Exploitant les curriculum vitae annexés aux sermons funèbres, publiés en masse dans l'Allemagne luthérienne, et une documentation particulièrement fournie sur le fonctionnement du système scolaire dans le duché de Brunswick-Wolfenbüttel au XVIIe siècle, cette contribution s'attache à y montrer la grande diffusion du préceptorat privé, y compris dans les familles de la « classe moyenne », sous diverses formes dont elle établit la typologie. Ces pratiques se fondent d'abord sur la maisonnée comme centre dispensateur d'une éducation familiale religieuse et élémentaire, mais elles peuvent aboutir à constituer une véritable école domestique mobilisant plusieurs ressources enseignantes. Même si certains, spécialement dans la première moitié du XVIIe siècle, critiquent cette mode en extension comme dangereuse pour l'école publique, il apparaît que ces prestations de préceptorat ou de leçons privées cohabitent dans la plupart des cas en complémentarité avec la forme scolaire publique. Les acteurs de ce système, qu'il s'agisse des maîtres ou des élèves des grandes classes, ou des étudiants en attente d’un poste, y trouvent en effet également des avantages. De sorte qu'on peut considérer que ces deux systèmes d'enseignement étaient en fait imbriqués, notamment au XVIIe siècle qui constitue l'apogée de ce système mixte.
- protestantisme
- préceptorat
- Allemagne
- XVIe-XVIIIe siècle
- élèves
- nobles
Using the curriculum vitae annexed to funeral sermons, published in mass in Lutheran Germany, and a particularly rich documentation on the functioning of the school system in the Duchy of Brunswick-Wolfenbüttel in the seventeenth century, this contribution seeks to show the wide diffusion of private preceptorship, including in the "middle class" families, in various forms of which it establishes the typology. These practices are based first and foremost on the household as the center of religious and elementary family education, but they can lead to the formation of a real domestic school mobilizing several teaching resources. Even if some, particularly in the first half of the seventeenth century, criticize this mode in extension as dangerous for the public school, it appears that these services of preceptor or private lessons cohabit in most cases in complementarity with the public school form. The actors of this system, whether they are teachers or pupils of the higher classes, or students waiting for a post, also find benefits there. Thus, it can be assumed that these two systems of education were in fact interwoven, particularly in the seventeenth century, which is the peak of this mixed system.
- Germany
- preceptorship
- Protestantism
- 16th-18th century
- schoolboys
- nobility
Mots-clés éditeurs : préceptorat, élèves, protestantisme, XVIe-XVIIIe siècle, nobles, Allemagne
Mise en ligne 01/06/2017
https://doi.org/10.4000/histoire-education.3143