d’avancer avec ce cheval, à plein galop, sans réfréner, laisser venir, cet élan sans entrave, faire corps avec lui, et je prends beaucoup de plaisir à sentir cet élan, de liberté, en chevauchant. Je sais pas où mais on y va, pour la vie. »
22 À la séance suivante, l’analyse de ce rêve-éveillé met d’abord en évidence que pour Émeraude ces images ont représenté sa capacité à accepter le regard des autres sur elle. Elles ont médiatisé aussi les éprouvés spécifiques originaux dont pouvait s’accompagner pour elle, c’est elle qui en parle, la « re-présentation », « quand elle (devenait) un processus vivant ». Elle enchaîne : « ce départ sur le cheval qui est comme un acte de liberté, mais en même temps, une liberté instinctive, débridée, une liberté à l’état naturel, à l’état brut. »
23 Concernant l’alliance du clown et du cheval, elle associe avec « quelque chose de l’ordre de l’affirmation de soi et se mettre en lumière, aussi se mettre sous le regard des autres. » Elle souligne le côté masculin, ainsi que le côté créatif, « ce n’est pas un masculin guerrier, ou d’autorité, c’est le côté actif et le côté rayonnant, au sens où c’est quand même le faire de façon à être au centre et dans quelque chose où on s’expose aux regards, dans le risque de sa créativité sous les yeux des autres. Le rêve éveillé d’avant avait commencé par la lune, celui-ci par le soleil, ces deux rêves-éveillés sont complémentaires. Dans le rêve-éveillé d’avant, il y avait un côté en recul, en observation, et là, cette fois-ci, cette interaction avec les autres, leur donner du plaisir, être en complicité avec les autres. Le visage qui change, c’est qu’il y a à la fois du féminin et du masculin, le côté émotionnel est quand même bien là, les élans, les pulsions, il y a un rapport à l’affirmation de soi, à s’exposer, et cette assurance… Malgré tout, un certain trac d’être sous le regard, mais le rapport à ce cheval rend plus facile d’être exposé, comme si ça me permet de me lâcher. Quand je faisais de la chorale, d’être noyée dans la masse, ça me permettait de me lâcher. (…) Me donner en spectacle, bof ! Mais là c’est pour amuser les autres, le côté ludique, spontané, créatif. Et tout ça se termine par la liberté, avec le cheval, il y aussi quelque chose de pulsionnel, d’instinctif ; partir au galop, c’est vraiment se libérer. »
24 Les commentaires d’Émeraude soulignent son positionnement vers l’avenir, pour le vivre après le travail effectué en rêve-éveillé. Dans le cadre de cet article, d’autres commentaires peuvent s’exprimer. Il ne s’agira pas de remettre en question le chemin parcouru par Émeraude, ni le point où elle se situe, à l’orée de son à-venir. Mais nous pouvons nous interroger sur la fonction qu’aura pu avoir, dans le rêve-éveillé, le masque tenu par elle : d’abord un soleil (on peut associer avec Louis XIV et toute la problématique de la puissance, du désir de puissance, parfois sous forme d’antiphrase : en l’absence de cette force, dans le réel, son fantasme vient souligner la frustration ressentie et la tentative d’y remédier imaginairement (hors réalité) ; le rêve-éveillé, de nombreux auteurs l’ont souligné (4), permet de se situer dans un champ où la réalité de la finitude de l’être humain est mise de côté et où les images, les fantasmes peuvent être prolongés, du côté de l’imaginaire, même pour accomplir l’impossible, aussi bien dans l’ordre temporel, l’ordre spatial, que dans l’ordre des choses humaines, l’ordre relationnel, et l’ordre psychique individuel (ou le désordre !). À ce propos, une autre remarque concernant grammaire, identité et jeu des possibles trouve naturellement sa place. L’alternance je et il, l’interrogation « c’est peut-être moi » puis le passage de la 1ère personne, du sujet énonciateur du rêve-éveillé, à un autre je, celui du sujet masqué, sujet de l’action dans le rêve-éveillé, tout cela participe à ce jeu des possibles, spécificité du rêve-éveillé. Dans le rêve de sommeil, le rêveur peut se reconnaitre dans tel personnage qu’il rencontre dans son rêve. Mais c’est au réveil qu’il peut opérer cette reconnaissance et même, plus précisément, au cours de la séance d’analyse (donc comme le rêveur éveillé). Le rêveur éveillé peut se voir sur la scène de son rêve et s’interroger sur cette image de soi ainsi projetée à l’extérieur (tout en restant à l’intérieur de la vision du rêve). Le rêveur éveillé peut ainsi parfois expérimenter une autre transgression des lois de la physique, expérimenter l’ubiquité, dont le don est un des rêves exprimés tant dans la littérature fantastique ou de science fiction, que dans le quotidien de certains.
25 L’image de soleil donne lieu à un visage, on peut s’arrêter sur ce mot, il concerne toujours un visage humain, et sous ce terme, il reste un visage vivant. Dans la succession pour Émeraude, l’expression personnage enfantin, personnage de représentations pour enfants, amorce la transformation en un visage « surfait » et, de là en un masque. Ses changements d’expression très rapides s’éloignent d’un vécu humain ordinaire, ils sont exagérés et exagérément labiles, c’est cela qui accentue l’imitation de visage, le « faux visage », et le substantif de masque vient à la fin, mais son sens est déjà présent, là. Émeraude ajoute des détails importants, le mot clown, l’alternance de tristesse et de sourire, l’expression populaire Jean qui rit, Jean qui pleure, qui évoque des remarques d’adulte faites à l’enfant dans la naïveté de ses éprouvés bruts, remarques qui se font jugement moqueur. On peut penser qu’Émeraude est là, face à elle-même, laissant à chaque instance de son psychisme, ajouter son grain de sel. Le vécu pulsionnel s’exprime à travers ces émotions fugaces mais vives, le Sur-Moi apporte son jugement éducatif et le Moi trouve le compromis du clown. Certes c’est un personnage qui peut être vécu comme ridicule, suscitant le rire. Mais Émeraude souligne que, par la nature de ce personnage même, le rire est volontairement suscité. La connotation de recherche inconsciente de moquerie de la part de l’autre (mais bien plus probablement, la crainte de la moquerie de l’autre) s’efface derrière le choix d’Émeraude, de « se donner en spectacle », de faire des tours, des coucous, des jeux de cache-cache. Ne peut-on pas penser que le choix du clown et le choix du masque de clown permettent de jouer sur plusieurs tableaux ? Celui du contenu manifeste du rêve-éveillé, de ce spectacle donné, avec le cheval et dont la fin du rêve-éveillé déterminera le choix profond du sujet, de se libérer de ce spectacle donné aux autres, même s’il a pu se révéler positif, parce qu’il permettait de donner du plaisir aux autres. Ce contenu manifeste comporte un volet symbolique extrêmement riche : le spectacle donné, dans la vie, dans le travail et dans la relation au sein du travail, la recherche de plaire, de faire ce que l’autre attend de soi, l’effort effectué pour dépenser beaucoup d’énergie ; le spectacle plus ou moins affecté, plus ou moins spontané, de la relation amoureuse, de la relation amicale, de la relation de groupe ; le spectacle donné à sa propre famille qui attend de soi une réalisation à la hauteur des projections qu’elle a faites.
26 L’autre tableau, non manifeste (on pourrait réserver la catégorie du contenu latent à ce qui peut émerger, chez le sujet ou que l’analyste a perçu, percevant également que le sujet était proche de le mettre au jour), en dehors donc de ce qu’a pu exprimer Émeraude elle-même, pourrait nous amener à porter notre regard sur le regard dont parle Émeraude : le regard de l’autre sur elle. Qui est cet autre ? Quel est ce regard ? Le regard contre-transférentiel que je porte moi-même sur cette analysante est-il en phase ou en décalage avec le regard que, dans le transfert, Émeraude m’attribue à son égard ? Ici, il semble que le regard de l’analyste soit pour elle, encore dangereux, encore chargé de jugement, éloigné de fait de l’empathie que la cure pourrait autoriser.
27 Plus loin dans le rêve-éveillé, on peut se demander si le cheval n’est pas lui aussi un masque ; il ne l’est pas au premier degré comme l’était le visage du clown ; mais sur le registre du rêve-éveillé et donc au deuxième degré de l’analyse des images du rêve-éveillé, le cheval masque et déguise, il recouvre une autre instance du sujet ; l’instance pulsionnelle du Ça, certainement, mais cette instance semble ici en alliance avec le Moi et peut-être le Sur-Moi, au moins dans cet effet de masque : de ce cheval, il faut noter la force (Ça mais aussi Moi), sa beauté et sa couleur qui évoquent autant le propre que le sale (registres du Sur-Moi, du Moi et du Ça), sa noblesse et sa non-magnificence : le mot cendré évoque Cendrillon, contrainte de demeurer dans les cendres du foyer et d’en adopter la couleur, Cendrillon est, à l’instar d’Émeraude, pauvre et modeste malgré ses origines et son futur. Émeraude rencontre de graves difficultés financières, en décalage avec les études qu’elle a effectuées, avec la richesse de ses atouts intellectuels.
28 La suite du rêve-éveillé laisse à Émeraude libre cours pour vivre les images de ce rêve, pour vivre les actions qu’elles engendrent. C’est ce vécu qui donne au rêve-éveillé toute sa richesse, sa spécificité individuelle et qui permet ensuite, grâce au texte du rêve, qui peut être remémoré, redit, revécu, de pivoter, du vécu émotionnel, affectif, intérieur, au symbolique de l’analyse partagée.
29 La fin du rêve-éveillé (au moment où j’annonce qu’il va être l’heure de s’arrêter) voit le geste d’ôter le masque, il n’est plus nécessaire. Ce qui n’est plus nécessaire, c’est la re-présentation, le spectacle des images données à l’analyste, c’est aussi la dépense d’énergie, les efforts pour présenter bien, pour faire plaisir, faire plaisir à l’analyste dans la cure, dans le rêve-éveillé, de manière transférentielle et, par delà l’analyste, aux membres de la famille qui comptent sur Émeraude, plus qu’elle ne le souhaiterait.
30 Ce masque une fois ôté, ce rêve-éveillé sur le point de se terminer, Émeraude ne s’arrête pas, elle ressent l’élan, la liberté que l’animal cheval, animal intérieur, représentation et masque ou déguisement d’elle-même, permet. Cette fin de cure est pour elle un nouveau départ.
Arnaud et les énigmes de l’identité
31 Arnaud a présenté plus jeune, des attitudes, des comportements, un langage, qui pouvaient évoquer une organisation psychotique. Plusieurs rééducations ont été entreprises, en particulier orthophoniques. L’analyse rêve-éveillé a débuté précocement et dure depuis plusieurs années.
32 Arnaud a maintenant 9 ans, il joue pendant toutes les séances. Il joue tout au long de la séance ; depuis quelques mois, j’ai obtenu que nous nous arrêtions un peu avant la fin de la séance et que je puisse lui poser des questions (ou l’inviter à parler de tel ou tel jeu dans la séance).
33 Le fil du jeu qu’il conduit est complexe, à l’instar de son fonctionnement psychique dans lequel de nombreux traits psychotiques sont présents. Sa problématique pourrait être liée à la « disparition » in utero du jumeau repéré à la première échographie et absent lors de la deuxième, pendant la grossesse. L’absence de pensée, de langage, dans ce temps pré-historique, chez cet enfant dont l’avance intellectuelle dans certains domaines, lui permet de ne pas verser du côté de la déficience, pourrait avoir engendré des troubles de l’organisation psychique. Les recherches neuropsychiques, la conjonction entre psychanalyse et neuro-sciences ces dernières années, met en évidence la probabilité d’un inconscient précoce, d’avant le langage (5). Cette partie de la recherche me permet de conserver mon hypothèse de travail avec Arnaud et de renouer le dialogue entre psychanalyse et neurologie, sur le versant étiologique.
34 Dans le milieu scolaire, une Auxiliaire à la Vie Scolaire apporte à Arnaud les étayages supplémentaires qui le cadrent et le dirigent, l’aident à supporter les contraintes scolaires et il se trouve avoir de bons résultats scolaires. Les parents d’Arnaud jouent un rôle extrêmement efficace et adapté auprès de lui, ainsi que ses grands frères, tous contribuant à faire de son contexte de vie, un contexte tolérant pour ses difficultés, normalement exigeant pour les efforts éducatifs et relationnels et très ajusté pour tout ce qui peut aider à un rapport au réel le plus clair possible. J’ai en effet incité les parents à donner à Arnaud de multiples explications (simples et opportunes) pour tout ce qui, dans le contexte social-relationnel ordinaire, « tombe sous le sens » mais qui peut être énigme voire angoisse pour lui, comme pour les personnes psychotiques, mais aussi pour des enfants précoces, en décalage avec leur classe d’âge et en particulier, des enfants intellectuellement précoces mais dysharmoniques sur le plan pratique de manière cruciale.
35 Les séances permettent à Arnaud de libérer toute son imagination, qu’il alimente des matériaux cueillis lors de films, de séries télévisées, d’histoires écrites ou de jeux partagés avec ses frères ou observés chez les autres. Pour autant, les notes que je prends traduisent aussi l’extrême complexité des assemblages et des enchaînements. Ce que je vais rapporter ici, qui concerne le masque, ne traite pas de la problématique entière d’Arnaud. Cependant, il me semble que c’est là un élément, un chaînon, de l’ensemble encore à construire.
36 En illustration de l’hypothèse évoquée plus haut concernant la problématique d’Arnaud, cette séance évoque deux personnages, l’un est debout, l’autre est par terre. L’enchaînement précédent n’est pas simple à présenter, je le fais de façon un peu abrupte : Arnaud joue un personnage qui est impliqué dans une mission (de tuer), qui vérifie aussi que le thé empoisonné qu’il a donné a fonctionné ou pas. Mais il vérifie en fait que le crocodile ait vraiment survécu à ce poison, que le crocodile soit un vrai : « voyons voir si c’est un vrai », dit Arnaud en piquant le ventre du crocodile. « Je vais examiner sa tête, continue-t-il, attends une minute, je crois que je devrais peut-être aller le voir… Eh ! Toi ! Tu serais pas un des types de ma mission, te tuer. »
37 Arnaud joue tous les personnages : « Oui, mais attention, je peux parfois te jouer des tours, mais attention, parfois, … »
38 « Attends une minute ! Qui était celui qui était par terre, qui était celui qui était debout ? »
39 « Tu veux tout savoir ? »
40 « Oui, dis-moi tout ! Sinon je vais te mettre tellement de poison que tu ne vas plus ressusciter et que tu ne vas même plus, je dis bien, même plus, ressortir de ta tombe, quand tu seras revenu à la vie »
41 « Oh ! calme toi ! t’as un problème ? » (Arnaud répète cette phrase cinq ou six fois)
42 « OK, OK, tout d’abord quand j’étais sur le sol, j’ai vite sorti ma fiole de poison et… après, j’ai invoqué, j’ai pris un de mes soldats et je l’ai mis dans une de mes peaux et je me suis évadé de moi-même. »
43 « Tu veux dire que tu avais un costume ? »
44 « Oui, c’est pour ça que je n’ai pas de blessure et en plus je n’ai rien subi à l’intérieur de cette armure et après je me suis enfui à toute allure, juste à… juste avant d’être rattrapé. Je courais assez, … je courais très vite, mais, mais tu t’es mis à ma poursuite et tu n’arrêtais pas de me tirer dessus alors, c’est pour ça que je me suis caché et que j’ai encore mis les… et que je me suis encore… que j’ai encore cloné ma peau et que j’ai mis un de mes soldats dedans, voilà pourquoi je suis vivant et celui qui était au sol, c’était… c’était moi dans une armure, et je faisais les voix, pour rigoler, voilà mon histoire. »
45 (Je demande à Arnaud : « Donc les deux étaient vivants ? ») [3].
46 « Oui, et aussi comme j’en… et aussi comme j’en avais marre, et aussi quand… et aussi juste le temps que tu téléphones pour les pizzas, j’ai mis du somnifère dans les pizzas mais les autres somnifères des pizzas vont bientôt faire de l’effet, dans au moins 10 secondes, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0, prrrrr. »
47 « Oh ! Mes amis ! »
48 « Non ! N’enlève pas ton masque ! »
49 « Comment je peux faire ça, j’ai envie de faire dodo, mais j’y arrive pas… »
50 (Je demande à Arnaud : « Qu’est-ce que ça faisait s’il enlevait son masque ? ») Mais Arnaud poursuit sans répondre : « Attention, tu as rempli mon armoire de somnifère et de somnifuge et de poison pour m’endormir et de criminogène. »
51 (Là l’enchaînement s’interrompt parce que j’ai à nouveau questionné Arnaud, cette fois sur le sens de ce mot « criminogène » et Arnaud stoppe son développement pour me raconter diverses histoires lues ou connues de lui, où intervient le mot criminogène)
52 (En fin de séance, je dis à Arnaud « Je veux bien qu’on reparle des masques. »)
53 « Ben oui, il y a des masques à gaz. »
54 (« Mais dans ton histoire ? »)
55 « C’est pour faire joli, pour nous aider à construire les personnages. »
56 (« Est-ce que tu trouves que ça remplace quelque chose ? ») « Non. »
57 (« Est-ce que tu trouves que ça ajoute quelque chose ? ») « Oui, ça fait un peu comme des bandits masqués. Les bandits masqués ils ont des masques pour pas qu’on les reconnaisse, comme le Bourreau, sauf que c’est pas un bandit, il a un masque pour pas qu’on le reconnaisse. »
58 Pour ce développement d’une partie de séance avec Arnaud, il me semble qu’on peut placer le masque au cœur de la question : « Qui est qui ? », dans un regard sur l’autre, et il me semble également que cette question est réfléchie sur soi : « Qui suis-je ? Suis-je l’autre ? L’autre est-il moi ? » Ce qui est un des sens de la phrase poétique de Rimbaud : « Je est un autre. »
59 Dans cette histoire où on ne sait pas qui est celui qui est debout, qui est celui qui est par terre, ou, en d’autres termes, qui est celui qui est vivant qui est celui qui est mort, la réponse d’Arnaud est que les deux sont vivants, et même, qu’il s’agit d’un seul et même personnage, du fait d’un stratagème qui s’appuie sur l’identité, l’échange d’identité, le clonage, ainsi que sur le décalage dans le temps, des possibilités qui n’existent que dans l’imaginaire et en particulier, en rêve-éveillé.
60 J’associe ce questionnement à la problématique d’Arnaud lui-même, dont il me semble, qu’il fait varier au cours des séances, les sens possibles de sa vie, jumeau unique qui a survécu, et qui ignore lequel des deux jumeaux il est, s’il est celui qui a fait mourir l’autre (mission de tuer-criminogène-tu ne vas plus ressusciter-tu ne vas plus ressortir de ta tombe-tu seras revenu à la vie) ou celui qui devait être tué mais qui s’est sauvé, en se faisant passer pour un autre. L’hypothèse de ce questionnement est audacieuse mais cette problématique existe bien, en particulier dans l’ouvrage Le visage de l’autre (6), porté à l’écran sous le titre L’autre (7). Deux jumeaux illustrent la dichotomie du bon et du mauvais, l’un est adorablement gentil, l’autre a le diable au corps. L’un des deux meurt, et la question se pose, si l’on croit que celui qui est encore vivant est celui qui est adorablement gentil, a-t-on raison ? Et si c’était l’autre, le méchant, qui avait fait tomber son jumeau dans le puits ? Comment savoir puisqu’ils se ressemblent tellement, dans leur apparence ?
61 Le masque vient dire cette grande ressemblance.
62 Mais pour autant, comment comprendre la phrase d’Arnaud, dans le jeu qu’il conduit : « Non ! N’enlève pas ton masque ! » On peut penser que le jeu sur l’identité serait alors caduc et que l’effroi de l’identité perdue serait terrible. Mais ce n’est qu’une hypothèse, puisqu’Arnaud n’a pas répondu à la demande d’éclaircissement que je lui faisais.
63 Au-delà de la grande ressemblance, l’identité peut confiner à l’unité : Quand Arnaud explique qu’au fond, celui qui est debout et celui qui est par terre ne sont qu’un seul et même personnage à deux moments différents, stratagème également utilisé par J.K. Rowling dans Harry Potter (8), il me donne à penser, un seul et même personnage, … comme lui-même. Sa solution de survie psychique est peut-être d’accepter d’être à la fois le jumeau disparu (intériorisé ?, phagocyté ? par l’autre) et le jumeau né (éventuel dévoreur du premier cité).
Masque et Moi
64 Ces deux exemples cliniques montrent que le jeu avec le masque est extrêmement utile pour dire, pour dire autrement, pour dire sans dire, pour voiler puis dévoiler peut-être mais sans dévoiler entièrement, pour protéger le sujet.
65 Arnaud a dit que les masques servent à empêcher d’être reconnu (sous le masque). Le masque peut être au service de la transgression, pour permettre au bandit de perpétrer ses forfaits sans crainte d’être pris. Le Bourreau (à trouver dans Les Trois Mousquetaires (9) d’Alexandre Dumas) est également masqué et les catcheurs peuvent utiliser le masque à l’occasion, surtout si leur nom renvoie à l’une de ces possibilités, mais il me semble que c’est plus pour se montrer, se donner une image que protéger leur vrai visage. Pour ce qui est du Bourreau, Arnaud rectifie tout de suite, il n’est pas un bandit ; toutefois, il joue un rôle dans lequel ce qu’il en est de la transgression est levé (arbitrairement ?) par la Justice et c’est au titre de cette non-transgression officielle qu’il jouit du masque protecteur.
66 On doit donc aussi souligner combien les masques sont utiles pour tout ce qui relève de la question identitaire, dans un cas aussi profond psychiquement que celui d’Arnaud mais également dans des cas beaucoup plus fréquents, à l’adolescence, ou dans la recherche de soi.
67 Pour terminer cet article, je voudrais ébaucher une correspondance entre le Masque et le Moi, en me référant aux fonctions décelées par Anzieu, pour définir le Moi-Peau (10).
68 Il me semble en effet que, du fait que le Masque est aussi un visage, et le rêve-éveillé d’Émeraude le montrait bien, il remplace aussi une partie de la tête, ainsi que ce qu’elle comporte ; la peau y est, comme dans le reste du corps, en quantité majoritaire, par rapport aux autres organes. On peut donc penser que le masque est un masque non pas des yeux, qui sont pratiquement toujours laissés ouverts, pour que le masqué voie, mais des organes comme le nez et parfois la bouche, et surtout de la peau.
69 La problématique de l’identité trouverait ainsi à s’exprimer avec le masque, de manière plus féconde, non seulement parce que le masque reproduit le visage, dans sa « bonne forme » (11) mais aussi parce qu’il remplace (localement) la peau, en ajoutant la pellicule de sa matière, à l’enveloppe corporelle dermique et épidermique.
70 Didier Anzieu définit huit fonctions du Moi-Peau : la maintenance, la contenance, le pare-excitation, l’individuation, l’intersensorialité, le soutien de l’excitation sexuelle, la recharge libidinale et l’inscription des traces. Une étude complémentaire permettrait de vérifier si le masque peut, lui aussi, remplir l’une ou plusieurs de ces fonctions, ou aider à le faire
71 En revanche, le masque ne pourrait, à coup sûr, être totalement équivalent au Moi-Peau, dans la mesure où le regard, à travers l’image donnée, l’image perçue, l’image pensée donnée, orchestre de manière prépondérante, les jeux du cacher-révéler, voiler-dévoiler et à ce titre, ajoute une autre fonction au Moi.
72 Nous avons ici étudié deux cas cliniques, dans lesquels le masque a pu exercer les fonctions de maintenance (Arnaud), de pare-excitation (Émeraude) et probablement de soutien de l’excitation sexuelle (Émeraude), de recharge libidinale peut-être encore pour Arnaud. Une suite à cet article pourrait être trouvée à la fois dans une recherche plus systématique de ces correspondances et dans un développement de ces quatre correspondances.
73 Une étude complémentaire pourrait également approfondir les fonctions propres du regard en lien avec les modèles de masques et ce qu’ils apportent.
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
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- (3)- Feuille projective 60 – Guide d’entretien élaboré par le Service de Psychologie Scolaire de l’Isère, sous la direction de Jean Le Men.
- (4) LAUNAY J., LÉVINE J. et MAUREY G. (1975), Le rêve-éveillé-dirigé et l’inconscient, Bruxelles, Dessart et Mardaga.
- FABRE N. (1979), L’analyse par le rêve-éveillé-dirigé Paris, ESF.
- FABRE N., MAUREY G. (1985), Le Rêve-Éveillé analytique, Toulouse, Privat
- (5) Revue Française de Psychanalyse (Volume 71 – 2007, 2), Neurosciences et Psychanalyse
- DE MARTIN Maria Grazia (2009) Facteurs régresssifs et régression en Rêve-Éveillé, Imaginaire & Inconscient n° 23 Psychanalyse et rêve-éveillé.
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- (6) TRYON T. (1971) Le Visage de l’autre Gaïa éditions.
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- (8) ROWLING J.K. (1999) Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, Paris, Gallimard.
- (9) DUMAS A. (1ère édition 1844) Les Trois Mousquetaires.
- (10) ANZIEU D. (1974) Le Moi-Peau in Nouvelle Revue de Psychanalyse 1974 n°9. ANZIEU D. (1995) (1ère édition 1985) Le Moi-Peau Paris, éd Dunod.
- (11) KÖHLER W. (1964) (1ère édition 1929) Psychologie de la forme, Paris, Gallimard.
Mots-clés éditeurs : Cas clinique, Masque, Moi, Rêve-éveillé
Mise en ligne 06/01/2010
https://doi.org/10.3917/imin.026.0117