Notes
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[1]
Paul Vandenbroeck (éd.), Le jardin clos de l’âme. L’imaginaire des religieuses dans les Pays-Bas du Sud depuis le xiiie siècle, Bruxelles, Martial et Snoeck, 1994, 311 p.
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[2]
Cantique des Cantiques, 4, 1 et 4.12. J. Delumeau observe que la TOB propose une traduction différente du verset 12 : « Tu es un jardin verrouillé, ma sœur, ma fiancée, une source verrouillée, une fontaine scellée » (Une histoire du paradis. Le jardin des délices, Paris, Fayard, 1992, p. 159).
-
[3]
Jean Delumeau, op. cit., p. 13.
-
[4]
Journée d’études du 8 mars 2004 organisée par le Centre de Recherches sur l’Histoire de l’Europe du Nord-Ouest (CRHEN-O, Lille III).
-
[5]
On ne manquera pas de consulter la récente mise au point historiographique de Marie-Élisabeth Henneau, « La femme et le cloître à l’époque moderne : bilan historiographique et perspectives de recherches », dans Guyonne Leduc (dir.), Nouvelles sources et nouvelles méthodes de recherche dans les études sur les femmes, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 59-75.
-
[6]
Marie-Elisabeth Henneau, « La clôture chez les cisterciennes du pays mosan : une porte entr’ouverte », dans Nicole Bouter (éd.), Les religieuses dans le cloître et dans le monde, Actes du 2e colloque international du CERCOR (Poitiers, 28 septembre-2 octobre 1988), Saint-Étienne, Publications de l’Université, 1994, p. 615-634.
-
[7]
Texte cité par Madeleine Daniélou, Madame de Maintenon éducatrice, Paris, Bloud et Gay, 1946, p. 146.
-
[8]
Dom Jean Prou, La clôture des moniales, Paris, Cerf, 1996, p. 146.
-
[9]
Odile Arnould, Le corps et l’âme. La vie des religieuses au xixe siècle, Paris, Seuil, 1984, 3e partie : « Devant la souffrance et la mort », p. 247-312.
-
[10]
Épître aux Philippiens 3, 21.
-
[11]
Première Épître aux Corinthiens 15, 44. Texte paulinien cité par Xavier-Léon Dufour, Vocabulaire de théologie biblique, Paris, Cerf, 6e éd., 1988, p. 547 (sub verbo « homme »).
-
[12]
Nicole Lemaitre, Saint Pie V, Paris, Fayard, 1994, p. 169 Par la bulle Decori et honestate, Pie V limita la sortie de la clôture à trois cas : l’incendie, l’épidémie et la lèpre. Ce pape de combat estimait dangereuse une trop grande liberté d’appréciation donnée à des évêques pouvant autoriser la sortie pour « cause légitime » (N. Lemaitre, op. cit., p. 170).
-
[13]
Le Peletier de Saint Fargeau, Rapport sur le projet de Code pénal présenté à l’Assemblée Nationale au nom des Comités de Constitution et de législation criminelle, 23 mai 1791, Archives Parlementaires, t. XXV, p. 319-332.
-
[14]
Michelle Perrot, L’impossible prison, recherches sur le système pénitentiaire au xixe siècle, Paris, Seuil, 1980, p. 61. Voir aussi dans le même volume l’article de Catherine Duprat, « Punir et guérir. En 1811, la prison des philanthropes », op. cit., p. 64-122.
-
[15]
Il y a trois décennies nous avons découvert dans un fonds non classé des Archives municipales de Valenciennes le registre des résolutions de cette maison de charité fondée en 1722 (fonds Serbat, dossier 2).
-
[16]
Philippe Guignet, Mines, manufactures et ouvriers du Valenciennois au xviiie siècle. Contribution à l’histoire du Travail dans l’ancienne France, New York, Arno Press, 1977, p. 540-551.
-
[17]
Marie-Madeleine Compère, Du collège au lycée (1500-1850). Généalogie de l’enseignement secondaire français, Paris, Gallimard-Julliard, 1985, p. 103-110.
-
[18]
Jacques Ozouf, Nous les maîtres d’école. Autobiographies d’instituteurs de la Belle Époque, Paris, Julliard, 1967, p. 99.
1Les publications sur 1’hortus conclusus ne manquent pas. Il y a dix ans encore, le catalogue d’une exposition organisée à Bruxelles faisait le point sur la culture iconographique des communautés de femmes dans les Pays-Bas du Sud sous le titre « Le jardin clos de l’âme » [1]. Le texte du Cantique des Cantiques a joué un rôle essentiel dans la constitution de cette image du jardin clos :
« Que tu es belle, ma bien aiméeque tu es belle!Tes yeux sont des colombes,derrière ton voile,tes cheveux comme un troupeau de chèvres,ondulant sur les pentes du mont Galaad […]Elle est un jardin bien closma sœur, ô fiancée:un jardin bien clos,une source scellée. » [2]
3On a souvent désigné ce jardin par le mot paradis dérivé d’une racine de l’ancien persan qui signifie précisément un « jardin clos, magnifique », un verger entouré d’un mur [3]. Jardin d’amour, jardin clos, paradis : voilà trois représentations en fait étroitement liées. Assurément, il y a une gamme d’expériences de vie religieuse recluse, de l’isolement assez relatif de la béguine à la réclusion complète des Carmélites réformées par Thérèse d’Avila.
4Il est logique que comme nous avons incité la communauté scientifique à réfléchir sur le thème de la clôture et de sa place choisie ou imposée dans la vie des femmes, la moitié des communications de cette journée d’étude [4] ait éclos sur ce champ de la clôture monastique, de ces aventures singulières de vies de femmes dont l’identification amoureuse avec le Christ est le noyau. Mais naturellement, la clôture est une barrière qui peut prendre des formes très diverses qui ne sont pas propres à la condition féminine, mais sont le lot de l’humanité toute entière. Il y a des barrières visibles et d’autres qui ne le sont pas. Une barrière sépare l’enfant de l’adulte, l’individu perçu comme normal de la personne handicapée mentale, l’honnête homme du délinquant, l’être indépendant économiquement de l’assisté… et il serait facile d’allonger la liste. D’autres formes de clôture seront abordées, celles des personnes incarcérées afin de purger des peines, celles aussi souvent plus symboliques qui circonscrivent les espaces voués à l’éducation. L’ouvroir et l’usine s’accompagnent aussi volontiers, plus encore pour les femmes, de modalités de contrôle, de discipline et d’encadrement.
5On ne manquera pas non plus d’observer que la clôture, si elle est d’abord une barrière, est aussi un lien de contact. Même les communautés religieuses contemplatives les plus strictement cloîtrées [5] ont besoin pour assurer leur fonctionnement de tisser des relations avec la société environnante. Lors du colloque poitevin sur Les religieuses dans le cloître et dans le monde, Marie-Élisabeth Henneau est fondée à parler d’une « porte entr’ouverte » [6]. Non seulement les moniales ont besoin de techniciens extérieurs pour l’entretien et la gouvernance temporelle de la communauté, mais elles peuvent intervenir sur la religion locale, susciter la formation de groupements laïcs de dévotion à l’ombre de leur cloître… Ce qui est vrai des cloîtres se vérifie assurément pour les autres milieux clos.
6Une interprétation trop rapide tendrait naturellement à accréditer l’idée que les femmes vouées à Dieu, qui se définissent comme des « épouses du Christ », ne font qu’intérioriser un modèle forgé par des hommes trop enclins à leur assigner une place dépendante de victimes, de servantes destinées à l’oblation perpétuelle d’elles-mêmes. L’idée d’une particulière appétence entre la vie recluse et la condition féminine est certes communément admise dans le monde catholique même par des femmes dévotes. Madame de Maintenon explique par exemple aux Dames de Saint-Louis qui sont des religieuses éducatrices : « Vous êtes nées d’un sexe qui devrait naturellement vous renfermer dans le silence, dans l’oubli et dans le soin de votre sanctification particulière et Dieu par ses desseins sur vous vous a appelées aux fonctions de ses ministres » [7]. En ce sens, la vie consacrée de la moniale, envisagée sur le plan de la foi et de l’économie du salut, apparaît comme une forme de valorisation et d’émancipation féminines. Dans l’Instruction Venite Seorsum (1969) sur la vie contemplative et la clôture, on observe que la femme par sa nature même représente mieux la vie contemplative que l’homme : « Les femmes figurent plus efficacement le mystère de l’Église. » Le même texte explique par ailleurs que la clôture définie par Paul VI comme « un moyen d’écoute silencieuse de Dieu » assure les conditions idéales à l’épanouissement de la prière, car « elle suppose et tend à entretenir un renoncement radical à tout ce qui attache la créature aux biens de ce monde, une plus étroite union avec le Créateur et Sauveur, une vie sans partage » [8].
7Cette clôture a naturellement un sens carcéral rappelé par Thérèse d’Avila qui parle du Carmel comme d’un colombier de la Vierge reprenant une idée très ancienne de monastère-prison où l’on entre et où l’on ne reste que librement et par amour de Dieu. Elle répond aussi à une destination sacrificielle, en ce sens que la clôture est représentée depuis le xve siècle par un désert purificateur ou assimilée au tombeau du Christ. Par ailleurs, c’est une dimension particulièrement valorisée au xixe siècle dont les propensions au dolorisme sont connues [9], en se meurtrissant le corps et le cœur par l’ascèse, la moniale, comme du reste le moine, participe, en réparation pour le genre humain, aux offenses faites au Christ sur la Croix. Cette clôture est aussi présentée comme une protection contre l’extérieur pour une femme qui est un être faible à protéger, même si le thème biblique de la femme forte qui manifeste la force d’un Dieu se servant de faibles instruments pour se procurer sa gloire est aussi présent. Le thème du regard est connexe de cette acception de la clôture-protection. Le regard peut être convoitise et déjà possession. C’est pourquoi la moniale ne doit pas voir ni être vue. Réapparaît en filigrane le topos du cellier secret, de la source scellée du Cantique des Cantiques. La clôture d’une certaine manière assure une forme et un espace de liberté par rapport aux pressions venues de l’extérieur, aux exigences de la famille et des hiérarchies sociales. Il est peu contestable de ce point de vue que la clôture est un outil de construction des identités communautaires et développe le sens des responsabilités partagées. La clôture est une voie de sanctification, de purification des oripeaux du « vieil homme » pour faire naître « l’homme nouveau », dont l’existence n’est plus asservie à la chair ; uni à Celui qui a pris un corps de chair, le chrétien meurt au péché. Son corps de misère devient un « corps de gloire » [10], un « corps spirituel » [11].
8L’historien se doit de ne pas s’en tenir aux seuls textes normatifs et surtout de ne pas les reproduire sans critique. La réflexion pourrait s’organiser dans trois directions. L’enseignement doctrinal sur la clôture apparaît comme la théorisation d’un moyen trouvé spontanément par tout chercheur de Dieu attiré par les fruits spirituels de la solitude. Il y eut ensuite prise en charge par les autorités ecclésiales qui, depuis la décrétale Pericoloso de 1298, prescrivent la clôture de façon formelle et absolue. Dans le droit fil du Concile de Trente, la constitution Circa Pastoralis de juin 1566 promulguée par le pape Pie V [12] n’a fait que généraliser et durcir encore la conception étroite de la clôture. Comment ces orientations ont-elles été reçues et, le cas échéant, contournées pour ne pas faire obstacle à l’émergence de nouvelles formes de vie consacrée ? Par ailleurs, il est loisible de s’interroger sur la vie concrète dans les cloîtres. Des résistances se sont-elles manifestées contre les rigueurs de l’enfermement ? Dans quelle mesure la clôture a-t-elle contribué à la liberté spirituelle des moniales et à leur développement humain ? L’enquête est difficile, car nul ne connaît le secret des cœurs et n’a de balance pour peser la foi. Enfin nous ne manquerons pas de nous interroger sur le regard porté par la société sur la vie et la situation des femmes entrées dans la vie religieuse. Quel type de contrôle s’exerce sur ces communautés ? Comment l’autorité s’exerce-t-elle à l’intérieur même de chacune d’entre elles ?
9L’emprise des normes religieuses est également très présente dans les diverses entreprises de dressage et de remodelage de la personnalité qui s’expriment dans les manufactures-oratoires et les différentes formes d’enfermement et d’emprisonnement. La Révolution française a donné pour fin principale à la prison l’amendement du coupable par l’apprentissage de la loi morale et sociale. Tel est le projet explicite de législateur exprimé par Le Peletier de Saint-Fargeau dans son Rapport sur le projet de Code pénal : « Ne saurait-on concevoir un système pénal qui opérât un double effet et de punir le coupable et de le rendre meilleur ? Il nous a semblé qu’il pouvait être utile de tempérer insensiblement l’être moral du condamné et de pénétrer son âme d’affections plus douces et plus sociales, avant l’instant où la fin de sa punition va le rendre à la société et à lui-même… »
10Les philanthropes, qui se veulent des thérapeutes sociaux, voient dans la prison un espace clos, soustrait aux influences extérieures, un « laboratoire social exemplaire » dont la Société royale des prisons exprime les plans dès la grande enquête de 1819 [13]. Après 1850, les philanthropes et les religieux sollicités par le Second Empire orientent leur zèle de rédempteurs sociaux en direction de la jeunesse qu’ils veulent redresser dans des colonies agricoles. C’est, comme le note Michelle Perrot [14] une pédagogie du salut par le cloître, la terre et l’exercice militaire. Quelles sont les spécificités des modes d’internement des femmes délinquantes ? Nul doute que cette journée ne jette quelque lueur sur cette question.
11Il est attesté que les institutions d’assistance fonctionnent tels des couvents. Nous avons, il y a bien des années, étudié le registre des résolutions de Messieurs les Directeurs et Administrateurs de la maison de charité de Valenciennes [15]. Les informations relatives au travail des garçons placés en apprentissage dans la ville sont peu nombreuses, même si les types d’emplois exercés sont précisés. Bien mieux connues sont les activités des petites et des grandes filles qui sont soumises à une claustration assez rigoureuse. Elles travaillent le plus souvent confinées dans la chambre des dentellières ou des fileuses. Le rythme de vie et les servitudes disciplinaires auxquels les pensionnaires obéissent sont minutieusement fixées. Pour fouailler le zèle des pensionnaires, un dispositif d’intéressement matériel avait été mis à la discrétion des maîtresses ouvrières. Pour animer au travail, les résolutions font état de distributions de pièces de menue monnaie aux dentellières et aux fileuses qui « ont fait leur devoir ». L’emploi du temps est réglé avec une exactitude apparemment sans faille. Le lever a lieu très tôt, vraisemblablement à 5 heures. Une demi-heure après, une prière commune et une messe rassemblent les maîtresses et les grandes filles. La journée une fois sanctifiée, les grandes filles sont conduites à l’école. À l’issue de cet enseignement, les enfants encore à jeun reçoivent leur déjeuner. À 7 h 45 en hiver et à 7 h en été, sonne l’heure du travail dans l’ouvroir. À midi précis, les jeunes filles descendent au réfectoire où la maîtresse de semaine les contient « dans la modestie et le silence ». Le repas terminé et les grâces récitées, les enfants peuvent se récréer dans la cour pendant une demi-heure. Les pensionnaires retournent ensuite au travail. L’après-midi de labeur s’achève pour les petites filles à six heures en été et à la brune en hiver. Quant aux grandes filles, elles ne peuvent quitter leur ouvrage qu’à sept heures et demi tant en hiver qu’en été. Après le souper et une ultime prière, les jeunes filles montent au dortoir « pour se coucher incontinent ».
12Les procédures de contrôle et de surveillance peuvent paraître impitoyables au regard des normes contemporaines. En cas de fugue, les administrateurs prévoient un emprisonnement de quinze jours et la flétrissure par le fouet en public dans le réfectoire… Dans le règlement de la chambre des dentellières de l’Hôpital général, nous avions retrouvé bien des éléments constitutifs des dispositifs de redressement ou de rééducation par le travail : encadrement strict de toutes les initiatives, émulation au travail entretenue par un système à base de valorisation éthique et d’intéressement matériel, enrichissement psychologique de la personnalité par des chants dépourvus de toute influence pervertissante, perception de toute attitude de refus comme relevant de la désertion ou de l’ingratitude [16].
Le collège d’Ancien Régime n’est pas un milieu clos. II se mêle à la vie de la cité même si les sociologues de l’éducation admettent généralement, à la suite de Durkheim, que le collège est un monde clos et protégé, étranger aux passions et aux préoccupations contemporaines. Marie-Madeleine Compère a beau jeu de rappeler que certes l’idée d’une nécessaire séparation de l’enfant loin de sa famille est si répandue que les parents eux-mêmes en sont pénétrés, mais qu’en fait le collège se mêle à la vie de la cité [17]. Les collèges tenus par les jésuites ont été pendant longtemps des externats. Tel n’est pas le cas des institutions d’enseignement réservées aux jeunes filles.
Même si l’école du temps de Jules Ferry n’adhère pas à ce modèle, il n’en reste pas moins vrai que la porte fermée de la classe est aussi une barrière. Certains instituteurs de la Belle Époque aux autobiographies présentées par Jacques Ozouf aiment à rappeler que le vrai bonheur de l’existence d’un maître commence dès qu’on a fermé sur les enfants la porte de la classe [18]. Cette porte fermée symbolise l’espace sécurisé d’une classe soustraite à l’irruption du prêtre, à l’incidence des travaux extérieurs et aux fureurs du monde. Même les soucis personnels ne peuvent la franchir. Les quatre murs de la classe circonscrivent un univers soustrait aux règles habituelles de l’existence et aux contraintes de la hiérarchie sociale. Certains ajouteront sans doute que maintenir dans un monde clos des jeunes en formation crée les conditions optimales pour l’apprentissage de l’obéissance, pour l’intériorisation des règles de la vie sociale.
On le voit bien, les usages et les finalités de la clôture ne manquent pas. Silence, isolement, pénitence, travail, conversion et transformation de la personnalité sont présentés comme les bons fruits de l’enfermement. A priori l’héritage religieux est très présent dans ces formes diverses de clôture choisie ou de clôture imposée. Nul doute que les huit communications de ce jour ne permettent d’enrichir ce dossier et d’infléchir certaines conclusions aujourd’hui tenues pour acquises.
Université de Lille III, Centre de Recherche sur l’Histoire de l’Europe du Nord-Ouest (CRHEN-O)
Notes
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[1]
Paul Vandenbroeck (éd.), Le jardin clos de l’âme. L’imaginaire des religieuses dans les Pays-Bas du Sud depuis le xiiie siècle, Bruxelles, Martial et Snoeck, 1994, 311 p.
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[2]
Cantique des Cantiques, 4, 1 et 4.12. J. Delumeau observe que la TOB propose une traduction différente du verset 12 : « Tu es un jardin verrouillé, ma sœur, ma fiancée, une source verrouillée, une fontaine scellée » (Une histoire du paradis. Le jardin des délices, Paris, Fayard, 1992, p. 159).
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[3]
Jean Delumeau, op. cit., p. 13.
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[4]
Journée d’études du 8 mars 2004 organisée par le Centre de Recherches sur l’Histoire de l’Europe du Nord-Ouest (CRHEN-O, Lille III).
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[5]
On ne manquera pas de consulter la récente mise au point historiographique de Marie-Élisabeth Henneau, « La femme et le cloître à l’époque moderne : bilan historiographique et perspectives de recherches », dans Guyonne Leduc (dir.), Nouvelles sources et nouvelles méthodes de recherche dans les études sur les femmes, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 59-75.
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[6]
Marie-Elisabeth Henneau, « La clôture chez les cisterciennes du pays mosan : une porte entr’ouverte », dans Nicole Bouter (éd.), Les religieuses dans le cloître et dans le monde, Actes du 2e colloque international du CERCOR (Poitiers, 28 septembre-2 octobre 1988), Saint-Étienne, Publications de l’Université, 1994, p. 615-634.
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[7]
Texte cité par Madeleine Daniélou, Madame de Maintenon éducatrice, Paris, Bloud et Gay, 1946, p. 146.
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[8]
Dom Jean Prou, La clôture des moniales, Paris, Cerf, 1996, p. 146.
-
[9]
Odile Arnould, Le corps et l’âme. La vie des religieuses au xixe siècle, Paris, Seuil, 1984, 3e partie : « Devant la souffrance et la mort », p. 247-312.
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[10]
Épître aux Philippiens 3, 21.
-
[11]
Première Épître aux Corinthiens 15, 44. Texte paulinien cité par Xavier-Léon Dufour, Vocabulaire de théologie biblique, Paris, Cerf, 6e éd., 1988, p. 547 (sub verbo « homme »).
-
[12]
Nicole Lemaitre, Saint Pie V, Paris, Fayard, 1994, p. 169 Par la bulle Decori et honestate, Pie V limita la sortie de la clôture à trois cas : l’incendie, l’épidémie et la lèpre. Ce pape de combat estimait dangereuse une trop grande liberté d’appréciation donnée à des évêques pouvant autoriser la sortie pour « cause légitime » (N. Lemaitre, op. cit., p. 170).
-
[13]
Le Peletier de Saint Fargeau, Rapport sur le projet de Code pénal présenté à l’Assemblée Nationale au nom des Comités de Constitution et de législation criminelle, 23 mai 1791, Archives Parlementaires, t. XXV, p. 319-332.
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[14]
Michelle Perrot, L’impossible prison, recherches sur le système pénitentiaire au xixe siècle, Paris, Seuil, 1980, p. 61. Voir aussi dans le même volume l’article de Catherine Duprat, « Punir et guérir. En 1811, la prison des philanthropes », op. cit., p. 64-122.
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[15]
Il y a trois décennies nous avons découvert dans un fonds non classé des Archives municipales de Valenciennes le registre des résolutions de cette maison de charité fondée en 1722 (fonds Serbat, dossier 2).
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[16]
Philippe Guignet, Mines, manufactures et ouvriers du Valenciennois au xviiie siècle. Contribution à l’histoire du Travail dans l’ancienne France, New York, Arno Press, 1977, p. 540-551.
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[17]
Marie-Madeleine Compère, Du collège au lycée (1500-1850). Généalogie de l’enseignement secondaire français, Paris, Gallimard-Julliard, 1985, p. 103-110.
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[18]
Jacques Ozouf, Nous les maîtres d’école. Autobiographies d’instituteurs de la Belle Époque, Paris, Julliard, 1967, p. 99.