Notes
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[1]
Dans cet article, le choix de genre masculin est dicté par des exigences de simplicité discursive et il ne remet aucunement en question la présence féminine dans la région.
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[2]
J’utilise ici le terme « internationaux » utilisé par les Palestiniens anglophones et certains médias couvrant la région pour indiquer notamment les « Occidentaux ».
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[3]
La question de la nomination concernant cette région est complexe et n’est pas l’objet de cet article. Toutefois, je précise qu’aujourd’hui le terme « Palestine » indique un territoire composé de trois espaces géographiques distincts : Gaza, Jérusalem Est et les TPO appelés également « Cisjordanie ». Dans certains travaux scientifiques ainsi que dans les conversations informelles in situ, les TPO sont appelés aussi Palestine d’où mon choix d’utiliser indistinctement les deux termes.
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[4]
En arabe : دهيشة
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[5]
Sauf indication contraire, toutes les photos sont de l’auteure.
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[6]
Ville adjacente à Barcelona.
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[7]
Cet écrit se trouvait sur le mur d’une maison qui a été détruite entre 2015 et 2017 pour construire un nouvel immeuble.
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[8]
L’anglais est une langue très courante en Palestine non seulement du fait de la présence de nombre d’anglophones mais également pour des questions historiques (mandat britannique : 1920-1948).
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[9]
À la différence des autres graffitis dont la datation est difficile, plusieurs de mes participants font remonter celui-ci aux années 1980 (première Intifada).
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[10]
Voir note 7.
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[11]
Cf. <www.alamy.com/stock-photo-you-are-now-entering-free-derry-gable-wall-painting-with-petrol-bomber-14447569.html>, page consultée le 25/09/2018.
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[12]
Ici, je me réfère notamment à mon parcours de chercheuse. À partir de Dheisheh, je me suis rendue, virtuellement, d’abord en Irlande du Nord et ensuite à Rome. Cependant, il me semble plausible de penser que le point de départ du triangle « Dheisheh-Derry-Garbatella » soit le graffiti de Derry, si ce n’est que pour la médiatisation dont il a été objet.
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[13]
Avec l’aimable autorisation de l’auteur de la photo, Larry Litmain. Voir son blog : <larry-amoroma.blogspot.com/2010/05/garbatella-on-sunday-afternoon.html>, page consultée le 25/09/2018.
1Depuis quelques décennies, plusieurs disciplines – notamment la sémiotique, la sociologie ou la sociolinguistique – s’intéressent aux différentes manifestations de protestation. L’une des formes utilisées pour exprimer le malaise social relève des écrits urbains qui émergent dans les espaces publics. Ces formes d’expression politique urbaine visibles un peu partout ont fait déjà l’objet de nombreuses recherches avec lesquelles cette étude est en lien. À titre d’exemple, l’ouvrage de Crettiez et Porta (2014) nous informe sur l’iconographie nationaliste en Corse, au Pays basque et en Irlande du Nord. Des travaux ont exploré la dimension sociolinguistique des écrits scripturaux dans des villes en France métropolitaine (Bulot, 2001 ; Klaeger, 2007) ; d’autres études ont mis au jour la relation entre les réseaux sociaux et les graffitis (Carle et Huguet, 2015) produits dans la rue Mohammed Mahmoud du Caire au moment de la révolution, et d’autres encore ont analysé les graffitis sous l’angle des notions de « carrière et idéologie » (Lachmann, 2003).
2Dans un contexte politiquement tendu tel que celui de la Palestine ‒ sous occupation depuis des décennies –, les murs des espaces publics ou des maisons foisonnent de graffitis ‒ véhiculant différents messages protestataires – qui seront conçus comme des ressources sémiotiques politiques et politisées (Leone, 2013). Dans cet article, j’analyserai la dimension plurilingue de ces écrits qui met en exergue l’aspect transnational de cette région, en essayant d’apporter quelques éléments de réponse aux questions suivantes : pourquoi tant de messages plurilingues en Palestine ? Pourquoi tant d’acteurs [1] « internationaux [2] » dans une région contestée ? Comment ces messages protestataires s’articulent-ils au contexte palestinien ? Ces questions ont l’ambition d’alimenter une discussion sur la fonction que ces écrits ont en Palestine et ailleurs.
Préalables politiques et contextuels
3Les pratiques communicationnelles ne sont pas neutres et elles demandent à être comprises au sein des contextes historiques et politiques de production (Briziarelli et Martínez Guillem, 2016 ; Heller, 2002). Suivant ce positionnement épistémologique propre aux études sur la communication et le langage, une compréhension des pratiques communicationnelles en Palestine demande de prendre en considération la configuration géopolitique de cette région et ce dans une perspective historicisante et transnationale (Vertovec, 1999).
4Sans entrer dans les méandres du complexe contexte palestinien, rappelons cependant qu’après les accords d’Oslo (1994) qui ont suivi la Première Intifada (1987-1993), un grand nombre d’ONG internationales s’est installé en Palestine (Hammami, 2000). Mais l’échec des décisions diplomatiques prises à Oslo, ainsi que la dégradation de la situation sur le terrain ont mis en relief l’inefficacité des choix politiques appliqués afin d’arrêter l’occupation qui, d’ailleurs, est toujours en cours. Les ONG désormais installées sur place ont dû (voulu ?) jouer un rôle plus actif dans cette « situation de crise », ce qui a impliqué l’arrivée d’un nombre de plus en plus important d’employés internationaux, entraînant ainsi une augmentation de langues en présence. En même temps, le réseau d’ONG palestiniennes s’est élargi ‒ et cela continue aujourd’hui ‒, définissant des rapports de dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux et alimentant des échanges avec des acteurs non locaux.
5Cette situation de crise a d’une part touché une grande majorité de la population locale et, d’autre part, a eu un impact important – par ricochet – au sein de groupes politiques, de sympathisants et de militants internationaux soutenant la cause palestinienne, en les rendant encore plus sensibles à cette question et, le temps s’écoulant, de plus en plus actifs.
6Ces évènements se sont produits dans une phase spécifique de l’histoire récente qui a vu la naissance, vers la fin des années 1990, de mouvements à fond altermondialiste qui, encore aujourd’hui, participent au processus de transnationalisation des luttes sociales, étant animés par la volonté d’unifier tous les combats. À ceci s’ajoute l’arrivée d’Internet avec tout ce qu’il a comporté au niveau de rapidité et d’étendue d’échanges entre les gens (Appadurai, 1996) et de complicités militantes transnationales.
7Ce contexte « globalisant » et en mouvement dans l’espace et dans le temps est central dans la compréhension de la Palestine comme un espace de convergence de lutte(s), où la dimension régionale du conflit dépasse toute frontière étatique acquérant ainsi une épaisseur politique considérable.
Terrain et données
8Les analyses que je propose dans cet article sont issues d’un travail ethnographique (Copans, 2011) que j’ai réalisé, dans le cadre de ma thèse, à phases intermittentes entre 2011 et 2013, dans les territoires palestiniens occupés (TPO [3]).
9Une attention particulière sera prêtée aux graffitis du camp de réfugiés de Dheisheh [4] situé dans la région de Bethléem. Cette localisation est riche de significations. En effet, ce camp est un lieu hautement politique, bien connu dans toute la Palestine pour sa farouche résistance à l’occupation israélienne.
10Je présenterai également quelques graffitis provenant du mur de séparation entre Israël et les TPO ‒ un autre espace dont la portée politique n’est pas négligeable ‒ et ce afin d’élargir quelque peu le champ de vision de l’espace graffité palestinien et de parvenir à une meilleure compréhension de ce dernier.
11En termes théoriques, ces deux espaces ‒ le camp de réfugiés de Dheisheh et le mur de séparation ‒ peuvent être pensés comme un texte sémiotique (Martini, 2009) produisant des manifestations de sens (Leone, 2012) à décrypter.
Des graffitis plurilingues de Palestine au transnationalisme protestataire
12D’après Portes (2001), le transnationalisme indique un ensemble d’activités réalisées par des acteurs non institutionnels qui œuvrent à travers les frontières. Les graffitis (de Palestine) sont l’une de ces possibles activités. Mais comment se décline la dimension transnationale caractérisant ces graffitis ? Quelles histoires nous raconte-t-elle ? De quoi est-elle le porte-parole ? Dans une optique « d’au-delà des frontières », le plurilinguisme constitue un élément clé qui atteste de la présence d’acteurs internationaux et, en l’occurrence, de pratiques communicationnelles transnationales à visée protestataire. Dans les TPO, le plurilinguisme est bien visible, entre autres, sur le mur de séparation. S’agissant d’une construction illégale selon le droit international, ce mur représente pour nombre de visiteurs une injustice imposée au peuple palestinien, d’où l’envie de s’y rendre et de laisser une trace écrite. Au fil des années, cet espace de séparation est devenu un lieu de passage d’acteurs en conversation entre eux par le biais de leurs messages écrits dans nombre de langues différentes. Sur ce mur nous trouvons, par exemple, des graffitis « composés » écrits en espagnol (Chili), catalan et néerlandais (fig. 1), ou en catalan et coréen (fig. 2). D’autres langues y sont présentes, bien que l’anglais s’impose comme lingua franca, non seulement sur le mur de séparation mais également dans le camp de Dheheish (fig. 3) et ailleurs en Palestine.
Pau i justicia per Palestine (catalan) / Chile con el pueblo Palestino (espagnol) / vrede (néerlandais) [5] / Paix et justice pour la Palestine / Chili avec le peuple palestinien / paix
Pau i justicia per Palestine (catalan) / Chile con el pueblo Palestino (espagnol) / vrede (néerlandais) [5] / Paix et justice pour la Palestine / Chili avec le peuple palestinien / paix
Badalona també es caga en el mur de la vergonya / Badalona [6] chie sur le mur de la honte
Badalona també es caga en el mur de la vergonya / Badalona [6] chie sur le mur de la honte
Stop the wall / Arrêtez le mur
Stop the wall / Arrêtez le mur
13Cependant, si le plurilinguisme est facilement identifiable, il s’avère que les contenus des messages peuvent demeurer quelque peu hermétiques car, au-delà d’éventuelles difficultés d’intercompréhension, ils « cachent » des liens inattendus. Dans le cadre de cette étude, je me focaliserai sur trois thématiques récurrentes, aptes à (dé)montrer la transnationalisation des luttes. Signalons d’abord l’existence de messages d’espoir, comme c’est le cas de l’écrit en catalan (fig. 4) « pau i llibertat » (paix et liberté).
Pau i llibertat / سلام والحرب A’salam wa el harb / Paix et liberté / Paix et guerre
Pau i llibertat / سلام والحرب A’salam wa el harb / Paix et liberté / Paix et guerre
14Ce syntagme invoquant la paix et la liberté dévoile sa complexité si nous considérons le choix linguistique qui a une valeur politique puisqu’il évoque la lutte séparatiste menée en Catalogne, nation sans État sensible à la cause palestinienne. Écrire en catalan signifie utiliser une ressource sémiotique ‒ la langue ‒ comme instrument politique revendiquant, en l’occurrence, le droit d’autodétermination de tout un peuple. Cet écrit conjugue alors espoir et revendications, tout en affirmant une proximité idéologique entre les luttes menées dans les deux régions.
15Ce graffiti est constitué de deux syntagmes distincts ‒ l’un en catalan (pau i llibertat/paix et liberté) et l’autre en arabe (سلام والحرب A’salam wa el harb / paix et guerre) ‒ contenant, dans les deux cas, le mot « paix » qui renforce le dialogisme existant entre les syntagmes et, par conséquent, entre les deux combats.
16En deuxième lieu signalons la présence de graffitis véhiculant des messages à fond protestataire concernant l’occupation de la Palestine. Dans le graffiti plurilingue « free palestine » (fig. 5, « palestine libre »), le mot « liberté » est écrit en catalan, français, espagnol. Ceci indique aussi bien le soutien à la cause palestinienne de la part de visiteurs internationaux que la fonction fédératrice des murs de Palestine qui accueillent des acteurs avertis dont on ne connaît pas grand-chose, à part le fait qu’ils partagent les mêmes idéologies, le même esprit protestataire s’opposant à l’occupation israélienne.
Free Palestine / Palestine libre / Libertat/liberté/libertad
Free Palestine / Palestine libre / Libertat/liberté/libertad
17Enfin, le troisième type de graffitis concerne les messages qui évoquent des « luttes d’ailleurs », externes, du moins à première vue, à la cause palestinienne. C’est le cas du graffiti en italien (fig. 6) « via passino / garbatella rossa » (rue passino / garbatella rouge), qui se trouvait [7] à l’entrée principale du camp. La « rue passino » se trouve à Rome, dans le quartier « Garbatella » connu pour être un espace politiquement « rouge », d’où le syntagme « garbatella rouge » associé à l’étoile, symbole de l’idéologie communiste, dessinée à côté. Il s’agit d’un quartier habité historiquement par des citoyens engagés dans de nombreuses luttes locales et globales ‒ dans ce contexte la question de la Palestine occupée y trouve bien sa place ‒, un lieu hautement politisé, caractérisé par des espaces occupés et autogérés, comme l’indique le symbole du squat (un cercle avec une flèche dont la pointe sort du cercle). Ce graffiti véhicule une position ouvertement de « gauche », voire anarchiste, qui adresse une critique pointue aux pouvoirs étatiques en général. Ici, l’assemblage de la langue et du contenu du message nous informe sur la dimension transnationale des luttes sociales qui, sur les murs de Dheisheh, imprégnés de résistance à l’occupation israélienne, s’expriment et se fortifient l’une avec l’autre. Il s’ensuit que la dimension transnationale des messages n’est pas à considérer comme extérieure à l’espace politique local mais comme partie intégrante et structurante du camp lui-même.
Via Passino – Garbatella rossa / Rue Passino / Garbatella rouge
Via Passino – Garbatella rossa / Rue Passino / Garbatella rouge
18Le graffiti « via passino/garbatela rossa » témoigne d’une relation entre Dheisheh et Garbatella tout aussi privilégiée qu’inattendue, comme celle existante entre Dheisheh et Derry attestée cette fois-ci par le graffiti monolingue anglais [8] « you are now entering free dheisheh [9] » (Fig. 7), situé à l’entrée principale du camp de Dheisheh, à côté du graffiti précédent (Fig. 6) [10]. On retrouve également cette phrase d’accueil dans la ville de Derry, en Irlande du Nord, plus précisément dans le quartier catholique de Bogside (Fig. 8). Cet appel/rappel au conflit mené en Irlande du Nord confirme le lien idéologique entre les deux luttes ‒ et leurs acteurs ‒ et leur visibilité dans des espaces lointains.
You are now entering free Dheisheh / Vous êtes en train d’entrer dans Dheisheh libre
You are now entering free Dheisheh / Vous êtes en train d’entrer dans Dheisheh libre
You are now entering free derry / Vous êtes en train d’entrer dans Derry libre [11]
You are now entering free derry / Vous êtes en train d’entrer dans Derry libre [11]
19La relation dialogique entre les graffitis de Dheisheh et de Derry permet d’approfondir notre compréhension de ce dernier, déjà évoqué dans l’ouvrage de Crettiez et Piazza (2014), dans lequel les deux chercheurs, intéressés à l’iconographie nationaliste contestataire, ont mis en évidence l’aspect communautaire que l’écrit représente. Le graffiti de Derry est certainement emblématique de l’esprit de communautarisme caractérisant le quartier de Bogside. Toutefois, son lien avec le graffiti de Dheisheh ouvre de nouvelles pistes analytiques faisant sortir la lutte des catholiques nord-irlandais de son périmètre circonscrit pour gagner de nouveaux horizons, en lui faisant faire ainsi un saut du « communautarisme de quartier » ou transnationalisme extracontinental.
20De la Palestine à l’Irlande du Nord, pour s’arrêter ensuite à Rome [12]. En effet, c’est bien à Garbatella, le quartier historiquement « rouge » de la capitale italienne ci-dessus évoqué, (fig. 6) que se trouve le troisième graffiti du triangle transnational « you are now entering free… ». (fig. 9).
You are now entering free garbatella / Vous êtes en train d’entrer dans Garbatella libre [13]
You are now entering free garbatella / Vous êtes en train d’entrer dans Garbatella libre [13]
21Dans ce graffiti, à différence de celui provenant de Dheisheh, la référence à l’Irlande du Nord est explicitement marquée par le syntagme « Irlanda libera » (Irlande libre), écrit en rouge, accompagné d’une étoile rouge symbolisant l’idéologie communiste.
22Le triangle graffité « Dheisheh-Derry-Garbatella » témoigne des liens existants entre ces trois lieux. Il constitue un espace géographique extra-étatique où luttes, acteurs, idéologies et pratiques protestataires dialoguent.
23L’analyse des graffitis par le biais du plurilinguisme et du contenu des constructions communicationnelles montre que la Palestine est une sorte d’aimant géopolitique en mesure d’attirer des acteurs engagés dans les combats les plus disparates – régionaux et globaux – d’hier comme d’aujourd’hui. Il en est ainsi également pour Dheisheh où convergent des acteurs des quatre coins du monde avec leurs langues, leurs combats et leurs revendications, en faisant de ce camp de réfugiés un « lieu de vie » idéal pour nombre de luttes internes et externes. Par conséquent, le plurilinguisme caractérisant les graffitis du camp permet, d’une part, une diversification du paysage linguistique et, d’autre part, il confère une dimension transnationale non seulement à ces messages mais même à (une partie de) l’espace palestinien, à Derry et Garbatella avec qui Dheisheh est en relation. Les buts protestataires de ces graffitis plurilingues ainsi que leur caractère militant font d’eux un terrain de lutte privilégié contre les idéologies identitaires caractéristiques des systèmes politiques qui font de l’occupation, le capitalisme, l’impérialisme, le (post)-colonialisme et tout ce qui en découle, leur mode de fonctionnement.
24Les éléments que j’ai déployés dans cet article illustrent bien que si la Palestine, avec ses contradictions, ses tensions, ses murs, est une terre de conflits, elle est également une terre de liens ‒ qui vont bien au-delà des frontières étatiques préétablies et des coercitions dont elle fait l’objet ‒ et une terre d’accueil pour les acteurs qui ont envie d’y aller et d’agir et qui font de la communication (plurilingue) un instrument de revendication (aussi). Cela nous confirme que cette aire géographique est marquée par la complexité mais également par la complicité et la collaboration, contrairement à ce que nombre de discours médiatisés pourraient laisser croire.
Références bibliographiques
- Appadurai, A., Modernity at Large. Cultural Dimensions of Modernity, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1996.
- Bulot, T., « L’essence sociolinguistique des territoires urbains : un aménagement linguistique de la ville ? », Cahiers de sociolinguistique, no 6, 2001, p. 5-11.
- Briziarelli, M. et Martínez Guillem, S., Reviving Gramsci. Crisis, Communication, and Change, New York, Routledge 2016.
- Copans, J., L’Enquête ethnologique de terrain. L’enquête et ses méthodes, Paris, Armand Colin, 2011.
- Carle, Z. et Huguet, F., « Les graffitis de la rue Mohammed Mahmoud. Dialogisme et dispositifs médiatiques », Égypte/Monde arabe, Troisième série, no 12, 2015, p. 149-176.
- Crettiez, X. et Piazza, P., Murs rebelles. Iconographie contestataire : Corse, Pays basque, Irlande du Nord, Paris, Karthala, 2014.
- Hammami, R., « Palestinian NGOs Since Oslo : From NGO Politics to Social Movements ? », Middle East Report, no 214, 2000, p. 16-19, p. 27, p. 48.
- Heller, M., Éléments d’une sociolinguistique critique, Paris, Didier, 2002.
- Klaeger, S., « La Croix Rousse n’est pas à vendre – graffitis politiques sur les murs de Lyon », in Bierbach, C. et Bulot, T. (dir.), Les Codes de la ville. Cultures, langues et formes d’expression urbaines, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 169-200.
- Lachmann, R., « Le graffiti comme carrière et comme idéologie », Terrains et travaux, no 5, 2003, p. 55-86.
- Leone, M., « Breve introduzione alla semiotica della protesta », Lexia, no 13-14, 2013, p. 17-30.
- Martini, M., « Banksy in Cisgiordania : graffiti sul limite », Associazione Italiana di Studi Semiotici, Politica 2.0. Memoria, etica e nuove forme della comunicazione politica, Bologne, 23-25 oct. 2009.
- Portes, A., « Introduction : The Debates and Significance of Immigrant Transnationalism », Global Networks, no 1, 2001, p. 181-194.
- Vertovec, S., « Conceiving and Researching Transnationalism », Ethnic and Racial Studies, vol. 22, no 2, 1999, p. 447-462.
Mots-clés éditeurs : graffitis, transnationalisme, ressources sémiotiques, Palestine, protestation
Date de mise en ligne : 03/12/2018
https://doi.org/10.3917/herm.082.0083Notes
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[1]
Dans cet article, le choix de genre masculin est dicté par des exigences de simplicité discursive et il ne remet aucunement en question la présence féminine dans la région.
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J’utilise ici le terme « internationaux » utilisé par les Palestiniens anglophones et certains médias couvrant la région pour indiquer notamment les « Occidentaux ».
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[3]
La question de la nomination concernant cette région est complexe et n’est pas l’objet de cet article. Toutefois, je précise qu’aujourd’hui le terme « Palestine » indique un territoire composé de trois espaces géographiques distincts : Gaza, Jérusalem Est et les TPO appelés également « Cisjordanie ». Dans certains travaux scientifiques ainsi que dans les conversations informelles in situ, les TPO sont appelés aussi Palestine d’où mon choix d’utiliser indistinctement les deux termes.
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[4]
En arabe : دهيشة
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[5]
Sauf indication contraire, toutes les photos sont de l’auteure.
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[6]
Ville adjacente à Barcelona.
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[7]
Cet écrit se trouvait sur le mur d’une maison qui a été détruite entre 2015 et 2017 pour construire un nouvel immeuble.
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[8]
L’anglais est une langue très courante en Palestine non seulement du fait de la présence de nombre d’anglophones mais également pour des questions historiques (mandat britannique : 1920-1948).
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[9]
À la différence des autres graffitis dont la datation est difficile, plusieurs de mes participants font remonter celui-ci aux années 1980 (première Intifada).
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[10]
Voir note 7.
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[11]
Cf. <www.alamy.com/stock-photo-you-are-now-entering-free-derry-gable-wall-painting-with-petrol-bomber-14447569.html>, page consultée le 25/09/2018.
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[12]
Ici, je me réfère notamment à mon parcours de chercheuse. À partir de Dheisheh, je me suis rendue, virtuellement, d’abord en Irlande du Nord et ensuite à Rome. Cependant, il me semble plausible de penser que le point de départ du triangle « Dheisheh-Derry-Garbatella » soit le graffiti de Derry, si ce n’est que pour la médiatisation dont il a été objet.
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[13]
Avec l’aimable autorisation de l’auteur de la photo, Larry Litmain. Voir son blog : <larry-amoroma.blogspot.com/2010/05/garbatella-on-sunday-afternoon.html>, page consultée le 25/09/2018.