Notes
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[*]
Prépare une thèse sous la direction de Jean Delumeau, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Art religieux et présence française en Franche-Comté de la conquête (1674) à la Révolution française.
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[1]
Cette problématique a été largement développée par les historiens médiévistes : D. Arasse, « Entre dévotion et culture : fonctions de l’image religieuse au XVe siècle », dans Faire croire. Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du XIIe au XVe siècle, Rome, 1981, p. 131.
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[2]
L. Febvre, Philippe II et la Franche-Comté, Paris, 1912.
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[3]
R. Taveneaux, Le catholicisme dans la France classique (1610-1648), Paris, 1980.
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[4]
P. Chaunu, « Jansénisme et frontière de catholicité (XVIIe et XVIIIe siècles), à propos du jansénisme lorrain », Revue historique (1962), p. 122.
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[5]
J.-M. Debard, « Le pays de Montbéliard et la politique antiprotestante de Louis XIV », Bulletin de la société d’histoire du protestantisme français (1986), p. 257-283.
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[6]
L. Febvre, op. cit. ; Id., « L’application du concile de Trente et l’excommunication pour dettes en Franche-Comté », Revue historique (1910), p. 1-39.
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[7]
Bibliothèque Sainte-Geneviève : C 4°300 Inv.300, réserve : Statuta synodalia bisuntinae ecclesiae, Lyon, 1575.
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[8]
Bibliothèque Municipale de Besançon, 235.866, réserve comtoise : Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1680, Besançon, 1680 ; BM de Besançon, 276.428, réserve comtoise : Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1707, Besançon, 1707.
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[9]
AD du Doubs : G 88.
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[10]
Bibliothèque Sainte-Geneviève…, op. cit., p. 36-37.
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[11]
Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1680, p. 36, Titulus XXVI De sanctorum cultu eorumq. Imaginibus ac Reliquiis, Statutum III « Imagines indecenter pictae aut sculptae tollantur ab Ecclesia » (Titre XXVI Du culte des saints, de leurs images et reliques, Statut III « Qu’on enlève des églises les images peintes ou sculptées avec indécence »).
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[12]
Grand séminaire de Besançon : Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis, 1er mai 1761 ; O. Christin, Une révolution symbolique, l’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, 1991, p. 251.
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[13]
M. Vénard, Réforme protestante, réforme catholique dans la province d’Avignon au XVIe siècle, Paris, 1993, p. 839.
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[14]
Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1680, Titre XXVI, statut 7 ; AD du Doubs : G 88, observations pour le synode de 1772.
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[15]
Bibliothèque municipale de Besançon, fonds comtois, 275.698.
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[16]
Grand séminaire de Besançon : lettre du 1er novembre 1740 d’Antoine-Pierre II de Grammont.
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[17]
P.A. Pidoux de la Maduere, Notre-Dame Libératrice, patronne de Salins et de Franche-Comté, Dole, 1939, p. 43.
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[18]
AD du Doubs : G 88, statuts synodaux du cardinal de Choiseul, « Observations pour le présent synode de 1770 ».
-
[19]
J. Baschet, « L’image-objet », dans Fonctions et usages des images dans l’Occident médiéval, Paris 1996, p. 8.
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[20]
Nicée II, 787-1987, Douze siècles d’images religieuses, Paris, 1987.
-
[21]
J. Delumeau, Rassurer et protéger, Paris, 1989, p. 207 ; J. de Viguerie, « Le miracle dans la France du XVIIe siècle », XVIIe siècle, 140 (juil.-sept. 1983), p. 318-319.
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[22]
Ibid, p. 319-320.
-
[23]
E. Pirolley, L’hostie sauvée des flammes, histoire du miracle de Faverney et des hosties miraculeuses, Paris, 1950. p. 90.
-
[24]
Ibid, p. 42.
-
[25]
Coll. BM Dole, voir figure 1, p. 136.
-
[26]
BNF, estampes : Va 39 (H127849), voir figure 2, p. 137.
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[27]
V.L. Tapié, Baroque et classicisme, Paris, 1980 ; nous avons utilisé l’édition de 1986, p. 280.
-
[28]
M. Gresset, « Le miracle eucharistique de Faverney (1608) », dans Histoire des miracles. Actes de la 6e rencontre d’histoire religieuse de Fontevraud, Angers, 1983, p. 77.
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[29]
BNF : estampes, Va70 fol.(80B90382), voir figure 3, p. 138.
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[30]
Histoire de Dole, Roanne, 1982, p. 79.
-
[31]
Gravure de Chastel.
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[32]
A.-M. Lecocq, « La Città festeggiante. Les fêtes publiques aux XVe et XVIe siècles », Revue de l’art, 1976, p. 87.
-
[33]
J. Boyvin, Relation fidèle du miracle du Saint-Sacrement, Besançon, 1839, p. 23.
-
[34]
Ibid, p. 25.
-
[35]
J. Boyvin, Le siège de la ville de Dole capitale de la Franche-Comté de Bourgogne et son heureuse délivrance, Dole, 1637, p. 152.
-
[36]
J. Boyvin, Relation fidèle du miracle du Saint-Sacrement, op. cit., p. 43.
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[37]
J. Boyvin, Relation fidèle du miracle dit Saint-Sacrement, ibid., p. 60.
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[38]
Ibid., p. 64.
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[39]
BM Dole.
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[40]
D. Bienmiller, « Reflets de la Contre-Réforme. Essor des couvents et éclosion mystique à Dole au XVIIe siècle », Nouvelle revue franc-comtoise, 66 (1978), p. 76.
-
[41]
M.-C. Mary, « Le système défensif du catholicisme le long de la frontière suisse », Revue de l’art, 65 (1984), p. 12.
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[42]
Ibid., p. 17.
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[43]
AD du Doubs : G 2290, les Bassots.
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[44]
Ibid.
-
[45]
A. Boussey, « La Franche-Comté a-t-elle été espagnole ? », Mémoire de l’Académie de Besançon, 1905, p. 3-24 ; F. Preney, « La formation de la population franc-comtoise, défaut d’influence espagnole », Nouvelle revue franc-comtoise, 1957, p. 153-166 ; G. Gazier, « Besançon, ville espagnole », Mémoires de la société d’émulation du Doubs, 1936, p. 18-30.
-
[46]
É. Male, L’art religieux au XVIIe siècle, Paris, 1984, p. 264. Il évoque saint François de Sales ; un disciple d’Olier, Jean Blanlo ; le P. Gibieuf.
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[47]
Les dossiers de l’Inventaire général de l’arrondissement de Pontarlier apportent de précieuses indications sur la décoration de l’édifice.
-
[48]
Ibid, p. 281-282.
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[49]
Histoire des pères et de la paternité, D. Roche, J. Delumeau, dir., Paris, 1990, p. 145.
-
[50]
É. Male, op. cit., p. 53.
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[51]
En 1251, la Vierge apparut à Simon Stock, général de l’ordre des carmes et lui remit le scapulaire.
-
[52]
G. Chazal, L’art du XVIIe siècle dans les Carmels de France, Paris, 1982, p. 77-78.
-
[53]
Voir figure 4, p. 138.
-
[54]
J.C. Schmitt, « Imago : de l’image à l’imaginaire », dans Fonctions et usages des images dans l’Occident médiéval, op. cit., p. 36.
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[55]
J. Baschet, op. cit., p. 17-23.
1Le diocèse de Besançon, des débuts de la Réforme catholique à la veille de la Révolution française, constitue un espace qui permet d’étudier les fonctions et statuts de l’image religieuse, sa place dans les techniques de la croyance, du faire-croire et de la persuasion [1]. Avant d’en venir au vif du sujet, une brève présentation de la Franche-Comté et du diocèse de Besançon s’avère nécessaire, de même qu’un rapide exposé des méthodes utilisées.
Un bastion de la Réforme catholique
2De la fin du XVe siècle jusqu’à la conquête française de 1674, la Franche-Comté connaît un véritable âge d’or de l’autonomie, malgré les progrès de l’absolutisme étudiés par Lucien Febvre [2]. Le retour à la France, en 1674, inaugure une époque où les forces centripètes de l’absolutisme s’exercent dans la province. Situé au cœur de l’axe catholique de la Réforme tridentine [3], qui relie l’Adriatique à la mer du Nord, le diocèse de Besançon se trouve sur une « frontière de catholicité » [4], au contact des églises réformées : le calvinisme en Suisse, le luthéranisme au nord de la province comtoise, en Alsace et dans le pays de Montbéliard. Le luthéranisme ne réussit jamais à s’enraciner ailleurs dans la province et la monarchie française lui livra une lutte sans merci à la fin du XVIIe siècle et dans la première moitié du XVIIIe siècle [5]. Cette situation du diocèse de Besançon explique que la publication des décrets du concile de Trente, en 1571 [6], y fut relativement précoce et éclaire aussi la vitalité du sentiment religieux dans la province comtoise qui, au XVIIIe siècle, fait figure de véritable forteresse catholique.
3Les sources permettant de connaître la chronologie de l’adoption de la Reforme catholique sont relativement ténues. Nous avons consulté les statuts de 1571 [7], la compilation de statuts de 1480 à 1680 complétée en 1707 [8], le fonds du Grand séminaire de Besançon et celui des archives départementales du Doubs [9]. Nous avons décidé d’analyser le discours de l’Église en matière d’images religieuses durant les deux siècles qui suivent la publication des décrets tridentins : quelle place accorde-t-elle à la pédagogie par l’image ? Existe-t-il une politique spécifique de l’image dans les Quatre Terres, zones protestantes du diocèse, contestées à Montbéliard par la monarchie française ? Dans quelle mesure le discours de l’Église comtoise en matière artistique accentue-t-il les aspects doctrinaux remis en cause par les réformateurs ? Nous avons également voulu apprécier la portée du discours sur les images de l’Église comtoise. Deux exemples permettront d’identifier différentes fonctions de l’image : l’iconographie du miracle des saintes hosties de Faverney, qui consacre une dévotion forte et propre à la province comtoise, envisagée à partir d’images volantes : les images fixes de la chapelle des Bassots, sise non loin de Morteau à quelques kilomètres des cantons suisses protestants.
L’Église comtoise : un discours tridentin normatif sur l’image
4Le décret tridentin du 3 décembre 1563 sur les images de la dernière session du concile de Trente, fut promulgué dans le diocèse de Besançon en 1573. Dès lors les archevêques bisontins s’intéressèrent à l’image fixe placée dans le lieu de culte ou à l’image volante diffusée par le colportage, pendant les deux temps forts de la Réforme catholique en Franche-Comté : d’une part, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, en particulier avec Ferdinand de Rye (1586-1636) ; d’autre part, à la fin du XVIIe siècle avec Antoine-Pierre I de Grammont (1662-1698). Cet intérêt est attesté jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle.
5L’index des statuts publiés en 1575, renvoie, au sujet des images, à trois textes [10]. Le premier rappelle que le culte d’adoration ou de latrie est réservé à Dieu, que le culte de dulie ou de vénération est rendu aux saints, ceux-ci étant chargés d’intercéder auprès de Dieu pour les hommes. Le second décret traite des superstitions : « Que les curés et les prêtres enseignent aussi qu’il ne faut pas honorer les images de façon superstitieuse : lampes, offrandes d’encens, génuflexions et autres semblables honneurs, que l’on présente à ces mêmes images, doivent être rapportés au prototype, comme renseignèrent le septième saint concile général et les Pères ». Le troisième statut interdit d’exposer de nouvelles reliques sans autorisation.
6La décence de la décoration du lieu de culte est aussi une préoccupation majeure. Ainsi, dans le statut de 1603 : « Il faut notamment posséder ou conserver dans les églises autant d’images que l’on veut du Christ, de la Vierge mère de Dieu et des autres saints, et il faut leur accorder un honneur dû aux prototypes auxquels elles ressemblent, que personne à moins d’être un impie n’ose le nier ; qu’elles ne soient pas cependant peintes ou érigées avec une grâce lascive ou bien avec quelque difformité, adhérant aux décrets du concile de Trente, nous l’interdisons absolument, et nous recommandons que l’on détruise complètement les images peintes, érigées ou sculptées ainsi » [11]. Ce texte condense les grands traits du discours de l’Église tridentine sur l’image, qui se retrouvent dans d’autres statuts jusqu’au XVIIIe siècle [12] : la notion de décence, au sens étymologique, désigne ce qui convient au culte, mais a aussi une valeur esthétique et spirituelle [13].
7Outre la décence des objets et de la décoration du lieu de culte, la préoccupation des archevêques bisontins va tout particulièrement au tabernacle et au Saint sacrement. Un statut de 1600, réaffirmé par celui de 1772, prescrit la décence du tabernacle : « le tabernacle dans lequel on conserve le très Saint sacrement, doré dans son entier ou du moins dans une grande partie, les parties restantes étant peintes de façon décente, pourra être placé au milieu du maître-autel » [14]. Le christocentrisme est un des caractères de l’art rénové dans la foulée du concile tridentin.
8Les conférences ecclésiastiques de 1689 soulignent aussi le rôle du clergé dans le soin à apporter aux églises, à une époque où Antoine-Pierre de Grammont introduit les séminaires afin de mieux former les curés. Il est notamment expliqué que les « peuples […] ressentent beaucoup plus de dévotion, et fréquentent bien plus volontiers leurs églises, lorsqu’ils les voyent décemment et somptueusement ornées, car étant grossiers comme ils sont la plupart, ce n’est, dit saint Bernard, que par la pompe extérieure qu’ils peuvent s’élever à la considération des choses spirituelles » [15].
9L’église comtoise développe enfin un fort esprit de reconquête au XVIIIe siècle dans les Quatre Terres, anciennes seigneuries de la principauté montbéliarde occupées depuis 1697 par la France. Les archevêques prescrivent des quêtes pour y rétablir les églises : il s’agit d’« attirer ceux qui ne le sont pas encore par la décoration de nos églises, et par la vuë édifiante des Images de nos Misteres et des vertus de nos Saints », comme l’explique l’archevêque en 1740 [16]. Cette politique se solde par un échec : les églises concernées restent dépouillées, le goût protestant pour la sobriété a survécu.
10L’image fixe ornant le lieu du culte a concentré l’attention des archevêques bisontins bien avant que leurs statuts n’évoquent l’image mobile, ici l’estampe. Si en 1642, l’archevêque Claude d’Achey distribuait des images de Notre-Dame de Salins, proclamée patronne tutélaire de l’église métropolitaine de Besançon [17], ce n’est qu’en 1770 que, pour la première fois, un statut synodal souligne l’intérêt de l’estampe : « Les Conférences et les Congrégations sont très utiles ; c’est pourquoi Nous souhaitons que l’on en établisse dans toutes les paroisses de notre Diocèse, & que l’on distribue exactement les petites feuilles imprimées, que l’on appelle les saints du mois ; l’on en trouve à Dole, chez le Sieur Tonnet, & presque dans toutes les Villes de la Province : cet usage coûte très peu, & contribue beaucoup à la piété » [18].
11Finalement, les archevêques de Besançon tout comme les pères du concile de Trente assignent à l’image les trois fonctions définies par Grégoire le Grand : l’image doit apprendre, émouvoir et remémorer [19]. Ils reprennent le principe de la déclaration du concile de Nicée II de 787 : le culte ne s’arrête pas à l’image, mais va au prototype [20].
Les estampes du miracle de Faverney : des fonctions multiples
12Le miracle des saintes hosties de Faverney de la Pentecôte 1608 a suscité en Franche-Comté un réveil de la dévotion au Saint sacrement. Il se produit à la période de plus forte intensité des miracles qui va de la fin des guerres de religion aux années 1660 [21]. La province se situe à proximité de la frontière orientale du royaume de France, où la densité de miracles est forte [22]. Le miracle de Faverney, le transfert d’une des hosties à Dole en 1608 et la fête et la procession commémorative organisée chaque année à Dole, ont généré de nombreux témoignages et enquêtes (vingt-et-un entre 1608 et 1671 [23]), mais seulement huit images : quatre en 1608 et 1609 immédiatement après le miracle, deux en 1660 et en 1680, les deux dernières datant du XVIIIe siècle. Les premiers commanditaires sont des parlementaires ou la municipalité de Dole.
13Pour bien comprendre le sens de ces images, il importe de faire un état des lieux. En 1608, même si la menace de l’hérésie a été arrêtée en 1575 par l’échec de l’attaque de Besançon par les huguenots, le protestantisme reste présent dans les esprits. Faverney est au début du XVIIe siècle un gros village situé au nord de la province comtoise et compte dans ses environs plusieurs villages où vivent des protestants [24]. Besançon est à cette époque la capitale religieuse de la Franche-Comté, alors que Dole en est la capitale politique et intellectuelle. La période du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle marque l’apogée pour cette capitale d’une province relativement autonome. Et surtout Dole est un bastion de la Contre-Réforme qui connaît un essor monastique important dès la fin du XVIe siècle : les divers ordres, notamment les jésuites installés depuis 1562 et les capucins depuis 1587, propagent le culte mariai et la liturgie eucharistique. Dès l’été 1608. Dole et Besançon luttent pour le transfert d’une des deux hosties. L’archiduc Albert, souverain des Pays-Bas et de la Franche-Comté, ayant tranché en faveur de la ville de Dole, une délégation doloise va chercher cette hostie le 18 décembre 1608 pour la ramener en procession à Dole.
14Deux gravures de 1609, d’Anatoile Chastel [25], graveur dolois, et du Dijonnais Nicolas Spirinx [26], orchestrent une véritable histoire par juxtaposition de scènes, celle du miracle de Faverney et de la translation de l’hostie à Dole. Celle de Chastel est une gravure à compartiments, où cinq tableaux s’organisent dans une sorte de retable. Ce choix se fait très certainement l’écho de la Contre-Réforme qui assigne aux retables une place nouvelle dans une religion d’ostentation cherchant à donner éclat et solennité à ses rites [27]. La composition de chacune des deux estampes juxtapose des tableaux insistant sur le caractère eucharistique du miracle et sur la procession qui conduit l’hostie de Faverney à la ville de Dole. Dans les deux cas, l’écusson de la Bourgogne et de la Franche-Comté se trouve en haut à gauche et l’écusson municipal de Dole en haut à droite : la sainte hostie de Faverney est l’objet d’une dévotion doloise mais également d’une dévotion comtoise. En outre, l’écu de la maison d’Espagne sur la gravure de Chastel rappelle le soutien actif apporté par les archiducs Albert et Isabelle-Claire-Eugénie, gendre et fille de Philippe II à la Contre-Réforme en Franche-Comté et à la nouvelle dévotion.
15La gravure de Spirinx est tripartite. Au centre de l’estampe, trois tableaux exposent les différentes phases du miracle à l’intérieur de l’église de Faverney. Le regard du spectateur et des personnages agenouillés au niveau inférieur converge vers la scène centrale qui montre comment le reliquaire-ostensoir, où sont placées les deux hosties, a échappé à l’incendie de l’église abbatiale en étant suspendu en l’air. Pourquoi mettre en valeur le miracle de Faverney, qui est un des plus grands miracles eucharistiques [28] dans une province qui se sent menacée par le protestantisme ? D’une part, les catholiques l’interprètent comme une manifestation de la présence réelle du Christ dans l’hostie consacrée, à une époque où les protestants n’adhèrent pas à la doctrine eucharistique des catholiques. D’autre part, il s’agit ainsi de s’opposer aux protestants qui croient aux miracles de l’Évangile, mais qui pensent que le temps des miracles est terminé. Une autre planche gravée vers 1660 [29], reproduite par un cuivre de 1761, montre que le reliquaire de sainte Agathe – renfermant un fragment du doigt de la sainte – servait d’ostensoir lors du miracle de Faverney ; ce miracle constitue ainsi un autre défi au protestantisme, hostile à la vénération des reliques.
16La partie supérieure de l’estampe de Spirinx montre la procession qui ramène la sainte hostie de Faverney à Dole. L’estampe de Chastel accorde beaucoup plus d’importance à cet épisode. À l’étage central, trois compartiments relatent les épisodes du miracle. L’étage inférieur présente une vue du territoire de Dole jusqu’au village de Brevans, où se déroule la procession. À gauche, apparaissent la ville de Dole et ses monuments ; au fond, un des plus célèbres sanctuaires marials comtois, celui de Montroland. Cette estampe est beaucoup plus pédagogique que la précédente : les divers groupes de la procession sont identifiés par des lettres explicitées dans une légende inscrite en-dessous de la gravure.
Les fêtes religieuses urbaines
17La gravure de Chastel peut être confrontée à la Relation fidèle du miracle du Saint-Sacrement arrivé à Faverney en 1608 de Jean Boyvin. parlementaire dolois, architecte, qui fait œuvre d’historien en s’appuyant sur les témoignages, les archives de la ville de Dole. Elle offre une « radiographie » sociale de la cité doloise qui, en 1617, compte environ 4 900 habitants [30]. Les participants à la procession qui accompagne l’entrée de la sainte hostie à Dole sont divers. Les jeunes filles de la ville, élèves des ursulines, sont suivies des écoliers du collège des jésuites chantant les litanies du très Saint sacrement. Viennent ensuite les confréries de la ville et les représentants du monde ecclésiastique – capucins, cordeliers, curés et autres ecclésiastiques des environs – tous portant des reliques et des images. Ils précèdent la sainte hostie portée sous un dais par l’abbé de Faverney. Les corps politiques de la ville de Dole sont aussi présents : membres du parlement, de l’université, de la cour des comptes, suivis des officiers du bailliage et des magistrats municipaux. La procession est fermée par « les bourgeois et abitants et grande quantité de peuple, les femmes » [31]. Les participants reflètent le milieu social dolois : un clergé puissant, une bourgeoisie dotée du pouvoir économique et, par ses fonctions municipales, du pouvoir politique, la noblesse de robe qui gravite autour du parlement et de la chambre des comptes, les gens de métier, artisans, commerçants, vignerons et paysans et enfin les manouvriers, voire les vagabonds. Deux types de fêtes publiques se côtoient du XVe siècle à la fin du XVIe siècle, les fêtes populaires d’une part et les fêtes religieuses, civiques et dynastiques d’autre part. C’est au second type que se rattache cette fête doloise : elle souligne les rôles sociaux et les hiérarchies sociales, où la communauté urbaine célèbre dans l’harmonie l’arrivée de la sainte hostie de Faverney [32]. Elle témoigne aussi de la sensibilité baroque par la place des musiciens, de l’encens et des flambeaux que Chastel met en valeur.
18La ferveur doloise est-elle aussi forte que l’affirme la gravure de Chastel ? Non, à en croire Jean Boyvin : il explique en 1609 qu’« elle avoit besoin de quelque objet relevé par-dessus le commun, qui rallumat de tems à autre sa ferveur » [33]. Dès 1608, les élites doloises choisissent de se placer sous la protection de la sainte hostie. Le quatrain sous la gravure de Spirinx souligne ce rôle de palladium : « Soubz la protectionde ce pain admirable / Dole ne crain plus rien, tu es en seureté / tant que la grande Troye au front de sa cité / A eust le palladion elle fut imprenable ». De même dès 1609, Boyvin évoque ce rôle de « paladium (sic) et de bouclier sacré » [34], thème qu’il développe à nouveau vingt-neuf ans plus tard quand les armées françaises assiègent la ville en 1636 au début de la guerre de Trente Ans : « L’hostie miraculeuse se presentoit à nos yeux, comme un bouclier impénétrable au fer & aux flammes, envoyé du ciel pour Divinité tutélaire de la ville » [35].
19Cette volonté de faire de la sainte hostie la protectrice de la cité de Dole est à l’origine des fêtes organisées par la municipalité en accord avec le clergé, de 1608 à 1639, pour célébrer l’hostie miraculeuse à chaque Pentecôte : magistrats de la ville, membres du parlement, de l’université et des grands corps politiques dolois participent à cette manifestation qui rencontre un grand succès [36]. Deux gravures de 1609 montrent les décors de ces fêtes : celle commandée par Antoine Garnier, premier conseiller et vice-président du parlement, qui représente l’obélisque que le parlement fit dresser pour la circonstance [37] ; celle issue de l’atelier du graveur des monnaies ci-dessus cité, montrant un des neuf arcs de triomphe construits par le magistrat et par les bourgeois selon Boyvin [38], qui décrit ces décors avec un œil professionnel : les deux estampes correspondent à sa description [39]. Obélisque et arcs de triomphe, le décor est celui des grandes fêtes publiques religieuses comme des entrées royales de la même époque, et témoigne d’une religion du spectacle et de la magnificence conforme aux préceptes tridentins. Décors et estampes s’adressent à un public « populaire », mais aussi à un public cultivé capable d’en déchiffrer le sens : l’obélisque de 1609 est « chargé de divins hiéroglyphes et de variété de beaux mots hébreux, latins et grecs, et français » à la louange du Saint sacrement qui sont sur l’estampe. De même, de nombreuses épigrammes, inscriptions et tableaux évoqués par Boyvin, se trouvent sur le neuvième arc. L’estampe n’en a retenu que certains. Le tableau du haut représente le Saint sacrement au milieu d’un brasier dont les flammes enveloppent des païens, des Turcs, des juifs et des hérétiques à ses pieds. Ici l’intention est claire : il s’agit d’afficher la force de l’Église tridentine face aux menaces protestante et musulmane – trente ans plus tard, la bataille de Lépante de 1571 n’est pas oubliée.
20Certaines de ces estampes préparent le travail des artisans chargés de réaliser les décors de fêtes. Elles soulignent aussi le rôle que Dole entend jouer dans la propagation de la Contre-Réforme en Franche-Comté ; la place du clergé dolois dans cette entreprise, celle des élites doloises gagnées par la ferveur religieuse tridentine – ce dont témoignent les nombreuses vocations religieuses tant dans la bourgeoisie que dans la noblesse [40]. Elles valorisent l’adhésion des grands corps politiques de la province à la Contre-Réforme, tout en affirmant le rôle de capitale politique de Dole. L’image a donc ici une fonction apologétique, mais aussi une fonction politique, en affirmant le pouvoir de la ville de Dole, enfin une fonction sociale, en renforçant le pouvoir de la bourgeoisie doloise.
L’iconographie antiprotestante de l’église des Bassots (fin XVIIe siècle)
21Les injonctions artistiques de l’Église comtoise et notamment de l’archevêque réformateur Antoine-Pierre I de Grammont ont été entendues. À travers l’exemple de la chapelle des Bassots construite à quelques kilomètres de la Suisse protestante, dans une région comtoise qui constitue un véritable « système défensif du catholicisme le long de la frontière suisse » [41], nous pouvons étudier les choix iconographiques de celui qui fit construire l’édifice et le fit décorer à ses frais à partir de 1679 : Claude Binetruy, comtois d’origine, marchand de profession, très pieux, établi à Madrid – ville du souverain avant l’annexion de la Comté par la France - devint prêtre séculier au couvent de la congrégation oratorienne Saint-Philippe de Madrid en 1699.
22Une construction de cette nature n’est point rare au XVIIe siècle dans cette région actuelle du Haut-Doubs qui fait face à la Suisse protestante : la restructuration des cadres paroissiaux s’y accompagne d’une prolifération d’oratoires et de chapelles rurales, construites par des familles [42]. Quant au choix du lieu, il faut souligner que Claude Binetruy est natif de Villers, à quelques kilomètres du hameau des Bassots. Comme il l’explique dans le titre de fondation de 1690, il se préoccupe de la pratique religieuse de ses compatriotes « led. lieu des Bassots estant scitué aux pentes d’une montagne en laquelle il y a plus de cinquante familles difuses, voisines et confinantes a une province d’huguenots » [43].
23Le mobilier d’origine de la chapelle des Bassots est à peu près resté en place. Trois retables en bois peint et doré, celui du maître-autel et les deux retables latéraux, ont été exécutés entre 1685 et 1690. Le programme iconographique, choisi par Claude Binetruy [44], est fortement marqué par la Contre-Réforme et témoigne également d’une influence espagnole incontestable. Ce phénomène est très rare en Franche-Comté qui, malgré un siècle et demi de domination espagnole, est restée imperméable aux influences artistiques et culturelles de l’Espagne. L’attachement franc-comtois à cette dernière s’explique par liberté et l’autonomie dont la Franche-Comté a joui sous le gouvernement de ces maîtres lointains [45]. Dans la chapelle des Bassots, comme dans les autres églises rurales au temps de la Contre-Réforme, l’iconographie des retables commente l’enseignement dogmatique : ici la Trinité. Elle propage également le culte de la Vierge et des saints, montrant leurs miracles, en opposition aux protestants, qui sont hostiles à ces intercesseurs.
24La Sainte Famille, composée de trois personnes, Marie, le Christ et Joseph, est une dévotion tridentine : cette trinité nouvelle, « Trinité de la terre, image de la Trinité du Ciel » [46]. Le retable du maître-autel des Bassots [47] a dans son corps central un groupe sculpté en ronde-bosse qui représente la Sainte Famille : saint Joseph et la Vierge, debout encadrent l’Enfant Jésus. Le fondateur a choisi lui-même la dédicace de l’édifice dont le patron est saint Joseph. D’autre part, la Contre-Réforme exalte saint Joseph à partir du XVIe siècle, d’abord en Espagne et dans les couvents, notamment ceux du Carmel, avant de s’étendre aux franciscains, aux jésuites, puis à d’autres contrées, l’Italie, la Flandre et la France [48], enfin hors des cloîtres dans la seconde moitié du XVIIe siècle [49]. Ici c’est en protecteur de l’enfance du Christ qu’apparaît saint Joseph, et non en tant que modèle du parfait artisan ou patron de la bonne mort, qui sont d’autres types iconographiques tridentins.
25Sur le couronnement du retable, apparaît Dieu le Père, bénissant dans un nuage, tenant un globe à la main. Sur les ailes du retable s’opposent en pendant les statues en pied et sculptées dans le bois : saint Pierre à gauche et saint Paul, en patriarche barbu, selon la tradition médiévale, à droite. Saint Pierre brandit une clef dans sa main gauche et tient un livre fermé dans sa main droite. Ce choix iconographique, fréquent en ces temps de Contre-Réforme, rappelle que le saint est le chef de l’Église et que les papes sont ses successeurs, à une époque où les protestants, qu’ils fussent calvinistes ou luthériens, attaquaient la papauté [50].
26Les retables latéraux présentent au centre de la couronne du tombeau une scène sculptée en bas-relief : à gauche, la donation du scapulaire à saint Simon Stock [51] et, à droite, la donation du rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Ce sont là deux thèmes qui se rencontrent fréquemment dans les autels retables latéraux des églises rurales de Franche-Comté au XVIIe siècle. Le scapulaire fut la grande dévotion que les carmes répandirent. Il faut voir dans ce choix l’influence espagnole, plus que celle des carmes de Franche-Comté installés depuis 1623 à Dole et 1645 à Besançon [52]. C’est en effet là encore une dévotion très répandue en Espagne dès le XVIe siècle. Par ailleurs, la Contre-Réforme a exalté la dévotion au rosaire qui, ayant triomphé de l’hérésie albigeoise, devait triompher de même de l’hérésie protestante.
27Dans les niches des retables sont placées des statues de bois polychromes, représentant des saints-évêques. À gauche, saint Claude, patron du donateur, mais surtout saint comtois très populaire, évêque du Jura, bénit ici un enfant agenouillé qu’il a ressuscité. La statue de droite témoigne d’un culte en essor depuis le XIIIe siècle dans l’Est de la France, la Lorraine, l’Italie et l’Allemagne rhénane : saint Nicolas [53], patron du premier chapelain de la chapelle, saint thérapeute qui guérit les infirmes, bénit trois petits enfants qu’il a ressuscités, alors qu’ils avaient été découpés en morceaux et jetés dans un saloir par le boucher auquel ils avaient demandé l’hospitalité. Il est donc le patron des enfants amenés à fréquenter l’école accolée à l’église, que le fondateur a fait construire pour les habitants des Bassots, trop pauvres pour pouvoir se payer un maître d’école.
28Nous avons montré dans cette étude que l’image fonctionne dans divers espaces emboîtés [54]. Dans l’espace de la ville de Dole, elle affirme la cohésion et les hiérarchies sociales. Dans l’espace de la province comtoise, elle est apologétique, mais tout autant politique : nous avons vu son rôle crucial dans la rivalité entre Dole, capitale politique, et Besançon, capitale religieuse : à Dole, l’hostie de Faverney, à Besançon, le Saint suaire. Dans l’espace politique espagnol, les retables des Bassots témoignent d’une influence rare de l’Espagne dans cette contrée lointaine et autonome qu’elle domine, la Franche-Comté. Dans l’espace de la chrétienté enfin, l’image développe la réforme tridentine : la norme [55] définie par les archevêques de Besançon s’appuie sur le décret tridentin de 1563 et reçoit un écho à travers les images fixes du lieu de culte et les images volantes des colporteurs.
Gravure d’Anatoile Chastel, 1609. Coll. BM Dole. © Bibliothèque municipale de Dole, cliché Patricia Subirade
Gravure d’Anatoile Chastel, 1609. Coll. BM Dole. © Bibliothèque municipale de Dole, cliché Patricia Subirade
Gravure de Nicolas Spirinx, 1609. Coll. BNF estampes. © Bibliothèque nationale de France, cliché BNF
Gravure de Nicolas Spirinx, 1609. Coll. BNF estampes. © Bibliothèque nationale de France, cliché BNF
Ciboire de Faverney, gravure de 1660 environ. Coll. BNF estampes. ©Bibliothèque nationale de Fiance, cliché BNF
Ciboire de Faverney, gravure de 1660 environ. Coll. BNF estampes. ©Bibliothèque nationale de Fiance, cliché BNF
Arc de triomphe de Dole, gravure de Chastel, 1609. Coll. BM Dole. © Bibliothèque municipale de Dole, cliché Patricia Subirade
Arc de triomphe de Dole, gravure de Chastel, 1609. Coll. BM Dole. © Bibliothèque municipale de Dole, cliché Patricia Subirade
Notes
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[*]
Prépare une thèse sous la direction de Jean Delumeau, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Art religieux et présence française en Franche-Comté de la conquête (1674) à la Révolution française.
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[1]
Cette problématique a été largement développée par les historiens médiévistes : D. Arasse, « Entre dévotion et culture : fonctions de l’image religieuse au XVe siècle », dans Faire croire. Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du XIIe au XVe siècle, Rome, 1981, p. 131.
-
[2]
L. Febvre, Philippe II et la Franche-Comté, Paris, 1912.
-
[3]
R. Taveneaux, Le catholicisme dans la France classique (1610-1648), Paris, 1980.
-
[4]
P. Chaunu, « Jansénisme et frontière de catholicité (XVIIe et XVIIIe siècles), à propos du jansénisme lorrain », Revue historique (1962), p. 122.
-
[5]
J.-M. Debard, « Le pays de Montbéliard et la politique antiprotestante de Louis XIV », Bulletin de la société d’histoire du protestantisme français (1986), p. 257-283.
-
[6]
L. Febvre, op. cit. ; Id., « L’application du concile de Trente et l’excommunication pour dettes en Franche-Comté », Revue historique (1910), p. 1-39.
-
[7]
Bibliothèque Sainte-Geneviève : C 4°300 Inv.300, réserve : Statuta synodalia bisuntinae ecclesiae, Lyon, 1575.
-
[8]
Bibliothèque Municipale de Besançon, 235.866, réserve comtoise : Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1680, Besançon, 1680 ; BM de Besançon, 276.428, réserve comtoise : Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1707, Besançon, 1707.
-
[9]
AD du Doubs : G 88.
-
[10]
Bibliothèque Sainte-Geneviève…, op. cit., p. 36-37.
-
[11]
Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1680, p. 36, Titulus XXVI De sanctorum cultu eorumq. Imaginibus ac Reliquiis, Statutum III « Imagines indecenter pictae aut sculptae tollantur ab Ecclesia » (Titre XXVI Du culte des saints, de leurs images et reliques, Statut III « Qu’on enlève des églises les images peintes ou sculptées avec indécence »).
-
[12]
Grand séminaire de Besançon : Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis, 1er mai 1761 ; O. Christin, Une révolution symbolique, l’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, 1991, p. 251.
-
[13]
M. Vénard, Réforme protestante, réforme catholique dans la province d’Avignon au XVIe siècle, Paris, 1993, p. 839.
-
[14]
Statuta seu decreta synodalia Bisuntinae diocesis publicata ab anno 1480 ad annum 1680, Titre XXVI, statut 7 ; AD du Doubs : G 88, observations pour le synode de 1772.
-
[15]
Bibliothèque municipale de Besançon, fonds comtois, 275.698.
-
[16]
Grand séminaire de Besançon : lettre du 1er novembre 1740 d’Antoine-Pierre II de Grammont.
-
[17]
P.A. Pidoux de la Maduere, Notre-Dame Libératrice, patronne de Salins et de Franche-Comté, Dole, 1939, p. 43.
-
[18]
AD du Doubs : G 88, statuts synodaux du cardinal de Choiseul, « Observations pour le présent synode de 1770 ».
-
[19]
J. Baschet, « L’image-objet », dans Fonctions et usages des images dans l’Occident médiéval, Paris 1996, p. 8.
-
[20]
Nicée II, 787-1987, Douze siècles d’images religieuses, Paris, 1987.
-
[21]
J. Delumeau, Rassurer et protéger, Paris, 1989, p. 207 ; J. de Viguerie, « Le miracle dans la France du XVIIe siècle », XVIIe siècle, 140 (juil.-sept. 1983), p. 318-319.
-
[22]
Ibid, p. 319-320.
-
[23]
E. Pirolley, L’hostie sauvée des flammes, histoire du miracle de Faverney et des hosties miraculeuses, Paris, 1950. p. 90.
-
[24]
Ibid, p. 42.
-
[25]
Coll. BM Dole, voir figure 1, p. 136.
-
[26]
BNF, estampes : Va 39 (H127849), voir figure 2, p. 137.
-
[27]
V.L. Tapié, Baroque et classicisme, Paris, 1980 ; nous avons utilisé l’édition de 1986, p. 280.
-
[28]
M. Gresset, « Le miracle eucharistique de Faverney (1608) », dans Histoire des miracles. Actes de la 6e rencontre d’histoire religieuse de Fontevraud, Angers, 1983, p. 77.
-
[29]
BNF : estampes, Va70 fol.(80B90382), voir figure 3, p. 138.
-
[30]
Histoire de Dole, Roanne, 1982, p. 79.
-
[31]
Gravure de Chastel.
-
[32]
A.-M. Lecocq, « La Città festeggiante. Les fêtes publiques aux XVe et XVIe siècles », Revue de l’art, 1976, p. 87.
-
[33]
J. Boyvin, Relation fidèle du miracle du Saint-Sacrement, Besançon, 1839, p. 23.
-
[34]
Ibid, p. 25.
-
[35]
J. Boyvin, Le siège de la ville de Dole capitale de la Franche-Comté de Bourgogne et son heureuse délivrance, Dole, 1637, p. 152.
-
[36]
J. Boyvin, Relation fidèle du miracle du Saint-Sacrement, op. cit., p. 43.
-
[37]
J. Boyvin, Relation fidèle du miracle dit Saint-Sacrement, ibid., p. 60.
-
[38]
Ibid., p. 64.
-
[39]
BM Dole.
-
[40]
D. Bienmiller, « Reflets de la Contre-Réforme. Essor des couvents et éclosion mystique à Dole au XVIIe siècle », Nouvelle revue franc-comtoise, 66 (1978), p. 76.
-
[41]
M.-C. Mary, « Le système défensif du catholicisme le long de la frontière suisse », Revue de l’art, 65 (1984), p. 12.
-
[42]
Ibid., p. 17.
-
[43]
AD du Doubs : G 2290, les Bassots.
-
[44]
Ibid.
-
[45]
A. Boussey, « La Franche-Comté a-t-elle été espagnole ? », Mémoire de l’Académie de Besançon, 1905, p. 3-24 ; F. Preney, « La formation de la population franc-comtoise, défaut d’influence espagnole », Nouvelle revue franc-comtoise, 1957, p. 153-166 ; G. Gazier, « Besançon, ville espagnole », Mémoires de la société d’émulation du Doubs, 1936, p. 18-30.
-
[46]
É. Male, L’art religieux au XVIIe siècle, Paris, 1984, p. 264. Il évoque saint François de Sales ; un disciple d’Olier, Jean Blanlo ; le P. Gibieuf.
-
[47]
Les dossiers de l’Inventaire général de l’arrondissement de Pontarlier apportent de précieuses indications sur la décoration de l’édifice.
-
[48]
Ibid, p. 281-282.
-
[49]
Histoire des pères et de la paternité, D. Roche, J. Delumeau, dir., Paris, 1990, p. 145.
-
[50]
É. Male, op. cit., p. 53.
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[51]
En 1251, la Vierge apparut à Simon Stock, général de l’ordre des carmes et lui remit le scapulaire.
-
[52]
G. Chazal, L’art du XVIIe siècle dans les Carmels de France, Paris, 1982, p. 77-78.
-
[53]
Voir figure 4, p. 138.
-
[54]
J.C. Schmitt, « Imago : de l’image à l’imaginaire », dans Fonctions et usages des images dans l’Occident médiéval, op. cit., p. 36.
-
[55]
J. Baschet, op. cit., p. 17-23.