1Né à Londres dans une famille juive, Bernard Lewis raconte que lors de sa bar mitzvah, alors qu’il s’initie à l’hébreu, il s’enthousiasme pour l’apprentissage des langues. Il va étudier l’araméen, l’arabe, le latin, le grec ancien, l’allemand durant ses études et lors d’une année universitaire à Paris en 1936-1937, où il pratique le français, il se met au persan et au turc, dont il approfondira la maîtrise lors d’une année passée à Istanbul en 1949-1950. Inscrit à l’université du Caire, en auditeur libre, durant l’année 1937-1938, il voyage en Égypte, Palestine, Syrie, Liban et Turquie et dessine ainsi la géographie de ce qui va l’occuper et le préoccuper durant sa longue existence. Durant la guerre, il participe certainement à des activités « secrètes » dont il ne parlera jamais. De 1949 à 1974, il enseigne à Londres puis, après son divorce en 1974, il s’installe aux États-Unis, devient citoyen américain (tout en étant également citoyen israélien), enseigne à Princeton et conseille les autorités en matière de sécurité. Il est proche des néo-conservateurs, tel Paul Wolfowitz, secrétaire d’État adjoint à la Défense du gouvernement de George W. Bush qui lui rend hommage à Tel Aviv en mars 2002 : « Bernard Lewis nous a appris à comprendre l’histoire complexe et importante du Moyen Orient et à l’utiliser pour nous guider vers une prochaine étape afin de construire un monde meilleur pour les prochaines générations. » Pourtant, cet allié d’Israël critique le Likoud qui prétend que tout ennemi d’Israël est antisémite alors que lui distingue l’antisionisme de l’antisémitisme. Tout comme, à plusieurs reprises, il suggère la création de deux États, l’un palestinien l’autre israélien, comme dans cet article « Friends and Enemies : Reflections after a War », après la guerre des Six Jours en 1967, où il espère que « les hommes de bonne volonté trouveront possible d’être pro-israélien sans être anti-arabe, et d’être pro-arabe sans approuver les pitres et les tyrans qui ont avili et déshonoré un grand et talentueux peuple » (texte repris dans le recueil, From Babel to Dragoman : Interpreting the Middle East, 2004).
2Bernard Lewis, comme chacun d’entre nous, possède ses contradictions et apprécier son œuvre exige un regard attentif et une grande ouverture d’esprit. Maxime Rodinson (1915-2004), islamologue laïc et de gauche, évoque dans sa postface à la traduction française de Comment l’Islam a découvert l’Europe les polémiques que les propos de Bernard Lewis nourrissent et il écrit : « Si certaines de ses positions générales sont des symptômes d’orientations idéologiques sous-jacentes, comme c’est le cas pour chacun d’entre nous, ce n’est pas au nom d’idéologies même légitimes, toujours bornées pourtant, qu’on peut le critiquer. » Il reconnaît l’incroyable érudition de ce chercheur qui a défriché des archives jamais explorées concernant aussi bien l’Empire ottoman que la façon dont les Arabes percevaient l’Occident. Il rappelle que dès son premier article, en 1937, consacré aux corporations musulmanes (« The Islamic Guilds »), il a impressionné ses aînés, dont Jean Sauvaget (1901-1950) qui en conseillait la lecture à ses étudiants, de même qu’il était dithyrambique sur son premier livre, The Origins of Ismailism, A Study of the historical background of Fatimid Caliphate (1940) qu’il présente ainsi : « Ce petit ouvrage est l’une des études les plus neuves, les plus suggestives et les plus fécondes que l’histoire de l’Islam ait vu paraître depuis ces dernières années. » Il faut reconnaître que tous les ouvrages de Bernard Lewis sont particulièrement bien documentés et rédigés de façon accessible aux néophytes. Il est vrai qu’il puise dans des corpus originaux des langues qu’il pratique et ainsi devient traducteur et introducteur pour la plus grande satisfaction de ses lecteurs qui méconnaissent ces références ou les rencontrent pour la première fois dans leur langue. À chaque réédition, il s’efforce d’actualiser la bibliographie et de corriger ses analyses à la lumière des nouveaux apports scientifiques tout en poursuivant son étude comparée des étymologies et de la circulation des termes d’une langue à une autre.
« Choc des civilisations »
3C’est lors d’un colloque sur le Moyen Orient à l’université Johns Hopkins de Washington en août 1957 qu’il forge l’expression « choc des civilisations », dorénavant attribuée à Samuel Huntington pour son ouvrage éponyme de 1996. « Les ressentiments actuels des peuples du Moyen Orient se comprennent mieux, explique Bernard Lewis, lorsqu’on s’aperçoit qu’ils résultent, non pas d’un conflit entre des États ou des nations, mais du choc entre deux civilisations. Commencé avec le déferlement des Arabes musulmans vers l’ouest et leur conquête de la Syrie, de l’Afrique du Nord et de l’Espagne chrétiennes, le “grand débat”, comme l’appelait Gibbon entre l’islam et la chrétienté s’est poursuivi avec la contre-offensive chrétienne des croisades et son échec, puis avec la poussée des Turcs en Europe, leur farouche combat pour y rester et leur repli. Depuis un siècle et demi, le Moyen Orient musulman subit la domination de l’Occident – domination politique, économique et culturelle, même dans les pays qui n’ont pas connu un régime colonial […]. Je me suis efforcé de hisser les conflits du Moyen Orient, souvent tenus pour des querelles entre États, au niveau d’un choc des civilisations. » Pour Alain Gresh, dans Le Monde diplomatique (août 2005), ce « choc des civilisations » résulte de la haine quasi viscérale des musulmans pour la démocratie que leur attribue Bernard Lewis. « Le cœur de l’idéologie de Lewis, à propos de l’islam est que celui-ci ne changera jamais, constate Edward Saïd, […] que toute approche politique, historique ou universitaire des musulmans doit commencer et se terminer par le fait que les musulmans sont des musulmans. » Alain Gresh, qui cite ce propos, en vient à se demander si Bernard Lewis n’est pas à la veille de trouver « un gène de l’islam, gène qui expliquera ce qui “les” [les musulmans] différencie du reste de l’humanité civilisée. » Pourtant Bernard Lewis, fin connaisseur de l’islam, ne tarit pas d’éloges sur le passé grandiose de la civilisation musulmane, dans tous les domaines, et son incomparable art de vivre. Pour lui, le mot « islam » a deux significations : « Dans le premier sens, il désigne une religion, un système de croyances et de rites ; dans le second, la civilisation qui est née et s’est épanouie sous l’égide de cette religion. » (L’Islam en crise, 2003). Aussi cette religion couvre-t-elle tous les aspects de la vie individuelle et sociale du croyant qui se doit d’obéir aux sourates du Coran. « Selon la tradition musulmane, précise Bernard Lewis, le monde est partagé en deux : d’un côté la Maison de l’islam (Dàr al-islam), où règne la charia et où sont établis des gouvernements musulmans ; de l’autre, la Maison de la guerre (Dàa al-harb), encore peuplée et surtout gouvernée par des infidèles. En principe donc, le djihad doit se poursuivre jusqu’au jour où toute l’humanité se sera ralliée à l’islam ou du moins se sera soumise à l’autorité de l’État musulman. » (L’Islam en crise, 2003) Selon les périodes de son histoire, le monde musulman accorde ou non au djihad cette place que lui confère, par exemple, Ben Laden avec son chapelet d’attentats terroristes visant à déstabiliser l’ennemi depuis le 11 septembre 2001. Si la civilisation musulmane était raffinée, à l’instar de la civilisation chinoise, elle décline à la fin du Moyen Âge en tournant le dos aux découvertes qui assurent à l’Europe sa Renaissance et en se repliant sur elle-même. Bernard Lewis rappelle que « la première chaire d’arabe fut fondée au Collège de France par François Ier en 1538 », alors que la première expédition militaire française ne date que de 1798. De même pour l’Angleterre qui voit les premières chaires d’arabe s’installer en 1633 à Cambridge et en 1636 à Oxford, alors que les troupes britanniques ne se rendent à Aden qu’au début du xixe siècle. Ainsi l’orientalisme devance de plusieurs siècles l’impérialisme ; aussi ne faut-il pas attribuer à celui-ci la cause du déclin de la civilisation musulmane. En revanche, aucun califat musulman ne crée un enseignement en français ou en anglais et ne se montre curieux de l’Autre : c’est plutôt un refus de se « moderniser » en inventant ou important de nouveaux procédés techniques (la machine à imprimer fera l’objet d’une fatwa), en transformant son système juridique et son mode de gouvernance, en stimulant la recherche et la science, en multipliant les échanges, etc. Pour lui, ce déclin volontaire lui sera fatal – de nos jours encore, les pays membres de la Ligue arabe produisent peu de livres et n’en traduisent pratiquement pas. Il en est de même pour ses « Nobels » (Naguib Mahfouz en littérature et pour le prix Nobel de la paix Anouar El-Sadat, Yasser Arafat, Mohamed El-Baradei, Tawakkol Karman et l’Union générale tunisienne du Travail) et son rayonnement intellectuel. L’arabe khalifa signifie « successeur » et « lieutenant », le calife représente l’autorité religieuse qui est également politique et mène le djihad, terme qui exprime un « effort », une « tension vers » et qui va avoir une connotation militaire. D’autant que l’Islam reconnaît dans son droit quatre types d’ennemis, à qui il faut faire la guerre : les infidèles, les apostats, les rebelles et les bandits. Le djihad correspond à un devoir sacré pour toute la communauté musulmane (umma). En étudiant les pays arabes, Bernard Lewis constate d’importants écarts entre eux, selon les périodes historiques, les réseaux d’alliances, les ambitions nationalistes, les accords commerciaux, au point où cette communauté paraît divisée plus gravement encore que par la simple opposition entre sunnites et chiites. L’arrivée au pouvoir des religieux en Iran en 1979 l’entraîne à en expliciter les raisons et pour cela à aborder Le langage politique de l’Islam, peut-être son essai le plus important, dans lequel il décortique les spécificités de l’Islam en ce qui concerne le pouvoir à partir de trois langues : le persan, l’arabe et le turc. Tout d’abord, il remarque qu’excepté au temps de Kemal Atatürk – et encore modérément – l’Église et l’État ne sont pas séparés. « La racine trilittère wly, l’une de celles qui sert le plus fréquemment pour signifier le pouvoir et l’autorité, écrit Bernard Lewis, et qui se retrouve dans des mots aussi familiers que vali et vilâyet en Turquie, mollah en Iran, maulvi et maulana en Inde, a pour sens premier “être proche” ». Le pouvoir politique va du proche vers le lointain et privilégie le milieu, d’où la métaphore du cercle pour illustrer ce pouvoir qui se tient au centre alors que dans l’Occident médiéval c’est plutôt la pyramide qui le caractérise, avec le roi au sommet. Le monde musulman ignore les castes et l’aristocratie mais reconnaît trois inégalités : entre le maître et l’esclave, entre l’homme et la femme et entre le musulman et le non-musulman. Ce qui structure le système politique est l’obéissance – n’oublions pas que le mot « musulman » désigne celui qui se soumet.
Empire ottoman et Turquie laïque
4Là où excelle Bernard Lewis, c’est dans l’histoire de l’empire ottoman et la naissance de la Turquie moderne. Son ouvrage majeur, The Emergence of Modern Turkey, paraît en 1961, connaît quatre réimpressions, puis est actualisé et remanié en 1968, traduit en français en 1988 sous le titre Islam et Laïcité. Dans la préface à l’édition française, l’auteur rappelle qu’il a d’abord étudié le monde arabe, puis appris le turc, fouillé dans les archives lorsqu’elles ont été ouvertes aux chercheurs avec comme grille de lecture « l’occidentalisation » de la Turquie, marquée par la laïcité au niveau de l’État et la démocratie comme mode de gouvernance, d’où la liberté de la presse, par exemple. « Cette occidentalisation, note-t-il, n’est pas facile pour un peuple qui, après tout, est venu d’Asie, professait l’islam et appartenait traditionnellement au Proche-Orient musulman dont il fut pendant bien des siècles le chef de file incontesté. » Cette place particulière en fait, à ses yeux, un allié potentiel et pourquoi pas un futur membre de l’Union européenne. Visiblement, il n’imaginait pas l’arrivée au pouvoir d’un Erdogan, membre du Parti de la justice et du développement, leader autoritaire qui accapare tous les pouvoirs et jette en prison celles et ceux qu’il considère ses ennemis, sans aucun respect précisément pour la justice ! Un observateur remarquablement informé de la Turquie, Jean-François Pérouse, résume la politique d’Erdogan, dans Istanbul Planète : la ville monde du xxie siècle (La Découverte, 2017), comme la combinaison de la mosquée et du centre commercial. C’est cela qui lui vaut l’adhésion d’une grande partie de la population. On peut s’en désoler, c’est ainsi… Bernard Lewis dans sa préface paraît serein et parie sur la démocratie turque, indiquant même le faible score des partis religieux… en 1988 ! La donne a changé. Après avoir décrit et expliqué l’épuisement lent et inéluctable de l’empire ottoman, il analyse l’occidentalisation de la Turquie par les Jeunes Turcs et le père de la nation, Mustafa Kemal (1881-1938). Cet ouvrage est passionnant et malheureusement contredit par les faits récents, puisqu’il se concluait par la puissance de la liberté, dorénavant bafouée ! Sa biographie d’Istanbul déborde d’anecdotes et se lit comme un roman. Elle débute ainsi : « La métropole des rives du Bosphore a été désignée de plusieurs noms : pour les slaves, elle était Tsargrad, la ville de l’empereur par excellence ; pour les Normands, c’était Myklagaard ou Micklegarth, la Grande Ville. Les Grecs et les Romains la connaissaient comme Byzantium, le nom de l’ancienne colonie déjà installée sur le site ; enfin ce fut la “nouvelle Rome” et surtout Constantinoupolis, la ville de Constantin, qui posa là les fondations de sa nouvelle capitale impériale en l’an 330 de notre ère. » Quant à Istanbul, son origine étymologique est controversée, il s’agit peut-être du grec eis ten polin, « vers la ville » que les musulmans ont traduit phonétiquement par Istanbul, nom consacré en 1930. Les Turcs viennent d’Asie centrale où le peuple Tu Kiu contrôlait un vaste empire allant de la frontière chinoise à la Mer Noire. Les Turcs qui s’aventuraient aux portes de la Perse étaient capturés et soumis à l’esclavage et nommés mamlouk (« possédé » en arabe) et convertis. C’est dans une chronique des Croisades de 1190 que le mot « Turquie » apparaît pour la première fois pour désigner les territoires d’Asie Mineure où des Turcs étaient installés avant d’édifier un royaume dirigé par Osman. Son peuple s’appelle alors Osmandi, nom déformé qui deviendra « Ottomans »… Se constitue une ville gigantesque cosmopolite, lieu de tous les pouvoirs et de tous les excès que nous restitue admirablement Bernard Lewis.
Le génocide arménien
5Sa passion pour la Turquie l’aveugle-t-elle au point où l répond aux journalistes du Monde, le 16 novembre 1993, qui lui demandent « Pourquoi les Turcs refusent-ils toujours de reconnaître le génocide arménien ? » en 1915 : « Vous voulez dire reconnaître la version arménienne de cette hisoire ? Il y avait un problème arménien pour les Turcs, à cause de l’avance des Russes et d’une population anti-ottomane en Turquie, qui cherchait l’indépendance et qui sympathisait ouvertement avec les Russes venus du Caucase. Il y avait aussi des bandes arméniennes – les Arméniens se vantent des exploits héroïques de la résistance –, et les Turcs avaient certainement des problèmes de maintien de l’ordre en état de guerre. Pour les Turcs, il s’agissait de prendre des mesures punitives contre une population peu sûre dans une région menacée par une invasion étrangère. Pour les Arméniens, il s’agissait de libérer leur pays. Mais les deux camps s’accordent à reconnaître que la répression fut imitée géographiquement. Par exemple, elle n’affecta guère es Arméniens vivant ailleurs dans l’Empire ottoman. » Une elle déclaration est aussitôt dénoncée par les associations d’Arméniens mais aussi celles qui luttent contre le racisme. Le 27 novembre, Le Monde publie, dans sa rubrique « Au courrier des lecteurs », un démenti intitulé « Cela s’appelle un génocide » signé par des personnalités comme Jacques Ellul, Claude Lefort, Gérard Chaliand, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, etc., qui s’étonnent qu’un tel savant accrédite la thèse officielle du régime turc. Plusieurs actions en justice sont lancées en France à son endroit : elles n’aboutissent pas à sa condamnation. Par contre, une autre procédure engagée au nom de l’article 1382 du Code civil le fait condamner par le tribunal pour « manquement aux devoirs d’objectivité ». Le tribunal rappelle que l’Organisation des Nations unies, le Tribunal permanent des peuples, le Parlement européen ont reconnu le génocide arménien. D’autres intellectuels, pour diverses raisons, soutiennent Bernard Lewis, comme Noam Chomsky. On lira « Les aller-retour de Bernard Lewis sur la question arménienne » par Michel Marian (Le Messager européen, n° 8, Gallimard, 1994) pour mieux comprendre les arguments des deux parties. Bernard Lewis en 1998 et en 2002 réitérera obstinément sa position considérant que les quatre critères retenus lors du procès de Nuremberg pour qualifier un génocide n’étaient pas réunis : pas de campagne de haine contre les Arméniens, une déportation de grande ampleur mais géographiquement limitée (à Istanbul et Izmir, les Arméniens n’ont pas été inquiétés), les Turcs répondaient, certes de manière disproportionnée, aux agissements de groupes d’Arméniens et n’ont pas « planifié » la déportation des Arméniens et leur élimination, comme le feront plus tard les nazis. Laissons-lui le mot de la fin : « Pour certains, je suis un génie immense. Pour d’autres, je suis le diable incarné », confie-t-il au Chronicle of Higher Education en 2012.
Ouvrages traduits en français
- Les Arabes dans l’histoire, traduit de l’anglais par Denis-Armand Canal, Genève, La Baconnière, 1958.
- Les Assassins. Terrorisme et politique dans l’Islam médiéval, traduit de l’anglais par Annick Pélissier, Paris, Berger-Levrault, 1982 (réédition Bruxelles, Complexe, 1984).
- Race et couleur en pays d’Islam, traduit de l’anglais par André Iteanu et Françoise Briand, Paris, Payot, 1982 (édition augmentée, Race et esclavage au Proche-Orient, traduit par Rose Saint-James, Paris, Gallimard, 1993).
- Comment l’islam a découvert l’Europe, traduit de l’anglais par Annick Pélissier, postface de Maxime Rodinson, Paris, La Découverte, 1984.
- Juifs en terre d’Islam, traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud, Paris, Calmann-Lévy, 1986 (réédition Paris, Flammarion, « Champs », 1989).
- Le retour de l’Islam, traduit de l’anglais par Tina Jolas et Denise Paulme, Paris, Gallimard, 1987 (réédition Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1995).
- Sémites et antisémites, traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud et Jacqueline Lahana, Paris, Fayard, 1987 (réédition Paris, Presses Pocket, 1991).
- Le langage politique de l’Islam, traduit de l’anglais par Odette Guitard, Paris, Gallimard, 1988.
- Islam et laïcité : la naissance de la Turquie moderne, traduit de l’anglais par Philippe Delamarre, Paris, Fayard, 1988.
- Istanbul et la civilisation ottomane, traduit de l’anglais par Yves Thoraval, Paris, Lattès (réédition Paris, Presses Pocket, 1991).
- Europe-Islam. Actions et réactions, traduit de l’anglais par André Charpentier, Paris, Gallimard, 1992.
- La formation du Moyen-Orient moderne, traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud, Paris, Aubier, 1995.
- Histoire du Moyen Orient. Deux mille ans d’histoire de la naissance du christianisme à nos jours, traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud et Jacqueline Lahana, Paris, Albin Michel, 1997.
- Que s’est-il passé ? L’Islam, l’Occident et la modernité, traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud, Paris, Gallimard, 2002.
- L’Islam en crise, traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud, Paris, Gallimard, 2003.
- Le pouvoir et la foi. Questions d’islam en Europe et au Moyen Orient, traduit de l’anglais par Sylvie Kleiman-Lafon, Paris, Odile Jacob, 2011.
- On trouve des éléments autobiographiques dans Notes on a Century. Reflexions of a Middle East Historian, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 2012. Signalons également un important recueil d’articles, From Babel to Dragoman : Interpreting the Middle East, New York, Oxford University Press, 2004.