Hegel 2016/1 N° 1

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Article de revue

L’aromaparfumerie

Pages 22 à 24

La parfumerie actuelle

1La parfumerie a beaucoup évolué depuis cinquante ans, et aujourd’hui 80 % du prix de vente d’un parfum est constitué par la publicité et le marketing. La composition parfumante ne représente maintenant qu’une partie infime du budget, ce qui restreint fortement le choix des matières. Ainsi, seuls des produits de synthèse sont envisageables pour répondre aux contraintes draconiennes imposées aux créateurs, où la publicité prime sur la qualité des ingrédients.

2Dans les années 60, les parfums contenaient encore 75 % de produits naturels pour 25 % de produits de synthèse. Aujourd’hui, le pourcentage de naturel est largement inférieur à 25 %. Les principales causes de cette chute sont bien sûr dues aux progrès de la chimie de synthèse, mais surtout aux conditions imposées à ce type de production, son prix et les nouvelles règlementations.

3Un autre facteur important dans l’évolution de l’utilisation des produits naturels est la production en masse. Un lancement dans une grande maison de parfum démarre avec une tonne de concentré.Dans ces proportions, il est impossible d’utiliser uniquement des matières naturelles [1].

De l’aromachologie à l’Aromaparfumerie®

4L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie. Elle a été créée par le chimiste Gattefossé en 1910. Il s’agit de l’utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. C’est une thérapie naturelle qui repose sur la relation existant entre les composants chimiques des huiles essentielles et les activités thérapeutiques qui en découlent. Les huiles essentielles sont choisies en fonction de leur composition, où chaque molécule présente certaines propriétés physiques [2].

L’odorat est le seul de nos sens qui n’accède pas directement à la conscience

5Le message olfactif que l’on perçoit lorsque l’on sent une odeur passe d’abord par l’inconscient, par l’intermédiaire du système limbique. C’est cette partie du cerveau qui est le siège de nos émotions, et joue un rôle prépondérant dans notre comportement de tous les jours. Le système limbique est aussi le lieu où se forme la mémoire ; c’est pourquoi une odeur est systématiquement associée à un souvenir. Chaque personne perçoit alors différemment une odeur, suivant son vécu et ses expériences olfactives.

6C’est ainsi que l’odeur que nous respirons déclenche des réactions physiologiques sans que nous en ayons conscience. En plus de ce comportement positif (plaisir de l’odeur) ou négatif (refus, fuite), l’odeur déclenche aussi une réaction spécifique sur notre organisme [3].

7A la différence de l’aromathérapie, l’olfactothérapie utilise le pouvoir d’évocation des odeurs pour soigner un patient de maux, ou d’une dépendance. Il s’agit d’une thérapie psycho-énergétique qui découle de l’aromachologie, science qui étudie l’influence des odeurs sur le comportement, l’humeur, le psychisme (terme utilisé pour la première fois en 1982). En cherchant les émotions créées par certaines odeurs, le patient peut retrouver l’origine du mal, et y associer une nouvelle odeur avec cette fois une émotion positive. Cette thérapie est très efficace contre les dépendances [4].

8Le premier parfum d’olfactothérapie a été créé par les Egyptiens dans l’Egypte antique; le Kyphi [5]. Il s’agissait d’un remède soignant les affections respiratoires comme l’asthme ou les maladies pulmonaires. Il était notamment utilisé en fumigation, exhalant une vapeur suave. Il est décrit de la sorte par Plutarque dans Isis et Osiris :

9« Cette vapeur s’insinuant dans le corps au moyen du souffle, le berce d’une manière douce et insensible, l’invite au sommeil, et répand autour de lui une influence délicieuse. Les soucis journaliers, qui sont comme autant de chaînes si pénibles, perdent de leur douleur et de leur intensité ; ils s’affaiblissent et se relâchent, sans le secours de l’ivresse. Agissant aussi sur l’imagination, faculté si puissante dans les songes, ces exhalaisons la rendent en quelque sorte nette comme le miroir le plus uni. L’effet obtenu n’est pas moins merveilleux que celui des sons de la lyre, dont les Pythagoriciens se servaient avant de goûter le sommeil. De cette manière se charment et s’adoucissent les troubles et les désordres de l’âme. Du reste les odeurs ont plus d’une fois ranimé le sentiment qui s’évanouissait; plus d’une fois aussi elles ont calmé et apaisé le système nerveux par la subtilité de leur influence : de même que, selon certains médecins, le sommeil se produit après que l’estomac a reçu les aliments ».

L’Aromaparfumerie® est l’alliance de la belle parfumerie et du pouvoir des plantes

10Selon les principes de l’aromathérapie et de l’olfactothérapie, elle sublime l’art de la parfumerie en utilisant le pouvoir d’évocation des odeurs et de la bienfaisance des huiles essentielles. Un cœur actif composé de 21 huiles essentielles est présent dans chaque parfum et agit sur le psychisme pour procurer un bien-être général. Les matières qui l’entourent créent alors le sillage unique des fragrances et symbolisent un caractère, une personnalité. Chaque parfum a une action spécifique et procure joie de vivre, relaxation, et autant de sentiments que peuvent véhiculer les huiles essentielles. L’Aromaparfumerie® utilise au minimum 95 % de matières naturelles.

Le naturel : une efficacité décuplée

11Les huiles essentielles, résines et absolues sont extraites directement de la plante. Ces matières naturelles sont l’âme de la plante. La plante grandit en captant la lumière du soleil, et la transforme pour créer sa propre énergie ; l’huile essentielle qui en est extraite contient donc toute cette information.

12Les matières synthétiques de la parfumerie sont, elles, fabriquées par l’homme par des procédés de réactions chimiques. Contrairement aux matières naturelles qui sont des complexes composés de nombreuses molécules odorantes, les matières synthétiques reposent généralement sur une seule molécule, plus ou moins purifiée. De plus, les molécules de départ, qui après des réactions forment la molécule finale, ne contiennent pas le même message vibratoire, aucune énergie provenant de la nature même. Ainsi, le composé formé ne présente pas exactement les mêmes propriétés biochimiques puisqu’il s’agit d’une molécule isolée, et l’aspect énergétique n’est pas du tout identique à la molécule naturelle.

13Le mécanisme quantique de l’olfaction explique en grande partie ce phénomène. En effet, nos récepteurs olfactifs fonctionneraient exactement comme un spectroscope à effet tunnel. Ainsi, les molécules ne seraient plus reconnues par leur forme, mais bien par leur énergie, proportionnelles à leur fréquence vibratoire. Les molécules auraient alors un message bien plus vaste que les simples caractéristiques étudiées en physique classique, notamment à cause de la dualité onde/corpuscules, la non-séparabilité, et tous les concepts introduits par la mécanique quantique [6].

14« En dernier lieu, le fait qu’une huile essentielle soit plus que la somme de ses molécules constituantes et que la plante entière se retrouve dans cette dernière peut aisément s’expliquer que dans ce cadre topologique et quantique. En effet, la dualité onde/corpuscule a pour conséquence que chaque molécule est à priori en contact instantané avec l’univers tout entier via des corrélations entres phases quantiques. L’huile essentielle doit donc être perçue comme une unité indissociable qu’il est parfaitement ridicule d’analyser uniquement en termes de molécules chimiques constituantes. Cette démarche matérialiste et réductionniste serait parfaitement raisonnable si le monde fonctionnait à l’image de la physique classique. Dans un monde quantique, il est possible de coder le contenu informationnel de tout individu animal ou végétal dans un volume aqueux de 0.1 mm3 !… Il ne faut donc pas être surpris du fait qu’une simple odeur puisse être capable d’évoquer la plante ou l’animal dans ses moindres détails, voire de soigner de manière holistique et globale un dysfonctionnement organique ou cellulaire. » Professeur Marc HENRY, Aspects quantiques du sens de l’odorat, 2012 [7].

15Le cœur actif est composé de 21 huiles essentielles qui agissent en synergie. Dans les prochains numéros de HEGEL, dix huiles essentielles qui composent la majeure partie de ce cœur actif seront présentées tour à tour.

Références

  • 1. Le Guérer A. Le parfum, des origines à nos jours, Odile Jacob.2005.
  • 2. Werner M, Von Braunschweig R. L’Aromathérapie, Vigot. 2007.
  • 3. Melerhenrich U, Goleblowski J, Fernandez X, Cabrol-Brass D. « De la molécule à l’odeur », L’Actualité Chimique 2005;289:2940.
  • 4. Gérault G, Sommerard JC, Béhard C, Mary R. Le guide de l’olfactothérapie, Albin michel. 2011.
  • 5. « Dossier: le kyphi »,www.equi-nox.net, 01-avr-2012. [En ligne]. Disponible sur: http://www.equi-nox.net/t6399-dossier-le-kyphi.
  • 6. Penoël D.L’aromathérapie quantique, Guy Tredaniel. 2010.
  • 7. Henry M. « Aspects quantiques du sens de l’odorat », présenté au 14e Symposium International d’Aromathérapie et Plantes Médicinales de Grasse. Livre des abstracts 2012, p. 21.

Mots-clés éditeurs : Parfumerie, Matière naturelle, Activité thérapeutique, Message vibratoire, Cœur actif, Aromaparfumerie®, Huile essentielle

Date de mise en ligne : 27/08/2020

https://doi.org/10.4267/2042/58963

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