Notes
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[1]
Une enquête de Hanf (2007) indique que 79 % des enquêtés se déclarent en faveur de la séparation de la religion et de la politique, 65 % trouvent dans un État laïc une solution au dilemme libanais et 70 % considèrent que « tout Libanais doit avoir le droit d’adhérer à une communauté laïque » (Ibid., p. 46).
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[2]
Nous faisons ici usage de la notion d’espace public dans sa dimension physique, c’est-à-dire celle qui « offre au public une “commune visibilité”, celles des rues, des places, des lieux et des monuments qui font émerger un espace commun » (Mongin, 2012, p. 73). En ce qui concerne la définition habermassienne, nous avons également consacré trois articles à l’imprégnation du religieux (cf. Jreijiry, 2016 ; 2017 ; Jreijiry et Abi Tamer, 2018).
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[3]
Fixes, ces statues sont censées résister à l’usure et à la mobilité et, par conséquent, occuper l’espace à long terme.
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[4]
« Solidarity with one’s religious community has continued to strengthen in postwar Lebanon. »
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[5]
L’assignation identitaire confessionnelle est déjà imposée aux individus dès leur naissance.
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[6]
« The number of Lebanese who state that they are believers, try to live according to the teachings of their religion and visit mosques or churches has continued to rise. » « […] the younger the respondents, the more likely they were to be believers. »
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[7]
Benjamin Barthes, « Au Liban, on ne badine pas avec saint Charbel », LeMonde.fr, 21 juil. 2018. En ligne sur : <lemonde.fr/proche-orient/article/2018/07/21/au-liban-on-ne-badine-pas-avec-saint-charbel_5334393_3218.html> page consultée le 19/09/2018.
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[8]
L’Orient-Le Jour, « Un homme poignardé à mort à Minié pour “apostasie” », 28 août 2018. En ligne sur : <www.lorientlejour.com/article/1131555/un-homme-poignarde-a-mort-a-minie-pour-apostasie-.html> page consultée le 19/09/2018.
1Formé par 18 communautés religieuses, l’État libanais, créé en 1920, n’adopte aucune confession officielle. Toutefois, les différentes communautés ont achevé, à partir de l’indépendance en 1943, une structuration institutionnelle agencée autour d’entités politiques autonomes, dotées de règles propres. L’État, qui doit se situer au-dessus et en dehors des communautés religieuses, devient pour celles-ci un champ de compétition où les rivalités et les luttes de pouvoir engendrent des configurations hégémoniques qui aboutissent, entre 1975 et 1990, à une série de guerres civiles.
2Ayant mis fin à ces conflits, les accords de Taëf (1989) ont prévu d’abroger toute discrimination fondée sur la religion, à travers « l’abolition progressive du confessionnalisme » (article I.2.G). Près de trente ans après son entrée en vigueur, cette résolution est restée lettre morte. Au contraire, les communautés confessionnelles ont davantage renforcé leurs positions au sein du système. Une telle situation a d’ailleurs accru le morcellement d’un espace public aujourd’hui éclaté en une multitude de sous-espaces communautarisés. Les lieux publics sont réappropriés par les différentes communautés qui tiennent à rendre encore plus visibles des signes d’appartenance autour desquels se dessinent en filigrane les frontières de chaque communauté confessionnelle.
3Pourtant, une effervescence citoyenne contre ce système confessionnel a pu être amorcée par « la Première Conférence des laïques au Liban organisée en 2006 » (Kassir, 2016, p. 78), tout juste après le retrait des troupes syriennes (2005) et un peu avant les révolutions qui, à partir de 2010, ont secoué plusieurs pays arabes, favorisant de la sorte cette mobilisation « anticonfessionnaliste » locale. Néanmoins, « la série de mobilisations pour la chute du régime confessionnel en 2011 [s’est] vite essoufflée […] » (Ibid.) [1] pour différentes motivations à l’œuvre au cours de cette décennie.
4Notre article se propose d’interroger à la fois le rôle et le contenu de l’image religieuse aujourd’hui présente dans les rues des nouveaux quartiers de la banlieue beyrouthine, plus concrètement au cœur des deux quartiers de Mar Roukoaz/Ain Saadé dans la banlieue est et de Tayouneh dans la banlieue sud de la capitale. En ce qui concerne son rôle, nous essaierons de répondre aux questions suivantes : quel espace physique occupe-t-elle ? Quels sont les enjeux sociopolitiques sous-jacents ? Quant au contenu, nous aborderons surtout la représentation visuelle et figurative de cette image et le(s) sens qu’elle engendre. Nous désignons par image religieuse toute représentation publique de codes religieux matérialisée par le truchement de statues, calligraphies, dessins et autres représentations graphiques… Reflet de la société qui en fait usage, ces images sont bel et bien constitutives de l’espace public [2]. Elles mettent en forme un imaginaire et des principes et participent à forger les enjeux sociaux et politiques.
Le contexte
5À la sortie de la guerre, dans les années 1990, des banderoles à caractère religieux, émanant d’initiatives individuelles ou collectives, se dressaient déjà sporadiquement dans certaines rues. Ayant vu ses principaux leaders vaincus, une jeunesse chrétienne en quête d’affirmation identitaire et politique – on parle alors d’« ébranlement chrétien » – trouve un point d’ancrage dans les portraits stylisés de Jésus et de Che Guevara et, après la visite du pape Jean-Paul II en 1997, dans les drapeaux du Vatican. Cette démarche reste cependant plutôt confinée à des acteurs et à des espaces privés. Parallèlement, l’ascension de partis politiques axés autour du phénomène religieux (notamment le Hezbollah) suscite la propagation d’idéaux confessionnels, souvent sous forme de banderoles aux inscriptions linguistiques. « In the Southern suburbs of Beirut, Hizbullah dominated the production of space by using symbols and images with bold references to the Islamic resistance » (Khatib et al., 2014, p. 61).
6Alors que certains discours se sont élevés contre un « affichage religieux sauvage, dans la rue, [qui] accapare la rue, usurpe la représentation de la rue, impose aux passants des idéaux et des représentations » (Messarra, 2004, p. 246), la partition de l’espace public entre les communautés confessionnelles prend une allure de plus en plus officielle après le retour des autorités locales sur la scène politique, dans le cadre des premières élections municipales en 1998 (après 35 ans d’interruption). Rappelons que, durant la guerre, la partition du pays a été façonnée sur une base essentiellement confessionnelle par des forces miliciennes qui défiaient l’autorité de l’État.
Place et emplacement des images
Les entrées des communes, des quartiers, des rues et des immeubles
7Comme l’illustrent les images, les rues des nouveaux quartiers sont fortement investies par des signes religieux ostentatoires qui se dressent dans des lieux stratégiques. Il s’agit principalement de statues qui occupent les emplacements les plus visibles et les plus stables (ronds-points, virages, intersection de rues, etc.), pour ne pas parler des petits « sanctuaires » situés à l’entrée ou devant des immeubles, que nous avons considérés comme relevant de l’espace privé, bien que visibles depuis le domaine public. Presque aucune artère n’échappe à ce dispositif dont l’initiative émane soit des pouvoirs locaux, soit des citoyens, soit des deux à la fois. Il faut noter que ces images ne diffusent aucun contenu explicite et ne sont liées, dans leur quasi-totalité, à aucun lieu de culte.
Quartier de Tayouneh
Quartier de Tayouneh
Quartier de Tayouneh
Quartier de Tayouneh
Quartier Mar Roukoz/Aïn Saadeh
Quartier Mar Roukoz/Aïn Saadeh
Quartier Mar Roukoz/Aïn Saadeh
Quartier Mar Roukoz/Aïn Saadeh
Un contenu simplifié
8Dans les quartiers chrétiens, les statues [3] représentent des saints (plus anciens ou plus récents) le plus souvent dans une posture de bénédiction ou de prière. Il s’agit notamment de la Vierge Marie, Saint-Charbel, Saint-Élie et, plus récent, Jean-Paul II. Outre l’aspect figuratif, une inscription indique, dans un cas sur deux, l’identité du saint en question.
9Dans les quartiers musulmans, nous retrouvons les mêmes caractéristiques en ce qui concerne l’emplacement et la visibilité des images religieuses. Ces « édifices » sont en revanche privés d’attributs figuratifs, l’islam chiite et sunnite étant majoritairement iconoclaste. Ils ne comportent que des signes linguistiques calligraphiques. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un continuum d’images portant une seule mention, celle du nom du prophète Mohamad. Comme c’est le cas dans les quartiers chrétiens, ce message simplifié se limite au seul attribut identitaire ; l’image est « plus impérative que l’écriture, elle impose la signification d’un coup, sans l’analyser, sans la disperser » (Barthes, 1957, p. 213) Plus rarement, on retrouve sur certains édifices des versets coraniques sollicitant les dons des croyants.
Les enjeux sociopolitiques
10Les enjeux que présente ce phénomène sont nombreux. Nous partons de quatre postulats principaux : le lien avec la montée de l’identitaire religieux sur le plan régional et mondial, une crise identitaire locale, une communautarisation des territoires et l’imposition du système religieux comme système normatif exclusif.
Une montée de l’identitaire religieux
11Tout d’abord, nous pouvons établir une corrélation avec la montée de l’intégrisme religieux dans la région. La fragile stabilité libanaise d’après-guerre a été remise en cause au tournant des années 2000 avec l’apparition d’un clivage politique entre l’Iran et les pays du Golfe, d’autant plus qu’en 2011, « la rivalité irano-arabe dans le domaine de l’image sainte est publiquement reconnue » (Gonzalez-Quijano, 2017, p. 6).
12Un conflit politique (et parfois armé) opposera localement sunnites et chiites dans un contexte où la revendication de l’identité religieuse paraît à son comble. La guerre en Syrie est venue attiser une lutte identitaire de type confessionnel dont les répercussions armées sont bien visibles aussi bien sur la scène régionale que sur la scène intérieure libanaise, ravivant ainsi une atmosphère de rivalité permanente entre communautés. En effet, « sur fond d’antagonismes aigus entre les principaux acteurs régionaux que sont l’Iran et l’Arabie saoudite, les conséquences imprévisibles des images brassées par les flux numériques pourraient bien faire éclater une “guerre sainte” aux conséquences incalculables, au plan régional bien entendu mais également international » (Gonzalez-Quijano, 2017, p. 9).
Une crise identitaire locale
13Deuxièmement, une telle affirmation religieuse constitue le prolongement d’une crise identitaire plus ample : face à la régression de la notion d’État, différents sentiments d’appartenance trouvent dans le paysage local un champ d’expression privilégié. L’unité politique de l’espace public se trouve donc éclatée en diverses identités, affaiblissant le rôle de l’État à tous les niveaux au profit des communautés religieuses. Ce processus se traduit par le recul des institutions étatiques dans l’espace public en faveur d’une gestion locale communautaire. La neutralité culturelle et religieuse de l’État non laïc, défendue par les partisans du système actuel, paraît de plus en plus illusoire. Les symboles religieux se transforment en symboles sociopolitiques.
14Ces symboles figés, répétés, renvoient à des systèmes de pensée religieux qui sont à leur tour un signifiant de marquage communautaire dépassant son « sens » initial. Ils exercent une pression constante sur le destinataire dont l’identité est réduite à une seule dimension, imposée, d’autant que ces symboles ne proposent aucune autre matérialité de nature morale ou intellectuelle. Dans l’enquête déjà citée, constituée autour de trois dates (1987, 2002, 2006), Hanf avait souligné que « la solidarité avec sa communauté religieuse a continué de se renforcer dans le Liban d’après-guerre [4] » (Hanf, 2007, p. 18).
La communautarisation des territoires dans le sillon de la guerre civile
15Troisièmement, il s’agit de la communautarisation des territoires dans le sillon de la guerre civile, les tentatives quotidiennes d’un conditionnement communautaire étant de plus en plus présentes et pressantes. En effet, durant cette guerre,
les milices se projetteront comme les embryons d’États communautaires, et se comporteront comme des gouvernements de fait à caractère totalitaire, ayant droit de vie et de mort sur les communautés qu’elles prétendent incarner, levant des impôts, ayant leur presse, leur radio et leur télévision, supprimant par la violence la plus brutale toute dissidence dans les ghettos communautaires qu’elles ont mis en place avec l’aide des puissances régionales.
17Les représentations religieuses marquent le territoire public du sceau communautaire, rendant davantage visibles les frontières et la sphère d’influence de chaque confession. Ce marquage territorial devient de plus en plus « naturel », s’immisçant même dans le langage politique où désormais abondent des notions distinguant ce qui est autorisé « chez nous » et « chez eux ». Au lieu d’ouvrir l’espace public, des telles représentations « peuvent servir à le fermer en les fixant et en les imposant aux autres » (Berdoulay et Gomes, 2010, p. 5).
18En dehors de quelques endroits dans la capitale, les quartiers dits mixtes sont de plus en plus rares. Les pouvoirs locaux favorisent, voire participent, à ce marquage territorial qui va à l’encontre de l’essence de l’État (neutre en matière religieuse), traduisant son effacement ou son morcellement alors que l’espace public est « historiquement lié à des monuments ou à des places qui sont les uns et les autres indissociables d’un modèle politique de nature optique qui exige la visibilité et la possibilité pour le pouvoir de se montrer » (Mongin, 2012, p. 75). Plusieurs municipalités interdisent formellement aujourd’hui les ventes immobilières entre chrétiens et musulmans. Un repli sectaire s’effectue « en douceur » entravant l’émergence d’une prise de conscience sociale ou politique commune et générant des conflits civils où s’affrontent des groupes raffermis par leur exclusivisme religieux. C’est ainsi que de mini-États latents « s’instituent » de facto. Même à Beyrouth, ce repli reste visible. L’espace y devient « discontinu et barré par des frontières invisibles. […] Tout anonymat y est impossible car chacun s’insère dans un zonage identitaire » (Beauchard, 2012, p. 109-110).
Le système religieux comme système normatif et exclusif
19Quatrièmement, ces représentations imposent des systèmes de pensée et des idéaux privant l’individu d’une certaine liberté culturelle, la religion constituant le système normatif dominant [5]. Si l’image de dévotion en tant qu’objet-support ne crée pas la croyance, elle « en constitue un appui, contribue à sa construction, et en forme un indice » (Douyère, 2012, p. 30). Le sujet « forge sa propre identité, sa conscience de soi, en interaction avec le contexte de ses actions » (Berdoulay et Entrikin, 1998, p. 112). Les imaginaires propagés par ces représentations influent sur la perception et l’auto-perception identitaire des individus qui y vivent ; ils s’inscrivent dans une politique de conditionnement culturel par l’aménagement du territoire. « The dynamics of place have a direct effect on our selves. […] They also affect our capacity to belong and be members of communities » (Sack, 1997, p. 253-254). Elles participent à l’écrasement de l’individu par son enfermement, jour après jour, dans un carcan de conformisme communautaire étouffant, alors que les victimes, comme le remarque un journaliste reconnu, « ont peur de lever la voix » (El-Amine, 2014). Cet « espace “neutre” de laïcité relative » que décrit Zahar-Kanafani (2000, p. 131) et qui permet « l’émergence d’un groupe original, où les individus n’agissent pas en fonction de leur statut religieux » se restreint progressivement.
20Dans son enquête, Hanf (2007, p. 15) avait noté que « le nombre de Libanais qui déclarent être croyants, essaient de vivre selon les enseignements de leur religion et de visiter des mosquées ou des églises, n’a cessé d’augmenter » et que « plus les répondants étaient jeunes, plus il était probable qu’ils soient croyants [6] ». La marge de remise en question de cette logique dominante devient de plus en plus étroite et les exemples d’enfermement se multiplient, à l’instar de ce cas ayant suscité de vives réactions, notamment des menaces de mort et de lynchage à l’encontre de deux internautes ayant mis en cause un miracle attribué par un expatrié libanais au Saint-Charbel [7] ; ou du cas d’un homme poignardé à mort par un cheikh et ses compagnons pour avoir prononcé la phrase « Fiche la paix à mon Dieu [8] ».
21Les répercussions des conjonctures nationale, régionale et internationale se traduisent au Liban par un repli identitaire basé sur l’appartenance confessionnelle. Ce repli se manifeste, entre autres, par la prolifération dans l’espace public d’images religieuses qui renforcent les frontières entre les différentes communautés. Ce phénomène qui s’est discrètement développé dès la fin de la guerre civile se poursuit dorénavant de façon plus manifeste, avec le consentement des différents pôles du pouvoir. Relayé par les autorités locales, ce processus fait de l’image religieuse un objet de (re)positionnement identitaire qui réaffirme le système de référence dominant.
Références bibliographiques
- Barthes, R., Mythologies, Paris, Seuil, 1957.
- Beauchard, J., « Beyrouth, ville ouverte et fermée », Hermès, no 63, 2012, p. 109-115.
- Berdoulay, V. et Entrikin, J. N., « Lieu et sujet. Perspectives théoriques », L’Espace géographique, tome 27, no 2, 1998, p. 111-121.
- Berdourlay, V. et Gomes, P. C., « Introduction. Image et espace public : la composition d’une scène », Géographie et cultures, dossier « Image et espace public », sous la dir. de Berdoulay, V. et Gomes, P. C., no 73, 2010, p. 3-6.
- Corm, G., « Laïcité et confessionnalisme au Liban », Confluences Méditerranée, no 4, 1992, p. 27-41.
- Douyère, D., « L’image de piété chrétienne, objet-support de la croyance ? Communiquer la foi par l’image, de l’imprimé au numérique », Recherches en communication, no 38, 2012, p. 29-46.
- Gonzalez-Quijano, Y., « Biopics religieux et rivalités régionales dans la crise moyen-orientale », in Marchetti, D. (dir.), La Circulation des productions culturelles. Cinémas, informations et séries télévisées dans les mondes arabes et musulmans [en ligne], Rabat/Istanbul, centre Jacques-Berque, 2017.
- Hanf, T., E pluribus unum ? Lebanese Opinions and Attitudes on Coexistence, Paris/Byblos, Unesco/International Centre for Human Sciences, 2007.
- Jreijiry, R. et Abi Tamer, J., « Le discours des journaux télévisés libanais : prolifération des références religieuses et confessionnelles », Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], no 13, 2018. En ligne sur : <journals.openedition.org/rfsic/3677>, page consultée le 19/09/2018.
- Jreijiry, R., « La visite de Benoît XVI au Liban (2012) : décalage ou concordance des dispositifs communicationnels ? », Essachess – Journal for Communication Studies, vol. 10, no 2(20), 2017, p. 171-187. En ligne sur : <www.essachess.com/index.php/jcs/article/view/394/440>, page consultée le 19/09/2018.
- Jreijiry, R., « La montée de l’intégrisme religieux au Proche-Orient : l’État libanais sous l’emprise des groupes confessionnels », Religiologiques, no 34, 2016, p. 269-294.
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- Kassir, A., « Anticonfessionnalisme et alteractivistes au Liban », Agora débats/jeunesses, vol. 2, no 73, 2016, p. 77-90.
- Khatib, L., Matar, D. et Alshaer, A., The Hizbullah Phenomenon. Politics and Communication, Londres, Hurst & Company, 2014.
- Liban (Gouvernement du), Document de l’entente nationale. Accord de Taëf, Beyrouth, La présidence de la République libanaise, 1989. En ligne sur : <www.presidency.gov.lb/Arabic/Lebanese-System/Documents/TaefAgreementFr.pdf>, page consultée le 19/09/2018.
- Messarra, A., « Les chances d’une influence européenne en Méditerranée orientale », in Chelini-Pont, B. (dir.), Quelle « politique » religieuse en Europe et en Méditerranée ? Enjeux et perspectives, Aix-en-Provence, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2004, p. 233-250.
- Mongin, O., « Métamorphose de l’espace public », Esprit, nov. 2012, p. 73-87.
- Sack, R. D., Homo Geographicus, Baltimore/Londres, The Johns Hopkins University Press, 1997.
Mots-clés éditeurs : communication religieuse, image religieuse, espace public, Liban, confessionnalisme
Date de mise en ligne : 03/12/2018
https://doi.org/10.3917/herm.082.0053Notes
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Une enquête de Hanf (2007) indique que 79 % des enquêtés se déclarent en faveur de la séparation de la religion et de la politique, 65 % trouvent dans un État laïc une solution au dilemme libanais et 70 % considèrent que « tout Libanais doit avoir le droit d’adhérer à une communauté laïque » (Ibid., p. 46).
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Nous faisons ici usage de la notion d’espace public dans sa dimension physique, c’est-à-dire celle qui « offre au public une “commune visibilité”, celles des rues, des places, des lieux et des monuments qui font émerger un espace commun » (Mongin, 2012, p. 73). En ce qui concerne la définition habermassienne, nous avons également consacré trois articles à l’imprégnation du religieux (cf. Jreijiry, 2016 ; 2017 ; Jreijiry et Abi Tamer, 2018).
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Fixes, ces statues sont censées résister à l’usure et à la mobilité et, par conséquent, occuper l’espace à long terme.
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« Solidarity with one’s religious community has continued to strengthen in postwar Lebanon. »
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L’assignation identitaire confessionnelle est déjà imposée aux individus dès leur naissance.
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« The number of Lebanese who state that they are believers, try to live according to the teachings of their religion and visit mosques or churches has continued to rise. » « […] the younger the respondents, the more likely they were to be believers. »
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Benjamin Barthes, « Au Liban, on ne badine pas avec saint Charbel », LeMonde.fr, 21 juil. 2018. En ligne sur : <lemonde.fr/proche-orient/article/2018/07/21/au-liban-on-ne-badine-pas-avec-saint-charbel_5334393_3218.html> page consultée le 19/09/2018.
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L’Orient-Le Jour, « Un homme poignardé à mort à Minié pour “apostasie” », 28 août 2018. En ligne sur : <www.lorientlejour.com/article/1131555/un-homme-poignarde-a-mort-a-minie-pour-apostasie-.html> page consultée le 19/09/2018.