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Article de revue

Aide-mémoire externe et vieillissement : bien plus qu’une aide pour se rappeler

Pages 61 à 77

Notes

  • [1]
    Au sens de Pierre Rabardel (1995) : qualifie un objet porteur de fonctions constituantes (attribuées par les concepteurs) qui n’ont pas encore été spécifiées dans l’usage réel.

Introduction et objectif de recherche

1L’avancée en âge s’accompagne d’un remaniement de l’organisation temporelle dans la vie quotidienne. Les activités et rythmes de vie se différencient au fur et à mesure que les rôles sociaux se transforment, notamment lorsque la personne cesse ses activités professionnelles.

2C’est aussi une période de la vie où le temps peut prendre une autre valeur symbolique (Bouffard et al., 1996). Sur le plan cognitif, la perception des durées (Droit-Volet, 2016) ou la capacité de se souvenir d’une information ou d’une tâche au « bon » moment sont également amenées à évoluer (Luo et Craik, 2008). Les enjeux sont grands pour les aînés : être à l’heure à la sortie de l’école des petits-enfants ou ne pas manquer un rendez-vous médical fixé trois mois auparavant.

3Dans ce contexte, l’environnement technique des individus peut être utilisé pour soutenir le rappel de tâches ou d’événements. Des dispositifs d’aide-mémoire externe (AME) se révèlent utiles. Ces aides externes ont une matérialité concrète dans l’environnement physique de la personne (Harris, 1980) : une croix dessinée au stylo sur le dos de la main ou une boîte à œufs laissée sur la table de la cuisine pour penser à en racheter.

4Pour cette fonction d’AME, des solutions technologiques sont aussi développées. Certaines ne sont pas spécifiques au cadre gérontologique : la fonction réveil ou rappel sur les téléphones intelligents en est un exemple. D’autres technologies sont développées en visant précisément des utilisateurs aînés compte tenu de spécificités biologiques, psychologiques ou sociologiques du vieillissement normal ou pathologique. C’est le cas par exemple de systèmes adressés spécifiquement à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

5En plus de soutenir la mémoire, les technologies d’AME ont donc des visées supplémentaires comme favoriser le lien social. Par exemple, AMALYS vise à rompre l’isolement social des aînés (Thépaut et al., 2013). Pour cela, le système propose une fonction d’AME permettant à un aidant de programmer un message de rappel (ex. : « pense à prendre ton médicament »). Au-delà du soutien de la mémoire prospective d’un utilisateur aîné, se pourrait-il alors qu’un aide-mémoire externe trouve également une utilité relationnelle, affective ou autre ?

6Afin d’explorer l’étendue du potentiel utile d’un AME pour des aînés, nous avons procédé à deux études complémentaires. La première est une étude théorique. Elle repose sur une revue de la littérature. La seconde étude est empirique. L’usage d’AME par des personnes aînées vivant en établissements d’hébergement collectif, en France et au Québec, a été analysé dans une approche psycho-ergonomique. L’objectif final de ce travail est de produire une catégorisation des fonctions utiles potentielles d’AME technologiques destinés à des utilisateurs aînés. L’intérêt de cette classification pour la conception sera discuté en référence aux démarches centrées sur les utilisateurs.

Méthodes

7Dans cette démarche exploratoire et inductive, l’analyse de la littérature et l’analyse de pratiques empiriques sont menées parallèlement.

Étudier la littérature sur la conception et l’usage d’AME par des aînés

8La revue de littérature a été structurée en quatre étapes débutant par l’identification des études. Trois bases de données (PubMed, Taylor and Francis online, Research Gate) et deux banques de données universitaires ont été interrogées en croisant les mots clés « technologie », « aide-mémoire » et « personne âgée » (déclinés en synonymes, en anglais et en français). La phase de sélection a débuté avec un total de 734 références. Après étude des titres puis des mots clés, 38 articles ont été lus. Finalement, 19 articles ont été retenus sur la base des critères établis (tableau 1).

Tableau 1

Revue de la littérature – Critères d’inclusion et d’exclusion

InclusionExclusion
- Études théoriques ou empiriques pour le développement et/ou l’usage de tout type d’AME, électronique ou non
- Si étude empirique* : tout ou partie de l’échantillon composé d’adultes vieillissants
- Échantillon composé d’une population dite représentative des utilisateurs aînés (ex. : aidants)*
- Document purement technique (ex. : description d’un algorithme)

Revue de la littérature – Critères d’inclusion et d’exclusion

9Plusieurs catégories d’informations ont été extraites systématiquement : le type d’aide-mémoire et la population, les objectifs et questions de recherche, le protocole méthodologique, et les résultats. Pour finir, une analyse de contenu thématique des résultats (Paillé et Mucchielli, 2012, pp. 231-313) a été réalisée manuellement afin d’identifier l’utilité perçue ou vécue des AME.

Analyser les usages d’AME au sein de résidences d’hébergement collectif

10L’étude a été menée dans le cadre d’un projet de conception participative d’une technologie de service aux aînés. Les 89 participants aux projets étaient des aînés vivant dans des résidences pour personnes autonomes de type résidence autonomie en France (Bretagne et Hauts-de-France) et au Canada (Québec). Ces établissements proposent des logements individuels ainsi que des services collectifs (ex. : restauration). Âgés de 65 à 98 ans, les participants vivaient majoritairement seuls (seulement 3 participants en couple), et les femmes étaient les plus représentées (87 %).

11Le protocole de recueil de données a suivi les principes d’une méthode mixte séquentielle à dominante qualitative (Briand et Larivière, 2014). Dans deux établissements, des questionnaires d’usage des AME ont été passés (n=60 ; figure 1). Dans les autres structures, la collecte des données a débuté par un focus group (Morgan, 1996 ; 2 focus group, n=29, figure 2). Les items investigués étaient identiques : types d’AME utilisés, règles et habitudes d’utilisation (ex. : consultation, complétion), spatialisation et mobilité du support, buts poursuivis dans leur usage.

Figure 1

Questionnaire – Extrait

Figure 1

Questionnaire – Extrait

Figure 2

Focus Group – Supports et guide d’entretien – Extrait

Figure 2

Focus Group – Supports et guide d’entretien – Extrait

12Les résultats ont été ensuite spécifiés dans une démarche quasi ethnographique à partir d’entretiens et d’observations à domicile (n=11). Lors des entretiens, il a été demandé aux aînés d’expliciter le contenu des AME, leur façon de les choisir et de les utiliser, ou encore l’évolution de leurs pratiques au fil du temps et des événements de leur vie. Les questions posées étaient par exemple : « je vois que vous faites des croix dans certaines cases, cela a une signification particulière ? », « à quel point est-il facile de vous en servir ? » ou « avez-vous identifié des changements au fil du temps dans la manière de l’utiliser ? ». Les observations ont permis de photographier en détail les AME et de les situer sur un plan de logement.

13L’étude de l’utilité des AME a ensuite reposé sur l’analyse des données qualitatives recueillies : verbatims individuels et collectifs, réponses au questionnaire, images des AME dans leur contexte d’usage réel. De la même manière que précédemment, les données ont été traitées par analyse thématique.

Résultats de l’étude théorique : des fonctions individuelles et collectives

Description des articles retenus

14Les travaux sélectionnés (tableau 2) renvoient à quatre types d’études : revues de pratiques ou de littérature, études prospectives visant la conception d’un AME, études de conception et études d’usage. Les AME concernés sont divers, avec notamment des agendas, journaux de bord électroniques, memory books en papier, calendriers ou encore des espaces numériques partagés sur internet. Ces artefacts [1] peuvent être utilisés uniquement par la personne. Ils peuvent aussi être partagés, ce qui implique que plusieurs personnes les consultent ou les complètent. Les personnes concernées par ces travaux sont systématiquement des adultes qualifiés d’« âgés ». Les participants aux études empiriques ont de 50 ans à 92 ans. Sur 19 références, on en compte 10 dans le champ du vieillissement normal.

15L’analyse de contenu de thématique a fait émerger dix fonctions associées aux AME (figure 3). Cinq fonctions concernent l’individu seul et les cinq dernières s’expriment à l’échelle collective.

Tableau 2

Études retenues pour l’état de l’art

RéférencesType d’AME
Anderson et al. (2017)Agenda numérique
Atienza et al. (2006)Journal électronique
Boll et al. (2010)Aide-mémoire multimodal
Bourgeois et al. (2001)Memory books papier
Caprani, Porter et Greaney (2007)Aide-mémoire interactif
Giusti, Mencarini et Zancanaro (2010)Aide-mémoire et calendrier papier
Holthe et Walderhaug (2010)Calendrier électronique en ligne partagé
Hunter, Sayers et McDaid (2007)Technologie d’assistance en ligne
Imbeault et al. (2018)Téléphone cellulaire adapté
Inglis et al. (2004)Aide-mémoire électronique
Kanning et al. (2015)Journal électronique
McDonald et al. (2011)Calendrier en ligne
McGee-Lennon et al. (2011)Tout système d’aide-mémoire destiné au domicile
Oriani et al. (2003)Aide-mémoire électronique
Pancrazi et Métais (2005)Calendrier (pour intervention non médicamenteuse)
Plaisant et al. (2006)Calendrier familial partagé en ligne
Rivière et Brugière (2010)Multiples dispositifs
Stark et al. (2015)Journal d’activité
Szymkowiak et al. (2005)PDA / accessible à distance par une tierce personne

Études retenues pour l’état de l’art

Figure 3

figure im3

Figure 3

Fonctions théoriques des AME

Fonctions individuelles

16Un AME se révèle utile sur le plan individuel pour la gestion du temps, le soutien à différents systèmes de mémoire, ou en tant que support biographique et émotionnel.

Planification et rappel de tâches ou d’activités

17Pour Leonardo Giusti, Eleonora Mencarini et Massimo Zancanaro (2010), utiliser des AME pour planifier et se rappeler des tâches est d’abord une activité individuelle. Les activités régulières reposent sur des informations solidement encodées en mémoire. En comparaison, se rappeler une activité ponctuelle est plus critique (McGee-Lennon et al., 2011). Plusieurs stratégies de rappel sont alors soutenues par l’usage d’AME. Par exemple, la « visibilité périphérique » (placer l’AME dans un lieu entrant fréquemment dans le champ de vision) ou la « génération de routines » (ex. : réunir notes et pense-bête dans le tiroir de sa table de nuit et les consulter immanquablement chaque soir).

Compensation de difficultés cognitives liées au vieillissement normal

18Un AME fournit donc des indices utiles au rappel (Inglis et al., 2004). Les AME électroniques auraient pour intérêt d’augmenter la gamme d’indices, leurs combinaisons possibles et leur personnalisation (Boll et al., 2010 ; Szymkowiak et al., 2005). La technologie peut aussi fournir des indices multimodaux, en combinant par exemple des informations sonores et visuelles (Boll et al., 2010 ; Mc Donald et al., 2011). Ces rappels « actifs » (Mc Donald et al., 2011) sont par ailleurs significativement plus efficaces pour compenser les difficultés cognitives que les listes papier (Oriani et al., 2003).

Maintien de capacités à agir sur son environnement

19Un AME peut également soutenir la mémoire procédurale. Par exemple, l’utilisation d’un calendrier peut participer à la préservation de l’autonomie fonctionnelle. En effet, cela favorise le maintien de compétences pratiques et de schèmes, comme « tourner une page ou lire à haute voix » (Boll et al., 2010).

Soutien de la mémoire biographique

20Les AME possèdent une dimension narrative. Il est possible d’y inscrire des informations sur chaque journée passée. Ces traces biographiques sont conservées et peuvent être consultées des années après. Cela favorise la compréhension de soi et le sentiment de continuité de l’être au fil du temps (Giusti et al., 2010).

Trace ou stimulus émotionnel

21L’AME porte parfois des traces ou des stimuli émotionnels, positifs comme négatifs (Boll et al., 2010 ; Bourgeois et al., 2010 ; Holthe et Walderhang, 2010 ; Rivière et Brugière, 2010). Dans l’étude de Giusti et al. (2010), le calendrier d’une participante ne porte aucune inscription durant deux semaines correspondant à un moment de forte déprime. Inversement, l’usage d’un AME peut générer des émotions positives. Par exemple, lorsque l’AME est utilisé comme instrument médiateur de la relation aîné-aidant, cela donne l’occasion à l’aidant de valoriser les compétences communicationnelles, cognitives ou techniques de la personne.

Fonctions collectives

22L’utilisation d’un AME présente également une utilité collective pour la gestion partagée du temps, la coordination, le soutien, la communication et la participation sociale.

Réponse au besoin de coordination

23Selon Catherine Plaisant et al. (2006), les AME servent à se coordonner à l’intérieur d’un foyer, mais aussi avec les autres foyers composant une même famille. La coordination peut être entendue comme une synchronisation opératoire, favorisant la réalisation d’une activité collective en assurant la répartition des tâches entre les co-acteurs et son organisation temporelle (Caroly et Barcellini, 2013). Cela requiert que les différents acteurs partagent des informations ; il est alors essentiel que chaque foyer utilise des AME synchronisés portant la même information, au même moment (Rivière et Brugière, 2010).

Partage des tâches organisationnelles

24L’AME permet à différents acteurs de se répartir les tâches impliquées par l’organisation des activités d’une personne aînée. Prenons le cas d’une prise de rendez-vous chez un médecin. Cette tâche peut être difficile ou inconfortable lorsque le vieillissement entraîne des difficultés scripturales, ou elle peut être jugée critique si elle implique de se rappeler un événement ponctuel ou rare. En partageant l’usage de l’AME, la tâche peut alors être réalisée conjointement avec un professionnel ; l’efficacité est ainsi améliorée (Giusti et al., 2010).

Vecteur de soutien

25Les AME partagés engendrent parfois du soutien pratique et affectif. Par exemple, sur des plateformes numériques partagées, chaque membre d’une famille peut consulter l’emploi du temps des autres ou informer de ses propres activités. Ce partage d’informations permet d’organiser facilement des échanges de services comme la garde périscolaire d’un enfant (Plaisant et al., 2006).

26Cet usage partagé présente également une utilité affective comme dans le cas d’une femme dont l’époux souffre de la maladie d’Alzheimer (Rivière et Brugière, 2010). Elle utilise un calendrier en ligne, dans lequel elle inscrit toutes les activités du foyer (rendez-vous, aides réalisées par l’épouse…) ainsi que des fonctions supplémentaires comme l’ajout de documents ou de messages. Les enfants constatent et reconnaissent ainsi la charge d’aidant assumée par leur mère. Ils identifient aussi le plaisir de leur père à recevoir des messages, ce qui les incite à envoyer des photographies.

27Enfin, l’usage partagé d’un AME peut favoriser la sécurisation des individus : il est possible de veiller les uns sur les autres en suivant le type et les fréquences des activités d’un autre membre du réseau (Rivière et Brugière, 2010).

Communication

28La communication interpersonnelle entre la personne aînée et des aidants peut être soutenue par l’usage d’AME (Anderson et al., 2017 ; Bourgeois et al., 2010 ; Caprani et al., 2007). Un AME électronique offre un moyen de communication directe et synchrone (ex. : Rivière et Brugière, 2010, p. 107) ou de communication indirecte (ex. : Anderson et al., 2017). Plusieurs intérêts sont relevés dans ces deux cas : facilité, efficacité, et agréabilité des communications.

Support de participation sociale

29L’AME peut aussi soutenir la participation sociale. Un calendrier partagé à des fins de voisinage permet de s’entraider et se révèle favorable à la sécurité des aînés car chacun dispose d’un moyen de vigilance envers ses voisins (Rivière et Brugière, 2010). Ou encore, dans le domaine de la recherche en santé et vieillissement, l’AME peut être utilisé pour que des participants aînés consignent les indicateurs de leur activité physique. Participer au développement de connaissances est une modalité de participation sociale (Atienza et al., 2006 ; Hunter et al., 2007 ; Kanning et al., 2015 ; Stark et al., 2015).

Étude empirique : spécification des fonctions grâce à l’analyse de l’activité

Description des AME utilisés

30Les aînés déclarent recourir à divers AME dont l’usage est soit individuel, soit collectif. Il s’agit majoritairement de supports papier. Plusieurs AME sont utilisés simultanément, inter-reliés, pour former un système global d’AME. Cela permet de bénéficier de leurs atouts respectifs. Par exemple, en utilisant un agenda de poche et un calendrier affiché au mur, on bénéficie de la portabilité du premier et de la certitude de ne pas égarer le second.

31Parmi les 15 types d’AME individuels identifiés, deux sont des dispositifs électroniques (applications de calendrier associées à une adresse courriel). Les AME non électroniques englobent des artefacts sur lesquels écrire une liste (ex. : ardoise), des calendriers et agendas, des artefacts dédiés aux activités de santé (carton de rendez-vous médicaux, pilulier) et des journaux personnels. L’emplacement des AME individuels au sein des domiciles n’a rien d’anodin. Ils sont situés soit sur un lieu de passage fréquent (ex. : couloir), soit à une place associée à un temps de pause (ex. : table de chevet). Le premier cas permet d’accéder facilement et souvent à l’information, même involontairement. Le second cas appuie des routines de consultation et de mémoire.

32Les AME collectifs peuvent être affichés dans un espace partagé. On trouve par exemple le planning mensuel des activités de la résidence épinglé au mur du restaurant de la résidence québécoise. Ce planning libre d’accès pour les résidents leur permet d’ajouter des dates et événements qu’ils souhaitent porter à l’attention de la collectivité. Les autres AME collectifs contiennent de l’information collective et sont distribués à tout ou partie des membres de la résidence. C’est le cas du planning hebdomadaire des animations ; l’AME sert à transmettre de l’information dans un mouvement descendant (ex. : un service administratif vers les résidents). Il ne fait pas l’objet d’une coproduction.

33Plusieurs fonctions potentielles pour les AME se dégagent de l’analyse de contenu thématique. Six fonctions individuelles et trois fonctions collectives ont été identifiées (figure 4).

Figure 4

Fonctions empiriques des AME

Figure 4

Fonctions empiriques des AME

34Avant de présenter ces fonctions, précisons que tous les participants ne font pas un usage important des AME. Trois conditions génèrent un faible usage. Premièrement, les personnes ont confiance en leur mémoire interne et n’expérimentent pas de difficultés cognitives spécifiques. Deuxièmement, les participants estiment avoir trop peu d’activités ou de tâches à réaliser pour que cela mérite d’utiliser un AME. Enfin, plus à la marge, la symbolique de l’AME est rattachée à l’échéance de la fin de vie. Cet objet matérialise et rend visible le fait que la mémoire décline, que les activités s’appauvrissent et que le temps passe conduisant inéluctablement à la mort : alors pourquoi prévoir l’avenir ?

Fonctions individuelles

35Six objectifs individuels sont poursuivis par les aînés utilisateurs d’AME.

Planification

36Les participants perçoivent leurs activités comme étant principalement routinières et peu diversifiées, au point qu’il leur était même difficile de les conscientiser pour les verbaliser lors des entretiens. Malgré cela, la première motivation pour l’usage d’un AME est organisationnelle. L’enjeu principal de la planification est d’éviter les conflits d’horaires.

Rappel de tâches et d’événements à venir ou passés

37Ils utilisent un ou plusieurs AME pour se rappeler de tâches ou d’événements futurs pouvant être planifiés à court ou à long terme.

38

J’avais une fiche bristol sur laquelle je notais les médicaments que j’avais à prendre mais ça ne durait que le temps entre deux visites de médecin. Et puis j’en refaisais une.

39Ces AME sont aussi un moyen de consigner des informations afin d’être en mesure de s’en rappeler a posteriori. Cette pratique est particulièrement liée à des démarches administratives telles que la déclaration d’impôts sur le revenu en France ou bien la rémunération mensuelle de prestataires de services.

40

Je marque le jour où les femmes de ménage passent […] comme ça en fin de mois je sais combien mettre sur le chèque.

Repère temporel

41Les AME visibles dans l’espace de vie sont des indicateurs pertinents de la date, voire de l’heure selon la nature de l’objet. Cette fonction est particulièrement attribuée aux AME qui ne permettent pas d’ajouter d’annotations. C’est le cas par exemple des calendriers dont la taille des cases serait trop petite.

Auto-contrôle cognitif

42Les AME représentent également des moyens de faire le point et suivre l’évolution de son propre fonctionnement cognitif. La crainte de perdre la mémoire est fortement ressentie. L’AME doit permettre de constater les petits oublis ou premières difficultés à s’organiser et se repérer dans le temps, autant d’indices qui orienteront vers un bilan mémoire.

Soutien aux activités cognitivement exigeantes

43Les AME sont aussi des renforts. Ils ne se substituent pas aux activités et stratégies cognitives des aînés. Ils les soutiennent ou les facilitent, surtout lorsqu’elles sollicitent un effort de mémoire ou de réflexion important. En ce sens, les AME participent à l’entraînement cognitif nécessaire au maintien des capacités et à la prévention des déclins.

44

Elle lisait un bouquin qui était difficile, en allemand, alors elle notait le nom des personnes qui étaient dans le bouquin une fois pour toutes, pour pouvoir revenir en arrière sur sa liste.

Autobiographie

45Les aînés préservent les traces de leur vécu dans certains AME pareils à des journaux intimes. Il s’agit parfois d’une routine autobiographique quotidienne installée sur le long terme, comme un rituel. D’autres fois, la rédaction est liée à un événement de vie, ponctuel, dont la valeur et l’expérience associées sont spécifiques (ex. : épisode de maladie grave).

46

J’ai toujours aimé ça [consigner un résumé de ses activités et de la météo du jour], ça permet de comparer d’année en année ce que je fais […] la dernière fois, je feuilletais un peu et je me suis aperçu que ça faisait déjà 15 ans qu’on était placés.

Fonctions collectives

47L’utilisation des AME peut également engager totalement ou partiellement une activité partagée par plusieurs personnes. Nous avons observé trois types de fonctions collectives.

Communication descendante ou interpersonnelle

48Les AME servent à communiquer dans un mouvement descendant. C’est le cas par exemple lorsqu’un planning d’activités est affiché dans le restaurant de la résidence, l’information transite des organisateurs jusqu’aux résidents. Parallèlement, l’AME peut aussi soutenir des communications interpersonnelles. Par exemple, une des participantes consulte chaque jour le calendrier des saints qui est placé sur sa table de chevet pour ne pas oublier d’appeler ses proches.

Coordination dans le foyer ou dans la résidence

49L’usage d’AME partagés favorise la coordination entre les membres d’un même foyer. Pour les couples, minoritaires dans notre étude, cette fonction est importante. En effet, planifier un rendez-vous implique une coordination globale : il faut notamment s’assurer qu’il n’y a pas de conflit d’horaire, organiser le déplacement aller-retour, prévoir un accompagnement éventuellement par un tiers. À l’échelle de la résidence, on retrouve cette fonction de coordination avec un AME commun et disponible dans la salle de restauration d’une résidence (Québec) qui permet de coordonner les temps forts du collectif. Parmi ces temps, on trouve l’ensemble des commissions gérées par et pour les résidents (ex. : commission accueil des nouveaux résidents), les instances pour lesquelles ils sont consultés (ex. : contrôle qualité de l’établissement) et les événements de convivialité.

Lien socio-affectif

50Les AME peuvent aussi nourrir les liens sociaux et affectifs des utilisateurs. Une illustration simple de cette fonction est celle du calendrier personnalisé et imprimé qui a été offert à une participante par ses petits-enfants. Composé de photographies de familles, enrichi de mots chargés de tendresse et mettant en valeur les dates des anniversaires de la famille, il représente plus que l’aide-mémoire et a une valeur socio-affective.

Catégorisation finale : neuf fonctions utiles potentielles des AME

51Les fonctions identifiées dans la première étude recoupent tout ou partie des fonctions repérées dans la seconde. Par exemple, la littérature indique une fonction de soutien à la mémoire biographique, et les analyses de terrain montrent une fonction autobiographique. Nous pouvons donc en conclure qu’un AME a une fonction identitaire. En croisant ainsi les résultats théoriques et empiriques (Codes dans le tableau 3), nous dégageons finalement une classification générale de neuf fonctions utiles potentielles des AME. Il s’agit des fonctions : organisationnelle, mnésique, identitaire, affective, épistémique, administrative, de participation sociale, procédurale, et de sécurité (tableau 3). Elles sont qualifiées de « potentielles » car elles ne s’expriment pas systématiquement. Cela dépend de l’usage des besoins, des envies ou encore de l’environnement de la personne.

Tableau 3

Classification et définitions des fonctions utiles potentielles d’un AME

FonctionDéfinitionCodes
OrganisationnelleSoutient les actions de planification de tâches et événements à venir, en limitant les conflits d’horaires.FIT1
FCT1, 2, 4
FIE1, 3
FCE2
MnésiqueMaintient et active les mémoires rétrospectives et prospectives par le biais d’indices plus ou moins explicites.FIT2
FIE2, 5
IdentitaireTient lieu de fil narratif et biographique.FIT4
FIE6
AffectivePorte des traces et enclenche des stimuli émotionnels potentiellement favorables à l’enrichissement de l’estime de soi et/ou de liens interpersonnels.FIT5
FCT3, 4
FCE3
ÉpistémiquePermet de développer des connaissances pragmatiques (connaissances liées aux actions) et réflexives (connaissances de soi en tant que sujet individuel et social).FIT3
FIE4
AdministrativePermet la réalisation de formalités obligatoires dépendant d’informations distribuées dans le temps.FIE2
Participation socialeInscrit l’utilisateur âgé dans des rapports de réciprocité, de contribution sociale ou citoyenne.FCT5
FCE1
ProcéduraleFavorise le transfert et la préservation de schèmes d’action.FIT3
De sécuritéProcure un état d’esprit confiant en favorisant le soutien aux activités de la vie quotidienne et le fait de veiller les uns sur les autres.FCT3

Classification et définitions des fonctions utiles potentielles d’un AME

Conclusion : implication pour la conception de technologies d’AME

52Pour commencer, la catégorisation des neuf fonctions utiles potentielles des AME ne prétend pas être exhaustive ou représentative de la population âgée. Il s’agissait avant tout d’explorer l’usage des AME et d’identifier s’ils pouvaient soutenir davantage que la mémoire et l’organisation. Par ailleurs, il serait intéressant d’approfondir ce travail selon les spécificités des personnes âgées ; notamment en ce qui concerne les déficits cognitifs et plus particulièrement la mémoire, ainsi que les problèmes physiques.

53Néanmoins, cette étude offre une meilleure compréhension des processus pouvant se jouer dans l’usage d’un AME. Au-delà des processus cognitifs impliqués en mémoire prospective, on constate des implications procédurales, sociales ou même identitaires. L’usage de l’AME répond potentiellement aux besoins des individus dans toute leur complexité, tenant compte de l’ensemble des dimensions biologiques, psychologiques et sociales de l’être. En effet, quand le vieillissement biologique produit des modifications des capacités en motricité fine, on voit que l’AME peut être saisi comme instrument de prévention. Sur le plan psychologique, si l’on considère que le vieillissement sous-tend des transactions identitaires biographiques (Caradec, 2001), alors la fonction identitaire de l’AME révèle sa pertinence. Les fonctions de participation sociale ou affective de l’AME peuvent s’exprimer utilement quand le vieillissement social transforme le réseau relationnel en le recentrant sur les liens sociaux forts et significatifs (Barthe, Clément et Drulhe, 1988). Dans le cadre d’une démarche de conception d’AME, ces informations donnent toute la dimension de l’objet en cours de développement et replacent l’humain au centre de la démarche. Ses activités, ses besoins et sa créativité dans l’usage lorsqu’il s’approprie un artefact sont des informations essentielles à toute démarche de conception centrée sur l’utilisateur (Norman et Draper, 1986). La présente étude propose une grille de fonctions à partir de laquelle structurer des choix ou des méthodes de conception d’AME.

54Un second apport de cette étude pour la conception est qu’elle nous invite à envisager l’AME comme un composant intégré à un système d’activité englobant d’autres artefacts, d’autres sujets et l’environnement. L’AME intégré à un système d’instruments (Rabardel et Bourmaud, 2003) offre une plus grande flexibilité à l’utilisateur et maximise la portée utile de ces instruments. Pour la conception, cela invite à penser à l’interopérabilité ou à la synchronisation de plusieurs outils numériques dès les premières phases du projet. Les autres sujets apparaissent aussi comme des fournisseurs d’AME, voire des coproducteurs. Déterminer leurs rôles possibles participe aussi à développer des fonctions pertinentes à l’AME en cours de conception (ex. : fonction d’affichage ou de complétion partagés). L’environnement est également une composante dont les concepteurs doivent tenir compte. Sachant par exemple que l’AME peut être utilisé pour conserver des traces d’éprouvés ou d’expériences personnelles, à la manière d’un journal intime, il serait opportun de réfléchir à la visibilité de l’artefact ou aux garanties qu’il offre en termes de privacité.

55Enfin, nous avons constaté que l’usage d’un AME ne va pas de soi. Pour diverses raisons, comptant les trois présentées dans cette étude mais qui ne sont peut-être pas exhaustives, des personnes refusent d’utiliser ce type d’outil dans leur vie quotidienne. Cela pose la question de l’acceptation d’un AME électronique. Cette question peut être traitée en amont de l’usage, en phase de conception, en mobilisant des cadres et méthodes pour l’étude de l’acceptation des technologies (Bobillier-Chaumon, 2013) ou bien en envisageant des modèles et facteurs plus spécifiques liés au contexte gérontologique (Peek et al., 2014 ; Porcher-Sala, 2018).

Bibliographie

Références

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Notes

  • [1]
    Au sens de Pierre Rabardel (1995) : qualifie un objet porteur de fonctions constituantes (attribuées par les concepteurs) qui n’ont pas encore été spécifiées dans l’usage réel.
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