Notes
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www.i-expo.net La vidéo de la conférence inaugurale d’i-expo 2016 est disponible sur le site de l’ADBS : http://www.adbs.fr/i-expo-2016-la-video-de-la-conference-inaugurale-est-en-ligne--156540.htm?RH=ACCUEIL
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eLearning expo, Salon de la formation et du digital learning, 22-24 mars 2016 www.e-learning-expo.com
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Salon solutions RH. Salon des outils et services dédiés aux dirigeants d’entreprises, aux responsables des ressources humaines, de la formation et des systèmes d’Information, 22-24 mars 2016 www.solutions-ressources-humaines.com
1 À l’heure où l’on croit volontiers que « l’algorithme fait l’information », six responsables d’organisations ou d’associations ont partagé leur expérience, lors de la conférence inaugurale du salon I-Expo [1], sur la place et les compétences des professionnels de l’information et présenté les éléments d’un contexte professionnel, en constante évolution, qui affecte les compétences techniques, informationnelles, relationnelles et cognitives de ces métiers.
Transformation des métiers de l’information
2 Selon Anne-Marie Libmann, les métiers de l’information gagnent en expertise en s’adaptant à leur environnement numérique et sont forces de proposition. Ils apportent leur maîtrise des différentes phases de traitement informationnel, leur connaissance des outils, notamment en matière de visualisation et de rendu pour leurs commanditaires. Par ailleurs, les professionnels, qu’ils soient salariés d’entreprises privées et publiques ou indépendants, doivent prouver quotidiennement non seulement leur valeur ajoutée mais aussi leur expertise, dans le domaine linguistique notamment. Il leur appartient d’enrichir leurs postes de travail en innovant avec des outils à visée collaborative et en actualisant leurs savoirs utiles à d’autres. Ce sont également de nouveaux mode de transmission de l’information qui prévalent lorsque la valeur ajoutée du professionnel se trouve dans la remise de dossiers prêts à l’emploi, au-delà du classique panorama de presse, ou dans la construction de requêtes personnalisées par une assistance à l’utilisateur via des chats, par exemple.
3 Benoît Maille insiste sur le fait que les professionnels de l’information-documentation doivent être capables de traiter une information massive dans un temps de plus en plus court et dans ses multiples dimensions : sourcing, visualisation de données, text mining. L’internationalisation, le souci d’innover, ajoute-t-il, concernent aussi les professionnels de l’information. Pour pallier l’obsolescence rapide des compétences, ils doivent « apprendre à apprendre » – ce qui peut se faire dans le flux d’un projet –, se remettre perpétuellement en question et veiller en permanence à leur employabilité. Nora Ghitescu met l’accent sur l’apport de ces professionnels en période de crise lorsque savoir apporter à temps des informations ciblées et vérifiées est tout particulièrement apprécié, dans un environnement où les crises, nombreuses, deviennent à chaque fois une « nouvelle aventure ». Ce type d’expertise s’avère indispensable alors que tout le monde peut accéder à l’information et que les cabinets conseils fleurissent. Denis Deschamps fait valoir la capacité des professionnels à gérer et produire des contenus ainsi qu’à manager des projets. La créativité est de mise pour être meilleur que la machine. Le mode de travail a changé et tous deux notent que digital labour, nomadisme ou missions en free lance sont de plus en plus d’actualité aujourd’hui.
4 Nathalie Berriau a rappelé les savoir-faire indispensables - maîtrise des outils numériques, gestion de l’information, veille, connaissance des entreprises et de leurs différents services ainsi que les savoir-être que sont l’accompagnement des usagers et l’adaptation au changement. Par ailleurs, il est essentiel de se former aux nouvelles technologies, notamment dans le domaine du traitement des données. Le professionnel sait sélectionner les sources qui donnent une réponse rapide avec une économie de moyens. Il est un médiateur de l’information, un passeur ; il ne lui appartient pas de « retenir » la connaissance mais de la diffuser : s’il assume pleinement cette mission, il devient alors « invisible ». Sa place est en amont des projets, dans ses apports sur le plan de la méthodologie et non plus dans la réponse à des questions. Enfin, des capacités techniques (maîtriser les outils) à fournir de l’information (à trouver et retrouver), à comprendre et saisir les intérêts des utilisateurs, à avoir un regard critique sur son travail et à « apprendre à apprendre » sont inhérentes à sa fonction.
5 Raphaël Briner a présenté l’organisation professionnelle nouvelle qui découle de l’utilisation de plate-formes distantes. Monika Siejka relève que la formation contribue à la création, que l’analyse doit proposer des chemins inexplorés, qu’il faut se méfier du marketing prédictif qui tue la création. Différents points de vue sont indispensables pour limiter le risque et l’intervenant conclut sur l’utilité des nouveaux dispositifs de formation en ligne certifiants que sont les Moocs. Les nouveaux métiers exercés par les professionnels modifient le secteur métier, décloisonnent les compétences traditionnelles alors que la tendance est de les verrouiller.
6 De manière générale, les professionnels de l’information occupent majoritairement un rôle de consultant. Ils démontrent quotidiennement leur valeur ajoutée en s’adaptant à une société de l’information de plus en plus experte. Ils savent enrichir leur formation initiale en étant en situation d’apprentissage constant. Pour entretenir leur employabilité, ils testent de nouveaux services et suivent différentes formations en présentiel et pratiquent aussi l’auto-formation (cours en ligne).
En parallèle du Salon I-expo
Lors d’une conférence sur la « gestion de projet d’un Mooc », 4 organismes de formation (Université Jean Moulin Lyon 3, Cabinet Akor Consulting, Thinkovery, Openclassrooms) ont présenté les phases de conception, production et animation d’un Mooc qui nécessitent de mobiliser des compétences diverses : pédagogie, technique audiovisuelle, scénarisation, jeu d’acteur, infographie, ingénierie pédagogique, tutorat, communication, etc., et qui demandent aussi une solide maîtrise de la gestion de projet (définition de la cible, choix technologique, animation, indicateurs de performance).
Salon Solutions RH, Ressources Humaines [3]
Lors d’une conférence sur « l’intranet 2.0 et les réseaux sociaux d’entreprise au service de la stratégie, de la performance et de la productivité de l’entreprise », 7 entreprises numériques collaboratives (Pilot Systems, CEO, Seemy, Jalios Jamespot, LEcko, FM Logistic) ont décrit leurs activités et leurs outils décisionnels, en mettant l’accent sur le rôle joué par l’intranet et les plate-formes collaboratives dans une entreprise. L’intranet permet en effet de s’enrichir d’outils 2.0 favorisant de nouvelles formes de travail plus collaboratives, une montée en compétences, une réelle transformation des entreprises ainsi qu’une meilleure productivité et une efficacité croissante tant sur le plan collectif qu’individuel.
Focus sur un type de veille
7 « Savoir détecter des signaux faibles dans un environnement fluctuant », tel serait, en effet, l’un des enjeux nouveaux, très souvent crucial, pour les entreprises. Lors d’un atelier organisé par l’ADBS sur la place des veilles technologique et concurrentielle, Guillaume Sylvestre a expliqué ce que sont les signaux faibles et la manière de les intégrer dans un système de veille. Cartographier des tweets, en recourant à des outils tels que Visibrain et Gephi, représente ainsi un excellent outil d’analyse, de mesure (degré, proximité, intermédiarité, modularité) et d’échange entre acteurs visibles et cachés.
8 Kim Boytard a présenté son expérience en matière de détection des signaux faibles suite aux différents postes qu’elle a occupés en tant qu’ingénieur à Gaz de France, commerciale à Engie puis formatrice à l’Université de Hawaï. Elle s’est interrogée sur la valeur positive ou négative à leur accorder, la place à leur donner dans un processus de veille, la manière de les détecter dans un environnement mobile, sur le mode de communication à avoir auprès d’équipes constituées de métiers différents et la manière de convaincre ses dirigeants. Il faut ensuite analyser le contexte propice à leur présence, le degré de pertinence et l’utilité d’une communication à leur sujet.
9 L’ADBS a prouvé, lors de ce salon, son expertise dans le monde des données et sa proximité avec les autres organisations. L’association projette de publier en 2017 une enquête métiers/salaires qui portera sur l’intégration des professionnels de l’information-documentation dans leurs divers environnements. On note que bon nombre de professionnels ne sont plus aujourd’hui salariés mais consultants, indépendants opérant en free lance. Ces conférences ont également démontré qu’il ne pouvait pas y avoir de stratégie dans l’entreprise sans la capacité d’innovation et de mobilisation de ses salariés.
Les intervenants
Anne-Marie Libmann, directrice des opérations, FLA Consultants ; Nathalie Berriau, présidente de l’ADBS ; Denis Deschamps, responsable du pôle Innovation et intelligence économique, CCI Paris Île-de-France ; Benoît Maille, chef de projet intelligence économique, CCI Paris Île-de-France ; Nora Ghitescu, responsable de la stratégie digitale, Knowledge Plaza ; Monika Siejka, consultante spécialisée dans le domaine du développement du numérique dans l’enseignement supérieur ; Raphaël Briner, designer et entrepreneur.
Atelier de l’ADBS sur les signaux faibles
Kim Boytard, Associate in Risk Management, ENGIE et Guillaume Sylvestre, Competitive Intelligence Analyst, ADIT
Notes
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www.i-expo.net La vidéo de la conférence inaugurale d’i-expo 2016 est disponible sur le site de l’ADBS : http://www.adbs.fr/i-expo-2016-la-video-de-la-conference-inaugurale-est-en-ligne--156540.htm?RH=ACCUEIL
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eLearning expo, Salon de la formation et du digital learning, 22-24 mars 2016 www.e-learning-expo.com
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Salon solutions RH. Salon des outils et services dédiés aux dirigeants d’entreprises, aux responsables des ressources humaines, de la formation et des systèmes d’Information, 22-24 mars 2016 www.solutions-ressources-humaines.com