Couverture de I2D_161

Article de revue

Notes de lecture

Pages 80 à 89

Notes

Les bibliothèques, Anne-Marie Bertrand, Yves Alix, 5e éd. – Paris : La Découverte, 2015. – 126 p. − (Repères ; 247). – ISBN 978-2-7071-8796-3 : 10 €

« On construit toujours le monde avec les bibliothèques »

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1 Et si on révisait nos fondamentaux sur les bibliothèques et qu’un retour sur le passé permettait de mieux appréhender les perspectives qui s’offrent à elles aujourd’hui et de remédier à une « fragilité nouvelle » ? Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, Ancien régime, Révolution... copistes, moines, laïcs, salles de lecture, poids de l’imprimé, entrée massive de fonds après la Révolution, communauté de lecteurs, accélération de la production, nouveaux publics... priorités nouvelles au XXe siècle et vraie modernisation dans les années 80... l’histoire défile avec des détails que l’on connaît déjà, plus ou moins, mais que l’on prend grand intérêt à (re)découvrir.

2 Bibliothèques privées, bibliothèques publiques ; bibliothèques savantes et bibliothèques populaires ; bibliothèques d’État, bibliothèques universitaires et de recherche, bibliothèque de collectivités territoriales… et autres bibliothèques, cette segmentation s’impose toujours ; retracer les glissements successifs et saisir « les moments forts porteurs d’évolution », apprécier le rôle de l’État, celui des collectivités territoriales et des initiatives privées, prendre conscience des retards, des blocages, etc.

3 On nous le rappelle. Outre leur fonction patrimoniale, les bibliothèques assument des fonctions éducatives et scientifiques ; ce sont des lieux d’information et de culture qui jouent aussi un rôle en tant qu’espace public. Autant d’éléments qui les rendent indispensables. La bibliothèque, au-delà d’une collection, c’est l’accès au savoir, un lieu de travail et de réflexion et… un outil démocratique, une « arme de lutte ». Il convient de s’en souvenir et de se tourner à présent vers les projets pour l’avenir, ceux qui sont en cours et ceux qui devraient être entamés.

4 Aujourd’hui, le numérique cohabite avec le papier, la recherche de l’information se fait différemment, l’accès aux produits culturels aussi - beaucoup de sources hors édition et sans recours des institutions -, le public est fragmenté, la lecture aussi. Quelle fonction pour les bibliothèques dans un monde où chacun essaie de trouver une place dans cette économie de l’attention ?

5 Oui, les bibliothèques changent de braquet. Donnant moins de poids à l’approvisionnement, elles élargissent la gamme de leurs services et accordent plus d’intérêt à l’usage social des bâtiments. « Questions et enjeux », tel est le sujet du dernier chapitre. Serait-ce la fin des bibliothèques ? C’est vrai, le rapport à la culture est « moins ascétique », le livre souvent délaissé pour l’information, la culture web, entrée dans les mœurs, nous fait passer de l’ère de la possession à l’ère du flux. Le rapport à la culture a changé et les bibliothèques aussi.

6 Oui, les bibliothèques se « métamorphosent », c’est indéniable. Leurs contours s’estompent parfois jusqu’à devenir invisibles pour certains usagers et l’hybridation est de mise. Des bibliothèques se créent, d’autres ferment. On est face à paysage foisonnant ; les recettes des unes ne seront pas celles des autres. Place à l’imagination. La bibliothèque est un acteur culturel, un centre de savoir, et non un entrepôt, un lieu « triste et froid » dédié aux livres. Une image à modifier et les bibliothèques s’y emploient çà et là dans le monde en changeant d’angle, en adoptant de nouveaux modèles, de nouvelles échelles, voire des dénominations nouvelles.

7 Analyse de Michèle BATTISTI

8 michele.battisti@adbs.fr

The Meaning of the Library. A Cultural History, Alice Crawford (edited by), Oxford : Princeton University Press, 2015 - 300 p. - ISBN : 978-0-691-16639-1 : 35 US $

« Une enquête merveilleuse sur la bibliothèque »

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9 Peut-être le plus important livre publié en 2015 sur les bibliothèques est cette collection de douze cours magistraux sur l’histoire culturelle des bibliothèques, de l’Antiquité grecque et romaine jusqu’à nos jours. Ce livre réunit les « King James Library Lectures », un cycle de conférences organisées par l’Université de Saint Andrews en Écosse entre 2009 et 2013, durant une période qui a vu disparaître plus de 200 bibliothèques et 8 % des postes de bibliothécaires au Royaume-Uni, dans le cadre d’une politique d’austérité budgétaire.

10 Alice Crawford, éditrice scientifique de ce livre et bibliothécaire dans le domaine des humanités numériques à l’Université de Saint Andrews, insiste sur cette menace politique et sur l’idée répandue que les nouvelles technologies suffisent plus ou moins et qu’en fait tout le monde devient en quelque sorte son propre bibliothécaire d’une collection de matériel numérique. « Why libraries ? What are they for ? » Chaque conférence essaie de donner une réponse à ces questions, pour une époque historique donnée, avec l’accent sur les représentations sociales et culturelles. Ensemble, elles sont portées par la conviction que la bibliothèque est une entité organique, en constante mutation, un concept qui sans cesse se réinvente : « All the essays in this collection consider “the library” as a changing and organic entity, something that is constantly adapting and becoming something else. Through the lens of these lectures we see it like a kaleidoscope image, forever nudged into new versions with each turn of the cylinder ; a concept endlessly and energetically reinventing itself ».

11 L’ouvrage contient trois sections. Six essais sont consacrés à l’histoire des bibliothèques, dont douze pages spirituelles signées Robert Darnton sur le voyage des livres de l’éditeur-imprimeur aux rayons des bibliothèques à travers la France au Siècle des lumières, en soulignant l’effort des bibliothécaires et commerciaux (« booksellers ») pour rendre accessible la connaissance à un large public : « Both knew that knowledge is power […] both created the foundations for the world of knowledge that is available to readers today ». Richard Gameson, professeur de l’histoire du livre à l’Université de Durham, rappelle que la bibliothèque médiévale devait contribuer à la sainteté et à la sagesse et mettait la sélection des sources avant leur nombre et exhaustivité. « True wisdom was grounded more in depth than in breadth of reading […] a lesson […] we could usefully relearn today ».

12 Les trois chapitres de la deuxième section analysent l’image et l’imaginaire de la bibliothèque dans les récits littéraires, la poésie et les films. Cette dernière contribution, signée par Laura Marcus, professeure de littérature à Oxford, révèle le contraste entre l’image d’un espace d’une rationalité ordonnée et la représentation d’un lieu hanté, archive de connaissances secrètes et occultes. Un essai érudit qui restera sans doute une référence pour les liens complexes entre le cinéma, les bibliothèques, la littérature et le livre.

13 La dernière section regroupe trois réflexions sur le positionnement et l’évolution des bibliothèques. John P. Wilkin de l’Université de l’Illinois et ancien directeur du HathiTrust rappelle les quatre piliers des bibliothèques de recherche (conservation, partenariat avec l’enseignement et la recherche, publication, création et gestion d’espaces pour les usagers et collections), décrit leurs défis, met l’accent sur le leadership nécessaire dans les domaines de la conservation (curation) et de la publication, et exprime sa conviction qu’elles vont rester à l’avenir des « hub of intellectuel life » sur le campus, à condition de travailler avec les usagers (« intensive partnerships with the communities ») et en réseau (« away from isolated and isolating activities »).

14 Le dernier chapitre est un cours magistral sur la contribution des bibliothèques au développement des sociétés démocratiques, signé James H. Billington, directeur de la Bibliothèque du Congrès jusqu’en janvier 2016. Quelques extraits : « Libraries are places for the pursuit of truth », « Communities are held together by communication », « Books are our guardians of memory, tutors in language, pathways to reason », « Libraries are antidotes to fanaticism [and] temples of pluralism », « Librarians [are] gate keepers to knowledge ».

15 Alice Crawford avait résumé le livre en une phrase : « “A place to read” may be meaning enough for any library ». À la Princeton University Press revient le mérite d’en avoir fait un beau livre, joliment illustré et composé, avec un appareil bibliographique riche et un index utile. L’ouvrage a reçu un accueil extrêmement favorable aux États-Unis et au Royaume-Uni (« une mine d’or », « une ressource inestimable », « irrésistible », « une enquête merveilleuse sur la bibliothèque », un « lovely book »). On lui souhaite beaucoup de lecteurs en France… et peut-être même un éditeur ?

16 Analyse de Joachim SCHÖPFEL

17 joachim.schopfel@univ-lille3.fr

À quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des big data, Dominique Cardon, Paris : Seuil, 2015. – 108 p. – (La République des idées). – ISBN 978-2-02-127996-2 : 11,80 €

Comprendre un monde souvent inquiétant

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18 Ces algorithmes qui sont « entrés dans nos vies », voire nos envies, sont-il là pour nous libérer ou pour nous assujettir ? Le regard du sociologue Dominique Cardon sur le fonctionnement des calculateurs permet indéniablement de « prendre des distances face aux mythologies » créées autour du Big Data.

19 « Réduire les erreurs des gouvernants, les approximations de la médecine et le gaspillage des marchés », « exprimer des choses interdites et qui étaient inconnues » pour corriger un monde imparfait faute d’avoir pu disposer de données nécessaires, « des données ouvertes pour promouvoir savoirs, services et vigilance citoyenne, créer des services à des tiers, favoriser les contre-pouvoirs », etc. : un monde meilleur, voilà ce que promettent les algorithmes.

20 Nous sommes sortis du « paternalisme des médias traditionnels », certes, et ce sont des « routes » variées, voire « originales et audacieuses » que promettent les calculateurs. Sommes-nous plus libres pour autant ? L’exemple du GPS est tout à fait opportun : ne suivons-nous pas aveuglément ses indications ? Sommes-nous encore capables de choisir d’autres routes ? Mais connaissons-nous l’ensemble du « paysage » permettant de nous affranchir, « à passer en mode manuel », pour poursuivre la métaphore utilisée par Dominique Cardon ? Qui sont ceux qui sont capables de le faire ? Les calculateurs ne permettent-ils pas à la société de reproduire les inégalités et les hiérarchies ?

21 Le Big Data est omniprésent dans les discours. Mais l’ouvrage nous rappelle qu’une donnée brute ne « parle qu’en fonction des questionnements et des intérêts de ceux qui les interrogent », qu’il convient de s’inquiéter de savoir à qui on confie cette analyse et de s’interroger sur la notion de vérité mathématique. On nous rappelle que bon nombre de données ne sont pas facilement accessibles, voire pas du tout, les Gafa et les administrations notamment les gardant jalousement, et que, par ailleurs, elles sont la plupart du temps « peu structurées, prolixes et sans contexte ».

22 Si l’on ajoute que les données sont hétérogènes et souvent mal catégorisées, qu’elles produisent généralement plus de bruit que de signal, des résultats biaisés, indésirables, etc., on prend inévitablement du recul. Nul besoin, par ailleurs, de lever le secret des algorithmes, telle n’est pas la question, mais de connaître les flux qui alimentent leurs calculs et l’objectif qui leur est assigné. L’ouvrage décrit bien ce qui fait leur « intelligence » et les paramètres qui expliquent que certains résultats seront aujourd’hui plus intelligibles et certains services plus efficaces que d’autres.

23 C’est un monde souvent inquiétant qui nous est présenté. Serions-nous passés de Charybde en Scylla ? Il est, quoi qu’il en soit, utile de s’arrêter quelquefois pour mieux comprendre afin de « reprendre le pouvoir dans la société des calculs ». C’est la promesse, tenue, de cet ouvrage.

24 Analyse de Michèle BATTISTI

25 michele.battisti@adbs.fr

Grandir connectés. Les adolescents et la recherche d’information, Anne Cordier, Caen : C&F Éditions, 2015. – 303 p. – (Les enfants du numérique). – ISBN 978-2-915825-49-7 : 25 €

« Une parole adolescente superbement restituée »

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26 Imaginaires, représentations, pratiques formelles et non formelles de la recherche d’information sur Internet : le cas d’élèves de 6e et de professeurs documentalistes. Tel est le titre de la thèse en Sciences de l’information et de la communication qu’Anne Cordier a soutenue à l’université de Lille3 en 2011 [1]. L’ouvrage, publié en 2015 et que nous lisons aujourd’hui, en est un prolongement attendu. Il est intitulé Grandir connectés. Les adolescents et la recherche d’information. Le champ d’investigation s’est élargi : on passe des collégiens de 6e aux adolescents, qu’ils soient collégiens ou lycéens. L’écriture ne vise plus le même lecteur : on passe des membres du jury de thèse au public composite des parents, enseignants, professionnels de l’information et de la documentation et autres médiateurs. Le propos aussi a changé : il s’est à la fois allégé et élargi. On est passé de l’établissement d’un réseau d’hypothèses à consolider puis à éprouver à la relation quasi narrative d’une réflexion personnelle sur les pratiques sociales et éducatives. On est passé du « nous » académique au « je » personnel.

27 Le grand intérêt de cet ouvrage - en même temps que le grand plaisir de le lire - réside à coup sûr dans la restitution des paroles adolescentes. On entend les adolescents parler, on les voit dialoguer, on devine le non verbal qui accompagne les paroles. La lecture nous incite quasiment au désir de dialogue avec eux. De là à ce que l’auteure devienne le porte-voix des adolescents, il n’y a qu’un pas qu’elle franchit, au risque de la confusion des rôles. La « cause des adolescents » [2] est ici portée par une adulte qui s’est investie très personnellement dans une mission tout à la fois sociale, scientifique et pédagogique. On est alors témoin d’une sorte d’exhibitionnisme obligé du « chercheur impliqué ». On a l’impression de se trouver devant le carnet de bord d’une recherche ethnographique « engagée », d’une exploration immersive où la chercheuse-actrice-formatrice devient vecteur, voire instrument de formalisation de pratiques (formelles, informelles), où la pensée praticienne se donne des allures d’écriture scientifique et la pensée scientifique des airs d’écriture praticienne.

28 Bref, l’ouvrage d’Anne Cordier place son lecteur dans l’inconfort d’un tiraillement entre parole adolescente superbement restituée et structuration imposée par le regard de l’acteur qui restitue. Ce tiraillement, pour inconfortable qu’il soit, est vivifiant et fait germer dans l’imagination intellectuelle du lecteur comme des lueurs de compréhension des scènes adolescentes.

29 Au premier acte, les personnages principaux se présentent : la chercheuse et les adolescents avec leurs pratiques informationnelles sur le Net. Vient ensuite l’heure des « vérités et contre-vérités » sur ces pratiques qui - troisième acte - sont contextualisées dans l’environnement informationnel et social des adolescents en question dont - quatrième acte - les imaginaires et les pratiques d’information sur internet sont exhibés. Le tableau final nous propose de passer de l’analyse à l’action. Certes, aux actes précédents, des pistes d’action (notamment pédagogiques) étaient esquissées, voire dessinées comme en sous-texte. La trentaine de pages conclusives énoncent des pistes d’action tout en relativisant l’analyse qui y a conduit. Cela n’est pas sans réactiver la question du statut de l’ouvrage : recherche scientifique, narration réflexive, carnet de bord ethnologique, rapport d’exploration, bout de rechercheaction… Reste que, malgré l’inconfort vivifiant mentionné plus haut et bien qu’on reste sur sa faim quant à la profondeur attendue de l’analyse (par exemple sur les tensions entre comportements « spontanés » et comportements prescrits ou sur ce que les imaginaires adolescents font du « document » et de l’« information »), la lecture de l’ouvrage d’Anne Cordier est agréable et enrichissante, serait-ce uniquement pour le contact qu’il offre de la gent adolescente.

30 Analyse de Bruno RICHARDOT

31 bruno.richardot@univ-lille1.fr

Architecture de l’information. Méthodes, outils, enjeux, Sous la dir. de Jean-Michel Salaün et Benoît Habert, Bruxelles : De Boeck Supérieur, 2015. – 208 p. – (Information & stratégie). – ISBN 978-2-80419-140-5 : 24,50 €. L’Architecture de l’information : un concept opératoire ? Dossier, Coord. par Ghislaine Chartron, Stéphane Chaudiron et Madjid Ihadjadene, Numéro de Études de communication, 2014, n° 41

Architecte de l’information, une vraie profession ?

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32 Le concept d’architecture de l’information fête ses 40 ans. Généralement, on considère l’architecte et designer Richard S. Wurman comme « l’inventeur » du terme. Pour lui, il s’agissait avant tout d’initier une science de l’organisation de l’information afin de créer des outils capables de faire face à la grande masse de l’information (déjà !), et de rendre l’information compréhensible aux utilisateurs. Force est de constater que le projet de Wurman n’a réussi qu’à moitié. Le domaine ne s’est pas réellement établi comme champ disciplinaire ou professionnel, et le même constat vaut pour le métier d’architecte de l’information qui, comparé à d’autres profils émergents comme le community manager ou le web designer, est resté relativement marginal.

33 Il est d’autant plus méritoire qu’une équipe lyonnaise autour de Jean-Michel Salaün et Benoît Haber (tous les deux ENS de Lyon) ait entrepris la publication d’un premier ouvrage de référence en langue française consacré au concept d’architecture de l’information. Les neuf chapitres sont issus de plusieurs séminaires et d’un colloque et constituent le support d’un Mooc sur la plate-forme FUN [3]. Ceci explique le caractère didactique du livre, les illustrations et schémas, le style pédagogique, la structure, l’index, et la présence d’un mode d’emploi avec plusieurs façons de lire ce livre.

34 Le premier chapitre, signé Jean-Michel Salaün, Christine Dufour et Audrey Laplante, propose une définition du métier d’architecte de l’information qui « structure les contenus et leur accès (navigation, recherche) pour qu’ils soient les mieux adaptés possible aux tâches des utilisateurs effectifs ». Par rapport à d’autres professions spécialisées dans le domaine du Web et des services en ligne, sa mission serait d’y mettre « un peu d’ordre, [d’avoir] un peu de recul, une vision plus globale, une meilleure prise en compte des objectifs généraux des institutions ainsi que des besoins effectifs et des comportements des utilisateurs […] pour arriver à une conception fine et éactive des services numériques ». Au cœur de cette approche se trouvent deux concepts : l’expérience de l’utilisateur (user experience, UX) et la détection (findability) de l’information, qui traversent le livre comme un fil rouge.

35 La suite du livre décline les six compétences d’un architecte de l’information dans la gestion de projets et d’équipes aussi bien que dans des domaines techniques et aborde plusieurs aspects professionnels, comme la construction d’un site, le développement d’un projet en architecture de l’information ou encore l’expérience utilisateur. On n’y trouvera pas de chapitres sur l’ergonomie des interfaces, sur les algorithmes d’organisation de l’information ou sur la sécurité des applications. Et, à la fin, une interrogation demeure : en lisant le plaidoyer « pour une déontologie de la profession », on tombe sur une petite phrase : « Si les architectes de l’information veulent s’imposer comme une vraie profession, ils doivent se donner les moyens d’en définir les principes de comportement et d’en bâtir la gouvernance. Sous cette condition, l’architecture de l’information ne sera pas seulement une belle aventure […] ». Alors, après 40 ans, elle ne serait toujours qu’une belle aventure ? Et s’agit-il réellement d’une nouvelle profession informationnelle, à l’instar des bibliothécaires, archivistes ou journalistes, ou bien d’une approche conceptuelle pour certaines fonctions de ces métiers ? Le doute n’est pas levé.

36 On retrouve le même point d’interrogation dans le titre du dossier de la revue Études de Communication (2014, n°41) : s’agit-il d’un concept opératoire ou « simplement » d’une approche théorique, utile peut-être pour mieux comprendre la création de dispositifs d’information, mais au fond, pas indispensable, ni pour la pratique de la création, ni pour l’évaluation des outils et sites ?

37 Ce dossier se lira en complément au livre de l’ADBS, avec des allers-retours entre une réflexion conceptuelle (éditorialisation, sémantique, design d’information) et des études empiriques sur le terrain des archives médicales, des intranets et de la presse quotidienne en ligne. L’introduction des éditeurs de ce dossier (Ghislaine Chartron, Stéphane Chaudiron et Madjid Ihadjadene) définit l’architecture de l’information comme relevant « des modes d’organisation spatiale et temporelle de l’information, de la structuration et de l’interaction des différents contenus et du design informationnel. [Elle] se présente ainsi comme la structure d’organisation sous-jacente à un système de contenu ». Le premier chapitre ajoute une « généalogie » du domaine pour mieux comprendre son originalité et son actualité, mais aussi sa proximité avec d’autres termes et approches. Le même chapitre assume clairement aussi la dimension professionnelle du concept, à l’instar du livre de l’équipe de Lyon, en mettant en avant l’équation de l’architecture de l’information (= technologie de l’information + gestion des connaissances + expérience utilisateur). Ici, aussi, le concept de l’user experience (UX) joue un rôle central, tout comme le terme de « dispositif de l’information ». Face à l’importance cruciale de ces deux concepts, on finit par se demander si le terme d’architecture de l’information est réellement indispensable, ou s’il ne s’agit pas davantage d’une sorte de plate-forme d’échange autour d’une certaine manière de « faire le Web », centrée sur les pratiques et attentes des internautes (consommateurs, usagers, etc.).

38 À propos de l’interrogation sur le « concept opératoire », une dernière remarque : fin 2015, Ex Libris a publié un livre blanc sur la conception des services de découverte d’une bibliothèque [4]. Au cœur de ce petit livre, l’expérience de l’utilisateur (UX), une conception intuitive et pratique (« action-oriented design »), la personnalisation des outils, la sérendipité ; mais à aucun moment n’est mentionnée l’architecture de l’information. Monsieur Jourdain ferait-il de la prose sans le savoir ? Mais alors, y-a-t-il besoin de ce concept pour faire du « UX design », pour comprendre l’interaction entre l’utilisateur et l’application et optimiser cette expérience ? La question reste posée. Au lecteur-professionnel de se trouver la réponse. Ces deux publications lui donneront tous les arguments pour ou contre.

39 Analyse de Joachim SCHÖPFEL

40 joachim.schopfel@univ-lille3.fr

Utiliser Wikipédia comme source d’information fiable, Guy Delsaut, Bois Guillaume (76230) : Éditions Klog, 2016. – 182 p. - ISBN 979-10-92272-12-3 : 20 €

Un indispensable bien commun en devenir

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41 L’encyclopédie polyglotte et collaborative Wikipédia avait tout juste cinq ans, Guy Delsaut posait déjà la question [5] de sa fiabilité en tant qu’encyclopédie. Du moins entreprenait-il de répondre aux « nombreux détracteurs qui […] reprochent [à Wikipédia] de ne pas être fiable ».

42 L’entreprise est d’importance dans la mesure où un « ouvrage qui traite ou prétend traiter de toutes les sciences », voire un objet qui prétend consigner « la connaissance de tout ce que l’homme peut savoir », comme disait Paul Otlet (Traité, §241.221), ne saurait tromper son monde. Du temps des encyclopédies médiévales, la question ne se posait pas ainsi. L’imprimatur suffisait à certifier la fiabilité, c’est-à-dire la conformité au dogme.

43 Depuis lors, l’humanité a appris à se passer de la caution ecclésiastique pour ne se fier qu’à la cohérence interne du système des vérités construites selon les règles de la raison (« l’arbre de la philosophie » de Descartes, « l’arbre généalogique encyclopédique » de D’Alembert, la « cohésion intime » dont parlent les auteurs de la Grande Encyclopédie, etc.). Mais qu’il s’agisse de l’œuvre pilotée par Diderot et D’Alembert ou de celle pilotée par Dreyfus et Berthelot, les auteurs sont de fait membres d’une société savante reconnue en tant que telle. Pour faire partie d’une entreprise de publication scientifique, notamment en tant qu’auteur, il convient d’être coopté et/ou de se soumettre à une « évaluation par les pairs » (peer review). Le comité de lecture préalable - quels que soient sa dénomination, sa structure, son fonctionnement et sa justification (publication dans une revue ou dans une collection, contribution à un colloque ou à ouvrage collectif, etc.) -, s’impose quand la recherche scientifique veut accéder à la visibilité. Ce comité de lecture est censé évaluer la validité et la conformité de l’écrit soumis aux canons de la recherche scientifique, canons eux-mêmes édictés par la communauté scientifique. Par ailleurs, les membres les plus gradés ou reconnus de cette communauté pilotaient des collections chez les éditeurs… Point besoin de mobiliser les thèses d’un Foucault ou d’un Bourdieu. On comprendra aisément qu’on est là dans un dispositif clos où il faut être introduit à un « titre » ou à un autre.

44 Mais vint le Web, qui se socialisa très vite pour permettre notamment la publication collaborative en ligne (wiki). Dans l’émergence d’un nouvel ordre de production et d’édition est née Wikipédia, où le principe d’ouverture (cf. l’open source) préside à la construction de l’encyclopédie et donc de la connaissance. « À savoir que, dans un projet libre et utilisable gratuitement par tous, n’importe qui peut collaborer en apportant une pierre à l’édifice. La somme des contributions, même les plus modestes, aboutit à une encyclopédie en ligne complète. » [6] On comprendra aisément le malaise immédiat des producteurs (détenteurs) de savoirs patentés. L’accusation de non fiabilité fut une réplique dont la force était à la mesure conjuguée du succès public de l’entreprise collaborative et du sentiment de dépossession chez de nombreux scientifiques et universitaires, sentiment d’autant plus violent que Wikipédia devenait progressivement un incontournable gisement d’informations [7] - ce qui pourrait nous entraîner vers un autre sujet : le plagiat académique.

45 En 2013, l’auteur tentait (osait ?) une comparaison entre la version francophone de Wikipédia et la version en ligne de l’Encyclopædia Universalis[8]. Conclusion ? La première est une encyclopédie libre, ouverte (Creative commons à tous les étages), gratuite, actualisée en permanence et facile d’accès. De son côté, la seconde est une encyclopédie propriétaire (domaine du copyright à tous les étages), fermée (auteurs sélectionnés), coûteuse, avec « recul face à l’actualité » et quelquefois difficile d’accès. D’autres études comparatives ont été publiées, fournissant peu ou prou les mêmes éléments de constat, ce qui n’empêche que, comme dit Guy Delsaut, « nous avons une encyclopédie dont la conception est et restera sans doute toujours contestée ».

46 En ce début 2016, l’auteur nous propose de faire le point sur « Wikipédia comme source d’information fiable », comme pour en finir avec cette problématique et nous faire partager sa grande expérience de contributeur. Très pédagogiquement, il construit la représentation que l’on peut se faire de Wikipédia, posant la définition d’« encyclopédie » puis présentant Wikipédia et ses différents niveaux (page d’accueil, articles, portails, catégories.., etc.), pour enfin dresser un état sans concession des reproches qu’on adresse trop facilement à l’encyclopédie collaborative. La majeure partie de l’ouvrage (les chapitres 2 et 3, soit 113 pages) est consacrée aux « erreurs » de Wikipédia, à leur origine, et à la façon de les repérer et de « vérifier l’information ». Ces pages pourraient à coup sûr servir d’introduction (partielle certes) à l’écriture scientifique. Des enseignants du supérieur ne proposent-ils pas à leurs étudiants d’enrichir des articles de l’encyclopédie concernant leur discipline (physique, informatique, etc.) ? Il est clair qu’inciter les étudiants de haut niveau à entrer en Wikipédia ne peut qu’augmenter la confiance qu’ils placent dans le projet collectif, notamment par la prise de conscience des règles communautaires. Gilles Sahut n’a-t-il pas constaté la même évolution positive de la confiance envers l’encyclopédie chez les jeunes lycéens contributeurs encadrés par leurs enseignants et rencontrés pour les besoins de son enquête ? [9]

47 Pour conclure, l’auteur revient sur la question que pose le titre de son ouvrage, celle de la fiabilité de Wikipédia. Les éléments de réponse qu’il propose se placent sur le registre très positif de l’amélioration continue de la qualité de l’encyclopédie collaborative, par quelques recommandations concernant son fonctionnement même.

48 « Pierre angulaire […] de la Bibliothèque » parce que « lien entre tous les livres », comme disait Paul Otlet (loc.cit.), l’encyclopédie trouve avec Wikipédia une fonction tout à fait particulière qui en fait la promesse d’être un indispensable bien commun, c’est-à-dire « mundanéen ».

49 Analyse de Bruno RICHARDOT

50 bruno.richardot@univ-lille1.fr

Learning from the BRICS. Open access to scientific information in emerging countries, Ed. by Joachim Schöpfel ; preface by Michael Jubb, Sacramento, CA : Litwin Books, 2015. – 210 p. – ISBN 978-1-936117-84-0 : 35.00 $

Le mouvement de l’open access dans les pays émergents

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51 Cet ouvrage - destiné aux bibliothécaires, éditeurs scientifiques, étudiants ainsi qu’à tout citoyen qui s’intéresse à l’open science - traite d’une problématique rarement abordée dans la littérature, celle de l’Open Access (OA) ou le libre accès dans les pays émergents. Il s’agit du Brésil, de la Fédération de Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud (South Africa en anglais) d’où l’acronyme BRICS.

52 Aujourd’hui, le marché de la littérature scientifique est dominé par le modèle des éditeurs américains, anglais, néerlandais et allemands. L’auteur formule l’hypothèse que, demain, les pays dominants doivent partager leur position avec les pays émergents y compris leur diversité et richesse culturelle, linguistique, scientifique et économique. Ces pays seront mieux positionnés pour fournir un modèle durable à d’autres régions comme le Maghreb, l’Afrique subsaharienne ou l’Amérique latine.

53 Dans sa préface, Michael Jubb permet au lecteur d’appréhender les objectifs et les acteurs du libre accès. Joachim Shöpfel, quant à lui, retrace dans son introduction l’historique de ce mouvement. C’est ainsi que l’on découvre que, jusqu’à ce jour, l’OA est plus développé dans l’hémisphère occidental. L’auteur estime que ce mouvement, pour perdurer, doit s’adapter aux conditions locales, être assimilé à la culture politique et scientifique locale et devenir une initiative locale soutenue par les communautés locales. Pour lui, l’OA est plus qu’un « modèle unique » pour faire circuler les connaissances. Son impact va bien au-delà des instructions sur la manière de faire les choses. L’OA est un principe, un cadre pour des initiatives et des projets qui visent à accélérer la communication scientifique et à rendre la littérature scientifique accessible en ligne, autant que faire se peut, sous un format libre et réutilisable.

54 En ce qui concerne les pays émergents abordés, nous apprenons qu’en 2013, les BRICS ont produit 22 % des documents scientifiques indexés par la base de données internationale Scopus. D’après les entrepôts internationaux, ils ont publié 17 % des journaux en open access (plus spécifiquement au Brésil et en Inde). Néanmoins, les BRICS hébergent moins de 10 % des entrepôts ouverts et ils n’ont pas d’approche spécifique concernant l’Open access. Ils sont loin du modèle unique mais ils offrent cependant différents projets et démarches pouvant être des modèles pour les autres pays. À savoir que, pour J. Schöpfel, la diversité ne constitue pas un problème mais une chance et que celle-ci aidera au développement durable de l’OA.

55 Écrit par des spécialistes du domaine de chaque pays en question, chaque chapitre suit le même schéma, à savoir : des données factuelles sur le pays suivies par les performances économiques, la recherche et le développement, la production scientifique et la publication en OA.

56 La principale contribution du Brésil, un des plus grands pays de l’Amérique latine, se résume au projet SciELO (Scientific Electronic Library On-line). Ce dernier a démarré en 1998 avec le Chili, soit 4 ans avant la déclaration de Budapest qui a formalisé l’OA, ce qui fait du Brésil un pays précurseur. L’auteur de ce chapitre révèle les facteurs clés du succès de cette plate-forme, à savoir la coopération internationale, l’appui institutionnel, le lobbying politique et la communication proactive. Le modèle adopté est celui de la voie en « or » du libre accès, basée sur la publication plutôt que sur l’auto-archivage. Ultérieurement, d’autres pays rejoindront ce projet comme la Bolivie, le Paraguay et l’Uruguay.

57 La situation est très différente en Russie puisque l’accès libre aux informations scientifiques et techniques est encore à ses premiers balbutiements. Le début du mouvement de l’OA, fin des années 90 début des années 2000, correspond à une période difficile pour la science en Russie en raison de problèmes économiques et d’une une faible connaissance de la langue anglaise, langue de communication scientifique internationale. Même si la production scientifique russe dans les entrepôts internationaux comme ArXiv reste insignifiante, il existe quelques projets intéressants. Ils sont à l’initiative du gouvernement, de l’Académie des sciences, des universités, des scientifiques engagés ainsi que des professionnels de l’information. Il est important de noter qu’en Russie, l’impact historique et sociétal est plus présent que dans d’autres sociétés. Pour les auteurs, l’OA dans le contexte russe ne se limite pas à Internet et à une communication scientifique. Il s’agit d’une diffusion des résultats de la recherche scientifique dans la tradition socialiste des biens communs et de l’intérêt public. Grâce au financement de l’argent public, les institutions et les pouvoirs publics jouent un rôle important dans le libre accès. Donc, en Russie, la dissémination de la littérature scientifique et a fortiori le libre accès relèvent de la responsabilité de l’État. Si l’OA signifie un accès sans restriction aux résultats scientifiques, ce chapitre a permis de constater que le libre accès dans la conception russe est plus large puisqu’il intègre également l’accès libre à des outils, des métadonnées, des bases de données, etc.

58 L’Inde, la plus grande démocratie, constitue un exemple de réussite du libre accès. Aujourd’hui, ce pays compte plus de 600 revues scientifiques en OA évaluées par les pairs, 46 entrepôts institutionnels, 5 entrepôts pour les thèses et les mémoires ainsi que 3 entrepôts thématiques accessibles à tous les chercheurs. Pourtant, seul 1 % de la population scientifique des enseignants, chercheurs et étudiants semble concerné par le libre accès. En général, même si les chercheurs ont une attitude positive à l’égard des entrepôts ouverts et sont conscients du bénéfice de l’OA, ils hésitent à déposer leurs documents. Dans ce chapitre, l’auteur aborde également la problématique des éditeurs prédateurs en OA qui, avec leurs mauvaises pratiques, créent un problème majeur en Inde. Pour l’auteur, la voie « verte » ou l’auto-archivage paraît plus adaptée et plus prometteuse que la voie en « or » dans les pays émergents. L’infrastructure existe déjà, les logiciels sont libres. Cette voie coûte moins cher, de plus elle autorise une rotation plus rapide et est compatible avec la publication dans les journaux conventionnels.

59 La Chine, souvent considérée comme l’empire céleste, a la population la plus importante du monde. Aujourd’hui, elle est un acteur incontournable sur la scène internationale. Ce chapitre présente les résultats d’une enquête que l’auteur a menée en 2013 sur les journaux en OA. Ces derniers ont paru tardivement en Chine, mais ce mouvement s’est développé très rapidement. Néanmoins, seuls 5 % (75 journaux) de ces publications sont indexés par le DOAJ (Directory of Open Access Journal) alors que leur nombre est beaucoup plus important. De ce fait, ces publications sont virtuellement invisibles pour la communauté internationale. Le résultat de cette enquête donne une image unique du marché actuel de l’OA, entre autres le modèle économique et de dissémination ainsi que certaines tendances sur les 5 dernières années. Aujourd’hui, les journaux en OA représentent 20 % des journaux chinois en sciences, technologies et médecine contre 10 % en 2009. L’auteur a suggéré quelques éléments pour une politique publique proactive pour le libre accès. Par exemple, il a suggéré de modifier le système d’accréditation et de contrôle des nouveaux journaux scientifiques, de développer le réseautage et le partenariat, de renforcer le contrôle de qualité sur les articles et de protéger les droits d’auteur. L’auteur est convaincu que, pour le développement de la science et pour la visibilité de la recherche en Chine, l’OA n’est pas seulement intéressant, mais nécessaire. Aujourd’hui, la Chine est déjà le deuxième producteur d’articles scientifiques juste après les États-Unis et loin devant les autres pays.

60 L’Afrique du Sud est l’un des premiers pays d’Afrique à avoir adopté le mouvement de l’OA. Cette décision est la conséquence d’une culture de la recherche relativement importante et d’une infrastructure technologique développée, mais également prise en raison de sa tradition spécifique de partage et de biens communs. Une plate-forme a été mise à disposition des chercheurs sud-africains pour partager librement les résultats de leur recherche avec le reste du continent et les pays émergents. Il faut noter que la philosophie africaine Ubuntu, qui représente un lien universel de partage reliant l’humanité, favorise et renforce l’obligation de partager la littérature scientifique. Les scientifiques et la société sont connectés et la distribution de la littérature scientifique doit contribuer à la croissance et au développement de la recherche et de la société. Cette interconnexion pointe le fait que le processus de recherche se termine seulement lorsque le produit final, sous forme de production scientifique, est lu, d’où l’importance d’une large distribution. Selon les auteurs, l’OA contribue à inverser le flux informationnel qui était au départ unidirectionnel de l’hémisphère nord vers l’hémisphère sud. Grâce aux différentes plate-formes, la littérature de l’hémisphère sud est désormais disponible pour l’hémisphère nord. Cette littérature devient plus visible.

61 Cet ouvrage a retracé des situations économiques ainsi que des systèmes académiques pour l’enseignement supérieur et la recherche totalement divergents. À travers la lecture de cet ouvrage, nous pouvons constater des situations économiques et académiques dans l’enseignement supérieur assez différentes. De plus, les divers projets et modèles présentés pour la dissémination de la littérature scientifique donnent un aperçu global du mouvement de l’OA dans ces pays. Des exemples assez enrichissants démontrent également le poids de la politique, de l’histoire et de la tradition dans le développement de l’Open Access.

62 Analyse de JOUMANA BOUSTANY

63 jboustany@gmail.com


Date de mise en ligne : 01/04/2016.

https://doi.org/10.3917/i2d.161.0080

Notes

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