Notes
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[1]
En France, l’Enquête sur la formation continue concerne les personnes de moins de 65 ans ayant terminé leurs études initiales et n’effectuant pas leur service national au moment de l’enquête. Au Canada, l’Enquête sur l’éducation et la formation des adultes concerne les personnes de 17 ans et plus qui ont terminé leur éducation initiale. Pour les deux enquêtes, les formations financées par les employeurs sont considérées.
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[2]
Projections de population active à taux d’activité de 2002 constants, avec le scénario démographique moyen de l’ISQ.
-
[3]
Une petite partie des bénéficiaires ont cependant moins de 60 ans.
-
[4]
Casaccia et Seroussi (2000). Séries longues sur les salaires, Insee Résultats No 735, coll. Emploi-Revenu, No 172, cité par le Conseil de l’Union européenne, 2003b : A-40.
-
[5]
Statistique Canada. Tendances du revenu au Canada 1980-2000, [Cédérom].
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[6]
Connus aussi sous le nom de régimes d’employeurs ou de régimes complémentaires de retraite.
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[7]
Ou parfois par son syndicat.
-
[8]
Le terme retraité inclut les personnes âgées inactives n’ayant jamais participé au marché du travail.
-
[9]
Il est prévu dans la réforme qu’une évaluation soit faite en 2008 de l’opportunité de hausser la durée de cotisation à 41 ans dans les quatre années suivantes.
1Ce texte demeure sous la responsabilité de ses auteurs. Il s’appuie sur les travaux en cours ou qui ont eu lieu dans le cadre d’un projet ayant bénéficié d’un soutien financier de la Commission permanente de coopération franco-québécoise sous la thématique « Enjeux reliés à la santé et adaptation au vieillissement de la population ». Un rapport d’où sont tirées la plupart des données québécoises du présent texte est en préparation.
2Le premier texte de ce numéro décrit bien l’évolution générale du nombre et de la proportion de personnes âgées au Québec et en France. Bien que chaque population ait son histoire propre, un vieillissement démographique accéléré est un fait marquant des prochaines décennies. Ce changement structurel majeur aura des incidences marquées dans tous les domaines, publics comme privés. Mais les évolutions ne sont pas linéaires et la nature et l’ampleur des incidences dépendront notamment des caractéristiques des personnes âgées. Ainsi, l’accroissement des services gouvernementaux aux personnes dépendantes variera non seulement selon le nombre de personnes âgées, mais aussi en fonction de leur état de santé. De même, le montant des transferts gouvernementaux aux personnes âgées est lié à l’évolution des revenus personnels pendant la vie active, élément essentiel de l’épargne, et de la participation au marché du travail qui détermine l’acquisition de droits aux pensions publiques et privées.
3L’accroissement considérable du nombre et de la proportion de personnes âgées nous amène donc à poser la question : qui seront les personnes âgées de demain ? L’examen des caractéristiques des générations qui sont actuellement dans la seconde moitié de leur vie adulte constitue une façon de connaître les changements qui s’annoncent dans les caractéristiques des personnes âgées. En effet, le renouvellement de la population âgée demeurera élevé au Québec et en France, bien que l’on prévoit que le renouvellement sera moins rapide que dans les dernières décennies (Gauthier, à paraître). Même si l’objectif de comparaison entre deux sociétés faisant partie d’ensembles culturels, politiques et économiques très différents pose des difficultés particulières et peut parfois limiter l’analyse, l’avantage qui découle d’une telle comparaison est grand. On verra que malgré des différences importantes, plusieurs convergences existent et reflètent probablement un jeu de forces qui dépassent les particularités de chacune.
4Cinq aspects des conditions de vie seront abordés dans ce texte. Le premier concerne l’éducation. Le niveau d’éducation tient un double rôle : il influence le niveau de revenu et la participation au marché du travail, facteurs importants de la préparation financière à la retraite, et il agit sur des comportements cruciaux pour les aînés. La participation au marché du travail a aussi une grande importance dans la vie des personnes âgées. Elle représente en effet une condition nécessaire à l’acquisition de droits dans les régimes de retraite contributifs et est en conséquence un facteur du revenu des personnes âgées. Dans la troisième section, l’évolution du revenu sera examinée selon l’âge et d’une génération à l’autre. Par ailleurs, l’analyse générationnelle est particulièrement indiquée dans le cas de la préparation financière à la retraite, objet de la quatrième section. Qu’elle soit obligatoire ou volontaire, la participation aux régimes de retraite se déroule sur l’ensemble de la vie active. Finalement, l’analyse des dépenses des ménages par génération permet d’entrevoir ce que pourraient être les comportements des retraités en matière de consommation. La consommation sert d’indicateur de changements dans les modes de vie, les valeurs et les besoins des ménages, tout en reflétant le contexte économique dans lequel ceux-ci vivent.
L’ÉDUCATION ET L’ACQUISITION DES CONNAISSANCES
5L’éducation, initiée dans l’enfance, se poursuit à l’adolescence et devient plus ciblée au début de la vie adulte quand vient le moment de choisir un domaine d’études qui prépare à la vie professionnelle. Plus tard dans la vie, les gens perfectionnent leurs connaissances au travail ou dans un établissement d’enseignement, mais aussi de façon moins formelle, lorsqu’ils consacrent leur temps libre à la pratique d’activités de nature éducative et culturelle. Les comportements des personnes âgées dans les domaines de la santé et des loisirs, notamment, sont influencés par leur niveau d’éducation. Ainsi, l’état de santé des personnes ayant une scolarité élevée est souvent meilleur parce qu’elles sont plus en mesure d’identifier certains risques en matière de santé; elles sont en outre susceptibles d’occuper leur temps libre à des activités de loisir qui favorisent la formation d’un réseau de relations interpersonnelles procurant un meilleur soutien social (Roberts et Fawcett, 1998 : 17).
6En schématisant la scolarité de la population québécoise en trois grands niveaux, on s’aperçoit que les générations ont des profils contrastés (Figure 1). Ces niveaux de scolarité sont définis en fonction du plus haut niveau de scolarité atteint. Au Québec, en 2001, parmi les générations nées avant 1926, près de 45% ont au moins neuf années d’études, près de 28% un certificat d’études secondaires et près de 2% un grade universitaire. Dans les générations les plus récentes, nées à partir de 1946, les répercussions de la réforme scolaire des années 1960 se sont manifestées par une hausse importante des proportions pour les trois paliers de scolarité : plus de 90% ont atteint la neuvième année, plus de 75% détiennent un certificat d’études secondaires et plus de 14% sont titulaires d’un baccalauréat universitaire. La figure 2, basée sur la Classification internationale type de l’éducation (CITE) de l’OCDE, montre qu’en 1999, au Québec comme en France, les 35-44 ans sont proportionnellement plus nombreux à avoir obtenu un diplôme d’études secondaires, soit respectivement 80% et 65% par comparaison à 53% et 42% des 55-64 ans.
Proportion de la population de 15 ans et plus selon certains niveaux de scolarité et la génération - Québec - 2001
Proportion de la population de 15 ans et plus selon certains niveaux de scolarité et la génération - Québec - 2001
Proportion de la population ayant atteint au moins le deuxième cycle secondaire* selon le groupe d’âge - Québec et France - 1999
Proportion de la population ayant atteint au moins le deuxième cycle secondaire* selon le groupe d’âge - Québec et France - 1999
7Les données des recensements canadiens de 1981, de 1991 et de 2001 permettent de déceler les tendances au sein d’un même groupe de générations. À partir de 35 ans, la scolarité préparant l’accès au marché du travail est en général complétée. La proportion de personnes ayant moins de neuf années de scolarité est plutôt stable chez les générations masculines de 1937-1946. Par contre, cette proportion diminue chez les femmes des mêmes générations, entre les âges de 35-44 ans et 45-64 ans, cela étant expliqué en partie par l’éducation permanente, plus populaire auprès des femmes que des hommes. Sur le plan universitaire, des progrès notables sont observés après 35 ans (Figure 3). Entre 1981 et 2001, la proportion de femmes détentrices d’un grade universitaire dans les générations 1937-1946 est passée de 6,8% à 9,5%; entre 1991 et 2001, les générations 1947-1956 ont fait des gains de 1,9 point. Les femmes de ces générations ont vécu leur vie adulte pendant une période d’émancipation et de valorisation des études. Quant aux hommes, qui ont acquis en plus grande proportion un grade universitaire au début de leur vie adulte, ils ont réalisé moins de progrès à ce chapitre que les femmes après 35 ans. De nos jours, les femmes étudient plus que les hommes à l’université au début de leur vie adulte et après 35 ans. Si cette tendance se poursuit dans les futures générations, l’écart qui sépare les proportions d’hommes et de femmes détenteurs d’un grade universitaire diminuera dans un premier temps, puis les proportions de femmes surpasseront celles des hommes.
Proportion des personnes ayant un grade universitaire, selon le groupe d’âge, par génération - Québec - 1981-2001
Proportion des personnes ayant un grade universitaire, selon le groupe d’âge, par génération - Québec - 1981-2001
8La fréquentation scolaire après 35 ans, qui prolonge en quelque sorte l’éducation initiale reçue, favorise une élévation du niveau de scolarité de certaines tranches de la population. Cependant, on observe une baisse de la fréquentation scolaire d’une génération à l’autre à partir de 35 ans. Ainsi, à 35-44 ans, entre les générations 1947-1956 et 1957-1966, le taux passe dans le cas des hommes de 9,1% à 6,8% et dans celui des femmes de 13,6 % à 9,5%. La conjoncture économique peut expliquer en partie cette situation : le ralentissement des années 1980, qui s’est poursuivi au début des années 1990, a pu inciter plusieurs personnes à poursuivre leurs études; la reprise qui a suivi a pu favoriser un retour sur le marché du travail.
9Des enquêtes menées en 1993 et en 1997 au Canada et en 1999-2000 en France, auprès de personnes ayant terminé leurs études initiales [1], révèlent qu’environ le tiers des personnes de 25-54 ans (26-49 ans en France) ont participé à des activités de formation continue, par comparaison à environ une personne sur six chez celles de 55-64 ans (50-64 ans en France). Il existe un lien entre le niveau d’éducation initial et la fréquentation scolaire après 35 ans : plus les adultes ont une formation avancée sur ce plan, plus ils retournent mettre à jour leurs connaissances et se familiariser avec de nouveaux apprentissages plus tard dans la vie (Turcotte, Léonard et Montmarquette, 2003 : 81).
10Certaines activités pratiquées à l’extérieur des milieux scolaire et professionnel au cours des périodes de temps libre ont une valeur éducative, en ce sens qu’elles peuvent être utiles tant au travail que dans la vie quotidienne. C’est le cas de la lecture. Au Québec, l’habitude de lire un quotidien au moins une fois par semaine se maintient au-dessus de 75% quel que soit l’âge en 1999, même chez les 65 ans et plus, et on ne décèle pas de baisse entre les générations au-dessus de 35 ans entre 1979 et 1999. La lecture des revues et des magazines, au moins quelques fois par mois, est assez stable entre les générations aux mêmes dates (autour de 55%) et ne subit qu’une légère baisse chez les 65 ans et plus (51% en 1999). Quant à la lecture fréquente de livres, elle est encore de 52% chez les 65 ans et plus, mais dans ce cas les tendances ne sont pas nettes entre générations. En 2000, en France, 59% des 25-44 ans, 56% des 45-64 ans et 48% des 75 ans et plus ont lu au moins un livre au cours des douze derniers mois (Tavan, 2003 : 2).
11Entre 1994 et 1999, la proportion de Québécois qui ont un microordinateur augmente rapidement chez les 35-44 ans et les 45-54 ans (de 41% à 59%); en 1999,20% des 65 ans et plus ont un micro-ordinateur. Il faut donc s’attendre à des hausses importantes dans les prochaines générations de personnes âgées. Il y a tout lieu d’imaginer que la navigation sur Internet suivra une tendance semblable. Déjà en 1999,33% des 45-54 ans et 21% des 55-64 ans, mais seulement 8% des 65 ans et plus, s’y adonnaient. Une plus grande proportion de personnes âgées de demain utiliseront cet outil de télécommunication parce qu’elles en auront fait l’apprentissage plus tôt dans leur vie. L’Internet jouera un rôle grandissant auprès des personnes âgées de demain : elles auront l’information à la portée de la main, comme elles pourront s’en servir d’une façon générale pour leurs loisirs et probablement pour leurs transactions marchandes et financières.
12Les personnes qui seront retraitées demain sont plus scolarisées que les retraités d’aujourd’hui. Pour plusieurs d’entre elles, la formation continue leur permet de perfectionner leurs connaissances et leurs habiletés. Celles qui, au cours de leur vie active, s’adonnent à la lecture et à l’utilisation d’un micro-ordinateur poursuivront vraisemblablement ces activités à la retraite. Elles pourront ainsi conserver leurs capacités de lecture et améliorer leurs capacités d’apprendre.
LA PARTICIPATION AU MARCHÉ DU TRAVAIL
13La figure 4 permet de se rendre compte de l’évolution des taux de participation au marché du travail par génération depuis le milieu des années 1970. Pour le sexe masculin, les taux d’activité des Québécois et des Français ont connu une diminution. Cependant, l’activité des Français demeure plus élevée entre 30 et 55 ans, mais plus faible jusqu’à 30 ans ainsi qu’aux âges avancés.
Taux de participation au marché du travail selon l’âge, par génération - Québec (1976-2001) et France (1975-2000)
Taux de participation au marché du travail selon l’âge, par génération - Québec (1976-2001) et France (1975-2000)
14Les niveaux actuels des taux d’activité chez les femmes âgées au Québec et en France sont similaires. Toutefois, contrairement aux hommes, l’évolution par génération des taux d’activité des femmes montre des différences importantes. Les taux des Québécoises étaient autrefois de beaucoup inférieurs aux taux des Françaises. Pour les Québécoises, le fait que les différences d’activité entre les générations aient été plus prononcées laisse entrevoir qu’il pourrait y avoir, pour les femmes âgées de demain, des différences plus importantes avec les générations d’aînées précédentes qu’en France, au chapitre des revenus et de la consommation par exemple.
15Selon des travaux faits à la Régie des rentes du Québec, la France a l’un des âges de la retraite les plus faibles parmi les pays industrialisés (58,4 ans en 1997); avec 60,6 ans, le Québec se situe au-dessus de la France, mais en dessous de la moyenne des pays du G-7 (61,9 ans). La tendance aux départs précoces à la retraite pourrait être remise en cause dans les prochaines années. Avec l’amélioration des conditions économiques, le taux d’activité des hommes de 55 à 64 ans a d’ores et déjà augmenté au Québec entre 1996 et 2002 (Statistique Canada, Enquête sur la population active), mais aussi en France entre 2000 et 2002 (INSEE, 2003). Plusieurs facteurs concourront à relever l’âge de la retraite, notamment la diminution possible de la population active avant la fin de la présente décennie en France (Nauze-Fichet, 2002) et surtout au Québec [2]. Lorsqu’ils auront besoin de main-d’œuvre, les employeurs chercheront à conserver leurs travailleurs jusqu’à un âge avancé. L’évolution du revenu potentiel des retraités sera aussi un élément déterminant, comme la perception que les travailleurs auront de leurs revenus et besoins financiers comme retraités. Au Québec, un projet gouvernemental propose d’améliorer la flexibilité du Régime de rentes pour inciter les travailleurs à demeurer plus longtemps en emploi (Régie des rentes du Québec, 2003). En plus d’une hausse proposée de la revalorisation pour une prise de retraite postérieure à 65 ans (facteur d’ajustement actuariel), le nombre d’années de participation au régime pour l’obtention d’une rente minimale passerait de 36 ans à 40 ans. De plus, contrairement à la situation actuelle, tous les gains des individus entreront dans le calcul de la rente. Selon les critères actuels, un individu qui a cotisé 40 ans au régime de rentes n’a pas automatiquement une rente plus élevée qu’un autre qui a cotisé 36 ans et celui qui cotise une fois sa rente en service n’a pas nécessairement droit à une revalorisation de sa rente. Le projet vise aussi à redresser ces situations peu équitables. L’effet de ces changements proposés variera d’un individu à l’autre. Certains travailleurs qui auront eu 36 années de cotisation à 60 ans devront travailler plus longtemps pour obtenir la rente maximale. Toute autre chose étant égale par ailleurs, ceux qui auront cotisé plus longtemps auront une rente plus élevée, toutes les cotisations versées servant au calcul de la rente. Les réformes des retraites en France, par l’augmentation, de 37,5 à 40 années, de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, créent également une pression à la hausse sur l’âge de départ à la retraite, mais leur effet ne sera pas nécessairement très grand (Blanchet, 2000). Comme ces réformes s’étendent sur plusieurs années, leurs conséquences sur la participation au marché du travail ne sont pas immédiates et sont difficiles à prévoir (Givord, 2002).
LE REVENU
16Le revenu est un élément clé des conditions de vie des personnes âgées et un facteur important de la préparation financière de la retraite. La figure 5 illustre l’évolution du revenu moyen par unité de consommation, unité qui tient compte de la taille du ménage et donc le rend comparable au fil du temps. La comparaison montre une augmentation du revenu d’une génération à l’autre, en France comme au Québec, même s’il diminue avec l’âge au Québec. En France, le revenu continue d’augmenter après la retraite pour les générations 1911-1915 qui bénéficient d’un rattrapage et est plutôt stable pour les générations 1921-1925. Le revenu des générations qui ont 70-74 ans en 1991, par rapport au revenu des générations qui avaient cet âge vingt ans plus tôt, a augmenté de l’ordre de 33% au Québec et de 31% en France. Le revenu des générations qui ont 45-49 ans est supérieur à celui des générations qui avaient cet âge il y a vingt ans de 19% au Québec et de 28% en France. Par contre, chez les générations plus récentes, il y a peu d’amélioration.
Revenu par unité de consomation selon l’âge de la personne de référence, par génération - Québec (1975-1998) et France (1975-1996)
Revenu par unité de consomation selon l’âge de la personne de référence, par génération - Québec (1975-1998) et France (1975-1996)
17Les revenus ont progressé davantage chez les personnes âgées que dans le reste de la population (Tableau 1). En France, le ratio entre le revenu disponible moyen par unité de consommation d’un ménage retraité et celui d’un ménage actif est passé de 70% en 1975, à 81% en 1984 et à 91% en 1997. Au Québec, le ratio entre le revenu des ménages dont la personne de référence a 65 ans ou plus et des ménages de moins de 65 ans prend les valeurs de 66%, de 83% et de 83%, les mêmes années, et de 79% en 2000 : les progrès s’y sont faits avant 1984, alors qu’en France, ils se sont poursuivis jusqu’en 1997, de sorte que l’écart entre retraités et actifs a été davantage réduit en France. Au Québec, on ne sait pas si la détérioration relative du revenu des personnes âgées, observée entre 1997 et 2000, est une tendance qui se prolongera.
Revenu disponible moyen par unité de consommation Québec et France - 1975 à 2000
Revenu disponible moyen par unité de consommation Québec et France - 1975 à 2000
18Dans les deux cas cependant, il semble que les plus démunis aient profité d’une amélioration sensible de leurs revenus. On en a un signe évident dans la réduction de la proportion de personnes âgées recevant l’aide aux plus démunis. Au Québec, le Supplément de revenu garanti (SRG) est destiné à la clientèle des aînés à faible revenu. Entre 1981 et 2000, la proportion de personnes de 65 ans et plus recevant le SRG est passée de 51% à 38% chez les hommes et de 66% à 50% chez les femmes. En France, le nombre de bénéficiaires de l’allocation supplémentaire vieillesse est passé de 1,7 million en 1981 à 0,8 million en 2000, une réduction de plus de la moitié (Mesnard, 2002 : 13). Si l’on rapporte leur nombre aux 60 ans et plus, la proportion a chuté de 18,3% en 1981 à seulement 6% en 2000 [3]. Bien que la proportion de personnes concernées soit très différente, la revalorisation des revenus des personnes âgées en faveur des plus faibles revenus a donc été importante au Québec et en France.
19Un facteur important pour expliquer la hausse du revenu des unités familiales d’une génération à l’autre est le revenu de la femme. En France comme au Québec, il y a rapprochement du revenu des hommes et des femmes. La hausse du taux de participation des femmes au marché du travail explique en partie cette situation. Parallèlement à cette évolution favorable au revenu des femmes, le salaire moyen des femmes travaillant à temps complet s’élève régulièrement : en France, il atteint actuellement 82% de celui des hommes, contre moins de 65% au début des années 1960 [4].
20Au Québec, l’étude de Jean (1997 : 151) a montré que le revenu des femmes connaît une évolution beaucoup plus marquée que celle des hommes. D’une part, le revenu des femmes augmente fortement avec l’âge dans chaque groupe de générations. De plus, la comparaison entre les groupes de générations montre aussi une forte amélioration du revenu des femmes. Ces progrès ont permis un rapprochement des revenus entre les sexes. Entre 1980 et 2000, le ratio entre le salaire des femmes travaillant à temps complet et celui des hommes passe de 67% à 80% [5].
21La progression du revenu des femmes n’est vraisemblablement pas terminée. Avec l’amélioration de leur niveau d’éducation et la hausse de leur participation au marché du travail, leur revenu va se rapprocher de plus en plus de celui des hommes. D’ores et déjà, on peut prévoir des effets très positifs, l’amélioration des revenus leur permettant de mieux se préparer à la retraite.
LA PRÉPARATION FINANCIÈRE À LA RETRAITE
DEUX SYSTÈMES DE RETRAITE TRÈS DIFFÉRENTS
22Le système de retraite est très différent en France et au Québec. Le système de retraite français comporte une assurance vieillesse généralisée et des régimes complémentaires. Le système est morcelé en ce sens qu’il existe 26 régimes de base, mais leurs caractéristiques tendent à converger (Mesnard, 2001 : 4). Les régimes complémentaires, issus des négociations collectives entre syndicats et patronat, améliorent le taux de remplacement du revenu pour les salariés du secteur privé. Tous ces régimes sont obligatoires et ils sont financés par répartition et non par capitalisation.
23Le Québec, à l’instar de l’ensemble du Canada, a un système à trois niveaux, basé à la fois sur les régimes fédéral et provincial, les régimes d’employeurs et les régimes personnels. Le premier niveau est constitué du programme de la Sécurité de la vieillesse (PSV); financé par les fonds généraux du gouvernement fédéral, il n’exige pas de contribution. Ce programme, qui couvre l’ensemble des personnes âgées ayant un minimum de dix ans de résidence au pays, comporte une allocation de base, une allocation destinée aux aînés à faible revenu (Supplément de revenu garanti : SRG) et une allocation au conjoint. Ce programme fonctionne par répartition, tandis que les régimes de retraite des deux autres niveaux sont basés sur la capitalisation. Le deuxième niveau fait référence au Régime de rentes du Québec (RRQ); mis en œuvre en 1966, il couvre tous les travailleurs ayant un certain revenu au cours de l’année. Le troisième niveau comprend les régimes privés de retraite [6] (RPR) reliés aux employeurs; la mise en place de ces régimes par les employeurs est facultative. Le troisième niveau comprend aussi les régimes enregistrés d’épargne retraite (REER). Il s’agit d’un système bénéficiant aussi d’avantages fiscaux et qui permet à l’individu d’épargner et accumuler des fonds qu’il utilisera au moment de sa retraite. En somme, tout au long de sa vie, le travailleur cotise au régime public contributif qui est obligatoire (RRQ), il cotise au régime de son employeur [7] (RPR) lorsqu’un tel régime est en place et il peut épargner par lui-même dans un REER ou autrement. Il y a donc une grande variété de situations possibles.
SOURCES DE REVENU
24Ces caractéristiques du système de retraite influencent la répartition du revenu des personnes âgées selon la source. Ainsi, en France, l’ensemble des revenus de retraite forme 73% des revenus des retraités vivant seuls [8], 75% des revenus des couples dont les conjoints sont retraités et 62% des revenus des couples dont un seul conjoint est retraité (Parant, 2000 : 3). Dans ce cas, toutes les retraites sont considérées, du fait de leur caractère obligatoire. Pour le Québec, si l’on retient les revenus des régimes publics (PSV, SRG et RRQ), ils constituent 44% du revenu chez les hommes de 65 ans et plus et 62% chez les femmes de ce groupe d’âge. Par ailleurs, les revenus provenant du patrimoine sont plus importants pour les retraités français (25% des revenus chez les retraités vivant seuls et 23% chez les couples de retraités) que chez les Québécois âgés (12% chez les hommes et 10% chez les femmes). Au Québec, les revenus de régimes privés de retraite (RPR) prennent une place relativement importante : 36% chez les hommes et 21% chez les femmes.
MODIFICATIONS AUX RÉGIMES DE RETRAITE
25Au Québec, depuis 1989, les individus gagnant un revenu net supérieur à un certain niveau voient une partie ou la totalité de leur pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) récupérée au moment de la déclaration de l’impôt fédéral sur le revenu : bien que peu de retraités se trouvent dans cette situation aujourd’hui, on prévoit que leur nombre continuera de s’accroître avec le temps. Le taux de cotisation du Régime de rentes a été haussé en 1998 dans le but d’en assurer la viabilité à long terme. Certaines règles qui auront un effet sur les prestations des retraités à venir ont été modifiées aussi. Ainsi, les prestations ne sont plus calculées sur les salaires admissibles des trois dernières années, mais plutôt sur les cinq dernières années, ce qui réduit légèrement la prestation de départ à la retraite. Le gouvernement du Québec a en outre un projet visant à favoriser la flexibilité dans les modalités de départ à la retraite, avec comme objectif de favoriser le maintien en emploi des travailleurs plus âgés (Régie des rentes du Québec, 2003). Dans la mesure où le travailleur prolongera ses années de cotisation, sa prestation de retraité pourrait être améliorée. Cependant, on ne sait pas si dans la perspective d’une hausse de la durée de cotisation à 40 années pour obtenir la rente maximale, certains travailleurs, n’ayant pas cette durée d’activité à 60 ans, choisiront une rente légèrement inférieure ou demeureront plus longtemps sur le marché du travail.
26En France, de nombreuses modifications ont été apportées aux régimes de retraite, d’abord dans le secteur privé en 1993, puis récemment en 2003 dans le secteur public. Ces réformes auront des effets à long terme sur le revenu des retraités et sur leur participation au marché du travail. L’indexation des retraites sur les prix plutôt que sur les traitements des actifs réduira quelque peu avec les années la hausse des pensions des nouveaux retraités. Par ailleurs, les effets des changements dans la durée de cotisation pour atteindre la retraite à taux plein devront être suivis de près : les travailleurs âgés choisiront-ils de demeurer sur le marché du travail pour atteindre les 40 années de cotisation nécessaires à l’obtention de la retraite à taux plein ou bien préféreront-ils profiter de plus d’années de retraite [9] ? Le gouvernement désire aussi encourager les Français à retarder leur départ à la retraite par un système de décote (réduction de la retraite par annuité manquante en fonction de certains critères) et de surcote (hausse de la retraite de 3% par annuité supplémentaire). Ce système pourrait influer quelque peu sur les retraites.
27Si, comme de nombreux experts le souhaitent, l’âge de la retraite augmentait, la durée de la retraite serait évidemment réduite d’autant. Une telle évolution aurait comme effet de réduire les risques pour le retraité. Au Québec, les barèmes de la pension de vieillesse sont indexés sur les prix. Les prestations du Régime de rentes sont indexées sur les salaires, mais à partir du début de la retraite l’indexation porte sur l’indice des prix. Quant aux régimes privés, environ le tiers ne sont pas indexés du tout et une grande proportion ne sont indexés que sur une partie de l’indice des prix. Le retraité voit donc sa situation financière relative se détériorer au fil des ans. Les nouveaux retraités français seront soumis à l’ajustement de leur retraite selon les prix. Plus la période de retraite est longue, plus cette détérioration relative, et conséquemment l’érosion du pouvoir d’achat, prend de l’importance. L’espérance de vie varie d’un individu à l’autre et elle est en hausse, d’où la difficulté pour chacun de prévoir ses besoins financiers pendant la retraite.
PARTICIPATION AUX RÉGIMES DE RETRAITE
28Comme la retraite se prépare longtemps à l’avance, le suivi par génération renseigne sur le degré de préparation financière. Le suivi par génération conduit à prévoir que la hausse de la participation des femmes au marché du travail se poursuivra, particulièrement à l’âge de 50 ans ou plus. La hausse de la participation des femmes au marché du travail leur donne plus de ressources pour épargner et leur permet de se préparer de façon autonome à la retraite, grâce notamment à l’acquisition de droits à la pension et d’un meilleur salaire de référence, donc de meilleures pensions. En France, on estime que le taux d’activité des femmes de 35 à 49 ans pourrait passer de 85% à 95% à l’horizon 2020, ce qui entraînera à la hausse aussi les taux au-delà de 50 ans (Conseil de l’Union européenne, 2003b : 23). En outre, une plus forte proportion de carrières complètes favorisera la hausse de leur retraite. Les mêmes tendances sont présentes au Québec où les comportements par génération laissent entrevoir la poursuite de l’amélioration de la participation des femmes au Régime de rentes du Québec et de leurs prestations.
29Au Québec, la participation aux régimes privés de retraite (RPR) n’est pas obligatoire comme celle au Régime de rentes. Elle dépend donc de bien d’autres facteurs que la seule présence sur le marché du travail. La participation de la population active à un RPR a diminué pour les hommes, de 39% à 34% entre 1971 et 2000, mais la baisse s’observe surtout chez les plus jeunes générations. La participation des femmes à ces régimes est passée de 28% à 35% pendant la même période. La proportion des revenus provenant des RPR chez les nouveaux retraités devrait être moindre qu’aujourd’hui dans le cas des hommes, et plus élevée chez les femmes.
30La figure 6 illustre la proportion de cotisants au REER, qui n’est pas non plus un régime obligatoire, et permet de suivre les groupes de générations dans le temps entre 1970 et 2000. La participation de la population à un REER a augmenté de façon considérable au fil des années; on observe une nette progression d’une génération à l’autre et cette hausse se produit aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Des modifications apportées aux règles fiscales en 1991 ont incité les individus à épargner davantage pour la retraite, mais il est difficile de dire s’il s’agit d’une épargne supplémentaire ou simplement d’un déplacement de l’épargne pour profiter d’avantages fiscaux. Les inquiétudes manifestées dans certains milieux sur la capacité des régimes publics et des régimes privés de remplir leurs obligations à long terme pourraient amener les individus à épargner davantage dans le cadre des REER, régimes de nature volontaire. En France, « le rôle important que jouent les systèmes obligatoires par répartition [… ] laisse peu de place au développement de plans volontaires, individuels ou sectoriels, qui font néanmoins l’objet de mesures d’incitation fiscale ». (Conseil de l’Union européenne, 2003a). Au Québec, en raison d’une participation accrue à des REER, il est aisé de prévoir que les générations futures de retraités compteront davantage sur les revenus de ces régimes que les générations actuelles. Le résultat qui sera effectivement obtenu par une génération est dépendant cependant du risque financier.
Proportion de cotisants à un régime enregistré d’épargne-retraite selon l’âge, par génération - Québec (1970-2000)
Proportion de cotisants à un régime enregistré d’épargne-retraite selon l’âge, par génération - Québec (1970-2000)
31Chaque génération a un parcours financier spécifique. La fluctuation des marchés financiers pendant la vie active d’un individu peut avoir un effet important sur le montant dont il disposera à sa retraite dans son REER qui est un régime par capitalisation. En voici une illustration. Selon des simulations qui ne tiendraient compte que des fluctuations des marchés financiers, le niveau de remplacement du revenu (au moment de la retraite) pour les individus qui ont pris leur retraite dans les trois dernières décennies est d’environ 40%, le niveau de remplacement le plus faible étant de 40% inférieur à celui le plus élevé. Cela n’est qu’une indication des différences provenant du facteur financier, car bien d’autres aspects de ce facteur interviennent dans l’ensemble des revenus de retraite. Il ne faut donc pas négliger les risques associés aux régimes qui fonctionnent par capitalisation.
32De façon générale, la participation des femmes aux régimes de retraite reste inférieure à celle des hommes, mais un rattrapage est en train de se produire, au Québec ainsi qu’en France. L’écart ne disparaîtra pas tant que les femmes auront un taux de participation au marché du travail et un revenu d’emploi inférieurs à ceux des hommes, mais sur ces deux points les écarts diminuent.
LA CONSOMMATION
33L’analyse des dépenses des ménages par génération permet d’anticiper les comportements des retraités de demain en matière de consommation. L’achèvement de la vie active s’accompagne, dans la plupart des cas, d’une baisse du revenu disponible compensée, du moins en partie, par la réduction des charges familiales. À cette étape de leur cycle de vie les ménages doivent ajuster leurs dépenses pour prendre en compte les changements sur le plan financier, familial et social. Si le fait d’avancer en âge marque la réduction de la consommation, l’analyse par génération montre une amélioration du niveau de vie des personnes âgées d’une génération à l’autre au Québec, tout comme en France (Jean, 1997 : 145; INSEE, 1998 : 20).
34La consommation est le reflet de modes de vie qui ont beaucoup évolué depuis les débuts du siècle dernier. La transformation du monde rural et l’implantation de la société de consommation comptent parmi les changements majeurs vécus par les personnes âgées d’aujourd’hui. Les générations actuelles de retraités vivent bien différemment de leurs aînés au même âge et les générations futures auront vraisemblablement un mode de vie aussi bien différent. Plus scolarisées et ayant bénéficié de conditions favorables à l’emploi ainsi que de la participation accrue des femmes au marché du travail, les personnes âgées de demain ne modifieront pas de façon marquée leurs habitudes de consommation au fil du temps dans la mesure où elles en auront les moyens. La retraite ne représente plus une période de transition avant la mort; elle constitue maintenant une phase presque aussi longue que la vie active dont les retraités de demain voudront profiter. Si l’âge modèle les comportements, ceux-ci se transforment aussi en fonction des générations.
35L’analyse de la consommation des ménages depuis 40 ans en France montre que l’environnement du consommateur a bien changé (Rignols, 2002 : 1). Avec l’extension de la grande diffusion et l’apparition de nouveaux produits à haute technologie, les dépenses traditionnelles sont en perte de vitesse. Malgré tout, la plus grande partie du budget des ménages continue à être utilisée pour les dépenses alimentaires et le logement. Cependant, depuis une vingtaine d’années, le logement a remplacé l’alimentation comme premier poste budgétaire, situation qui existe aussi au Québec. En outre, on remarque beaucoup de similitudes entre le profil de consommation en France et celui au Québec (Figure 7). Non seulement les parts budgétaires sont-elles assez semblables, mais les dépenses qui augmentent ou diminuent entre 1969 (1970 pour la France) et 2000 sont les mêmes à l’exception des soins de santé, qui croissent en France et baissent au Québec pour l’ensemble des ménages.
Répartition de la consommation totale des ménages - Québec (1969-2000) et France (1970 et 2000)
Répartition de la consommation totale des ménages - Québec (1969-2000) et France (1970 et 2000)
36Parmi les dépenses qui perdent de l’importance dans le budget des ménages, mentionnons l’alimentation, les vêtements et l’équipement du logement, tandis que le poste logement, le transport, les loisirs et les communications sont à la hausse. Ces tendances qui caractérisent l’ensemble de la population se reflètent aussi chez les personnes âgées et la plupart des mouvements se transmettent de génération en génération. Une analyse de quelques postes de dépenses suit.
UNE AMÉLIORATION DU LOGEMENT DES PERSONNES ÂGÉES
37Au Québec, les dépenses de logement augmentent avec les générations jusqu’à celles nées avant 1946. En effet, au chapitre du logement, les personnes âgées d’aujourd’hui, qui ont 65 ans et plus, ont amélioré leur situation au fil des générations. Cette amélioration s’étend jusqu’aux générations nées durant la première moitié du XXe siècle, dont plusieurs font partie des personnes âgées de demain. Toutefois, les générations suivantes ont eu plus de difficultés à accéder à la propriété; des taux hypothécaires records et la hausse des prix de l’immobilier résidentiel ont pu les contraindre à retarder l’achat d’un logement.
38En France, on observe que si les dépenses de loyers et charges augmentent au fil des générations, c’est principalement parce que plus les générations sont anciennes, moins elles occupent des logements confortables et moins les loyers sont élevés (Bodier, 1999 : 173).
L’ALIMENTATION : UNE DÉPENSE EN DÉCROISSANCE
39Au Québec, on observe une diminution de la consommation alimentaire d’une génération à l’autre, que ce soit en dollars constants ou en proportion des dépenses totales. La réduction de la taille des ménages explique pour une bonne part cette baisse. De plus, la hausse des prix des aliments, particulièrement au début des années 1980, a pu contraindre les ménages à réduire leur consommation ou à choisir des aliments moins dispendieux. Ou encore, comme en France, les générations les plus récentes auraient profité des prix à escompte des grandes surfaces, comme l’avance Bodier (1999), contrairement aux générations plus âgées qui n’auraient pas pris l’habitude de s’y rendre, d’autant plus que ces marchés ne sont en général accessibles qu’en voiture : «Or, chaque génération est mieux équipée en voiture que la précédente» (Bodier, 1999 : 176).
L’HABITUDE DE LA VOITURE PERSISTE AVEC L’ÂGE
40Les dépenses de transport des ménages, bien qu’en baisse après la retraite, devraient refléter les habitudes acquises plus tôt dans la vie. Au Québec comme en France, le taux de possession d’un véhicule automobile par les ménages augmente d’une génération à l’autre chez les personnes âgées (Nobert, 1998 : 201; Bodier, 1996 : 1). Différents facteurs expliquent ces changements, dont l’augmentation du niveau de vie d’une génération à l’autre principalement pour celles d’avant 1945; le développement résidentiel dans les banlieues, qui rend l’accès à une voiture une condition presque essentielle de mobilité, ces nouveaux quartiers étant peu ou mal desservis par le transport en commun; la participation accrue des femmes au marché du travail qui oblige plus de ménages à posséder un deuxième véhicule. Or, si plus de personnes âgées ont acquis l’habitude de conduire durant leur vie active, il leur sera naturel de conserver leur véhicule en autant que leur capacité physique le permettra. Par ailleurs, comme le constate Bodier (1996), l’équipement des ménages ne diminue pas vraiment avec l’âge : c’est le choix d’avoir un deuxième véhicule et l’intensité de l’utilisation des véhicules qui diminuent en vieillissant.
LA SANTÉ : UN DES DÉFIS DU VIEILLISSEMENT
41Au Québec, la mise sur pied du régime d’assurance maladie en 1970 a fait chuter la part budgétaire consacrée par les ménages à ce poste (Figure 8). De plus, depuis janvier 1997, toute la population du Québec est couverte par un régime général d’assurance médicaments, ce qui occasionne une hausse substantielle de la dépense de l’ensemble des ménages après 1996. En vertu de ce régime, les personnes assurées doivent payer une prime, qu’il y ait achat de médicaments ou non. De plus, une contribution est exigible pour chaque ordonnance jusqu’à un certain plafond. Auparavant, les personnes âgées de 65 ans et plus n’avaient aucun frais pour les médicaments prescrits, gratuité qui s’est appliquée de octobre 1977 à mai 1992, alors qu’à compter de cette dernière date, une contribution minime par ordonnance était exigée pour les personnes âgées de 65 ans et plus.
Part budgétaire allouée aux soins de santé par les ménages - Québec (1969-2000) et France (1970-2000)
Part budgétaire allouée aux soins de santé par les ménages - Québec (1969-2000) et France (1970-2000)
42La figure 9, qui illustre l’évolution des dépenses des ménages consacrées aux soins de santé par génération, montre une augmentation d’une génération à l’autre et une forte hausse pour chacune des générations entre les années 1996 et 2000. La création du régime d’assurance médicaments a affecté particulièrement les personnes âgées d’aujourd’hui qui, contrairement aux générations précédentes, ne bénéficient plus de la gratuité des médicaments prescrits après 65 ans. Par contre, l’ensemble des ménages profite maintenant d’une couverture pour ces produits dont les prix sont en hausse constante.
43En France, les dépenses de santé ont augmenté de génération en génération. Les ménages auraient pris l’habitude de consulter plus régulièrement le médecin et d’avoir recours de façon plus systématique à toutes les possibilités offertes par le système de soins. En outre, l’offre médicale s’est élargie et diversifiée au cours du siècle (Bodier, 1999 : 172).
Pourcentage de la consommation des ménages en soins de santé selon l’âge, par génération - Québec - 1976 à 2000 ,
Pourcentage de la consommation des ménages en soins de santé selon l’âge, par génération - Québec - 1976 à 2000 ,
44Quelles soient privées ou publiques, les dépenses totales de santé et de services sociaux sont appelées à croître de façon accélérée en raison du vieillissement de la population et de l’évolution de la technologie. L’avenir du système public de santé et de services sociaux québécois est donc préoccupant dans la perspective où l’accélération des dépenses pourrait dépasser notre capacité collective de payer à moyen et à long terme (MSSS, 2000 : 8). Cette pression sur les dépenses publiques pourrait amener le gouvernement à transférer aux ménages une partie de la hausse.
PLUS DE TEMPS POUR LES LOISIRS
45Au Québec, le temps consacré aux activités de loisirs s’est accru durant la dernière décennie (Laroche, 2002 : 451; Pronovost, 2001 : 575). Les équipements de loisirs sont plus nombreux et diversifiés que jamais, de même que les activités culturelles, sportives et de plein air disponibles. Aux mêmes âges, les ménages dépensent plus pour se divertir d’une génération à l’autre.
46Par ailleurs, Pronovost (2001) rapporte que, si l’intérêt pour la lecture s’est accru entre 1983 et 1994, il est redescendu en 1999. Toutefois, si on ajoutait les médias modernes de communication comme Internet, les taux seraient beaucoup plus élevés. Ainsi, «… les nouvelles technologies de l’information et de la communication contribuent à brouiller les frontières entre l’information, l’éducation, la culture et le jeu». (Pronovost, 2001 : 586).
47Pour la France, on observe aussi une augmentation des dépenses de loisirs au fil des générations (Bodier, 1999 : 171). La jeunesse des aînés d’aujourd’hui s’est déroulée dans une société dominée par le travail (Delbès et Gaymu, 1995 : 698). Moins scolarisées, souvent sur le marché du travail à un très jeune âge et vivant plus fréquemment à la campagne, les générations plus anciennes pratiquent des loisirs passablement différents des plus récentes. «Enfin, le développement de l’offre de loisirs […] est intervenu plus tard dans la vie des aînés et a donc moins modelé leurs comportements». (Delbès et Gaymu, 1995 : 701).
D’HIER À AUJOURD’HUI
48Les personnes âgées d’aujourd’hui ont donc plus de temps libre et plus d’argent. Elles dépensent plus, d’une génération à l’autre, pour leurs loisirs et pour l’utilisation de leur automobile. Étant plus souvent propriétaires d’un logement libre d’hypothèque, du moins pour les plus jeunes d’entre elles, elles sont ainsi à l’abri des variations des taux d’intérêt et des hausses des prix des loyers. Toutefois, les dépenses pour les soins de santé sont à la hausse et demeurent une préoccupation pour l’avenir.
49Quant aux générations qui constituent les personnes âgées de demain, elles ont bénéficié de la hausse de la scolarisation, de conditions favorables de l’emploi et de la participation accrue des femmes au monde du travail. Ce sont surtout les générations nées avant le milieu des années 1950 qui en ont bénéficié, car celles qui ont suivi ont été plus durement touchées par les conditions économiques difficiles. Cette première vague de baby-boomers, dans la mesure où ils en auront les moyens, ne modifieront pas de façon marquée leurs habitudes de consommation. Ils ont continué le mouvement à la hausse amorcé par leurs aînés dans l’acquisition d’une propriété et de véhicules automobiles. Ils dépensent de plus en plus pour leurs loisirs, mais ils devront composer avec des frais de santé à la hausse.
50Quant aux générations suivantes, les aléas d’un marché du travail contraint par les récessions ne leur auront pas permis de bénéficier d’un parcours aussi régulier. Pour les générations ultérieures à 1945, la situation relative se dégrade régulièrement (Legris et autres, 1996 : 3). Il leur sera donc plus difficile de constituer un patrimoine pour la retraite. Toutefois, les personnes âgées de demain souhaiteront continuer de consommer et ne voudront pas modifier le mode de vie qui est celui de leur génération.
51Selon une étude française (Gérardon De Vera, 1990 : 58), les dépenses considérées comme les moins compressibles en cas de réduction de revenus sont celles liées à la santé ou à la télévision, ensuite les dépenses d’alimentation et enfin le téléphone, l’équipement ménager et l’automobile. Par ailleurs, celles qui sont ressenties comme les plus variables en fonction d’une baisse de revenus se partagent en deux groupes : celles qu’on avait prévu d’augmenter avec la retraite (loisirs, voyages, cadeaux, etc.) et celles qu’on croit possible de réduire (vêtements et éventuellement le logement).
52Parmi les tendances favorables aux conditions de vie des personnes âgées de demain, observées à la fois au Québec et en France, on note la hausse du niveau d’éducation, la progression de la participation des femmes sur le marché du travail et l’amélioration du revenu. Dans un autre texte, nous avons constaté aussi que la proportion de propriétaires était en hausse d’une génération à l’autre, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique (Gauthier, à paraître). Comme la propriété est une composante importante du patrimoine, il s’agit aussi d’une évolution qui est favorable; cette hausse de la proportion de propriétaires se reflète d’ailleurs dans les dépenses de consommation. En ce qui concerne les dépenses de consommation pour d’autres postes, l’augmentation d’une génération à l’autre des dépenses consacrées aux soins de santé et des dépenses de loisirs fournit une indication des priorités de demain.
53En ce qui concerne la préparation financière à la retraite, la plus grande participation des femmes au marché du travail et aux régimes de retraite leur permettent d’entrevoir de meilleurs revenus de retraite. Par ailleurs, au moins trois inquiétudes découlent des analyses précédentes en ce qui concerne l’âge de la retraite et les revenus de retraite. En France et au Québec, les gouvernements tentent de rehausser l’âge de départ à la retraite. Bien sûr il s’agit d’une mesure justifiée, soit pour éviter une décroissance trop forte de la population active, soit pour le bien de la viabilité financière des régimes dont profitent les personnes âgées; en outre, la hausse de l’âge de retraite diminue le risque financier pour l’individu. Il reste qu’on ne sait pas jusqu’où il faudra relever l’âge de la retraite. De nombreux travailleurs verront d’un bon œil la possibilité de prolonger leur carrière, mais pas nécessairement tous.
54La deuxième inquiétude pour l’individu provient de la durée de la retraite. Plus celle-ci est longue, plus il a besoin de ressources financières. Les deux facteurs qui déterminent cette durée sont l’âge de la retraite et l’espérance de vie. Si l’individu peut avoir une assez bonne idée du moment de son départ à la retraite, il ne connaît pas du tout à l’avance le moment de son décès. Comme les variations individuelles de l’espérance de vie sont grandes, en même temps que l’espérance de vie moyenne s’allonge d’une génération à l’autre, il a intérêt à envisager une retraite longue. Il ne sait pas non plus quels seront ses besoins particuliers du fait de son état de santé dans les dernières années de sa vie (voir à ce sujet le texte de Madeleine Rochon dans ce numéro). Pour espérer se prévaloir de services privés en cas de besoin, alors que plus de services qu’aujourd’hui pourraient être retranchés des programmes publics, augmentant par le fait même les charges privées, il a besoin de ressources financières relativement importantes.
55Une autre inquiétude est celle de la sécurité des ressources pendant la retraite. Les régimes par capitalisation, dont dépend une grande partie du système québécois de retraite, sont soumis aux aléas de l’évolution des rendements financiers sur lesquels les retraités n’ont guère de prise. Mais que ce soit pour les régimes de répartition (en France surtout) ou les régimes de capitalisation (deux des trois niveaux du système de retraite québécois sont de ce type), la bonne santé de l’économie en est la meilleure garantie. Par ailleurs, les régimes de retraite peuvent subir des modifications qui réduisent les revenus des retraités. De nombreux changements mis en place par les responsables politiques sont mis en application sur une très longue période et il est difficile pour l’individu actuellement dans la quarantaine ou la cinquantaine d’en voir pleinement toutes les conséquences sur ses revenus de retraite. Un exemple de ces modifications, ayant des implications à long terme pour les futures générations de retraités, est l’indexation des retraites sur l’indice des prix, plutôt que sur les salaires, élément de la réforme française (dans beaucoup de régimes québécois, l’indexation ne suit pas l’évolution des prix). Un autre exemple de mesure ayant une incidence à long terme est la récupération progressive du montant de la Sécurité de la vieillesse au Québec, à partir d’un certain seuil de revenu. Comme le seuil n’est ajusté annuellement que sur l’indice des prix et non sur l’évolution des salaires, de plus en plus de retraités recevront une allocation réduite et même nulle.
56Les comparaisons entre le Québec et la France pourront être approfondies dans le cas du revenu et de la préparation financière à la retraite, notamment chez les groupes à faible revenu. D’autres comparaisons pourraient être utilement entreprises dans des domaines comme l’accumulation et l’utilisation du patrimoine, et l’emploi du temps. Dans un cas comme dans l’autre, les comportements des personnes âgées – ce qu’elles font de leur patrimoine et de leur temps libre – revêtent une grande importance pour leurs conditions de vie personnelles mais aussi pour l’ensemble de la société.
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Notes
-
[1]
En France, l’Enquête sur la formation continue concerne les personnes de moins de 65 ans ayant terminé leurs études initiales et n’effectuant pas leur service national au moment de l’enquête. Au Canada, l’Enquête sur l’éducation et la formation des adultes concerne les personnes de 17 ans et plus qui ont terminé leur éducation initiale. Pour les deux enquêtes, les formations financées par les employeurs sont considérées.
-
[2]
Projections de population active à taux d’activité de 2002 constants, avec le scénario démographique moyen de l’ISQ.
-
[3]
Une petite partie des bénéficiaires ont cependant moins de 60 ans.
-
[4]
Casaccia et Seroussi (2000). Séries longues sur les salaires, Insee Résultats No 735, coll. Emploi-Revenu, No 172, cité par le Conseil de l’Union européenne, 2003b : A-40.
-
[5]
Statistique Canada. Tendances du revenu au Canada 1980-2000, [Cédérom].
-
[6]
Connus aussi sous le nom de régimes d’employeurs ou de régimes complémentaires de retraite.
-
[7]
Ou parfois par son syndicat.
-
[8]
Le terme retraité inclut les personnes âgées inactives n’ayant jamais participé au marché du travail.
-
[9]
Il est prévu dans la réforme qu’une évaluation soit faite en 2008 de l’opportunité de hausser la durée de cotisation à 41 ans dans les quatre années suivantes.