Notes
-
[1]
L.-S. Le Normand & J.-G.-V. de Moléon, 1824 ; A. Blanqui, 1827 ; A. de Colmont, 1855 ; A. Huard, 1862 ; D. Vervynck & E. Dubois, 1867. Pour une mise au point bibliographique, certes ancienne : K. Carpenter, 1972.
-
[2]
P. Brenni, 2019. Sur la publicisation des techniques dans les expositions universelles : A.-L. Carré, M.-S. Corcy, C. Demeulenaere-Douyère & L. Hilaire-Pérez, 2012.
-
[3]
C. Demeulenaere-Douyère, 2019, notamment p. 69.
-
[4]
C. Murgia, 2016, notamment p. 48.
-
[5]
L. Hilaire-Pérez, 2012, p. 14-15. Aussi J. Mertens, 2002, notamment p. 218 ; G. Carnino, 2010, p. 76-78.
-
[6]
I. Moullier, 2004, p. 559-561 ; G. Galvez-Behar, 2008, p. 85.
-
[7]
C. Demeulenaere-Douyère, 2019, p. 56-57.
-
[8]
J. Bennett, 2002.
-
[9]
A. J. Turner, 1989.
-
[10]
J. Payen, 1986, p. 86.
-
[11]
C. Christen & F. Vatin, 2009.
-
[12]
P. Verley, 2002 [1999] ; P. François & C. Lemercier, 2021, p. 94 et p. 161-162.
-
[13]
Notamment Rapport 1834, t. I, p. 408-420. C’est le cas des Lerebours, Buron, Bunten, Fortin, Chevalier, Breguet, Berthoud et Perrelet.
-
[14]
Voir J.-D. Augarde, 1984, p. 67 ; J. Payen, 1986, p. 84-135 ; M.-A. Dequidt, 2014b, p. 187-191.
-
[15]
M.-A. Dequidt, 2012, p. 155. Voir le fichier manuscrit de Suzanne Gallot à l’AdS.
-
[16]
G. Galvez-Behar, 2008, p. 76-78.
-
[17]
Voir Académie des sciences, 1979 ; J. Payen, 1986.
-
[18]
Par exemple AdS, Paris, pochette de séance du 13 janvier 1790, Rapport de Cassini, Méchain et Le Gentil sur une montre marine de Louis Berthoud. Voir surtout C. Licoppe, 1996, chap. 7.
-
[19]
N. Wise, 1995.
-
[20]
C. Licoppe, 1996, chap. 7 ; É. Brian, 1994, p. 11-13.
-
[21]
Voir en particulier A. Brenner, 2011 ; L. Coutellec, 2013, chap. 6 ; L. Daston, 2014 [1995], notamment p. 23.
-
[22]
G. Galvez-Behar, 2008, chap. 3.
-
[23]
Rapport 1849, t. I, p. xiv.
-
[24]
I. Moullier, 2004, p. 641.
-
[25]
R. Tresse, 1952 ; I. Moullier, 2004, chap. 15-17 ; P. Bret, 2007 ; D. Blouin & G. Emptoz, 2019.
-
[26]
Rapport 1839, t. II, p. 248-251.
-
[27]
Rapport 1834, t. I, p. xvii.
-
[28]
Rapport 1798, p. 28 ; Rapport 1834, t. III, p. 255.
-
[29]
Rapport 1819, p. 259.
-
[30]
Rapport 1819, p. 243-249 ; voir aussi Rapport 1823, p. 333-334.
-
[31]
Rapport 1839, t. II, p. 225-227 ; Rapport 1844, t. II, p. 425-438.
-
[32]
Rapport 1849, t. II, p. 484-488, ici, p. 488.
-
[33]
Sur la définition de ce domaine voir H. Chabot, 1999, p. 260.
-
[34]
P. Bourdieu, 2012, p. 342.
-
[35]
Rapport 1834, t. I, p. 380.
-
[36]
B. Latour, 1996 [1993], p. 153.
-
[37]
G. Galvez-Behar, 2008, chap. 3, notamment p. 104-105.
-
[38]
M.-A. Dequidt, 2012, p. 147.
-
[39]
J.-D. Augarde, 1984, p. 76-78.
-
[40]
Archives nationales (désormais AN), Paris, MAR/C/27, Mémoire du ministre de la Marine. Sans lieu ni date.
-
[41]
AN, MAR/C/27, Lettre de l’archevêque de Paris au ministre de la Marine. Paris, le 15 novembre 1784.
-
[42]
AN, MARC/C/27, Lettre de la veuve de Louis Berthoud au roi. Paris, le 10 février 1816 ; M.-A. Dequidt, 2014b, p. 265.
-
[43]
M.-A. Dequidt, 2014a, p. 67.
-
[44]
C. Cardinal, 1984, p. 60-61.
-
[45]
T. Kuhn, 1990 [1977], chap. 6 [1971], p. 210 ; pour la France, R. Fox, 2012, chap. 1.
-
[46]
Rapport 1834, t. I, p. 379-380.
-
[47]
Rapport 1819, p. 261 ; Rapport 1839, t. II, p. 268-270 ; Rapport 1844, t. II, p. 480-481.
-
[48]
Rapport 1844, t. II, p. 427-428 ; J. Payen, 1986, p. 101-104.
-
[49]
Par exemple N.-F.-J. Buron, 1844 ; L.-J. Deleuil, 1848.
-
[50]
Rapport 1849, t. II, p. 525.
-
[51]
Rapport 1834, t. III, p. 251.
-
[52]
M.-A. Dequidt, 2014b, p. 270.
-
[53]
Rapport 1798, p. 17-18 ; Rapport 1834, t. I, p. xviii ; Rapport 1839, t. I, p. xxxi.
-
[54]
Rapport 1806, p. 141.
-
[55]
Rapport 1849, t. II, p. 480.
-
[56]
Rapport 1806, p. 141, Rapport 1844, t. II, p. 425, Rapport 1849, t. II, p. 479-480. Pour une comparaison avec les motifs des appréciations des inventions horlogères par l’Académie des sciences entre 1750 et 1772 : M.-A. Dequidt, 2012, p. 155.
-
[57]
A. Huard, 1862, p. 17 ; sur la législation du brevet G. Galvez-Behar, 2019.
-
[58]
Rapport 1834, t. III, p. 248-249.
-
[59]
G. Galvez-Behar, 2008, part. 1 ; J. Baudry, 2019, notamment p. 13-14.
-
[60]
N. Wise, 1995.
-
[61]
A. Blanqui, 1827, chap. XII, p. 180-189.
-
[62]
Rapport 1839, t. II, p. 259-260 ; pour la citation, p. 260.
-
[63]
M.-N. Bourguet & C. Licoppe, 1997.
-
[64]
Rapport 1819, p. 263.
-
[65]
Par exemple Rapport 1823, p. 4 ; Rapport 1834, t. I, p. 395.
-
[66]
Rapport 1806, p. 145 ; M.-A. Dequidt, 2012, p. 145.
-
[67]
Rapport 1834, t. I, p. 418.
-
[68]
Rapport 1839, t. II, p. 227 ; Rapport 1849, t. II, p. 484-485.
-
[69]
Rapport 1801, p. 8.
-
[70]
Rapport 1849, t. II, p. 553.
-
[71]
Rapport 1849, t. II, p. 554.
-
[72]
Rapport 1819, p. 256.
-
[73]
Rapport 1819, p. 259-260.
-
[74]
G. Bernarsconi, 2015, p. 65-67.
-
[75]
Rapport 1839, t. II, p. 266-267.
-
[76]
Rapport 1839, t. II, p. 264.
-
[77]
Rapport 1834, t. III, p. 255.
-
[78]
M.-N. Bourguet, 2017, p. 59-61 ; voir aussi R. Higgitt, 2015, p. 32.
-
[79]
H. Vérin, 1993, p. 379-400 ; voir aussi M.-A. Dequidt, 2012, p. 155.
-
[80]
Sur la complexité sémantique du terme « crédit » au xviiie siècle puis sa réduction au cours du premier xixe siècle au sème « prêt d’argent avec intérêt », voir l’analyse critique de l’ouvrage de Clare Haru Crowston Fabricating Women par A. Lilti, 2015.
-
[81]
M. Biagioli, 2007.
-
[82]
C. Licoppe, 1996, chap. 7.
-
[83]
Rapport 1834, t. III, p. 255-256.
-
[84]
C. Balpe, 1997, p. 62-63 ; P. Brenni, 2012, p. 196-197. Voir la description des instruments d’optique de Soleil dans Rapport 1844, t. II, p. 485.
-
[85]
Rapport 1806, p. 147.
-
[86]
Rapport 1839, t. II, p. 225-226.
-
[87]
Rapport 1839, t. II, p. 227 ; Rapport 1844, t. II, p. 425 ; Rapport 1849, t. II, p. 480.
-
[88]
Rapport 1849, t. II, p. 480.
-
[89]
Rapport 1802, p. 42 ; aussi Rapport 1806, p. 154 ; Rapport 1819, p. 257-258 ; Rapport 1823, p. 323.
-
[90]
P. Brenni, 2016, p. 644.
-
[91]
Rapport 1849, t. II, p. 555.
-
[92]
Rapport 1849, t. II, p. 514.
-
[93]
P. Brenni, 2019, p. 412 ; voir aussi P. Brenni, 2002, p. 505.
-
[94]
N.-F.-J. Buron, 1844, p. iii.
-
[95]
L.-J. Deleuil, 1848, page de titre.
-
[96]
N.-J. Lerebours, 1839, p. 3-4.
1Dans la première moitié du xixe siècle, Paris accueille une douzaine d’expositions des produits de l’industrie nationale qui donnent notamment à voir des horloges de précision et des instruments scientifiques réalisés par les fabricants français [1]. Moins étudiées que les expositions universelles de la seconde moitié du siècle qui ont fait l’objet d’une immense littérature, parmi laquelle, très récemment, l’étude de Paolo Brenni sur les instruments scientifiques [2], ces manifestations nationales rassemblent des « produits de l’industrie » dans une acception très large de l’expression. Christiane Demeulenaere-Douyère en a retracé l’histoire et en a montré la croissance au cours de leur demi-siècle d’existence [3]. Le nombre d’exposants est passé d’à peine une centaine lors de la première exposition de 1798, lancée à l’initiative du ministre de l’Intérieur François de Neufchâteau (1750-1828), à près de six mille pour la dernière, en 1849. Neuf autres expositions ont lieu entre ces deux dates – en 1801, 1802, 1806, 1819, 1823, 1827, 1834, 1839, et 1844.
2Ces expositions nationales prennent modèle sur les salons de peinture et de sculpture [4] avec, à l’arrière-plan, l’ambition de description, d’articulation et de publication des techniques en une « technologie » générale [5]. Il s’agit pour les autorités publiques d’encourager l’invention et de favoriser l’émulation [6], d’améliorer la balance commerciale du pays et de rivaliser avec la Grande-Bretagne [7]. Pour l’instrumentation scientifique, plus encore que pour la plupart des autres industries, ces expositions s’inscrivent en effet dans ce contexte de concurrence entre les deux pays [8]. C’est que, derrière l’avance britannique dans les secteurs clés de l’industrialisation que sont l’industrie mécanique et le travail du métal, la fabrication des instruments de précision devait jouer un rôle décisif. Anthony Turner a souligné combien la méticulosité du travail artisanal, la meilleure formation technique et le statut social plus élevé des fabricants d’instruments intégrés à la Royal Society furent essentiels dans la supériorité britannique au long du xviiie siècle [9]. Face à ces retards, les autorités françaises ont multiplié les initiatives, depuis la création d’une éphémère corporation de fabricants en 1788 jusqu’à la fondation de la Société pour l’encouragement de l’industrie nationale (désormais SEIN) en passant par la mise en place du Conservatoire des arts et métiers (désormais CNAM) en 1794 et du Bureau des longitudes en 1795. D’après Jacques Payen, face à l’Angleterre, le « redressement est acquis et confirmé vers les années 1835-1840 », années charnières suivies d’une trentaine d’autres de « maîtrise incontestée » du marché [10].
3Au cœur de ce dispositif d’encouragement, l’organisation régulière d’expositions industrielles offre aux fabricants nationaux la possibilité de faire connaître leurs réalisations. Ces expositions donnent lieu à la publication de Rapports imprimés où leurs produits sont décrits et évalués et où les fabricants sont récompensés. Dans les années 1830, ces expositions changent d’échelle. L’ingénieur Charles Dupin (1784-1873), ancien professeur de mécanique au CNAM devenu député, est désigné en 1834 secrétaire du jury de l’exposition [11]. Il est alors le principal rédacteur des Rapports qui deviennent sensiblement plus épais, ce qui coïncide avec la seconde phase de la première industrialisation, marquée par l’essor du machinisme et de l’énergie vapeur, même si durant les deux premiers tiers du xixe siècle la production demeure encore faiblement mécanisée et émiettée au sein des nombreux ateliers de la « fabrique urbaine [12] ». Ces onze Rapports forment un corpus à partir duquel analyser les modalités d’évaluation de l’instrumentation scientifique en contexte industriel au cours du premier xixe siècle. Ils mentionnent environ 160 fabricants – parfois associés en « maisons » – d’instruments scientifiques et d’horloges de précision, le plus souvent formés auprès d’un père ou d’un oncle [13]. Presque tous leurs ateliers sont localisés à Paris, à l’exception d’une douzaine. Ils résident souvent sur l’île de la Cité autour de la place Dauphine, où ils forment avec les orfèvres une fraction de l’élite artisanale de la capitale [14].
4Les instruments scientifiques et les horloges de précision sont évalués en France depuis la fin du xviiie siècle par l’Académie des sciences (désormais AdS) [15]. Sa fonction d’expertise des inventions techniques tend globalement à s’estomper au cours du premier xixe siècle [16], sauf précisément pour les instruments scientifiques [17]. Dans ces évaluations académiques, l’instrumentation est saisie dans des problématiques essentiellement liées à la qualité de la mesure [18] au moment où s’affirment depuis la fin du xviiie siècle « l’éthique de la précision [19] » et la rhétorique de l’exactitude chiffrée [20]. Les expositions industrielles constituent également un lieu d’expertise de l’instrumentation scientifique dont les attendus sont plus complexes que ceux des tribunaux académiques. Cet article vise précisément à saisir, au travers des Rapports, le système des valeurs épistémiques – compris comme l’économie morale attachée à la production des savoirs [21] – et les mécanismes d’accréditation de l’instrumentation scientifique sur cette scène industrielle. La première partie examine la composition des jurys des expositions. La deuxième analyse les systèmes de valeurs attachées aux instruments et horloges de « précision ». La dernière étudie l’évaluation des fabricants et la circulation de leur crédit scientifique et industriel.
1. La composition des jurys experts
5L’analyse de la composition des jurys aux expositions industrielles du premier xixe siècle permet de saisir l’articulation entre l’État, le monde industriel et ce que Gabriel Galvez-Behar a appelé les « corps intermédiaires de l’invention » dans l’évaluation de l’instrumentation scientifique [22]. Ce que l’on appelle ici les « titres à juger » des jurés sont analysés à partir des affiliations institutionnelles et des états professionnels énoncés dans les préfaces des Rapports. Le rôle des grandes institutions scientifiques est ensuite souligné en partant des notices sur les fabricants d’instruments tandis que les possibles conflits d’intérêts entre jurés et fabricants sont examinés à partir du cas, bien documenté, de la famille Berthoud.
Les titres à juger
6Les Rapports indiquent pour chacune des expositions industrielles la composition du jury. Les listes mentionnent un total de 551 affiliations pour 315 jurés (Tableau 1). Les listes de composition décrivent les jurés par leur état, leur profession et, surtout, leurs affiliations institutionnelles qui les inscrivent, éventuellement, dans plusieurs « mondes ». Ces descriptions ne visent pas à rendre compte, de manière exhaustive, de l’ensemble de leurs positions institutionnelles et je n’ai pas cherché à les compléter par une enquête prosopographique. Les listes ne décrivent pas non plus les jurés dans l’actualité de leur état ou de leurs affiliations comme en témoigne l’adjectif « ancien », souvent accolé, à partir des années 1830, à l’indication d’une position auparavant occupée [23]. Elles ont plutôt pour fonction d’indiquer les « titres à juger » des membres du jury.
Tableau 1. Affiliations institutionnelles et états professionnels des jurés, 1798-1849
Tableau 1. Affiliations institutionnelles et états professionnels des jurés, 1798-1849
Note. Toutes les affiliations supérieures ou égales à 10 pour 1798-1849 sont rapportées.7Les listes de jurés indiquent des titres à juger relevant essentiellement des mondes « savant » (32,1 % des appartenances), « technicien » (24,1 %) et « administratif » (22,5 %) qui forment ensemble 78,7 % des affiliations et états des jurés. Au sein du monde savant, la place de l’Institut national et particulièrement de l’AdS est remarquable comme l’est, dans une moindre mesure, celle du CNAM. Dans le monde technicien, l’appartenance à la SEIN est, de loin, la plus fréquente. Dans le monde administratif, le Bureau (puis Comité) consultatif des arts et des manufactures, dépendant du ministère de l’Intérieur, est la principale affiliation mentionnée. De la composition des jurys se dégage une structure technocratique caractéristique, qui associe institutions scientifiques et techniques et organes bureaucratiques.
8Dans la liste de ces affiliations, à l’intersection des trois mondes savant, technicien et administratif, on repère la centralité et, peut-être plus important, la persistance d’un domaine mécanique qui trouve son origine dans le « moment Chaptal » qui, comme l’écrit Igor Moullier, utilise alors « le réseau d’organismes consultatifs tissés autour du ministère [de l’Intérieur] pour donner une légitimité particulière à sa politique de modernisation industrielle et de diffusion des découvertes scientifiques [24] ». Le domaine mécanique rassemble un petit réseau institutionnel composé du CNAM, de la SEIN, de la section mécanique de l’AdS et du Comité consultatif des arts, avec quelques individus centraux comme Claude-Pierre Molard (1759-1837) ou les Costaz, Louis (1767-1842) et Claude-Anthelme (1769-1858), et, une génération plus tard, Charles Dupin [25]. Les liens entre ces différentes institutions sont forts comme ils le sont avec les expositions industrielles. Ce domaine mécanique intègre l’instrumentation scientifique qui est souvent présentée comme une des branches de la « mécanique de précision » et qui livre des dispositifs techniques comme les compteurs à la mécanique industrielle [26].
Tableau 2. Jurés experts d’instruments de précision présents lors de quatre expositions ou davantage, 1798-1849
Tableau 2. Jurés experts d’instruments de précision présents lors de quatre expositions ou davantage, 1798-1849
Notes.a : La colonne « Mondes » renvoie à la découpe du tableau précédent. Les 1 et les 0 indiquent la présence ou l’absence de mention(s) d’affiliation(s) en relevant dans les descriptions des jurés. Lecture : Claude Pouillet est affilié aux mondes savant, technicien et politique.
b : Membres des commissions chargées des instruments de précision à partir de 1839.
9En moyenne, les jurés participent aux jurys de deux expositions nationales – soit 164 individus pour les 315 jurés – et 44 individus interviennent au moins quatre fois. Pour l’instrumentation scientifique, quatre individus sont mentionnés à quatre reprises au moins, Claude-Pierre Molard (7 fois), Ferdinand Berthoud (4), Pierre-Armand Séguier (4) et Claude Pouillet (4) (Tableau 2). Les deux premiers sont présents dans le premier quart du siècle, les deux suivants dans le deuxième quart. Le cas de Berthoud sera étudié à la fin de cette partie mais on peut déjà repérer qu’il n’est pas indiqué comme fabricant ou ancien fabricant dans les listes de jurés.
10À partir de 1834, le jury est divisé en commissions spécialisées dont les membres sont dotés de « connaissances spéciales [qui les rendent] plus aptes à juger certains genres d’industrie [27] ». Les compositions de ces commissions ne sont connues qu’à partir de 1839. Celle de la commission des « instruments de précision et de musique » ne diffère guère de celle de l’ensemble des jurys, si ce n’est par la faiblesse relative du monde économique, réduit à trois fabricants d’instruments scientifiques pour les deux dernières expositions, Henri Gambey (1787-1847), Albert Marloye (1795-1874) et Paul-Gustave Froment (1815-1865). Par contre, si l’on restreint ces commissions spécialisées aux membres en charge des instruments scientifiques et des horloges de précision, à l’exclusion des instruments de musique et des armes, les affiliations savantes sont proportionnellement deux fois plus nombreuses que pour les jurys entiers : 8 des 10 jurés appartiennent au monde savant dont 7 à l’AdS. À partir de 1839, les évaluations de l’instrumentation scientifique sont donc essentiellement réalisées par des membres de l’AdS relevant des sections d’astronomie, de physique générale et de mécanique. Au moins pour les trois dernières expositions, c’est donc d’abord au titre de savant que les jurés expertisent l’instrumentation scientifique.
La mobilisation des institutions scientifiques
11Les grandes institutions scientifiques sont régulièrement mobilisées par les jurys pour expertiser les instruments. Les montres marines et les instruments de mesure sont souvent mis à l’épreuve à l’Observatoire et à l’AdS. Cette dernière approuve ainsi en 1798 un thermomètre d’Edme Régnier (1751-1825) et, en 1828, un baromètre de Jean-François Bunten (1791-1846) [28]. En 1819, le jury se contente même de transcrire « quelques passages des rapports » de l’AdS sur les instruments de Noël-Jean Lerebours (1761-1840) soumis à son examen [29]. Pour les horloges de précision, les essais sont menés à l’Observatoire. Le Rapport de 1819 consacre ainsi sept pages aux essais comparatifs des chronomètres des Breguet père et fils – Abraham-Louis (1747-1823) et Antoine-Louis (1776-1858) –, les uns restant en « poste fixe » à l’Observatoire de Paris ou dans l’atelier du fabricant tandis qu’un autre est transporté « en poste et à cheval, de Valenciennes à Paris et à Cambrai [30] ». Dans les années 1830, avec l’apparition de concours organisés par la Marine, la pratique du dépôt des chronomètres à l’Observatoire se généralise [31]. En 1849, le jury souligne que « cette épreuve décisive [est] la seule qui pût déterminer leur mérite réel [32] ». L’évaluation de l’instrumentation scientifique dans les expositions industrielles s’appuie ainsi sur les verdicts des deux principales institutions scientifiques opérant en France dans le domaine « mathématique » au cours du premier xixe siècle [33].
12L’AdS et l’Observatoire jouent alors le rôle de premiers moteurs du crédit scientifique et, au travers de ces deux institutions publiques, l’État endosse la fonction de « banque centrale du capital symbolique » pour reprendre l’expression de Pierre Bourdieu [34]. L’État est en effet le gardien des unités métrologiques fondamentales :
« Un petit nombre d’unités de mesure, par la fréquence et l’universalité de leur emploi, doivent être établies avec le concours de l’autorité publique. Telles sont les mesures des distances et des longueurs, des superficies et des volumes ; telles sont les mesures de pesanteur ou du poids des corps ; telles sont les mesures de la valeur vénale, c’est-à-dire les monnaies ; telles sont les mesures du temps, depuis le siècle et l’année jusqu’aux moindres intervalles de durée, appréciables seulement avec les instruments les plus délicats [35] ».
14L’État est ainsi au point d’origine des « chaînes métrologiques [qui] tiennent toutes les chaînes instrumentales [36] » depuis les étalons conservés précieusement jusqu’aux instruments employés dans les laboratoires ou les observatoires. Comme l’écrit Gabriel Galvez-Behar, l’État est « placé au cœur d’une économie du crédit » symbolique où il joue le « rôle de prêteur en dernier ressort [37] ». Pour autant, ces institutions sont accompagnées tout au long du processus d’évaluation des instruments sur la scène des expositions industrielles par ce qu’il appelle les « corps intermédiaires de l’invention », particulièrement la SEIN.
Les ambiguïtés du cas Berthoud
15Le cas des Berthoud éclaire certaines ambiguïtés dans le fonctionnement même des expositions industrielles. Depuis son arrivée à Paris au milieu du xviiie siècle, Ferdinand Berthoud entretient des liens toujours plus forts avec les académiciens et se pose en « chef de file […] des vulgarisateurs techniques » de l’horlogerie [38]. À partir des années 1770, il se consacre exclusivement aux horloges marines et renonce « au travail du Public », délaissant alors son atelier au profit de ses neveux, Henri (1741-1783), puis, à partir de 1784, Louis (1754-1813) [39]. En 1784, ce dernier est à son tour appointé au département de la Marine comme élève horloger mécanicien pour « aider à supléer [sic] son oncle dans la fabrication des horloges marines [40] » ; il se marie avec la nièce de l’académicien et mathématicien Étienne Bézout (1730-1783) avant d’être récompensé par le prix de mathématiques de l’Institut en l’an VI [41]. Il semble alors suivre la carrière des honneurs de son oncle et en 1806 un décret lui permet d’ouvrir une « école d’horlogerie » pour former quatre élèves à la fabrication des montres marines [42].
16La famille Berthoud se place ainsi dès la fin du xviiie siècle à l’articulation entre les milieux industriels et savants. L’établissement des Berthoud fait partie, avec ceux des Breguet et Perrelet, des rares ateliers où se transmettent ces savoir-faire techniques complexes, ce qui contribue à leur conférer une position prééminente dans le monde des horlogers [43]. L’oncle Ferdinand appartient à tous les jurys des expositions de 1798 à 1806. Louis Berthoud figure parmi les exposants en 1802, année où il obtient la médaille d’or. De même, Antide Janvier, proche de Ferdinand Berthoud depuis la fin du xviiie siècle [44], reçoit également une médaille d’or en 1802 et 1806. Les Berthoud sont ainsi exemplaires non seulement des go-between entre les mondes de l’artisanat et des sciences, mais aussi des conflits d’intérêts au sein du fonctionnement même des expositions industrielles.
2. Les qualités instrumentales
17L’étude des qualités instrumentales invoquées dans les Rapports permet d’observer les valeurs épistémiques mobilisées sur la scène industrielle au cours de la première moitié du xixe siècle, c’est-à-dire au moment de ce qu’on peut appeler la disciplinarisation des savoirs caractérisée par la spécialisation, la formation des professions scientifiques et l’articulation nouvelle entre recherche et enseignement, processus que Thomas Kuhn avait rassemblés sous l’appellation de « seconde révolution scientifique [45] ». Partir de l’organisation en chapitres des Rapports permet d’observer comment des ensembles instrumentaux sont nommés et classés. Pour certains de ces ensembles, on peut étudier les principaux critères d’appréciation invoqués par les jurés et, plus particulièrement, le critère de la précision, ses enjeux comme ses problèmes.
La classification des horloges et instruments
18Dans les Rapports, l’instrumentation scientifique rassemble les horloges de précision et les instruments de mathématiques, de mesure, d’optique ou de physique. À partir de 1819, l’horlogerie de précision est distinguée dans l’ensemble de la production horlogère par son rapport aux pratiques astronomiques et surtout nautiques en raison de son usage pour la détermination de la longitude en mer. Les « appareils de physique », ce que l’on nommait les « instruments philosophiques » au xviiie siècle, qui composent l’apparatus du physicien, sont rares. Les « instruments de mathématiques » sont attachés au début du xixe siècle à l’astronomie, à la marine et aux opérations géodésiques, puis de plus en plus aux arts du dessin. Les instruments d’optique décrivent un ensemble plus facilement identifiable, lié à l’astronomie ou à la microscopie, ou bien encore à l’enseignement de l’optique, et sont souvent mis à part des autres instruments scientifiques. Les instruments de mesure constituent un autre ensemble facilement identifiable, allant jusqu’à former une catégorie spécifique en 1834, celle des « arts métriques » rassemblant les instruments de mesure ordinaires, scientifiques ou industriels [46].
19Il apparaît à la lecture des Rapports qu’un même fabricant confectionne parfois des instruments de différents types [47]. De manière plus singulière, l’horloger Louis Breguet (1804-1883) fabrique pour le physicien François Arago (1786-1853) un mécanisme destiné à des expériences de dioptrie en 1844 [48]. Au milieu du siècle, les fabricants d’instruments de précision proposent ainsi de larges assortiments de produits, ce que prouvent aussi leurs catalogues de vente [49]. Dans l’ordre des usages, certaines machines sortent des laboratoires, comme l’appareil de polarisation de Barthélémy-Urbain Bianchi (1821-1895), « exécuté d’après les conseils de M. [Jean-Baptiste] Biot [et qui] se répandra de plus en plus dans les cabinets de physique, dans les fabriques de sucre et dans les hôpitaux [50] ». Les disciplines savantes ne peuvent par ailleurs jamais se définir par la seule présence de certains types d’instruments. Ainsi, la pratique astronomique mobilise des horloges de précision et des instruments de mesure autant que des instruments optiques. À l’inverse, certains instruments de mesure sont employés dans la plupart des sciences de la nature, de même que le matériel optique : prismes, lentilles et miroirs en optique ; lunettes et télescopes en astronomie ; microscopes achromatiques « dans la chimie organique [comme] dans l’anatomie végétale ou animale [51] ».
20À partir de 1802, les Rapports ordonnent les différents produits industriels dans un cadre de classement. Trois ensembles se repèrent clairement : les horloges de précision, les systèmes optiques et les instruments de mesure (Tableau 3). L’instrumentation scientifique est parfois regroupée dans une classe générale, comme celle des « arts mécaniques » en 1802 ou celle des « machines de précision » en 1806. À l’intérieur de ces classes, les horloges de précision sont toujours dissociées des instruments scientifiques et réunies aux autres produits de l’industrie horlogère dans une même famille « horlogerie ». À la différence des horloges de précision, les instruments de mesure et les instruments d’optique n’ont pas de place attitrée dans les Rapports. Ils sont parfois réunis dans une famille unique, celle des « instruments » en 1801 ou celle des « instruments de physique et d’optique » en 1844 et 1849. De la comparaison entre la classification des horloges de précision et celle des instruments de mesure et d’optique, il ressort que coexistent des ordres classificatoires hétérogènes. Au sein des Rapports, comme d’ailleurs dans la plupart des catalogues des fabricants, la classification des instruments dépend essentiellement de la découpe des disciplines, tandis que celle de l’horlogerie repose sur l’existence d’un segment de marché constitué dès le xviiie siècle [52]. La première regarde du côté des usages scientifiques, malgré la difficulté à assigner des instruments à des territoires savants, et la seconde du côté des productions marchandes.
Tableau 3. Place des instruments scientifiques et des horloges de précision dans les Rapports, 1802-1849
Tableau 3. Place des instruments scientifiques et des horloges de précision dans les Rapports, 1802-1849
Les critères d’appréciation
21Les préfaces des Rapports indiquent un élargissement progressif des critères génériques d’appréciation des produits de l’industrie française [53]. Au-delà des seuls critères de l’invention, de l’utilité et du perfectionnement des produits, on repère l’apparition, à partir des années 1830, de critères renvoyant à la dynamique nouvelle de l’industrialisation, notamment le prix de vente. Pour l’horlogerie, outre ces critères génériques, le jury rappelle en 1806 « que la justesse, la solidité et la simplicité sont les caractères qui constituent la bonne horlogerie [54] ». En 1849, on lit encore que « l’horloger ne doit avoir d’autre but que de donner l’heure exactement et au meilleure [sic] marché possible [55] ». Exactitude, solidité, simplicité, endurance et, tardivement, bon marché sont les qualités de la bonne horlogerie. L’énonciation de ces critères s’accompagne presque systématiquement du dénigrement des complications inutiles et du luxe d’exécution [56]. Pour les instruments de précision, en revanche, les textes des Rapports ne précisent pas quelles doivent être leurs qualités spécifiques.
22Les onze Rapports sont composés d’une succession de notices toujours formées sur le même modèle. Chacune donne pour chaque fabricant – ou association industrielle – son identité et son lieu d’activité, avant de proposer une description plus circonstanciée de ses produits et parfois de leur mode de fabrication. Les appréciations portées dans les descriptions d’instruments scientifiques mobilisent essentiellement les mêmes critères que ceux employés pour évaluer les horloges de précision. Le repérage de ces notions récurrentes, constituées en critères d’évaluation, repose sur l’étude des champs lexicaux utilisés dans les appréciations, laquelle a été facilitée par le caractère stéréotypé du vocabulaire des descriptions. Les calculs ont été opérés à partir des notices des fabricants, de sorte que si un critère est mentionné à plusieurs reprises dans une notice, il n’est comptabilisé qu’une seule fois.
23Dans ces notices, les jurys mobilisent essentiellement six critères d’appréciation : l’invention technique ; l’intelligence de la composition ; la qualité de fabrication ; la précision du mécanisme ; les formes de production ; le prix de vente. D’autres critères sont utilisés, comme la simplicité, l’élégance, la légèreté, la petitesse ou la praticité, mais ils ne sont mentionnés que marginalement (moins de dix occurrences pour chacune de ces notions). Les deux grandes composantes de l’instrumentation scientifique – les horloges de précision et les instruments scientifiques – ont été considérées séparément. Deux sous-ensembles d’instruments facilement identifiables, les instruments d’optique et ceux de mesure, ont été également isolés. Dans chacun de ces ensembles instrumentaux, les résultats sont représentés pour l’ensemble des expositions industrielles (1798-1849) et pour chacune de ses deux sous-périodes (1798-1827 et 1834-1849), de façon à pouvoir observer de possibles changements liés à la dynamique industrielle des années 1830 et 1840.
Figure 1. Appréciation des horloges de précision et des instruments scientifiques dans les Rapports, 1798-1849
Figure 1. Appréciation des horloges de précision et des instruments scientifiques dans les Rapports, 1798-1849
Note. En pourcentage sur l’ensemble des six critères pour chaque période.24Les quatre graphiques (Figure 1) montrent que ces six critères d’appréciation sont mobilisés pour chacun des ensembles instrumentaux dans des proportions assez proches tout au long du demi-siècle considéré. Pour les horloges, la qualité de fabrication correspond à 41 % des occurrences de l’ensemble de ces six critères d’appréciation, l’invention, la précision et le prix étant les autres critères fréquemment convoqués. Entre les deux sous-périodes, les profils des évaluations restent proches, même si le critère de l’invention régresse considérablement au cours de la seconde période (passant de 25,5 % à 12,9 %) au profit de la précision (12,8 % à 17,1 %) et du prix (10,6 % à 15,7 %). Pour les instruments scientifiques, la qualité de fabrication est un critère toujours dominant (32,6 %). La précision (21,1 %) et l’invention (18,9 %) sont les deux autres critères essentiels. Là encore, les profils des évaluations sont assez similaires entre les deux sous-périodes. Au sein des instruments, ceux de mesure sont d’abord considérés pour leur qualité de fabrication (32,7 %) et, presque à parts égales, pour leur précision (30,6 %), plus particulièrement pour la première sous-période (45,5 %). Les instruments d’optique montrent quant à eux les plus fortes dissemblances entre les profils des deux sous-périodes : ils privilégient d’abord les critères de la qualité de fabrication, de l’invention et de la composition, puis ceux de la précision, du prix et de la fabrication.
25Le critère de l’invention est important, notamment pour la première sous-période, et désigne une large gamme de réalisations allant du perfectionnement remarquable à l’élaboration d’un nouvel instrument selon la hiérarchie des nouveautés énoncée dans les préfaces des Rapports. L’évaluation de la « nouveauté » n’est d’ailleurs pas sans difficultés ni sans risques. Une dizaine d’années après la dernière exposition industrielle nationale, en 1862, Adrien Huard remarque que « les jurys n’ont pas eu jusqu’ici la main heureuse dans les appréciations qu’ils ont faites de la nouveauté des produits qui leur étaient soumis. D’éclatants démentis leur ont été infligés par les tribunaux » qui jugent la validité des brevets d’invention depuis la loi de 1791 [57]. À partir des années 1830, le critère de l’invention perd de son importance relative. Robert-Aglaé Cauchoix (1776-1845) reçoit ainsi une médaille d’or quand bien même « ses travaux sont en quelque sorte des œuvres ordinaires ; ils ne sortent pas des limites de ce qu’on a pu faire jusqu’à présent ; s’ils l’emportent sur ce que l’astronomie possède de meilleur en ce genre, c’est seulement par un travail plus soigné et par une plus grande précision [58] ».
26La promotion de l’invention qui avait été à l’origine d’un ensemble de dispositifs institutionnels – la législation du brevet d’invention, le dépôt au CNAM, les expositions industrielles – mis en place entre 1791 et 1804 et qui englobaient sa protection, son dépôt et sa publication [59], passe en quelque sorte au second plan. La qualité de fabrication – désignée au travers de quelques expressions comme « bien exécuté », « travail soigné », « fabrication parfaite » ou « bien fait » – est en fait de loin le critère principal dans l’appréciation de l’instrumentation scientifique. Dans chacune des catégories instrumentales – horloges et instruments et, à l’intérieur de celle-ci, instruments d’optique et instruments de mesure –, elle est toujours première, sans pourtant que soit jamais précisé ce que les jurys mettent sous cette notion qui semble réunir les attentes savantes et industrielles. C’est d’ailleurs sans doute parce que la qualité de fabrication est tenue pour nécessaire, comme un prérequis à l’exposition publique des instruments, qu’elle n’est pas davantage commentée dans les Rapports, à la différence des autres critères, à commencer par la précision.
La précision et ses problèmes
27Au cours du premier xixe siècle, la précision est un des critères essentiels de l’évaluation de l’instrumentation, bien que secondaire par rapport à celui de la qualité de fabrication. Il est assez stable dans l’appréciation des horloges (15,4 %) et des instruments scientifiques (21,1 %). La « précision » est, comme on le sait depuis l’ouvrage coordonné par Norton Wise, la valeur épistémique centrale dans l’ordre des savoirs à partir de la fin du xviiie siècle [60]. Elle devient progressivement le caractère distinctif de l’instrumentation scientifique. Dans sa description de l’exposition de 1827, Adolphe Blanqui rassemble les groupes instrumentaux étudiés ici dans un chapitre unique intitulé « instrumens de précision [61] ». En 1834, l’expression donne son nom à la commission spécialisée chargée de leur évaluation, la commission des « instruments de précision et de musique ». En 1839, après une trentaine d’années de tâtonnements, la précision apparaît comme le critère décisif qui spécifie l’instrumentation scientifique dans la taxonomie des Rapports en les disposant dans une classe unique, celle des « instruments de précision ». Les expositions suivantes suivront le même modèle (Tableau 3).
28La précision permet également de distinguer l’instrumentation scientifique de l’instrumentation commune destinée à d’autres usages, ceux du géomètre par exemple. Pour l’horlogerie, le mot « précision » en 1819 – puis « haute précision » en 1844 – distingue une catégorie spécifique dans l’ensemble de la production horlogère. Il en va de même dans les descriptions de certains instruments scientifiques comme la « grande balance de précision » de Louis-Joseph Deleuil (1795-1862), qui ne rentre pas « dans la classe des appareils d’un usage ordinaire, [et] pourrait trouver une application utile dans la comparaison de quelques étalons [62] ». La demande de précision de l’instrumentation scientifique est complétée par l’attention portée à son étalonnage, ce dont les savants se soucient depuis presque un siècle [63]. Ainsi Richer est-il félicité en 1819 pour avoir rendu « ses instrumens comparables [64] ». Les progrès de la mathématisation, de la précision des mesures et de l’ajustement des données sont liés entre eux [65].
29Mais que recouvre la notion de « précision » ? En horlogerie, la « précision » désigne dès 1806 ce qu’on appelait au xviiie siècle la « justesse », c’est-à-dire la marche régulière d’une pendule [66]. En 1834, les termes « précision » et « exactitude » sont strictement assimilés [67]. Encore en 1839 et 1849, la précision est souvent appelée « très-bonne marche », « régularité », « exactitude » [68]. Pour les instruments de mesure, la notion apparaît également sous différents mots : « précision » pour les instruments d’Étienne Lenoir (1744-1832) [69] ; « sensibilité » pour un sphéromètre de Jean Brunner (1804-1862) [70] ; « justesse » pour un tire-ligne des frères Richer [71] ; « exactitude » pour les divisions des instruments d’Henri Gambey [72], etc. Enfin, pour les instruments d’optique, la notion de « précision » sert à définir la qualité des verres par la combinaison de trois critères, leur taux de grossissement, leur netteté et leur luminosité, ces deux derniers étant liés à la définition de l’achromatisme [73]. La notion désigne alors des qualités instrumentales disparates – de la marche à la luminosité, en passant par la sensibilité ou la netteté –, ce qui montre le caractère malléable et souple de cette valeur autant que cela souligne sa centralité dans l’économie axiologique qui préside à l’évaluation des instruments dans la première moitié du xixe siècle.
30L’importance accordée à l’étalonnage de l’instrumentation fait écho à une question plus large qui revient, sur un mode mineur, dans les derniers Rapports : celle de l’usage des instruments dans les voyages scientifiques. Le problème de la portabilité des instruments apparaît surtout dans les années 1830 même si la question n’est pas entièrement nouvelle [74]. À propos du baromètre de Jean-Louis Bodeur (18[…]-18[…]), le jury souligne en 1839 que sa « sensibilité est moindre que celle du baromètre ordinaire, et l’adhérence du mercure dans le tube doit rendre les résultats incertains. Toutefois, à cause de sa légèreté, et entre les mains de personnes qui sauront en discuter les erreurs, cet instrument peut recevoir quelques applications [75]. » Dans ces mêmes années, Jean-François Bunten est souvent appelé pour équiper les expéditions scientifiques avec ses instruments « aussi légers qu’exacts [76] » comme son baromètre portatif [77]. La convocation de ce critère de portabilité dans les années 1830 et 1840 est liée à l’essor des sciences de terrain au détriment des sciences de collection. À propos du voyage italien d’Alexander von Humboldt (1769-1859) au début du siècle, Marie-Noëlle Bourguet a noté que ces sciences requièrent une instrumentation robuste et transportable, ce qui importe parfois davantage que leur précision [78]. Précision ou portabilité, il s’agit bien là, pour reprendre l’expression d’Hélène Vérin, d’une situation de « crise de l’évaluation des avantages [79] ».
3. L’évaluation des fabricants
31La notion de « crédit » scientifique permet de faire tenir ensemble les valeurs épistémiques et les réputations savantes [80]. Les historiens des sciences s’y sont intéressés depuis une trentaine d’années, particulièrement Mario Biagioli dans son étude sur les « instruments du crédit » de Galilée au début du xviie siècle [81]. Presque deux siècles plus tard, les instruments deviennent eux-mêmes, comme l’a montré Christian Licoppe, les sources du crédit savant, c’est-à-dire que c’est désormais essentiellement sur l’exactitude de leur mesure que repose la rhétorique de la preuve [82]. Dans les Rapports, ce sont essentiellement les instruments qui sont appréciés par les jurys mais ce sont les fabricants qui sont récompensés, pour les qualités de leurs produits bien sûr mais aussi pour la production et le commerce de ceux-ci. Ces récompenses tiennent lieu de publicité pour les fabricants, notamment dans leurs catalogues.
Prix de vente et formes de production
32Les deux critères qui ne caractérisent pas les produits eux-mêmes, les formes de production et le prix de vente, sont surtout convoqués à partir des années 1830 et 1840. Les jurés dissocient et hiérarchisent alors deux types de productions. À propos de Noël Buron (v. 1791-1856), le jury souligne en 1834 qu’il « travaille moins pour la science que pour le commerce, et son établissement doit être jugé sous un point de vue industriel plutôt que scientifique [83] ». Il reçoit lors de cette exposition une médaille d’argent en raison du prix de vente de ses instruments d’optique et de mathématiques et de l’importance de son chiffre d’affaires annuel, tandis que les qualités propres de ses produits ne sont pas signalées. Il faut dire que les instruments scientifiques sont de plus en plus souvent utilisés, hors de la recherche scientifique, dans l’enseignement secondaire à partir des années 1820 et surtout des années 1840, quand Louis-Jacques Thénard (1777-1857), directeur du Conseil royal d’instruction, favorise les pratiques de l’expérimentation en physique [84].
33La question du prix de vente de l’horlogerie est attachée à celle de la mécanisation de la production dès 1806, mais cela devient plus évident dans les années 1830 [85]. En 1839, le jury souligne que « les avantages des fabrications à l’aide des machines sont incontestables sous le rapport de la régularité et de l’économie [86] ». L’horlogerie commune utilise alors déjà ces « machines qui produisent avec exactitude, économie et célérité » à la différence de « l’horlogerie de précision qui est restée jusqu’à présent le patrimoine d’un petit nombre d’hommes habiles » et pour laquelle il faudrait « faire marcher de front les procédés mécaniques pour toutes les pièces qui peuvent être produites par les machines, et le travail manuel réservé pour les parties les plus délicates ». Le thème de l’« abaissement notable des prix » par l’usage de « moyens mécaniques nouveaux » devient un lieu commun des Rapports [87]. En 1849, le rapporteur signale ce « moment où, ne pouvant plus avoir lieu pour la qualité, la lutte s’est enfin établie sur les prix [88] ».
34Pour les instruments scientifiques, l’atelier de François-Antoine Jecker (1765-1834) est félicité en 1802 « pour avoir établi en fabrique la construction des instrumens de précision […] et pour avoir réuni la bonne qualité au bon marché [89] ». Il faut néanmoins attendre le mitan du siècle pour que la question de la mécanisation de la production devienne centrale, signe de la longue résistance des fabricants parisiens à la mécanisation de leur production au nom des savoirs de la main [90]. En 1849, le jury qui visite l’atelier des Molteni remarque « que le bon marché de leurs produits » est notamment dû à « une machine à vapeur de la force de 6 chevaux, placée au centre de leur établissement [91] ». De même les instruments de Paul-Gustave Froment sont fabriqués grâce à des « appareils fonctionnant seuls, hors la présence de leur auteur, se mettant à l’œuvre par le seul fait d’un courant électrique établi ou supprimé à un moment réglé à l’avance par un mécanisme de réveil dépendant d’une pendule régulatrice [92] ».
Distinctions des fabricants et qualités des produits
35L’évaluation des fabricants par les jurys repose presque entièrement sur les critères précédemment repérés. Il est alors possible de proposer une analyse croisée entre ces six critères d’évaluation et les récompenses reçues par les fabricants. Les récompenses décernées aux horlogers ont été regroupées en trois ensembles de taille comparable : les médailles d’or (24 fabricants), celles d’argent (32) et celles de bronze avec les mentions honorables et les simples citations (29).
Tableau 4. Relation entre les qualités des horloges de précision et la récompense des fabricants, 1798-1849
Tableau 4. Relation entre les qualités des horloges de précision et la récompense des fabricants, 1798-1849
36Le Tableau 4 permet d’analyser la relation entre les trois ensembles de récompenses et les qualités des horloges de précision. Première remarque, évidente, plus la récompense est prestigieuse plus le nombre de qualités invoquées est important. Deuxième remarque, la qualité de fabrication est toujours un critère de jugement important. Pour autant, les différences entre les profils des appréciations pour chacun des trois groupes sont très nettes : les médailles d’or récompensent d’abord l’invention et la précision des horloges, secondairement leur qualité de fabrication ; les médailles d’argent sont d’abord attribuées en raison de la qualité de fabrication des horloges, secondairement pour leurs prix de vente et leur invention ; les médailles de bronze, mentions et citations sont décernées presque exclusivement pour la qualité de fabrication des produits. La hiérarchie des qualités fait ainsi prévaloir les critères à forte composante scientifique sur les considérations essentiellement industrielles.
37Pour les fabricants d’instruments scientifiques, quatre groupes peuvent être circonscrits : les médailles d’or (30 fabricants), celles d’argent (47), celles de bronze (38) et les mentions honorables et citations favorables (66).
Tableau 5. Relation entre les qualités des instruments scientifiques et la récompense des fabricants, 1798-1849
Tableau 5. Relation entre les qualités des instruments scientifiques et la récompense des fabricants, 1798-1849
38Le Tableau 5 montre une relation moins nette entre les récompenses obtenues par les fabricants et les qualités de leurs instruments scientifiques. Le critère de la précision est toujours essentiel. Les profils des qualités des produits des quatre catégories de récipiendaires sont assez semblables : l’invention est importante pour les médailles d’or et d’argent ; le prix est souligné pour les trois dernières catégories. En somme, dans ce tableau à la lecture moins aisée que celui des horlogers, la qualité d’invention distingue les fabricants les plus réputés et la question du prix de vente est, sans surprise, surtout importante pour les instruments de plus grande diffusion.
Publicité des réputations et circulation du crédit
39Les fabricants se prévalent de ces jugements et récompenses dans leurs imprimés commerciaux. Obtenir un prix lors d’une exposition industrielle est un enjeu important de réputation. Ainsi que l’observe Paolo Brenni, les médailles remportées lors des grandes manifestations industrielles sont affichées dans les salles d’exposition des fabricants aussi bien que sur les cartes commerciales de leurs vendeurs ou, sous forme de listes, au sein même de leurs catalogues de vente [93]. Elles sont notamment mises en avant sur la page de titre ou en tête des catalogues de vente des fabricants français d’instruments, destinés moins au public qu’aux commerçants [94]. En 1848, la page de titre du Catalogue d’instruments de la compagnie Deleuil fait ainsi étalage des quatre « récompenses obtenues aux expositions des produits de l’industrie nationale » entre de 1827 à 1844 selon un modèle devenu commun à partir des années 1840 [95]. Au sein de ces catalogues publicitaires, la réputation de qualité des instruments scientifiques repose d’abord sur la renommée de leurs fabricants.
40Dans la circulation des réputations industrielles, le crédit comme « bonne réputation » tombe en cascade des grands établissements scientifiques aux jurys des expositions, de ceux-ci à l’instrumentation scientifique, de celle-ci aux fabricants. L’État est placé comme « premier moteur » au début de la cascade du crédit. Il offre sa garantie à la réputation des établissements scientifiques publics, à la conservation des unités métrologiques et à la bonne qualité des jurys largement composés d’agents publics. En aval, sur le marché des instruments, ce crédit circule sous la forme de médailles. Les fabricants s’en prévalent comme publicité pour mieux vendre leurs produits. Leurs catalogues sont en effet souvent produits à partir des Rapports. Ainsi, tandis que dans les expositions industrielles, les jurys jugent les fabricants essentiellement d’après la qualité de leurs produits, sur le marché de l’instrumentation, du moins tel qu’il est projeté dans les catalogues de vente, les acheteurs préjugent de la qualité d’un instrument d’après la renommée de son fabricant.
Conclusion
41Les expositions industrielles sont au cours du premier xixe siècle un des lieux de définition de la bonne instrumentation scientifique. Les Rapports publient les réputations des fabricants et de leurs instruments. Celles-ci ont une dominante savante assez nette : la composition des jurys spécialisés fait prévaloir les académiciens, les grands établissements scientifiques sont les lieux de mise à l’épreuve des instruments, l’invention et la précision sont d’importants critères d’appréciation des instruments, particulièrement dans la hiérarchisation de leurs qualités. Les critères plus immédiatement industriels – essentiellement la question des prix de vente, secondairement l’organisation du travail ou la mécanisation de la production – sont davantage mobilisés dans les années 1830-1840. Cette chronologie correspond à celle de l’essor rapide de la mécanisation de la production mais aussi à l’élargissement du marché, notamment universitaire et scolaire, de l’instrumentation scientifique.
42L’évaluation de l’instrumentation scientifique dans ces expositions se fonde sur plusieurs critères opérant en quelque sorte la synthèse entre les attentes académiques de l’AdS et celles de l’industrie et des autorités exprimées par la SEIN. Par exemple en 1839, Noël-Jean Lerebours publie une courte Notice sur quelques instruments de sa fabrication, dans laquelle il insère trois anciens rapports. Le premier, fait à l’AdS, juge la précision des images obtenues par la lunette achromatique installée à l’Observatoire. Le deuxième réemploie l’éloge des Rapports de 1824 qui souligne que « rien de plus parfait n’est certainement sorti des ateliers d’aucun opticien » et décerne une médaille d’or au fabricant. Le troisième, fait à la SEIN, insiste sur la « fabrique [de Lerebours qui] est établie sur l’échelle la plus étendue », sur la perfection d’exécution des instruments d’optique et sur sa « réputation vraiment européenne » [96].
43Sur cette scène industrielle, la place de la valeur épistémique de la précision, souvent tenue pour cardinale dans l’économie morale des savoirs du xixe siècle, peut être relativisée. Elle est toujours seconde par rapport à la notion, très vague, de qualité de fabrication. Surtout, elle est mise en balance à partir des années 1830 et 1840 avec d’autres critères, liés à d’autres enjeux : appareiller les sciences de terrain qui se constituent alors requiert d’autres qualités instrumentales comme la robustesse ; offrir des instruments pour les lycées où se renforce alors l’enseignement scientifique rend nécessaire l’abaissement des prix. Ces deux impératifs peuvent impliquer une dégradation de la précision instrumentale. L’analyse des évaluations des instruments scientifiques dans les expositions industrielles amène ainsi à considérer leurs usages hors des seuls laboratoires de physique et des seuls observatoires astronomiques.
Bibliographie
Sources
Archives
- Archives nationales, Paris : MAR/C/27
- Archives de l’Académie des sciences, Paris : Fichier Suzanne Gallot ; Pochette de séance du 13 janvier 1790
Rapports classés par date
- Rapport 1798 = Exposition publique des produits de l’industrie française : catalogue des produits industriels qui ont été exposés au Champ-de-Mars pendant les trois derniers jours complémentaires de l’an VI […], Paris, Imprimerie de la République, 1798.
- Rapport 1801 = Seconde exposition publique des produits de l’industrie française. Procès-verbal des opérations du jury nommé par le ministre de l’intérieur pour examiner les produits de l’industrie française […], Paris, Imprimerie de la République, 1801.
- Rapport 1802 = Exposition publique des produits de l’industrie française. An X. Procès-verbal des opérations du jury nommé par le ministre de l’Intérieur pour examiner les produits de l’industrie française […], Paris, Imprimerie de la République, 1802.
- Rapport 1806 = Rapport du jury central sur les produits de l’industrie française, admis aux expositions publiques de 1806, Paris, Imprimerie impériale, 1806.
- Rapport 1819 = Costaz, Louis, Rapport du jury central sur les produits de l’industrie française [de l’exposition de 1819], Paris, Imprimerie royale, 1819.
- Rapport 1823 = Héricart de Thury, Louis-Étienne & Migneron, Pierre-Henri, Rapport du jury central sur les produits de l’industrie française [de l’Exposition de 1823], Paris, Imprimerie royale, 1824.
- Rapport 1827 = Héricart de Thury, Louis-Étienne & Migneron, Pierre-Henri, Rapport du jury central sur les produits de l’industrie française [de l’Exposition de 1827], Paris, Imprimerie royale, 1828.
- Rapport 1834 = Dupin, Charles, Rapport du jury central sur les produits de l’industrie française exposés en 1834, Paris, Imprimerie royale, 1836, 3 vol.
- Rapport 1839 = Rapport du jury central [de l’] Exposition des produits de l’industrie française en 1839, Paris, L. Bouchard-Huzard, 1839, 3 vol.
- Rapport 1844 = Rapport du jury central [de l’] Exposition des produits de l’industrie française en 1844, Paris, Fain et Thunot, 1844, 3 vol.
- Rapport 1849 = Rapport du jury central sur les produits de l’agriculture et de l’industrie française exposés en 1849, Paris, Imprimerie nationale, 1850, 3 vol.
Autres ouvrages
- Académie des sciences, Procès-verbaux des séances de l’Académie tenues depuis la fondation de l’Institut jusqu’au mois d’août 1835 : Tables générales alphabétiques, Paris, Imprimerie nationale, 1979.
- Blanqui, Adolphe, Histoire de l’Exposition des produits de l’industrie française en 1827, Paris, Librairie du commerce, 1827.
- Colmont, Achille de, Histoire des Expositions des produits de l’industrie française, Paris, Guillaumin et Cie, 1855.
- Buron, Noël-François-Joseph, Prix-courant de la manufacture d’instruments d’optique et de mathématiques de Buron, Paris, Imprimerie de la Veuve Dondey-Dupré, 1844.
- Deleuil, Louis-Joseph, Catalogue d’instruments de physique, de chimie, d’optique, de mathématiques, de chirurgie, d’hygiène et d’économie domestique, Paris, Imprimerie d’A. René, 1848.
- Huard, Adrien, Les expositions industrielles. Abus et réformes, Paris, E. Dentu, 1862.
- Le Normand, Louis-Sébastien & Moléon, Jean-Gabriel-Victor de, Description des expositions des produits de l’industrie française, faites à Paris depuis leur origine jusqu’à celle de 1819 inclusivement, Paris, Bachelier, 1824, 4 vol.
- Lerebours, Noël-Jean, Exposition de 1839 : notice sur quelques instruments construits par N. et Pl. Lerebours, [Paris], Bachelier, 1839.
- Vervynck, D. & Dubois, E., Histoire des expositions industrielles depuis 1798 jusqu’à nos jours…, Paris, E. Vert, 1867.
Travaux
- Augarde, Jean-Dominique, « L’atelier de Ferdinand Berthoud. Ses fournisseurs et ses clients », in Catherine Cardinal (dir.), Ferdinand Berthoud. 1727-1807. Horloger mécanicien du roi et de la marine, La Chaux-de-Fonds et Paris, Musée international d’horlogerie, 1984, p. 67-80.
- Balpe, Claudette, « L’enseignement des sciences physiques. Naissance d’un corps professoral (fin xviiie-fin xixe siècle) », Histoire de l’éducation, no 73, 1997, p. 49-85.
DOI : https://doi.org/10.3406/hedu.1997.2871 - Baudry, Jérôme, « Collecter ou normaliser la technique ? Le Conservatoire des arts et métiers et les brevets d’invention », Artefact. Techniques, histoire et sciences humaines, no 10, 2019, p. 11‑29.
DOI : https://doi.org/10.4000/artefact.3786 - Bennett, James A., « Shopping for Instruments in Paris and London », in Pamela H. Smith & Paula Findlen (dir.), Merchants and Marvels: Commerce, Science, and Art in Early Modern Europe, New York et Londres, Routledge, 2002, p. 370-395.
- Bernarsconi, Gianenrico, Objets portatifs au siècle des Lumières, Paris, Éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2015.
- Biagioli, Mario, Galileo’s Instruments of Credit: Telescopes, Images, Secrecy, Chicago, The University of Chicago Press, 2007.
- Blouin, Daniel & Emptoz, Gérard, « La Société d’encouragement pour l’industrie nationale et le Conservatoire des arts et métiers (1801-1811) », Artefact. Techniques, histoire et sciences humaines, no 10, 2019, p. 75-95.
DOI : https://doi.org/10.4000/artefact.3933 - Bourdieu, Pierre, Sur l’État. Cours au Collège de France, 1989-1992, Paris, Raisons d’Agir et Seuil, 2012.
- Bourguet, Marie-Noëlle, Le monde dans un carnet. Alexander von Humboldt en Italie (1805), Paris, Éd. du Félin, 2017.
- Bourguet, Marie-Noëlle & Licoppe, Christian, « Voyages, mesures et instruments : une nouvelle expérience du monde au Siècle des lumières », Annales. Histoire, sciences sociales, vol. 52, no 5, 1997, p. 1115-1151.
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- Vérin, Hélène, La gloire des ingénieurs. L’intelligence technique du xvie au xviiie siècle, Paris, Albin Michel, 1993.
- Wise, Norton (dir.), The Values of Precision, Princeton, Princeton University Press, 1995.
Mots-clés éditeurs : instruments scientifiques, horloges, expertise, évaluation, expositions industrielles
Mise en ligne 04/11/2021
https://doi.org/10.4000/histoiremesure.14288Notes
-
[1]
L.-S. Le Normand & J.-G.-V. de Moléon, 1824 ; A. Blanqui, 1827 ; A. de Colmont, 1855 ; A. Huard, 1862 ; D. Vervynck & E. Dubois, 1867. Pour une mise au point bibliographique, certes ancienne : K. Carpenter, 1972.
-
[2]
P. Brenni, 2019. Sur la publicisation des techniques dans les expositions universelles : A.-L. Carré, M.-S. Corcy, C. Demeulenaere-Douyère & L. Hilaire-Pérez, 2012.
-
[3]
C. Demeulenaere-Douyère, 2019, notamment p. 69.
-
[4]
C. Murgia, 2016, notamment p. 48.
-
[5]
L. Hilaire-Pérez, 2012, p. 14-15. Aussi J. Mertens, 2002, notamment p. 218 ; G. Carnino, 2010, p. 76-78.
-
[6]
I. Moullier, 2004, p. 559-561 ; G. Galvez-Behar, 2008, p. 85.
-
[7]
C. Demeulenaere-Douyère, 2019, p. 56-57.
-
[8]
J. Bennett, 2002.
-
[9]
A. J. Turner, 1989.
-
[10]
J. Payen, 1986, p. 86.
-
[11]
C. Christen & F. Vatin, 2009.
-
[12]
P. Verley, 2002 [1999] ; P. François & C. Lemercier, 2021, p. 94 et p. 161-162.
-
[13]
Notamment Rapport 1834, t. I, p. 408-420. C’est le cas des Lerebours, Buron, Bunten, Fortin, Chevalier, Breguet, Berthoud et Perrelet.
-
[14]
Voir J.-D. Augarde, 1984, p. 67 ; J. Payen, 1986, p. 84-135 ; M.-A. Dequidt, 2014b, p. 187-191.
-
[15]
M.-A. Dequidt, 2012, p. 155. Voir le fichier manuscrit de Suzanne Gallot à l’AdS.
-
[16]
G. Galvez-Behar, 2008, p. 76-78.
-
[17]
Voir Académie des sciences, 1979 ; J. Payen, 1986.
-
[18]
Par exemple AdS, Paris, pochette de séance du 13 janvier 1790, Rapport de Cassini, Méchain et Le Gentil sur une montre marine de Louis Berthoud. Voir surtout C. Licoppe, 1996, chap. 7.
-
[19]
N. Wise, 1995.
-
[20]
C. Licoppe, 1996, chap. 7 ; É. Brian, 1994, p. 11-13.
-
[21]
Voir en particulier A. Brenner, 2011 ; L. Coutellec, 2013, chap. 6 ; L. Daston, 2014 [1995], notamment p. 23.
-
[22]
G. Galvez-Behar, 2008, chap. 3.
-
[23]
Rapport 1849, t. I, p. xiv.
-
[24]
I. Moullier, 2004, p. 641.
-
[25]
R. Tresse, 1952 ; I. Moullier, 2004, chap. 15-17 ; P. Bret, 2007 ; D. Blouin & G. Emptoz, 2019.
-
[26]
Rapport 1839, t. II, p. 248-251.
-
[27]
Rapport 1834, t. I, p. xvii.
-
[28]
Rapport 1798, p. 28 ; Rapport 1834, t. III, p. 255.
-
[29]
Rapport 1819, p. 259.
-
[30]
Rapport 1819, p. 243-249 ; voir aussi Rapport 1823, p. 333-334.
-
[31]
Rapport 1839, t. II, p. 225-227 ; Rapport 1844, t. II, p. 425-438.
-
[32]
Rapport 1849, t. II, p. 484-488, ici, p. 488.
-
[33]
Sur la définition de ce domaine voir H. Chabot, 1999, p. 260.
-
[34]
P. Bourdieu, 2012, p. 342.
-
[35]
Rapport 1834, t. I, p. 380.
-
[36]
B. Latour, 1996 [1993], p. 153.
-
[37]
G. Galvez-Behar, 2008, chap. 3, notamment p. 104-105.
-
[38]
M.-A. Dequidt, 2012, p. 147.
-
[39]
J.-D. Augarde, 1984, p. 76-78.
-
[40]
Archives nationales (désormais AN), Paris, MAR/C/27, Mémoire du ministre de la Marine. Sans lieu ni date.
-
[41]
AN, MAR/C/27, Lettre de l’archevêque de Paris au ministre de la Marine. Paris, le 15 novembre 1784.
-
[42]
AN, MARC/C/27, Lettre de la veuve de Louis Berthoud au roi. Paris, le 10 février 1816 ; M.-A. Dequidt, 2014b, p. 265.
-
[43]
M.-A. Dequidt, 2014a, p. 67.
-
[44]
C. Cardinal, 1984, p. 60-61.
-
[45]
T. Kuhn, 1990 [1977], chap. 6 [1971], p. 210 ; pour la France, R. Fox, 2012, chap. 1.
-
[46]
Rapport 1834, t. I, p. 379-380.
-
[47]
Rapport 1819, p. 261 ; Rapport 1839, t. II, p. 268-270 ; Rapport 1844, t. II, p. 480-481.
-
[48]
Rapport 1844, t. II, p. 427-428 ; J. Payen, 1986, p. 101-104.
-
[49]
Par exemple N.-F.-J. Buron, 1844 ; L.-J. Deleuil, 1848.
-
[50]
Rapport 1849, t. II, p. 525.
-
[51]
Rapport 1834, t. III, p. 251.
-
[52]
M.-A. Dequidt, 2014b, p. 270.
-
[53]
Rapport 1798, p. 17-18 ; Rapport 1834, t. I, p. xviii ; Rapport 1839, t. I, p. xxxi.
-
[54]
Rapport 1806, p. 141.
-
[55]
Rapport 1849, t. II, p. 480.
-
[56]
Rapport 1806, p. 141, Rapport 1844, t. II, p. 425, Rapport 1849, t. II, p. 479-480. Pour une comparaison avec les motifs des appréciations des inventions horlogères par l’Académie des sciences entre 1750 et 1772 : M.-A. Dequidt, 2012, p. 155.
-
[57]
A. Huard, 1862, p. 17 ; sur la législation du brevet G. Galvez-Behar, 2019.
-
[58]
Rapport 1834, t. III, p. 248-249.
-
[59]
G. Galvez-Behar, 2008, part. 1 ; J. Baudry, 2019, notamment p. 13-14.
-
[60]
N. Wise, 1995.
-
[61]
A. Blanqui, 1827, chap. XII, p. 180-189.
-
[62]
Rapport 1839, t. II, p. 259-260 ; pour la citation, p. 260.
-
[63]
M.-N. Bourguet & C. Licoppe, 1997.
-
[64]
Rapport 1819, p. 263.
-
[65]
Par exemple Rapport 1823, p. 4 ; Rapport 1834, t. I, p. 395.
-
[66]
Rapport 1806, p. 145 ; M.-A. Dequidt, 2012, p. 145.
-
[67]
Rapport 1834, t. I, p. 418.
-
[68]
Rapport 1839, t. II, p. 227 ; Rapport 1849, t. II, p. 484-485.
-
[69]
Rapport 1801, p. 8.
-
[70]
Rapport 1849, t. II, p. 553.
-
[71]
Rapport 1849, t. II, p. 554.
-
[72]
Rapport 1819, p. 256.
-
[73]
Rapport 1819, p. 259-260.
-
[74]
G. Bernarsconi, 2015, p. 65-67.
-
[75]
Rapport 1839, t. II, p. 266-267.
-
[76]
Rapport 1839, t. II, p. 264.
-
[77]
Rapport 1834, t. III, p. 255.
-
[78]
M.-N. Bourguet, 2017, p. 59-61 ; voir aussi R. Higgitt, 2015, p. 32.
-
[79]
H. Vérin, 1993, p. 379-400 ; voir aussi M.-A. Dequidt, 2012, p. 155.
-
[80]
Sur la complexité sémantique du terme « crédit » au xviiie siècle puis sa réduction au cours du premier xixe siècle au sème « prêt d’argent avec intérêt », voir l’analyse critique de l’ouvrage de Clare Haru Crowston Fabricating Women par A. Lilti, 2015.
-
[81]
M. Biagioli, 2007.
-
[82]
C. Licoppe, 1996, chap. 7.
-
[83]
Rapport 1834, t. III, p. 255-256.
-
[84]
C. Balpe, 1997, p. 62-63 ; P. Brenni, 2012, p. 196-197. Voir la description des instruments d’optique de Soleil dans Rapport 1844, t. II, p. 485.
-
[85]
Rapport 1806, p. 147.
-
[86]
Rapport 1839, t. II, p. 225-226.
-
[87]
Rapport 1839, t. II, p. 227 ; Rapport 1844, t. II, p. 425 ; Rapport 1849, t. II, p. 480.
-
[88]
Rapport 1849, t. II, p. 480.
-
[89]
Rapport 1802, p. 42 ; aussi Rapport 1806, p. 154 ; Rapport 1819, p. 257-258 ; Rapport 1823, p. 323.
-
[90]
P. Brenni, 2016, p. 644.
-
[91]
Rapport 1849, t. II, p. 555.
-
[92]
Rapport 1849, t. II, p. 514.
-
[93]
P. Brenni, 2019, p. 412 ; voir aussi P. Brenni, 2002, p. 505.
-
[94]
N.-F.-J. Buron, 1844, p. iii.
-
[95]
L.-J. Deleuil, 1848, page de titre.
-
[96]
N.-J. Lerebours, 1839, p. 3-4.