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Article de revue

Le développement de la météorologie spatiale en Europe

Pages 183 à 189

Notes

  • [1]
    Fierro Alfred, Histoire de la météorologie, Paris, Denoël, 1991.
  • [2]
    Lebeau André, L’Échange gratuit au péril de la commercialisation, (Séminaire commercialisation, Toulouse, 26-28 septembre 1994), « La Météorologie », Paris, 8 (9), p. 71-83, 1995.
  • [3]
    À Reading au Royaume-Uni.
  • [4]
    À Darmstadt en Allemagne.
  • [5]
    Lebeau André, Météosat, an Experiment on European Space Structures, Proceedings of the International Symposium on « The History of ESA », Science Museum, Londres, 11-13 novembre 1998, ESA SP-436, juin 1999.
  • [6]
    L’histoire d’Eumetsat, Darmstadt, Eumetsat, 2001.
  • [7]
    Lebeau André, « Scientific Organizations and European Unification : A Personal View », Technology in Society, n° 23, 2001, p. 349-359.
  • [8]
    Coopération Européenne dans le domaine de la Recherche Scientifique et Technique qui peut concerner des pays non-membres de l’Union européenne.
  • [9]
    Centre Européen de Recherche Nucléaire.
  • [10]
    European Southern Observatory.
  • [11]
    European Molecular Biology Organisation.

1Les progrès dans la sûreté et dans l’échéance des prévisions combinées à l’universalisation du message télévisuel ont profondément transformé la présence et l’image de la météorologie dans le grand public. Moins apparente que cette évolution, mais plus importante dans sa portée économique, une demande sans cesse accrue est engendrée par les grands systèmes techniques qui assurent notre confort et notre sécurité. Les systèmes qui fournissent l’énergie, les transports et la production de produits alimentaires sont terriblement sensibles aux dérèglements du temps. Sans prévisions météorologiques, les avions commerciaux ne volent plus, les flottes de pêche sont au danger de l’ouragan, les producteurs d’électricité ne savent plus anticiper la demande. Enfin, au-delà de cette demande à court terme, l’évolution du climat sous la pression des activités humaines et les altérations de l’environnement global concentrent l’une des grandes inquiétudes de notre époque. Les moyens que la météorologie a développés pour observer et modéliser l’atmosphère sont l’outil de base dont dispose l’humanité pour apprécier cette menace.

2Pour l’essentiel, c’est la conjonction de deux techniques : la simulation numérique et l’observation spatiale de l’atmosphère, qui est la source du progrès de la météorologie et de l’évolution de sa place dans la société. Leur intervention a profondément modifié — et singulièrement en Europe — le système institutionnel qui met en œuvre la prévision météorologique ; construit à la fin du xixe siècle et surtout dans la première moitié du xxe[1], il a été façonné à la fois par les contraintes propres à la discipline et par le contexte politique dans lequel elle s’inscrit.

3La prévision météorologique exige une observation sur une zone d’autant plus étendue que l’échéance est plus lointaine. Au-delà de quatre jours, c’est sur l’ensemble de la planète qu’il faut mesurer les paramètres qui définissent l’état de l’atmosphère à chaque altitude : pression, température, vitesse de l’écoulement, humidité. Dès l’origine, les territoires nationaux des pays européens se sont révélés trop étroits, même pour la prévision à 24 heures dont on s’est longtemps contenté. Il a donc fallu organiser l’échange rapide des données d’observation rendu possible par l’apparition de la télégraphie. Il a fallu aussi créer une structure internationale chargée d’organiser l’échange et de concerter un langage codé commun à l’ensemble des météorologistes du monde. C’est l’origine de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), agence spécialisée de l’ONU dont le siège est à Genève et dont les premières formes datent du tout début du siècle. L’échange dit « libre et gratuit » des observations météorologiques entre les États-membres est au cœur de la mission de l’OMM ; c’est autour de lui que s’organise l’essentiel des activités ; il est pratiqué sans échange de fonds entre les participants.

4Le contexte politique européen, au moins jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pèse sur l’institution météorologique et tend à l’orienter dans une direction toute différente. La météorologie, en effet, touche à des enjeux de défense, présents dès l’origine, et qui le sont aujourd’hui plus que jamais. De là une relation à la défense nationale qui se combine de façon plus ou moins harmonieuse à la relation avec la communauté scientifique. C’est ainsi qu’à la tête du service météorologique français, le général Delcambre succède, en 1921, à une lignée de scientifiques : l’astronome Le Verrier puis les physiciens Mascart et Angot. Certains services nationaux — le service italien par exemple — demeurent partie intégrante des forces armées. Mais au-delà de ces aspects circonstanciels, la dimension de défense a engendré dans le passé un effet plus général. Dans une Europe où chaque État-nation était entouré d’ennemis héréditaires, les services météorologiques nationaux ne pouvaient guère développer une coopération — c’est-à-dire une relation de dépendance mutuelle — allant au-delà de celle qu’impose la nécessité d’échanger les observations. Il en est résulté que chacun d’eux a cherché à maîtriser l’ensemble des techniques et à disposer de l’ensemble des moyens qu’exigeaient les progrès de la discipline, d’où un degré de duplication qui serait aberrant dans une Europe unifiée.

5Un autre facteur est intervenu plus tard dans l’évolution de l’institution météorologique : l’apparition d’une valeur commerciale des produits conjuguée aux effets de la mondialisation. À l’origine, la météorologie a été considérée comme un service public gratuit et elle le demeure pour l’essentiel. Mais au fur et à mesure que la qualité et la diversité des services susceptibles d’être fournis allaient croissant, et que les bénéfices financiers que pouvaient en tirer certains usagers étaient palpables, il a semblé naturel de faire rétribuer ces services. S’il est dans l’ordre des choses que l’État fournisse gratuitement à ses citoyens des prévisions leur permettant de mieux organiser leurs activités et leurs loisirs, il n’est pas acceptable que le contribuable finance des services adaptés à la satisfaction de besoins très spécifiques, ceux d’une écurie de formule 1 à l’occasion d’un grand prix par exemple. Entre ces deux extrêmes se placent des situations intermédiaires sur lesquelles s’est développée une pratique qui permet aux services météorologiques d’autofinancer une partie de leurs activités. Atteindre l’équilibre commercial n’est ni un objectif, ni même une possibilité, mais la charge du contribuable peut se trouver sensiblement allégée.

6Les difficultés sont venues de pratiques différentes en Europe et aux États-Unis [2]. En Europe, les services météorologiques fournissent eux-mêmes des prestations commerciales. Aux États-Unis l’agence fédérale, la NOAA (National Ocean and Atmosphere Administration) n’a pas la latitude de le faire ; elle fournit les données de base gratuitement à des entreprises privées qui satisfont les demandes des utilisateurs. Tout va bien tant que chacun reste chez soi mais une difficulté évidente surgit lorsque les entreprises privées américaines viennent concurrencer les services européens sur leur terrain et utilisent pour cela des produits que ces derniers ont fournis gratuitement. Plus généralement, cette dimension commerciale perturbe, aussi bien au niveau international qu’au niveau intra-européen, les mécanismes de l’échange « libre et gratuit ». La maîtrise de ses effets est difficile ; il faut cependant en mesurer les limites : les bénéfices économiques considérables qu’engendre la prévision météorologique — qui s’ajoutent à ses apports à la défense et à la sécurité des personnes et des biens — ne se traduisent que dans une très faible proportion par des flux commerciaux. La météorologie est promise à demeurer partout ce qu’elle est aujourd’hui : un service public dont le poids financier peut être allégé par le développement d’un secteur commercial.

7C’est dans ce cadre général qu’est apparue la météorologie spatiale en Europe.

La construction de la météorologie spatiale européenne

8Les deux piliers sur lesquels se fondent les progrès de la prévision, la simulation numérique et l’observation spatiale, en même temps qu’ils donnaient accès à des échéances de plusieurs jours, ont confronté les structures européennes à un même problème, celui de l’irruption des besoins et des méthodes de la « big science » dans un domaine qui n’utilisait jusque-là que des moyens de dimension modeste. Là comme ailleurs — avec le CERN pour les grands accélérateurs ou l’ESA pour les lanceurs spatiaux et les satellites — la nécessité de rassembler les ressources a provoqué l’émergence d’organisations européennes. Les détails de l’histoire diffèrent dans le cas de la modélisation numérique qui a conduit à la création du CEPMMT (Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme) [3] et dans celui de la météorologie spatiale qui a engendré Eumetsat [4] mais la signification de la démarche est la même.

9Eumetsat est l’organisation intergouvernementale qui gère les satellites météorologiques européens, c’est-à-dire la contribution de l’Europe au système spatial mondial. Pour décrire les étapes par lesquelles s’est édifiée cette contribution, on peut partir du système mondial tel qu’il existe aujourd’hui ; il comporte deux composantes :

10• La composante géostationnaire, formée de cinq satellites régulièrement espacés sur l’orbite géostationnaire et dont chacun couvre un domaine de longitudes ; ils fournissent une image permanente de l’atmosphère terrestre mais peu de mesures susceptibles d’être assimilées dans les modèles numériques ;

11• La composante polaire qui assure une couverture globale de la planète sous forme de mesures assimilables dans les modèles.

12C’est par la fourniture d’un élément de la composante géostationnaire que l’Europe a fait son entrée dans la météorologie spatiale. Les raisons de ce choix sont évidentes. Les satellites polaires américains de la NOAA, les Tiros, assuraient une couverture globale de la Terre accessible à l’Europe dans le cadre de l’échange gratuit. On pouvait donc se reposer dans ce domaine sur la générosité américaine ; en revanche, il semblait peu réaliste d’espérer que le contribuable américain finance un géostationnaire dans le seul dessein de fournir une couverture permanente aux Européens, d’où ce choix qui, à l’époque, c’est-à-dire au début des années 1970, n’alla pas sans palabres.

13Le développement de la technique spatiale est le résultat d’un jeu d’acteurs dirigé par la puissance publique et où interviennent trois grandes catégories de personnages : les agences spatiales d’abord, agences de développement dont la vocation est de faire progresser la technique : ESA en Europe, CNES en France, les agences utilisatrices ensuite, qui utilisent la technique pour leurs fins propres, l’industrie enfin qui est le dépositaire du savoir-faire technique. Dans le cas de la météorologie, et pour les raisons que nous avons indiquées, il n’existait dans l’héritage du passé aucune structure européenne. Le mouvement est parti de l’agence spatiale française, le CNES, qui décela immédiatement l’intérêt de transposer à l’Europe, sous le nom de Météosat [5], le projet de satellite météorologique géostationnaire GOES conçu par la NASA et la NOAA. Le CNES avait initialement l’intention de réaliser ce projet dans un cadre national, mais très rapidement les autorités françaises décidèrent son européanisation. Il existait pour cela un cadre tout trouvé, celui de l’ESRO (European Space Research Organisation), pour peu que l’on accepte d’élargir sa vocation initiale, purement scientifique, aux applications de l’espace. Cela fut fait en 1971 au prix d’une crise aiguë qui marqua une première étape dans la construction de l’actuelle Agence Spatiale Européenne. Cependant, ce n’était pas une solution au problème le plus critique, celui de la transition vers la phase opérationnelle.

14Dans le langage des spécialistes de l’espace, le terme « opérationnel » désigne, par opposition à « expérimental », les activités dont la pérennité est assurée par une base institutionnelle. Une telle base ne peut être constituée que par les utilisateurs et non par les agences spatiales que leur statut assigne aux tâches de développement. En l’absence de structure météorologique européenne susceptible de prendre la suite opérationnelle de Météosat, on a dû créer une agence nouvelle, Eumetsat, ce qui fut long et difficile. Les météorologistes manquaient totalement d’expérience dans ce domaine et, en outre, il leur fallait obtenir des ressources financières, des fonds publics pour un projet dont aucun retour commercial direct n’était attendu. Ils durent mettre fin à certaines activités traditionnelles et coûteuses, comme les navires météorologiques stationnaires dans l’Atlantique, et réaffecter les fonds correspondants au système spatial.

15Ainsi, c’est la volonté des offices météorologiques nationaux qui a conduit à créer Eumetsat, organisation gouvernementale dont l’organe suprême est un Conseil où siègent les représentants des États-membres [6]. La convention intergouvernementale qui l’a créée, en 1983, ne définit aucune relation juridique avec l’Europe de Bruxelles. On a là un exemple, parmi beaucoup d’autres, de la façon dont l’Europe de la science et de la technique a construit ses structures en parallèle à celles de l’Europe politique [7] et sans que soient formalisées au départ des relations entre les deux systèmes. Le CEPMMT relève de la même démarche, ce qui est encore plus paradoxal puisqu’il est issu d’une action COST [8]. Il en va de même du CERN [9], de l’ESO [10] et de l’EMBO [11] ; bref, le phénomène est assez général pour qu’on en cherche une explication. On la trouve dans les sources du dynamisme qui a engendré ces structures. Les cercles politiques des nations européennes sont directement à l’origine de l’Europe de Bruxelles ; a contrario, les structures comme Eumetsat sont nées de la volonté des utilisateurs qui ont cherché, dans une convention gouvernementale, un aval de l’autorité politique et une garantie de pérennité. Il s’agit en quelque sorte, dans le premier cas, d’un mécanisme top down et dans le second, d’un mécanisme bottom up.

16Ce dualisme des structures européennes a des vertus et des inconvénients. Le Conseil d’une organisation comme Eumetsat demeure sous le contrôle des organisations nationales qui ont suscité sa création ; les États y sont très généralement représentés par les directeurs des offices météorologiques nationaux ce qui enracine solidement la structure européenne dans le réseau de ses utilisateurs ; il demeure sous le contrôle de ceux qui expriment le besoin ; c’est une garantie d’efficacité. Mais l’émergence de problèmes qui tout à la fois relèvent de l’expertise d’Eumetsat et appellent des prises de positions politiques de l’Europe va rendre nécessaire une formalisation des liens entre Bruxelles et la météorologie spatiale européenne.

Les problèmes de l’avenir

17L’avenir de la météorologie spatiale en Europe s’apprécie en fonction de deux éléments interdépendants : l’évolution de la technique et du champ auquel elle donne accès, la dimension politique des problèmes concernés. Au-delà des problèmes institutionnels qui peuvent être résolus par des adaptations des structures existantes, la question est celle de la diversification des besoins et de l’aptitude de la technique spatiale à y répondre.

18La météorologie en général — et la météorologie spatiale plus particulièrement — s’est construite pour satisfaire un besoin central : la prévision déterministe du temps ; savoir quel temps il fera tel jour à tel endroit. Les lois de la physique imposent des limites à ce que l’on peut espérer atteindre dans ce domaine ; on sait qu’au-delà d’un horizon temporel de 10 à 15 jours, le comportement de l’atmosphère échappe à la prévision déterministe. Beaucoup de progrès restent cependant accessibles dont l’obtention repose pour une part sur le perfectionnement des modèles numériques et l’accroissement de la puissance des ordinateurs, pour une autre sur le progrès de l’observation spatiale. Une étape qu’il incombe à l’Europe de franchir, et qui le sera prochainement par Eumetsat, est de contribuer à la composante polaire du système global d’observation spatiale. Le satellite polaire METOP, dont la mise en orbite est prévue en 2005, portera la contribution européenne à un niveau cohérent avec la place de l’Europe dans le monde. Mais il ne s’agit là que de l’aboutissement d’un processus qui s’est amorcé, il y a trente ans, avec l’adoption du projet Météosat. Il n’y a pas lieu d’en attendre un changement de nature de la prévision météorologique classique. La prévision du temps demeurera pour l’essentiel une responsabilité étatique. S’agissant des structures, on ira sans doute vers un degré croissant de spécialisation des services nationaux européens qui atténuera la duplication systématique héritée de l’époque des relations hostiles entre États-Nations.

19Cependant, en regard de ce processus de consolidation centré sur la prévision du temps, un nouveau champ d’action s’ouvre du fait des problèmes que pose l’altération de l’environnement global.

20L’outil d’observation spatiale sur lequel repose la prévision du temps fournit une composante essentielle pour la connaissance de l’évolution du climat. Il faut cependant le compléter car si, pour prévoir le temps, il suffit d’observer l’atmosphère, pour prévoir le climat, il faut coupler, comme le fait la nature, l’atmosphère et l’océan. Il se trouve que, dans le cadre d’une coopération entre la France et les États-Unis, a été créé dans ce domaine un outil d’une importance majeure : le satellite altimétrique. En mesurant avec une précision centimétrique, les écarts de la surface océanique à un géoïde parfait, les satellites Topex-Poseidon puis Jason donnent accès à la connaissance des courants océaniques ; ils fournissent ainsi une entrée capitale aux modèles numériques de l’océan. Ces perspectives ouvrent deux problèmes institutionnels qui sont importants parce qu’ils correspondent à un élargissement du domaine d’action des institutions météorologiques et à une transformation de leur relation au pouvoir politique.

21Il s’agit d’abord de l’élargissement de la vocation initiale d’Eumetsat à l’observation spatiale de l’environnement global. Cette démarche est engagée pour la suite opérationnelle du projet Jason. Elle ne devrait pas poser de problèmes de principe. Naturellement, l’observation spatiale de la Terre est un champ diversifié où se juxtaposent des projets commerciaux, des projets militaires et des projets relevant de la responsabilité civile des États. Il ne peut être question d’étendre la responsabilité des structures météorologiques à l’ensemble de ces catégories, mais une large extension à la dernière serait cohérente avec l’élargissement du domaine de pertinence des outils de la météorologie.

22Par ailleurs, la question de l’évolution du climat, et plus généralement des altérations de l’environnement global, introduit une relation d’un type nouveau entre l’institution météorologique et le pouvoir politique. Dans la prévision du temps, le système météorologique pourvoit à une responsabilité étatique, mais dans l’exercice de cette tâche, ses relations avec le pouvoir politique sont peu présentes. Elles ne se manifestent guère que dans les situations de catastrophe et concernent alors les représentants du pouvoir exécutif : préfets et ministres. Il en va tout autrement dans le domaine de l’environnement global où il s’agit de définir une politique et une législation puis, le cas échéant, d’en suivre les effets. C’est directement dans la définition de cette action régalienne qu’intervient l’institution météorologique. En outre une telle politique n’a de sens que si elle est définie au niveau mondial et préalablement, pour ce qui nous concerne, au niveau européen. Il se trouve d’ailleurs que c’est un domaine où la solidarité européenne s’exprime de façon relativement forte. Tout cela appelle la formalisation d’une relation forte entre les structures de la météorologie européenne et les structures de l’Union européenne.

23Pour schématiser l’évolution qui se dessine, et dont on peut espérer qu’elle va se développer, on peut ainsi distinguer trois éléments principaux :

24• Une consolidation technique et institutionnelle de la météorologie spatiale appliquée à la prévision du temps qui va conduire l’Europe à prendre sa juste part de la tâche mondiale. Cela se traduit concrètement par la fourniture, avec METOP, d’une participation à la couverture globale de la planète et, avec les suites opérationnelles de Jason, à l’observation globale de l’océan.

25• Une extension progressive des responsabilités de l’institution météorologique à l’observation opérationnelle de l’environnement global et à la prévision de ses évolutions sous l’effet des pressions anthropiques,

26• Une harmonisation de la relation au pouvoir politique qu’appelle cette extension et singulièrement une formalisation des relations entre deux constructions européennes issues de processus indépendants, l’Europe météorologique et l’Europe politique.


Mots-clés éditeurs : environnement, météorologie, espace, Europe

Mise en ligne 01/11/2013

https://doi.org/10.4267/2042/14453

Notes

  • [1]
    Fierro Alfred, Histoire de la météorologie, Paris, Denoël, 1991.
  • [2]
    Lebeau André, L’Échange gratuit au péril de la commercialisation, (Séminaire commercialisation, Toulouse, 26-28 septembre 1994), « La Météorologie », Paris, 8 (9), p. 71-83, 1995.
  • [3]
    À Reading au Royaume-Uni.
  • [4]
    À Darmstadt en Allemagne.
  • [5]
    Lebeau André, Météosat, an Experiment on European Space Structures, Proceedings of the International Symposium on « The History of ESA », Science Museum, Londres, 11-13 novembre 1998, ESA SP-436, juin 1999.
  • [6]
    L’histoire d’Eumetsat, Darmstadt, Eumetsat, 2001.
  • [7]
    Lebeau André, « Scientific Organizations and European Unification : A Personal View », Technology in Society, n° 23, 2001, p. 349-359.
  • [8]
    Coopération Européenne dans le domaine de la Recherche Scientifique et Technique qui peut concerner des pays non-membres de l’Union européenne.
  • [9]
    Centre Européen de Recherche Nucléaire.
  • [10]
    European Southern Observatory.
  • [11]
    European Molecular Biology Organisation.
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