1 De notre point de vue, une politique de prévention doit favoriser une meilleure santé, un mieux-être et en corollaire, réduire certains coûts pour la collectivité.
2 Il convient de veiller à la régularité des interventions et évaluer les dispositifs mis en place.
3 Nous privilégions le travail de proximité et favorisons les échanges, les rencontres.
4 Par leurs spécificités, nous devons être attentifs aux populations fragiles, handicapées, immigrantes et âgées, atteintes de la maladie d’Alzheimer, en deuil, isolées…
5 Grâce aux enseignements tirés de ces expériences, il convient, tout d’abord, de souligner la nécessité de travailler en partenariat, sur la durée et en milieu ordinaire, pour éviter une stigmatisation, notamment des populations fragiles.
6 À notre sens, il est préférable d’éviter les messages basés sur la peur et miser plutôt sur la convivialité et l’appropriation par une dynamique volontaire, notamment collective.
7 Notre volonté est de faire émerger une certaine convivialité en évitant les messages du type « ne pas » et en favorisant l’envie de faire. Il nous appartient de sensibiliser les pouvoirs publics à l’intérêt d’une prévention en amont et de rendre ces bonnes pratiques facilement accessibles.
8 C’est pourquoi, un programme de prévention doit pouvoir toucher le plus grand nombre de personnes, à tous les âges de la vie en incluant les éléments suivants :
- libre choix de la personne ;
- explication de l’outil et des actions proposées ;
- travail en partenariat avec différents acteurs ;
- convergence de vue avec nos partenaires ;
- programme conjuguant sensibilisation et appropriation par des ateliers ;
- suivi et évaluation des bienfaits du programme par un questionnaire type qualité de vie ;
- approche économique : coût à partager entre tous les acteurs (l’État, les organismes de protection sociale, l’entreprise…).
10 Au sein de la direction de l’action sociale de notre groupe, nous expérimentons différentes actions en matière de prévention.
11 Bien qu’ayant pu en constater les limites, il n’en demeure pas moins qu’elles nous ont apporté les enseignements qu’il faudra en tirer si nous voulons réunir les conditions de mise en œuvre d’actions de prévention adaptées, destinées aux personnes en situation de fragilité et de précarité.
LES LIMITES CONSTATÉES
- une hétérogénéité de l’environnement social, sanitaire, économique et culturel, voire parfois cultuel ;
- une population limitée en nombre ;
- une absence, ou du moins, une insuffisance d’évaluation ;
- un partenariat et un travail en réseau qui méritent réflexion pour éviter que nos interventions réciproques se croisent parfois, régulièrement s’ignorent. Pas nécessairement par mauvaise volonté, mais du fait d’un manque de coordination. Bien que des efforts soient faits en ce sens, il est encore parfois compliqué d’avoir une vision globale et efficace d’objectifs communs poursuivis par une multitude d’acteurs ;
- le court-terme de certains de nos projets, qui rend difficile l’évaluation de notre efficacité ;
13 À contrario, ce qui est intéressant et constitue notre savoir-faire, c’est cette multiplication de micro-expériences qui va au plus près de populations qui sont attachées à leur caisse de retraite.
LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS EN MATIÈRE DE PRÉVENTION
NOTRE CHAMP D’ACTION
14 Nous organisons très fréquemment des conférences mais nous nous sommes rendu compte assez rapidement de la limite des impacts de nos messages de santé et de nos bonnes pratiques sur notre public. Cette déperdition est par ailleurs validée d’un point de vue scientifique.
15 Nous avons donc, depuis plusieurs années, complété notre action par des ateliers, des séjours-prévention de longue durée, la mise en place d’un bus prévention qui permet d’aller au-devant de nos populations repérées avec nos partenaires de terrain.
16 Nous sommes revenus pour cela à la notion de territoire, voire de quartiers, et puis nous avons imaginé un concept assez particulier qui a été développé dans le groupe : les Villages Bien-être.
NOTRE PHILOSOPHIE
17 Ces Villages reposent sur deux idées simples : d’abord, recréer un espace convivial, de préférence en plein air, afin que se rencontrent différents publics, notamment fragiles, qui, pour la plupart, ne se côtoient pas habituellement. Ensuite leur proposer divers ateliers, conférences, espaces de prévention en matière de santé, de lien social, de bien-être, le tout dans une ambiance ludique à caractère non médical.
18 À titre d’exemple, nous organisons la venue de populations repérées comme isolées, grâce à la coopération, en amont, d’associations telles que les petits frères des Pauvres et l’Institut de gérontologie sociale, et de populations fragiles (personnes en situation de handicap ou atteintes de la maladie d’Alzheimer), de vieux migrants vivant au sein de résidences Adoma, ou encore des personnes en situation de deuil, l’objectif étant de les convier, dans un premier temps par exemple, à une manifestation telle que le Village et ensuite de leur proposer un accompagnement. Notre atout, c’est que toutes ces personnes qui sont des allocataires de caisses de retraite ont, au plus profond d’elles-mêmes, une confiance a priori forte envers leur institution de retraite. Ceci permet d’instaurer avec elles une relation de confiance rapide et donc de dépasser la barrière du : « C’est une institution !!! Qu’est-ce qu’elle me veut ? Et s’ils viennent en blouse blanche, je n’ai pas forcément envie de les rencontrer tout de suite. » C’est un moyen pour nous « d’ouvrir des portes et de franchir les barrières ». Dans le cadre de la lutte contre l’isolement, cela nous permet de créer un climat de confiance propice aux échanges et à une appropriation, par nos publics, des messages, voire de pratiques. Les personnes, y compris celles isolées, ouvrent plus facilement leur porte pour accueillir une personne recommandée par « leur caisse de retraite », venue à leur rencontre pour établir, à partir d’une écoute attentive, un plan d’accompagnement prenant en compte les besoins exprimés ou induits de l’observation.
LES ENSEIGNEMENTS ISSUS DE NOS EXPÉRIENCES
ÊTRE ATTENTIF AUX POPULATIONS CIBLÉES
19 Nous avons constaté dans nos environnements de caisses de retraite qu’il fallait être attentif en ciblant ces populations fragiles, vulnérables, que nous voyons « au bord du chemin », que nous voyons arriver parfois incidemment, mais dans des conditions très dégradées. Pourquoi nous sommes-nous penchés sur ces populations ? Cette démarche est partie à la fois de notre volonté d’être au plus près de nos ressortissants parmi les plus fragiles et également grâce à nos partenaires de terrain qui nous ont alertés : et c’est ce qui fait tout l’intérêt de travailler en réseau, en partenariat et de mailler ainsi le territoire ; nous avons été interpellés par cette multiplicité de handicaps sociaux ou formes de vulnérabilité.
ÉVITER LES MESSAGES BASÉS SUR LA PEUR
20 En faisant une évaluation de l’appropriation des pratiques de santé et des messages, nous avons également constaté qu’il convient d’éviter que ces derniers soient basés sur la peur. Il ne s’agit pas de notre discours mais de celui de nos publics qui nous disent : « On a évolué dans nos pratiques, on a intégré un certain nombre de choses, mais on l’a fait pourquoi ? Parce que c’était dans un environnement qui était convivial, qui était basé sur une mixité de populations, sur une dynamique volontaire et collective, et dans un milieu ordinaire. » Ceci est primordial. Les personnes (nos allocataires) n’ont pas envie d’être stigmatisées comme appartenant à une population spécifique, particulière. Elles veulent simplement, à un moment donné, être considérées comme les autres, et participer à ce grand théâtre de la société. Elles veulent également être appréciées pour leurs capacités restantes, leur potentiel, et non pas forcément être appréhendées et évaluées à partir de leurs difficultés, leurs incapacités et leurs déficits.
21 Ainsi, comme l’a écrit un sage chinois : « Les défauts sont à l’être humain ce que la mousse et les papillons sont aux arbres ».
22 Par ailleurs, comme le dit Georges Charles, intervenant en pratiques corporelles : « Le bien-être est avant tout une disposition d’esprit, quelque chose qui vient de l’intérieur. Une source de jeunesse profonde et rassurante ».
23 Par conséquent, les messages de prévention devraient être dispensés hors du champ de la culpabilisation, le bien-être et la santé n’étant pas une obligation juridique ou morale.
MISER SUR LA CONVIVIALITÉ
24 Il nous faut donc miser sur la convivialité, bannir les messages du type « ne pas », mais favoriser l’envie de faire. C’est ce qui émerge fréquemment : favoriser l’appropriation par une dynamique volontaire, notamment collective, parce qu’il y a des choses qu’individuellement, on ne se sent pas de faire, ou alors que l’on n’ose pas dépasser la barrière de cet intime, de cette personnalité unique.
25 À quoi cela sert-il finalement de manger équilibré si c’est pour le faire seul et le vivre comme une contrainte ?
26 Pourquoi ne pas réfléchir à ce que nous dit Pierre Le Coz, philosophe, vice-président du Comité consultatif national d’éthique :
27 « Notre condition humaine affiche une limite : le présent a plus d’influence sur notre comportement que l’avenir. Les philosophes ont de tout temps remarqué cette impossibilité de l’homme de se projeter dans le futur, s’il n’apparaît pas favorable. À l’exception des personnes âgées, plus aptes à imaginer la proximité d’une fin, jeunes et adultes privilégient souvent l’émotion de l’instant… Œuvrer en faveur de la prévention est donc contre-nature. En tout cas, pas spontané, puisqu’il faut faire l’effort d’accepter de vieillir et se convaincre qu’il est possible de se préparer à cette dernière phase de son existence. Pour y parvenir, l’une des pistes consiste à coloniser l’imaginaire de représentations plus optimistes, plus agréables, afin d’atténuer les freins naturels. Mettre en avant le bien-être semble s’inscrire selon moi dans cette perspective, en montrant que la vie peut toujours être attractive, qui plus est dans une démarche collective. La notion de village laisse percevoir l’idée de communauté soudée, éveille la nostalgie de groupes humains encore habitables, à échelle relationnelle… Entrer dans un cheminement de prévention s’effectue plus facilement à plusieurs que seul. Le message préventif fera d’autant plus sauter les barrières psychologiques qu’il parviendra à émouvoir l’individu sur les bienfaits de la sociabilité, sur le contentement, le plaisir ressenti à être en contact avec les autres, à s’investir dans des relations amicales, fraternelles... Les êtres humains n’aiment agir que si le but est positif. »
28 Rappelons que la vie est une adaptation permanente et que la santé est un équilibre subtil qui touche aux domaines physiques, psychologiques mais aussi d’intégration sociale.
FACILITER L’APPROPRIATION PAR UNE DYNAMIQUE VOLONTAIRE, NOTAMMENT COLLECTIVE
29 Lorsque l’on évolue dans un environnement à la fois collectif et plus convivial, institutionnel, mais qu’il s’agit de sa caisse de retraite, c’est-à-dire une institution non médicale, on a envie de se rencontrer et de faire des choses ensemble. Nous retrouvons cette façon d’agir très concrètement auprès de personnes que nous avons repérées avec nos partenaires, qui étaient isolées, et qui, au fur et à mesure de ces actions, se remettent dans le flot de la vie, et nous disent : « Je n’ai plus vraiment besoin de ces activités-là ; mais je me suis approprié une activité physique adaptée parce que j’ai rencontré quelqu’un et ce quelqu’un m’a donné envie, et cette envie, m’a permis de revenir petit à petit dans le circuit. » C’est cette dynamisation par la rencontre qui est importante.
VEILLER À LA RÉGULARITÉ DES INTERVENTIONS ET À LEUR ÉVALUATION
30 Ce qui nous intéresse effectivement, c’est de veiller à l’évaluation de ces micro-expériences, si l’on peut les qualifier ainsi, car, les Villages Bien-être, ce sont 12000 personnes qui ont participé à ces expériences sur les quatre dernières années.
31 Qu’est-ce qu’une évaluation dans ce cadre ? C’est bien sûr mesurer les effets des actions menées… Ces mesures doivent permettre de s’interroger, de se remettre en question, doivent nous bousculer et pas seulement permettre de justifier le bien-fondé ou l’efficacité d’une action… De plus, cet outil d’évaluation ne doit surtout pas être standardisé, mais au contraire prendre autant de formes que de projets évalués.
32 Ce qui sous-entend l’idée de l’évaluation, c’est tout simplement l’idée de l’accompagnement en lui-même : on conçoit l’évaluation en fonction de sa façon de concevoir l’accompagnement de la personne. Pour une vision de l’accompagnement scientifique ou médical, c’est une évaluation sans humanité qui est mise en œuvre.
33 Pour aller dans ce sens, on peut constater qu’actuellement, on considère une personne âgée et/ou dépendante principalement en fonction de ses handicaps ou pertes, et non sur ses capacités.
34 Ainsi, avec une évaluation humaine et pertinente, on arrive à mettre en lumière des données intéressantes que l’on peut d’ores et déjà pressentir : les mécanismes d’appropriation des outils d’évaluation, certains freins, les modalités d’action (dimension collective, messages constructifs et non stigmatisants ou culpabilisants…).
35 L’évaluation doit permettre de développer la prévention de manière adaptée, et lui donner toutes les chances d’atteindre ses objectifs… Mais elle nécessite au moins autant de moyens et de temps que la réalisation des actions proprement dites.
TRAVAILLER EN PARTENARIAT, SUR LA DURÉE, EN MILIEU ORDINAIRE
36 C’est indispensable pour éviter la stigmatisation, sensibiliser les pouvoirs publics, mais surtout, considérer que ces personnes ont vraiment envie et besoin d’être considérées comme tout un chacun.
37 Prenons notamment l’exemple d’un atelier de taï-chi-chuan destiné à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Initialement proposée dans le cadre d’un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), cette action s’est par la suite réalisée dans un contexte différent. Nous avons alors constaté que l’environnement a joué un rôle déterminant dans le vécu de cet atelier et en a modifié considérablement l’impact : « On est venu parce que vous l’avez fait dans un centre d’animation de quartier et que nous n’avons pas du tout envie de rentrer dans un circuit – je parle à la fois de l’aidant et de l’accompagnement familial – on n’a pas envie de rentrer dans un circuit qui est stigmatisant, trop médical, trop connoté. »
38 Cet encouragement nous pousse à continuer cette expérience qui nous ouvre des horizons différents et nous invite au partage. Ce sont là, je crois, les principes fondamentaux de nos actions sociales, et le besoin se fait sentir, maintenant, d’un travail en partenariat avec des scientifiques pour appréhender nos axes de recherches-actions. Nous sommes demandeurs, bien sûr, de partenariat d’évaluation, même si l’on comprend bien que dans ces domaines, l’évaluation de la démarche de la prévention, eu égard aux multiples facteurs qui interviennent (l’environnement, le social, l’affectif, la relation à l’autre, à la sexualité…), est extrêmement difficile.
39 Il est en effet difficile de mesurer – et c’est sans doute toute la difficulté aujourd’hui – d’où l’on part, où l’on arrive, et comment l’on parvient à cerner l’ensemble des critères qui font que telle ou telle personne, telle ou telle population va pouvoir bénéficier, avec efficacité, d’une action de prévention.
LES CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE D’ACTIONS DE PRÉVENTION ADAPTÉES ET DESTINÉES AUX PERSONNES FRAGILES ET EN SITUATION DE PRÉCARITÉ : VERS UN MODÈLE IDÉAL…
UN PROGRAMME SELON UNE APPROCHE GLOBALE
40 C’est ainsi que, pour mettre en œuvre un programme, il faut en avoir une approche globale, c’est-à-dire qui touche le plus grand nombre de personnes, de tous âges de la vie, en allant parfois vers des populations ciblées ; cela sans négliger le libre choix de la personne.
LE LIBRE CHOIX DE LA PERSONNE
41 Il nous revient souvent : « On a d’autant plus envie de participer que ce n’est pas imposé. », que ce n’est pas « C’est salutaire pour vous, c’est sécuritaire pour vous, donc il faut le faire. » C’est d’autant plus compréhensible que dans notre quotidien, nous n’avons pas forcément envie d’être contraints. Pourtant, nous voyons des choses qui aboutissent effectivement à l’effet inverse.
42 La culpabilité ne sert à rien, nous pouvons répondre avec « habileté » aux modifications de notre environnement.
UNE EXPLICATION DE L’OUTIL ET DES CLÉS PROPOSÉS
43 Nous sommes souvent questionnés : « Pourquoi fait-on ça ? Dans quels buts ? Où voulez-vous nous amener ? On a confiance en vous a priori, mais qu’est-ce que vous pouvez nous proposer ? »
UN TRAVAIL EN PARTENARIAT AVEC DIFFÉRENTS ACTEURS
44 Un travail en partenariat, une convergence de vues, un certain militantisme de comportements : dans toutes ces actions, nous agissons dans le cadre de nos caisses de retraite, avec des dotations à l’appui et nous ne souhaitons pas, tel est notre propos, travailler avec des personnes simplement pour offrir une prestation technique. Parmi toutes les actions citées, les intervenants sont choisis en fonction d’une certaine convergence de vues. Il y a une volonté d’habiter le monde d’une certaine façon et c’est ce que nous voulons partager.
DES PROGRAMMES QUI CONJUGUENT SENSIBILISATION ET APPROPRIATION PAR DES ATELIERS
45 Nous sommes face à des programmes qui conjuguent sensibilisation et appropriation par des ateliers. Nous allons mettre en place des questionnaires-type qualité de vie ; ce sont des démarches qui nous permettent de savoir comment est perçue notre approche. Un test a d’ailleurs été réalisé sur une période d’un an. Les personnes interrogées nous ont dit : « J’ai un meilleur appétit, je suis de meilleure humeur, et ce n’est pas moi qui le dit, c’est mon entourage, qui me le reprochait avant et qui maintenant me trouve plus apaisé. Je prends moins d’antidépresseurs, j’ai repris une activité physique. Je me sens mieux et je consulte régulièrement mais je n’ai pas de problème particulier, j’ai repris une activité de théâtre, etc. » Ainsi, on arrive à inscrire à nouveau certaines personnes dans le circuit de la vie.
46 Parfois se poser la question du sens et pour cela utiliser le bon sens peut nous aider à ne pas faire de notre quotidien une quête sans fin d’une vie plus saine.
SUIVI ET ÉVALUATION DES BIENFAITS DU PROGRAMME PAR UN QUESTIONNAIRE-TYPE QUALITÉ DE VIE
47 Nous avons besoin des uns et des autres et d’un travail pluridisciplinaire favorisant la collaboration des scientifiques du monde médical, des économistes de la santé, des sociologues, philosophes, avec des acteurs du social et du médico-social.
48 Grâce aux partenariats noués avec ces différents acteurs, y compris dans le cadre d’expériences à l’intention des malades d’Alzheimer et de leurs aidants, nous constatons bien souvent un réel bien-être lié à certaines activités telles la musique, l’art, la gymnastique douce… Mais nous sommes bien conscients que pour faire entrer les approches non médicamenteuses au cœur de la prévention, il convient également d’adopter une démarche d’évaluation de nos actions.
49 La recherche-action, sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs années, s’appuie, en termes de méthodologie, sur la séparation des intervenants et de l’évaluateur et sur un questionnaire d’entrée et de sortie de l’action, pour en mesurer les gains éventuels.
50 Cette action consistera à proposer une activité physique adaptée avec des conseils nutrition à mettre en place de manière hebdomadaire, puis chaque mois, à organiser une journée condensée. Au programme : activités physiques, psychologiques du type sophrologie, un atelier nutrition avec pour objectif une démarche active des personnes qui participeraient à la confection des repas, le tout dans un cadre convivial pour rester autour de la notion du jeu et du plaisir ensemble.
51 Enfin, un séjour prévention sera organisé en fin d’année, véritable concentré de ce qui aura été construit tout au long de l’année.
UNE APPROCHE ÉCONOMIQUE
52 Nous sommes bien conscients que c’est une dimension plurielle, et au sein de celle-ci, il faudra partager les efforts, les expériences, les envies, pour arriver à un but commun.
53 Les expériences vécues, les partenariats noués nous font dire qu’une meilleure articulation entre les acteurs permettrait d’optimiser les efforts et de ne pas avoir de déperdition, y compris financière.
54 Une connaissance mieux partagée, une efficacité accrue liée à une meilleure lisibilité de nos actions et de nos périmètres d’intervention, une confiance probablement en hausse au sein des différents publics permettraient de mettre en exergue cette volonté de travailler ensemble dans leur intérêt.
55 Ainsi, nous éviterions à nos publics d’avoir le sentiment d’être interpellés par différents acteurs pour les mêmes questions et interventions.
56 Cette légitimité devrait inciter en tant qu’acteur mais aussi en tant que politique publique, nos gouvernants à faciliter la modélisation de dispositifs qui auraient prouvé leur efficacité.
57 Des coûts pourraient ainsi être évités pour la collectivité au sens large et permettre une certaine redistribution.
58 Un programme de prévention doit pouvoir toucher le plus grand nombre de personnes, à tous les âges de la vie. Pour ce faire, une évolution des mentalités est nécessaire pour prendre en compte l’épanouissement de l’individu.
59 Nous pouvons devenir le gardien de notre santé et valoriser une certaine hygiène de vie en jouissant du bien-être que nous en retirons à chaque instant.
60 Les comportements peuvent changer mais, pour y parvenir, ils doivent être facilités et passer par une libre adhésion sans nier pour autant que cela ne peut fonctionner que si des besoins primaires sont couverts a minima : logement, nourriture, couverture santé, loisirs. Pour bien vivre et surtout promouvoir une société du vivre ensemble, il appartient aux femmes et aux hommes de bonne volonté d’unir leurs efforts pour partager d’abord une envie : celle de créer les conditions d’un bien-être individuel et collectif.