Humanisme 2013/2 N° 299

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Article de revue

Études des processus inter et transgénérationnels

Pages 85 à 93

notes

  • [1]
    Cette « douche écossaise » a été filmée et photographiée pour la première fois par Grégory Bateson et Margaret Mead dans Balinese character, a photographic analysis, en 1942. Il donnera à ce comportement pathologique le nom de double bind [double lien ou double contrainte]. Il s’agit ici d’un comportement maternel paradoxal qui, quelle que soit la manière dont l’enfant l’analyse, le fera toujours souffrir.
  • [2]
    In my father’s den de Brad Mc Gann (2004), « Secrets de famille » [keeping mum] de Niall Johnson (2005), Un Secret de Claude Miller (2007), d’après le roman de Philippe Grimbert, Incendies de Denis Villeneuve (2010), pour ne citer que les plus connus.
  • [3]
    La France compte 11 000 à 12 000 suicides par an soit 17 pour 100 000 habitants, loin après la Lituanie (38,6 pour 100 000 habitants, la Russie (34,3) et la Biélorussie (35,1).
  • [4]
    (Renault [25], France Télécom [Didier Lombard : « la pêche aux moules, c’est terminé » 115 suicides de 2004 à 2010], La Poste [70 suicides en un an] et EDF [20] par exemple). Le harcèlement moral et le management violent (plan NExT de France Télécom) sont à l’origine de 300 à 400 suicides au travail par an.

1Les liens intergénérationnels se définissent par des relations réelles, vécues par des individus réels au sein d’une même famille. En temps normal, nous avons donc tous des relations réelles et incarnées avec nos parents, nos grands parents et nos propres enfants et petits-enfants. (1)

2Les liens transgénérationnels sont d’un autre ordre. Ils désignent les relations fantasmatiques que nous entretenons avec des membres de notre famille que nous n’avons pas connus directement. Un arrière-grand-père qui a fait la guerre de 1870 ou même celle de 14/18, que nous n’avons jamais rencontré dans la réalité, mais que la famille érige en héros, en figure emblématique ou même souvent mythologique. Ces liens ne sont donc pas réels, et ces figures mythiques, ainsi que leurs aventures ou faits d’armes, remplissent notre vie et notre imaginaire. Il ne s’agit pas de mécanismes d’identifications, mais bien de fictions entretenues par notre entourage où les problèmes de loyauté familiale, de répétition, de secrets de famille et éventuellement de résilience vont alors se poser. (2 et 3)

2° L’enfant imaginaire (figure 1)

3Comme son nom l’indique, ce concept central dans le processus de la grossesse, traduit la représentation imaginée et onirique d’un enfant à venir. L’homme est vraisemblablement le seul mammifère à posséder une telle représentation psychique d’un enfant qui n’existe pas encore dans la réalité. Et cette représentation est toujours celle d’un enfant achevé et terminé. Les rôles de cet enfant imaginaire (qui existe aussi chez le futur père) sont primordiaux pour le bon déroulement de la grossesse. Il en est d’abord le carburant énergétique. C’est lui (l’enfant imaginaire) qui permet à la femme de mener sa grossesse jusqu’au bout. Il faut donc que l’enfant du corps (fœtus) soit alimenté par l’enfant psychique (l’enfant imaginaire). Bref, pour que la grossesse soit harmonieuse, il faut que le psychisme soit « plein » de l’enfant que l’on attend. Cet enfant imaginaire permet aussi d’élaborer des interactions fantasmatiques avec son futur enfant, d’établir des liens affectifs, et de permettre l’attachement des futurs parents à leur futur enfant. Ainsi quand un couple fait une fausse couche, le travail de deuil qui suit montre bien l’importance de cet attachement. Pour les psychologues et les psychanalystes, indépendamment du désir d’enfant qui n’entre pas ici dans notre réflexion, « l’enfant à venir est d’avance porteur des avatars psychologiques de ses géniteurs ». Cette formule lapidaire est lourde de sens. Elle semble en effet induire que les avatars parentaux sont des blessures, des frustrations et des manques de toutes sortes. Cela est certainement vrai. Mais nous insistons aussi sur le fait que si les éléments négatifs de ses géniteurs sont déjà potentiellement présents chez l’enfant à venir, les bons aspects de ses parents le sont aussi. Il nous faudra donc toujours garder à l’esprit que les mauvais et les bons aspects se côtoient. Cet enfant est donc « à venir », il s’inscrit dans un futur proche, mais n’est pas encore une réalité.

figure 1 : l’enfant imaginaire

figure im1

figure 1 : l’enfant imaginaire

3 ° Le principe de réparation (figure 2)

4Ce principe est inhérent à toute grossesse et son énoncé est des plus simples : « Mon enfant aura ce que je n’ai pas eu, Il fera ce que je n’ai pas fait, et il sera ce que je n’ai pas réussi à être. »

5En fait cette réparation semble normale tant la parentalité (aspects psychologiques de la paternité et de la maternité) nous conduit à nous dépasser dans une forme d’altruisme apparent. Dans cette logique de réparation, l’on comprend aisément que les futurs parents rêvent toujours d’un enfant réparateur de leur passé, c’est-à-dire de leur propre enfance.

figure 2 : le principe de réparation

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figure 2 : le principe de réparation

6Nous comprenons aussi immédiatement que les désirs de réparation de chaque géniteur sont proportionnels aux avatars du passé : plus j’ai souffert, plus je souhaite que mon futur enfant ne souffre pas. Or c’est justement là que le bât blesse. En effet, le désir de réparation renferme en puissance les germes de la répétition (figure 3). Pour que le schéma soit complet, il faut y ajouter deux choses : les parents de la future mère (figure 4) et les parents du futur père (figure 5). Le schéma se complexifie, mais une évidence apparaît : la mère que je vais être ne se comprend qu’à la lumière de la mère que j’ai eue. Même chose pour le futur père. L’on se rend compte aussi que l’enfant est le pivot parfait du système et que l’enfant du futur se télescope avec l’enfant du passé. De la même manière qu’en clinique, parler de l’enfant, pour des parents, c’est aussi parler de leur propre enfance et inversement, parler de son enfance, c’est toujours parler de son enfant.

figure 3 : répétition du passé

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figure 3 : répétition du passé

figure 4 : les parents de la future mère

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figure 4 : les parents de la future mère

figure 5 : le schéma complet

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figure 5 : le schéma complet

4° Le principe de répétition

7Élever un enfant c’est en faire « l’élevage » (F. Dolto) avec un enfant bien réel : celui qui vient au monde. Pour que la naissance se passe bien, il est impératif que les parents fassent le deuil de l’enfant imaginaire au profit de l’enfant réel. Naître est une forme d’adoption. Il faut que les parents acceptent l’enfant réel avec toutes ses caractéristiques (genre, couleur des cheveux, visage, carnation, ressemblance, etc.) et oublient complètement l’enfant du rêve. En temps normal, ce deuil est immédiat tant le réel comble et détrône le rêve qu’ils en avaient. Il arrive cependant que la réalité soit moins belle que le rêve, alors que le nouveau-né est tout à fait normal, ce qui peut expliquer, pour partie, certaines dépressions dites du « post partum ».

5° La réparation conduit à la répétition (figure 6)

8Les parents vont avoir tendance à répéter et non à réparer avec l’enfant réel. On assiste ici au contraire du désir énoncé. Plus j’ai rêvé d’un enfant réparateur de mon enfance à moi, et ce désir semble sincère, plus je vais répéter mon enfance avec mon propre enfant. Il nous faut ici insister sur la notion de répétition. Elle ne s’inscrit pas dans un quelconque déterminisme, pas plus que nous soyons obligés de répéter. Mais c’est un constat clinique : la répétition est à la hauteur de mon propre désir de réparation : mon inconscient (le désir de répétition) fait et dit le contraire de mon conscient (le désir de réparation). On peut même se demander si cette répétition n’a pas une valeur thérapeutique par rapport à ses malheurs d’enfant. Et cette répétition n’est pas le fait d’un seul parent. Elle concerne généralement chacun des géniteurs.

figure 6 : la réparation conduit à la répétition

figure im6

figure 6 : la réparation conduit à la répétition

6° Aspects connexes

9Nous aborderons certains aspects liés à la réparation et à la répétition. Tout d’abord la grossesse est un véritable rite de passage. Les deux schémas suivants vont permettre de comprendre ce mécanisme pour les femmes. Tant qu’elles n’ont pas d’enfants, elles sont et restent la fille de leur propre mère (figure 7). En faisant un enfant, elles deviennent la mère de leur propre enfant (figure 8). L’on constate encore une fois que l’enfant est le pivot du système.

10Les chiffres français sont relativement stables. Ils montrent qu’un tiers des grossesses adolescentes aboutissent à une naissance (6 000 pour 18 000). Les deux tiers sont des IVG ou des avortements thérapeutiques (incestes). Ce qui est remarquable dans ces maternités adolescentes concerne l’âge des grands-mères : il n’excède pas les 30 ans. Ce qui montre l’importance des mécanismes de répétition et de réparation.

11Dans toutes les familles nombreuses, il y a un partage des enfants par les parents. Celui que l’on appelle « le fils préféré » de la mère, par exemple, traduit cette appropriation (figure 9) : la partition des enfants par les parents. Elle montre aussi que, contrairement aux idées reçues, les parents n’aiment pas leurs enfants de la même manière. Qui est cet enfant préféré ? C’est généralement l’enfant qui vous ressemble le plus (la ressemblance est prise dans son sens le plus large et englobe les ressemblances psychiques et psychologiques). Il se formule d’une manière très simple : « ta fille a fait une bêtise ! ». Par contre, cet enfant qui nous ressemble le plus va être en charge, d’une certaine manière, de nos répétitions. Justement parce qu’il nous ressemble le plus, nous ne lui pardonnons pas de nous ressembler autant. Il est un peu notre « clone » ou notre miroir et cela peut, dans certains cas, être insoutenable.

figure 7 : grossesse = rite de passage

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figure 7 : grossesse = rite de passage

figure 8 : grossesse = rite de passage

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figure 8 : grossesse = rite de passage

12En France, on estime à 200 000 le nombre d’enfants confrontés à la maltraitance et 20 000 d’entre eux seraient en réel danger. Cette maltraitance revêt différentes formes qu’il n’y a pas lieu ici d’expliciter. Précisons qu’il est rare que l’enfant lui-même fasse un signalement au téléphone ou par écrit. Vraisemblablement, l’enfant préfère avoir de mauvais parents que pas de parents du tout. L’étude clinique de cette maltraitance nous éclaire sur l’importance des phénomènes de répétition : le parent maltraitant a très souvent un partenaire « complice » qui le laisse faire. Quelquefois les deux peuvent être en alliance dans la violence contre l’enfant. Et le parent violent a très souvent eu un passé douloureux. On ne peut pas nier, pendant la grossesse, l’existence d’un désir sincère de réparation. Et là encore l’enfant réel, par ses comportements (cris, pleurs, vagissements, etc.) réactive les comportements de violence du parent ou des parents. Quelquefois même les comportements dysfonctionnent, à la manière d’une « douche écossaise »  [1] où l’enfant est obligé de « provoquer » la violence du parent pour avoir ensuite un câlin réparateur de celui-ci.

13Les pathologies familiales autour de l’alcoolisme sont nombreuses et l’approche systémique permet d’en comprendre la mécanique intime. Très souvent, dans une famille où un parent est alcoolique, des complicités se mettent en place, comme par exemple l’enfant qui va acheter les bouteilles de vin pour son père ou la mère qui ferme les yeux sur l’ébriété du mari pour ne plus se faire « violer ». Quand une femme vit avec un conjoint alcoolique, très souvent dans son histoire familiale on retrouve en amont un père lui-même alcoolique. Tout se passe comme si, enfant et adolescente, cette femme avait un comportement très réparateur dont l’énoncé peut se résumer à ce type de formule : « maman, tu vois quand moi je serai grande comme toi, et quand j’aimerai mon homme, mon amour sera tellement fort que mon homme ne boira jamais d’alcool ». Et pour bien montrer à sa mère qu’elle est la plus forte, elle ne va pas tomber amoureuse de n’importe quel homme : elle risque de tomber amoureuse d’un alcoolique et pensera pouvoir le guérir, ce qui dans la réalité ne pourra se passer.

14Comment les couples se rencontrent et se forment ? Quels sont les critères conscients et inconscients de choix ? Mais avons-nous vraiment le choix ? La quête œdipienne inconsciente du partenaire semble la réponse la plus générale : je souhaite rencontrer une femme qui soit le contraire de ma mère (contre modèle) ou je recherche un homme comme mon père. En fait, tout se passe comme si au-dessus de nos têtes existait un modèle idéalisé du couple parental d’où nous sommes issus. Modèle qui va influencer nos choix amoureux. Et même si nos parents ont divorcé, ces « imago parentales idéalisées » vont agir dans cette quête du partenaire. L’image de son propre père est aussi déterminante pour le choix du géniteur par la femme : si son père a été très présent pendant l’élevage, le père de ses enfants le sera aussi, à la fois parce qu’elle lui donnera une place analogue à celle de son père et ensuite parce qu’elle aura « choisi » un tel homme.

15Enfin terminons cette rapide revue de questions par l’échec scolaire, certaines forment de bégaiements, d’énurésies, etc. Mais la répétition ne se limite pas à la famille. Le monde du travail, lui aussi, est capable à sa manière de répétitions. Dans les administrations, les hôpitaux et les entreprises, les équipes en détresse, la souffrance au travail  [2], la mort au travail dans des méga entreprises emblématiques  [3]. Dans le contexte de crise économique que nous traversons depuis quatre ans, les conditions du travail sont de plus en plus dures. Là encore, les mécanismes inconscients de répétition se mettent en place d’une manière insidieuse : « j’en ai bavé, tu vas donc en baver aussi ».

7° Les secrets de famille

16Les secrets de famille sont à la mode. Médiatisés par la télévision, la radio, la littérature (spécialisée et de vulgarisation), ainsi que par le cinéma  [4], ils n’ont plus justement … de secrets, pour nous. Mais qu’est-ce qu’un bon secret ? Et comment fonctionne-t-il ? Un bon secret porte toujours sur des éléments très importants de notre vie, comme par exemple nos origines, la conception, l’adoption, la filiation ou l’adultère. Serge Tisseron 4 considère qu’un secret se constitue chaque fois que quelque chose est caché et qu’il est interdit de savoir de quoi il s’agit. En plus du non-dit et de l’interdit de savoir, le secret concerne toujours un événement douloureux. Ainsi le fait de gagner une grosse somme d’argent au loto et de le taire à son entourage ne devient donc pas un secret. L’enfant comprend très vite qu’il ne doit pas parler des secrets, ne serait-ce que pour ne pas faire de peine à ses parents. Mais l’interdiction d’en parler s’accompagne à la fois d’un sentiment de honte (cela n’est pas pensable, donc cela doit être honteux) et l’amène à redouter de découvrir des choses terribles. Cela va conduire l’enfant à imaginer des choses plus horribles encore que la réalité du secret. En fait, toutes les familles ont des secrets, mais comme ils sont cachés, personne ne sait ou ne peut imaginer qu’ils existent, peut-être simplement les pressentir d’une manière confuse et floue. Un bon secret concerne peu de personnes d’une même famille. Là encore, si tout le monde y a accès, il devient justement un « secret de polichinelle ». Les très bons secrets sont ceux qui sont connus d’une personne, voire même d’aucune personne et qu’elle porte en soi sans même le savoir. C’est là qu’ils fonctionnent le mieux, à bas bruit et qu’ils risquent de se transmettre de génération en génération. Nous posons ici l’hypothèse majeure que le maintien des secrets de famille est de nature à les faire transmettre d’une génération à l’autre. Que nous sommes tous des passeurs de secrets sans le savoir, et qu’ils nous structurent et nous influencent malgré nous. En fait, si le désir de réparation conduit à la répétition, le maintien des secrets en a, sur nous, vraisemblablement le même effet. Des dépressions, des états dépressifs, des échecs scolaires, des stérilités psychogènes, des bégaiements, des énurésies, des comportements hyperactifs, etc. peuvent être le résultat de secrets bien gardés. La clinique des secrets montre que les entretiens familiaux permettent souvent la levée des secrets, comme si la réunion du système familial facilitait la parole vraie. Secrets du père ou de la mère et souvent des deux à la fois. Car dans les choix inconscients du partenaire (cf. 6, choix.) nous ne sommes jamais dans les contes de fées où le prince charmant épouse le belle princesse : généralement l’orphelin a plus de chance d’épouser l’enfant de la DASS. Le quiproquo reste un grand classique dans l’appariement des ménages entre eux. J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’assister à des levées de tels secrets de la part d’un père, d’une mère, de parents, etc. avec dans l’après coup, un sentiment de soulagement, comme si l’énoncé du secret donnait sens aux pressentiments refoulés. Quelquefois, l’intuition brutale d’un parent, lors d’un entretien, va lui donner la force et le courage de briser le secret.

8° la loyauté familiale invisible

17Ce concept est dû à Ivan Boszormenyi-Nagy 5, psychiatre hongrois réfugié aux USA (1920-2007) dans un ouvrage, non traduit en français, « invisible loyalties » en 1973. La loyauté peut se définir comme l’engagement que nous prenons de venir en aide à ceux qui nous ont aidés. Et notre premier groupe d’appartenance est la famille. La loyauté est donc ce qui nous lie à nos parents et exige que nous fassions des choix. Si nos parents nous ont beaucoup donné, il est plus facile de leur offrir notre loyauté. Par contre, s’ils n’ont rien fait pour nous, nous n’avons pas d’obligation envers eux. Mais cette loyauté nous relie à tous les membres de notre famille : ceux qui nous ont précédés et ceux qui nous suivrons. Nous connaissons tous dans nos relations des gens qui ont « hérité » du château familial et qui, comme toutes les générations qui lont suivi, se sentent obligés, par loyauté, de reprendre les réparations et les travaux à leur charge toute leur vie durant, sans jamais partir en vacances, pour enfin le retransmettre au fils loyal qui reprendra le flambeau. La loyauté familiale nous pousse à reprendre le métier d’un père ou d’une mère, l’entreprise paternelle, etc. Aung San Suu Kyi et Ai Weiwei sont deux figures exemplaires de loyauté familiale.

9° La résilience

18Ce concept apparaît aux USA dans les années 50 et désigne, en physique, la capacité d’un matériau à reprendre sa forme initiale après une déformation. Toujours aux USA, il sera utilisé en psychologie pour définir les capacités de certains individus qui, malgré des traumatismes de toutes sortes, semblent s’en sortir et surtout semblent ne pas répéter. On parlera à leur sujet d’invulnérabilité. Ce n’est qu’en 1999 que la résilience fera son entrée dans la littérature psychologique avec Boris Cyrulnik6. Serge Tisseron7 énonce l’existence d’un certains nombre de facteurs pouvant expliquer cette résilience : la défense - protection, l’équilibre face aux tensions, la positivité de soi, l’évaluation, la créativité, etc. Magda Hollander-Lafon8 est un bon exemple de personne résiliente. Bref, la résilience existe chez beaucoup de personnes bienveillantes et évite de répéter aveuglément.

Bibliographie

  • 1 Abraham N. et Torok M., L’Écorce et le Noyau, Paris, Flammarion, 1978.
  • 2 Granjon E., Transmission psychique et transferts en thérapie familiale et psychanalytique, Gruppo, 1989, 5.
  • 3 Houzel D., La Transmission psychique, Paris, Odile Jacob, 2010.
  • 4 Ivan Boszormenyi-Nagy. Invisible loyalties: Reciprocity in intergenerational family Therapy, New York, Brunner Mazel, 1973.
  • 5 Serge Tisseron, Les Secrets de famille, Paris, PUF, que sais-je ? 2011.
  • 6 Boris Cyrulnik, Un merveilleux malheur, Paris, Odile Jacob, 1999.
  • 7 Serge Tisseron. La Résilience, 4e édition, Paris, PUF, que sais-je ? 2011.
  • 8 Magda Hollander-Lafon. Quatre petits bouts de pain : des ténèbres à la joie. Paris, Albin Michel, 2012.

Date de mise en ligne : 01/02/2021

https://doi.org/10.3917/huma.299.0085

notes

  • [1]
    Cette « douche écossaise » a été filmée et photographiée pour la première fois par Grégory Bateson et Margaret Mead dans Balinese character, a photographic analysis, en 1942. Il donnera à ce comportement pathologique le nom de double bind [double lien ou double contrainte]. Il s’agit ici d’un comportement maternel paradoxal qui, quelle que soit la manière dont l’enfant l’analyse, le fera toujours souffrir.
  • [2]
    In my father’s den de Brad Mc Gann (2004), « Secrets de famille » [keeping mum] de Niall Johnson (2005), Un Secret de Claude Miller (2007), d’après le roman de Philippe Grimbert, Incendies de Denis Villeneuve (2010), pour ne citer que les plus connus.
  • [3]
    La France compte 11 000 à 12 000 suicides par an soit 17 pour 100 000 habitants, loin après la Lituanie (38,6 pour 100 000 habitants, la Russie (34,3) et la Biélorussie (35,1).
  • [4]
    (Renault [25], France Télécom [Didier Lombard : « la pêche aux moules, c’est terminé » 115 suicides de 2004 à 2010], La Poste [70 suicides en un an] et EDF [20] par exemple). Le harcèlement moral et le management violent (plan NExT de France Télécom) sont à l’origine de 300 à 400 suicides au travail par an.

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