Notes
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[1]
Pour l’intitulé exact des questions mobilisées, se reporter au questionnaire : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/source/fichier/DOC_ENQ_LOGEMENT_2013_QUEST.pdf (consulté le 13 janvier 2017).
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[2]
Toutes les données sont reproduites dans les tableaux en annexe.
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[3]
Par construction, le niveau de vie correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation ; le niveau de vie et les indicateurs de pauvreté sont conformes aux données publiées sur l’enquête revenus fiscaux et sociaux (Boiron et al., 2015).
Introduction
1Depuis une quinzaine d’années, une réflexion s’est engagée en France sur la nécessité de penser un habitat adapté au vieillissement de la population. La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement votée en 2015 prévoit, parmi d’autres mesures, la rénovation du statut des logements-foyers (rebaptisés résidences autonomie), le développement des résidences-services de deuxième génération et des autres établissements d’hébergement pour personnes âgées. Elle prévoit également de donner la priorité aux personnes en perte d’autonomie pour l’accès aux logements adaptés dans le parc social. L’amélioration de l’habitat des personnes âgées fragiles ou en perte d’autonomie masque cependant une dimension préoccupante de la question du logement, celle des conditions de vie en logement « ordinaire ».
2Pendant la deuxième partie du XXe siècle, la croissance économique des Trente Glorieuses a ouvert au plus grand nombre l’accès à la propriété privée du logement, encouragée par les politiques publiques et le développement du marché du crédit immobilier (Lambert, 2015 ; Bonvalet et Bringé, 2013), une ambition sociale qui reste largement partagée (Denèfle, 2016), même si les conditions d’accès à la propriété demeurent fortement inégalitaires (Bugeja-Bloch, 2013). C’est ainsi que la proportion des ménages propriétaires de leur résidence principale a fortement augmenté, y compris pour les plus âgés : fin 2013, à partir de 65 ans, 74 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale en France métropolitaine (Pouliquen et Pontie, 2016) ; ils étaient 72 % en 2006 (Arnault et Pontie, 2015). L’amélioration du niveau des retraites a aussi créé les conditions pour que les personnes âgées puissent vivre indépendamment des autres membres de leur famille. Les retraités disposent en moyenne de revenus légèrement inférieurs à ceux des personnes actives, mais leur niveau de vie est comparable car ils ont moins souvent des enfants à charge (COR, 2015). Toutefois, les données de l’Enquête Logement 2006 ont montré que « les ménages à faibles ressources sont pour près de 40 % des retraités et plus généralement des ménages de plus de 65 ans » (Briant et Pirus, 2010, p. 489). « Les propriétaires (hors accédants) sont les plus concernés par le manque de confort de base » (Renard, 2010, p. 468), notamment pour les propriétaires vieillissants dont l’ancienneté des habitations les confronte, en moyenne, à de moins bonnes conditions de logement que les autres (Minodier et Rieg, 2007). Le statut de propriétaire offre un avantage financier dans la mesure où il protège du risque d’augmentation du loyer ou d’éviction du logement (Gobillon et Laferrère, 2006). Il reste que l’entretien du logement et son adaptation éventuelle aux restrictions d’activité nécessitent de disposer des moyens financiers pour y faire face, car les travaux nécessaires au maintien de la qualité du logement (remplacer la toiture, changer la chaudière, assurer une bonne isolation, etc.), peuvent représenter des dépenses considérables difficiles à assumer pour certains retraités.
3Le revenu disponible interroge le maintien de l’accessibilité de l’habitat et du logement jusqu’au grand âge. Pourtant, en dehors des ressources financières nécessaires à l’entretien et l’aménagement du logement, c’est aussi la qualité du cadre de vie à travers l’appréciation et le ressenti des conditions du logement dans son environnement qui déterminent l’avantage, ou pas, d’envisager des adaptations. C’est pourquoi l’objet de l’article est de proposer un état des lieux général sur le cadre de vie et les conditions de logement des propriétaires dès 55 ans, à partir des données de l’Enquête Logement 2013 de l’Insee. Les variables d’opinion sur la qualité de l’environnement et le confort du logement seront mobilisées pour construire une typologie des ménages conduisant à réunir, à l’intérieur d’un même groupe, des ménages qui se ressemblent le plus entre eux et se différencient franchement des ménages des autres groupes. Nous faisons l’hypothèse que la typologie permettra de distinguer les ménages bénéficiant d’une bonne qualité de vie dans un logement confortable, de ceux pour lesquels les conditions de vie et d’habitat moins agréables peuvent être des obstacles au besoin d’adaptation éventuel.
4La première partie de l’article est consacrée à l’élaboration de la typologie selon l’opinion que les ménages propriétaires ont de leur environnement et de leur logement. Ensuite, nous caractérisons chaque groupe, d’abord sur le plan du territoire et de l’habitat à partir des données objectives fournies principalement par l’Insee, puis sur le plan des ressources économiques, sociales ou culturelles recueillies au cours de l’enquête, avec une attention particulière portée à la question des revenus. Enfin, l’article ouvre une discussion sur la reconnaissance des facteurs susceptibles d’expliquer les difficultés d’adaptation de l’habitat pour les ménages propriétaires et la vulnérabilité des plus modestes face au vieillissement.
Quatre manières de percevoir son logement et son environnement
5L’enquête logement de l’Insee est la première source statistique pour décrire le parc de logements ordinaires, les conditions d’occupation et les dépenses des ménages pour leur résidence principale. Fin 2013, le parc de logements en France métropolitaine comptait 28 millions de résidences principales dont plus de la moitié (58 %) étaient occupées par des ménages propriétaires (Arnault et al., 2015). Les propriétaires de 55 ans et plus ayant leur nom sur l’acte de propriété, avec ou sans charge de remboursement, à l’exclusion des situations d’usufruit (sans nue-propriété) y compris en viager, représentent 9 millions des ménages, et 66 % des 14 millions de ménages dans lesquels vit au moins une personne de 55 ans et plus.
6Le choix des variables retenues dans l’analyse fait écho à la décision d’interroger les données de l’enquête sous l’angle de la satisfaction ou l’insatisfaction des ménages vis-à-vis de leur logement, indépendamment de leurs ressources socio-économiques, mais en considérant la variabilité de l’intensité de la satisfaction déclarée (bonne, moyenne, mauvaise). L’analyse s’intéresse strictement aux variables d’opinion, subjectives et non datées, sur l’environnement et le logement lui-même (voir encadré). Aucune question n’est prioritaire sur une autre, elles sont toutes traitées de la même façon. La seule limite imposée est celle des effectifs observés qui ne doivent pas être trop faibles pour ne pas accorder une importance disproportionnée à des modalités de réponses trop « marginales ».
Encadré. Les variables d’opinion, subjectives et non datées retenues pour l’élaboration de la typologie des propriétaires vieillissants [1]
Qualité de l’environnement | Qualité du logement |
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La présence et la qualité des espaces verts dans votre quartier (ou des campagnes environnantes lorsqu’elles sont proches). La qualité de l’air dans votre quartier (poussières, pollutions, odeurs). L’accessibilité par les voitures particulières (stationnement dans le quartier, embouteillages, etc.). L’entretien des rues ou de la voirie et des espaces publics. L’accessibilité par les transports en commun. La proximité des commerces. Vos relations avec le voisinage. La sécurité de votre quartier (risques de vols, d’agression…). Vous plaisez-vous dans votre quartier (ou village) ? | L’accès à votre logement (portes d’entrée, couloirs, escaliers, ascenseurs). L’exposition de votre logement (clarté, ensoleillement). Quel est l’état du revêtement, l’aspect extérieur de la façade principale ? L’insonorisation (isolation phonique) de votre logement. L’isolation thermique des murs. Y a-t-il des signes d’humidité sur certains murs de votre logement (condensation excessive, moisissures, revêtements dégradés…) ? Vos fenêtres laissent-elles anormalement passer l’air (hors grille de ventilation) ? Les bruits que vous entendez le jour dans votre logement (fenêtres fermées). Les bruits que vous entendez la nuit dans votre logement (fenêtres fermées). Compte tenu du nombre de personnes de votre ménage, vous estimez que vous disposez d’un nombre de pièces… Estimez-vous que vos conditions actuelles de logement sont… |
7La méthode retenue pour élaborer la typologie des ménages combine une analyse des correspondances multiples suivie d’une classification hiérarchique ascendante sur les coordonnées des axes factoriels. La démarche typologique cherche à faire émerger la variété des comportements résultant, ici, des écarts d’appréciations sur les variables d’opinion. Dans une première étape, l’analyse des correspondances multiples est conduite sur les variables dichotomiques (codées 0 ou 1) correspondant aux modalités de réponse retenues pour chaque variable qualitative sélectionnée (analyse factorielle des correspondances sur le tableau disjonctif complet). L’objectif est d’identifier le nombre de facteurs (ou axes factoriels) assurant une bonne représentation des données observées. Cette méthode permet d’éliminer les fluctuations et d’obtenir ensuite une partition plus robuste dans la deuxième étape. Celle-ci consiste à réaliser une classification hiérarchique ascendante sur les variables quantitatives représentant les coordonnées factorielles des axes retenus dans l’étape précédente. La procédure de classification repose sur l’agrégation progressive de chaque observation à son plus proche voisin, la constitution de groupes homogènes réunissant les individus qui se ressemblent. Dans la classification hiérarchique ascendante, lorsqu’une observation est affectée à un groupe, elle l’est définitivement. L’objectif est de parvenir à une partition qui minimise l’inertie intra-classe (minimiser la distance entre les individus d’un même groupe) et maximise l’inertie inter-classe (maximiser la distance entre les groupes). C’est l’analyste qui détermine le nombre optimum de groupes à retenir sous la forme d’une variable qualitative non ordonnée.
8À l’issue de ces deux étapes, on observe une partition en quatre groupes homogènes et disjoints, représentant chacun, 46 % (G1. Haute qualité du cadre de vie), 35 % (G2. Quiétude et rusticité), 10 % (G3. Confort intérieur, inconfort extérieur) et 9 % (G4. Cadre de vie dégradé) des 9,2 millions de ménages de 55 ans et plus propriétaires de leur résidence principale.
9Dans l’analyse qui suit, nous allons d’abord observer la robustesse de la typologie dans sa capacité à segmenter les quatre groupes de ménages selon les opinions exprimées, avant de voir comment les caractéristiques objectives permettent de décrire socialement les ménages à l’intérieur des quatre groupes [2].
Une expérience inégale de la vie quotidienne dans son environnement et son logement
10Sans rien savoir des données objectives relatives aux ménages, l’examen de chaque variable utilisée pour la construction de la typologie dévoile quels sont les traits spécifiques de l’environnement et du logement, les plus distinctifs d’un groupe par rapport à l’autre révélant l’expérience inégale des ménages dans leur vie quotidienne.
11Le premier groupe qui émerge (46 %) se caractérise par sa « haute qualité du cadre de vie ». Les ménages décrivent un habitat et un environnement qui bénéficient d’une bonne qualité de l’air (82 %) et des espaces verts (72 %), une implantation commerciale satisfaisante (68 %). Une écrasante majorité (90 %) entretient de bonnes relations avec le voisinage dans un quartier où la sécurité est jugée bonne (77 %) et les conditions d’accès au logement lui-même (portes d’entrée, couloirs, escaliers, ascenseurs) sont également bonnes pour 96 % des répondants. Cette appréciation positive se retrouve dans l’exposition du logement, la clarté et l’ensoleillement dont les ménages bénéficient largement (92 %). L’état du revêtement des façades désigné comme neuf dans 31 % des cas est spécifique de ce groupe. Ce jugement est révélateur de la qualité de la construction et des conditions d’entretien en termes d’insonorisation, d’isolation thermique ou de ventilation qui ne posent pas de problèmes à ces ménages. D’ailleurs, les bruits sont rares, voire inexistants, le jour (73 %) et surtout la nuit (95 %). Disposant d’un logement suffisamment spacieux pour leurs besoins, 78 % des répondants estiment correct le nombre de pièces au regard du nombre de personnes vivant avec eux dans le ménage. Dès lors, la satisfaction globale des répondants consolide le profil qui se dégage de la typologie avec 53 % des ménages du groupe très satisfaits et 45 % satisfaits de leurs conditions actuelles de logement.
12Le deuxième groupe (35 %) se distingue par sa « quiétude et sa rusticité ». Il profite d’un environnement de très grande qualité pour les espaces verts (90 %), la qualité de l’air (89 %), comme pour la voirie ou les espaces publics dont l’entretien est bon dans 69 % des cas. Ces ménages vivent dans des zones où l’accessibilité en voiture est très bonne, sans problème d’embouteillage ou de stationnement (87 %) au contraire de l’accessibilité par les transports en commun dont l’environnement est largement dépourvu, seul un service de transport scolaire étant assuré (62 %). L’absence de commerces de proximité (42 %) est un autre élément très discriminant qui renforce l’idée d’une implantation loin des centres urbains, à l’abri des problèmes de sécurité dans le quartier (84 %). Au-delà de la quiétude de l’environnement, les bruits sont rares, voire inexistants de jour (70 %) comme de nuit (88 %). Les répondants estiment, par ailleurs, qu’ils disposent d’un nombre de pièces correct (68 %), voire très supérieur à leurs besoins (28 %). Cependant, les habitants sont davantage confrontés à des problèmes d’humidité dans les murs (21 %) et jugent insuffisantes, ou au mieux acceptables, leurs conditions actuelles de logement (21 %).
13Le troisième groupe (10 %) se singularise par un « confort intérieur et un inconfort alentour ». Il dispose peu (26 %) voire pas du tout (16 %) d’espaces verts, 40 % jugent également moyenne ou mauvaise la qualité de l’air dans leur quartier dont ils ont aussi une moins bonne opinion en matière de sécurité, relativement aux risques de vols ou d’agression (38 %). En revanche, la disponibilité des transports en commun est particulièrement bonne (77 %), de même que la proximité des commerces (80 %). À l’intérieur du logement, la vie quotidienne est facilitée par l’espace disponible, 78 % disposent d’un nombre de pièces correct compte tenu du nombre de personnes vivant avec eux. Néanmoins, les ménages signalent une certaine insatisfaction en matière d’isolation thermique (moyenne ou mauvaise pour 48 %) et d’isolation phonique (moyenne ou mauvaise dans 61 % des cas) sans conséquence majeure au niveau des nuisances sonores la nuit, mais davantage le jour puisque 25 % signalent des bruits assez fréquents.
14Le quatrième et dernier groupe (9 %) se démarque par un « cadre de vie dégradé ». C’est le groupe le moins satisfait de son environnement qui pâtit de l’absence d’espaces verts (20 %), d’une qualité de l’air moyenne ou mauvaise (52 %), d’un mauvais entretien de la voirie et des espaces publics (20 %). L’absence de commerces de proximité est un autre signe distinctif (10 %) dans un contexte où les relations de voisinage sont moyennes ou mauvaises (23 %), voire inexistantes (11 %). La moitié des ménages a une opinion moyenne ou mauvaise de la sécurité dans le quartier, avec des risques de vols ou d’agressions, au point que l’appréciation globale du quartier est beaucoup moins positive – une minorité significative déclarant même ne pas se plaire dans son quartier (12 %). Les préjudices extérieurs se cumulent aux désavantages que présente le logement lui-même avec des façades dont le revêtement est médiocre ou mauvais (14 %), des équipements moyens ou mauvais pour ce qui concerne l’insonorisation ou l’isolation phonique (74 %), l’isolation thermique des murs (56 %), avec des signes d’humidité sur les murs (25 %), des fenêtres laissant passer l’air de façon anormale (28 %). Dans leur vie quotidienne, les ménages subissent des nuisances sonores assez ou très fréquemment la nuit (56 %) et plus souvent encore le jour (74 %). Un environnement bruyant dans un logement trop étroit (12 % jugent insuffisant, voire très insuffisant, le nombre de pièces dont ils disposent) se conjugue et se retrouve dans l’importance des ménages (35 %) qui considèrent leurs conditions actuelles de logement insuffisantes ou, au mieux, acceptables.
15Il ressort finalement que 4,2 millions de ménages (G1) bénéficient d’une très bonne qualité de vie, à la fois sur le plan environnemental et dans l’intimité du logement. À l’inverse, une minorité significative représentant environ 800 000 ménages (G4) connaît des conditions d’environnement et de logement dégradées. Entre les deux, 3,2 millions de ménages (G2) vivent dans un environnement agréable, calme et sécurisé, mais mal desservi par les services collectifs tandis que le cadre bâti présente des insuffisances préjudiciables au confort du logement. L’autre minorité, constituée d’un million de ménages environ (G3) se présente en opposition au groupe précédent, dans un logement confortable et un environnement bien desservi par les services collectifs mais qui subit les conséquences de la densité urbaine (figure 1).
Typologie des propriétaires vieillissants selon leur opinion sur leur environnement et leur logement
Typologie des propriétaires vieillissants selon leur opinion sur leur environnement et leur logement
16Désormais, il convient de rapprocher ces observations des dimensions plus objectives sur l’habitat, le territoire et les caractéristiques socio-économiques des ménages.
Des opinions sur l’habitat qui croisent les ressources des ménages
17Dans l’ENL 2013, une partie des données sur l’habitat et les territoires (unité urbaine, région, type, date de construction, statut d’occupation du logement) est connue en amont de l’enquête. Les autres caractéristiques socio-économiques du ménage sont fournies par le répondant et portent, pour certaines, sur tous les occupants du logement (l’âge, le sexe, le niveau de diplôme, le statut d’activité, la profession ou le parcours migratoire). Les revenus et la composition du ménage permettent de décrire la situation des propriétaires en fonction de leur niveau de vie qui, par construction, est le même pour tous les membres du ménage [3].
18Les données territoriales selon la taille de l’unité urbaine confirment les interprétations précédentes relatives au groupe 2 « Quiétude et rusticité » qui concentre la population hors des aires urbaines, vivant principalement dans des communes rurales ou des communes de moins de 5 000 habitants (61 %). Suivant les zones d’étude et d’aménagement du territoire, l’implantation régionale est plus fréquente dans les six régions qui forment le Bassin parisien (24 % en Champagne-Ardenne, Picardie, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Centre et Bourgogne), comme dans le Sud-Ouest (16 % en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Limousin). Ces ménages occupent plutôt des maisons individuelles, dispersées hors agglomération (40 %) où l’habitat ancien est fréquent (construit avant 1948, 37 %) et en dehors de toute zone possédant une zone urbaine sensible (ZUS – 76 %). Propriétaires de plein droit, sans charge de remboursement (91 %), et rarement soumis à des règles de copropriété (7 %), ils témoignent d’une mobilité résidentielle très réduite au vu des déménagements depuis quatre ans (4 %).
19La tranche d’âge des répondants ne distingue aucun des groupes les uns des autres, au contraire de la composition du ménage. Ainsi, la moitié des ménages du groupe 2 est constituée d’un couple seul (50 %) et la majorité des logements sont en sous-peuplement prononcé ou très accentué (78 %), selon l’indice Insee qui résulte de la comparaison du nombre réel de pièces du logement et du nombre de pièces nécessaires compte tenu de la taille et de la composition du ménage. Du côté des ressources, le niveau de vie des ménages montre qu’ils sont nettement moins favorisés sur le plan monétaire, avec plus d’un ménage sur quatre dans les deux premiers déciles de revenus par unité de consommation (27 %) et 21 % sous le seuil de pauvreté correspondant à 60 % du revenu médian. En termes d’activité, on compte au moins une personne retraitée dans plus de trois ménages sur quatre (78 %) et du côté des (anciennes) professions, 12 % des ménages comptent des agriculteurs, 14 % des indépendants (artisans, commerçants, chefs d’entreprise) et 32 % des ouvriers. La détention des diplômes par les différents membres du ménage complète le panorama avec davantage de personnes sans aucun diplôme (28 %) ou peu scolarisées (42 %).
20L’habitat typique du groupe 1, qui se caractérise par une « haute qualité du cadre de vie », est celui de la maison individuelle en lotissement, en quartier pavillonnaire ou en ville (64 %). Assez peu contraints par des règles de copropriété (22 %), ces ménages sont, en proportion, plus représentés dans l’ouest du pays (17 % en Pays de la Loire, Bretagne et Poitou-Charentes) et vivent en dehors de toute zone possédant une ZUS (44 %). La vie en couple seul est le mode de vie le plus répandu (54 %) et la taille du logement excède largement les besoins du ménage (sous-peuplement prononcé ou très accentué pour 77 %). Ce groupe se détache nettement du précédent en termes de niveau de vie, avec des revenus élevés et, surtout, avec une proportion beaucoup plus faible de ménages touchés par la pauvreté monétaire (11 % sous le seuil de pauvreté à 60 % du revenu médian). Trois ménages sur quatre comptent une personne retraitée (78 %) et les (anciennes) professions exercées par les occupants du logement concernent les cadres et professions intellectuelles supérieures (29 %) ainsi que les professions intermédiaires (34 %).
21À l’opposé des deux premiers groupes, les ménages du groupe 3 « confort intérieur, inconfort alentour » ou ceux du groupe 4 « cadre de vie dégradé » sont fortement implantés dans les zones urbaines les plus denses : plus de la moitié dans les unités urbaines de 200 000 habitants ou plus (respectivement 54 % et 52 %). L’ancrage urbain explique que l’habitat en immeuble collectif soit concentré sur ces deux groupes avec 40 % des logements qui sont soumis à des règles de copropriété. Les constructions réalisées entre 1949 et 1974 concernent 38 % et 39 % des groupes 3 et 4. Enfin, on observe aussi une implantation importante en région parisienne (respectivement 25 % et 23 %) et plus souvent en zone urbaine sensible (5 %) ou sur des communes possédant une zone urbaine sensible (respectivement 32 % et 29 %). Au-delà de ces ressemblances, les ménages du groupe 3 sont davantage localisés dans l’Est (10 % en Lorraine, Alsace et Franche-Comté), tandis que ceux du groupe 4 se retrouvent davantage en région Méditerranée (18 % en Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse) ou dans le nord du pays (7 % en Nord – Pas-de-Calais). Par ailleurs, les ménages du groupe 4 résident un peu plus en cité ou dans les grands ensembles, dans des logements plus anciens (construction avant 1949 pour 36 %) et rencontrent plus de difficultés dans le fonctionnement de la copropriété : plus de la moitié des ménages en copropriété dans le groupe 4 (53 %) signalent des dysfonctionnements.
22Le poids des caractéristiques du ménage est fortement discriminant entre ces deux groupes. Certes, les personnes vivant seules sont nettement plus nombreuses qu’ailleurs (respectivement 38 % et 40 % dans les groupes 3 et 4). Il reste que la cohabitation avec les enfants uniquement est plus fréquente dans le groupe 3 (17 %) tandis que les ménages complexes, les cas de corésidence familiale intergénérationnelle entre parents et enfants adultes, voire à trois générations, sont plus nombreux dans le groupe 4. Majoritairement logés dans l’habitat collectif, les ménages sont moins souvent en position optimale avec un indice de peuplement normal pour 10 % dans le groupe 3, 14 % dans le groupe 4 sachant que, dans ce dernier, une petite minorité (4 %) présente un peuplement modéré ou accentué. Indépendamment de la nationalité actuelle, en considérant les immigrés de première et deuxième génération (immigrés et/ou descendants d’un parent immigré), l’immigration au sens large est un peu plus élevée dans le groupe 4 (18 %). L’examen des niveaux de vie éclaire la disparité des ressources disponibles au sein des deux groupes de ménages : ceux du groupe 3 disposent des revenus les plus élevés, avec près d’un ménage sur quatre situé dans les déciles 9 et 10 (24 %) alors que 17 % des ménages du groupe 4 sont sous le seuil de pauvreté monétaire à 60 % du revenu médian. D’ailleurs, au-delà du revenu disponible, la propriété d’un bien immobilier autre que la résidence principale (en France ou à l’étranger) confirme la place particulière des ménages du groupe 3 dont 29 % possèdent un autre patrimoine immobilier. En termes d’activité, on observe le même ratio de personnes retraitées (73 %), mais la participation au marché du travail diffère sensiblement : 35 % des ménages du groupe 3 comptent au moins une personne en emploi tandis que le groupe 4 connaît davantage les situations de chômage (8 %). La détention de diplômes par les différents membres du ménage montre que les diplômés du supérieur sont en proportion mieux représentés dans les ménages du groupe 3 (25 %) et que les personnes sans diplôme ou peu scolarisées le sont davantage dans le groupe 4 (respectivement 24 % et 35 %). Finalement, cette disparité se retrouve à travers les (anciennes) professions exercées avec des cadres et professions intellectuelles supérieures, mais aussi des professions intermédiaires au sein du groupe 3 (respectivement 31 % et 33 %), alors que les ménages comptent plus d’employés (44 %).
23Pour résumer, il ressort que la réalité des conditions de vie connues à travers les caractéristiques sociodémographiques usuelles s’accorde assez fidèlement avec les opinions exprimées par les répondants sur la qualité de leur environnement et de leur logement, et qui sont à la base de la typologie (figure 2). Près de six ménages sur dix (groupes 1 et 3) ont la satisfaction de disposer d’un logement de qualité, de bons revenus et d’appartenir plutôt aux classes moyennes et supérieures même si pour le groupe 3, la qualité de l’environnement est dépréciée par les nuisances associées à la forte densité de l’espace urbain. Les conditions de vie des autres ménages (groupes 2 et 4) sont manifestement plus modestes. Plus souvent agriculteurs, ouvriers ou employés, leurs revenus sont plus faibles, leurs conditions de logement sont moins bonnes et les zones rurales ou suburbaines de résidence sont moins bien desservies par les services collectifs (figure 2).
Au croisement des opinions et des caractéristiques des propriétaires vieillissants
Au croisement des opinions et des caractéristiques des propriétaires vieillissants
Note de lecture : les éléments qui ressortent de l’analyse typologique signalent les caractéristiques plus spécifiques d’un groupe par rapport à l’autre, sans être exclusives du groupe, ni représenter une situation majoritaire (par exemple : les ouvriers sont surreprésentés dans le groupe 2 mais sont aussi présents dans les trois autres groupes).24Les opinions sur la qualité de l’environnement et la qualité du logement rendent compte des attributs de l’habitat, notamment par rapport au territoire en termes de localisation, du bâti, ou de la densité urbaine, etc. Par-delà les indicateurs fournis principalement par l’Insee, les quatre manières d’habiter traduisent bien la capacité des ménages à se situer les uns par rapport aux autres en fonction de leurs propres caractéristiques socio-économiques. Au fil du vieillissement, les besoins d’adaptation de l’habitat peuvent devenir préoccupants pour les ménages propriétaires pour lesquels le caractère protecteur du statut d’occupation peut être posé.
Propriétaires vieillissants, quels obstacles à l’adaptation de l’habitat ?
25Au cours des 50 dernières années, les gouvernements successifs ont privilégié une politique d’accession à la propriété. Cette politique semble répondre aux aspirations de la population, y compris des classes populaires qui ont pu devenir propriétaires grâce à la construction de logements abordables et de prêts intéressants (notamment ceux du Crédit Foncier) (Bonvalet et Bringé, 2013). En même temps, les parcours professionnels et familiaux sont devenus moins stables et la propriété du logement ne s’accompagne pas toujours des avantages représentés par le revenu fictif (correspondant au loyer imputé qui s’ajoute aux revenus des propriétaires non-accédants) ou le revenu réel (lorsque la valeur ou une partie de la valeur du patrimoine est liquidée pendant la retraite). À ces incertitudes du parcours de vie s’ajoutent les transformations de l’environnement (densification des régions urbaines, désertification des milieux ruraux). Plus que jamais, les espaces éloignés ou peu accessibles des centres urbains sont potentiellement des espaces de fragilisation pour les personnes aux ressources limitées. Il n’est pas seulement question de pauvreté monétaire, mais d’un ensemble de facteurs de précarité vis-à-vis desquels une personne vieillissante est aussi potentiellement plus vulnérable. Les défauts de l’habitat, plus ancien et plus dégradé, mais aussi les professions exercées, moins valorisées sur le plan des rémunérations (paysans, ouvriers, employés), et l’organisation des familles peuvent rendre les plus âgés captifs de leur logement.
26Les résultats de la typologie selon les opinions exprimées par les ménages sur la qualité du cadre de vie sont en cela révélateurs des inégalités sociales entre les propriétaires vieillissants. Habiter et vieillir dans son logement n’interpelle pas de la même façon les propriétaires disposant d’un bon niveau de vie, de bonnes conditions de logement, à proximité des services collectifs (ménages du G1 – haute qualité du cadre de vie ou du G3 – confort intérieur, inconfort alentours) des propriétaires plus modestes, occupant depuis longtemps de grandes maisons, moins confortables, en dehors des zones urbaines (G2 – quiétude et rusticité) ou qui cumulent les désavantages d’un bâti ancien ou de qualité médiocre pour les constructions de l’après-guerre et jusqu’au milieu des années 1970, dans un environnement défavorable en termes de bruits, de services, de sécurité (G4 – cadre de vie dégradé). D’ailleurs, si l’âge et la position sociale sont des facteurs d’inégalité pour l’accès à la propriété (Bugeja-Bloch, 2013 ; Bonnet, Garbinti et Grobon, 2016), la propriété du logement après 55 ans ne préserve pas des inégalités intragénérationnelles : l’âge n’est pas un facteur discriminant de l’appartenance à un groupe de ménages plutôt qu’un autre, au contraire de la position sociale qui renforce les inégalités de logement.
27Ces résultats nécessitent d’approfondir les expériences des propriétaires vieillissants en amont du très grand âge ou de la dépendance ; ils interrogent également l’idée que l’accumulation patrimoniale représenterait une protection pour ses vieux jours, une assurance face à la baisse des pensions permettant éventuellement de compléter ses ressources à la retraite (Gotman, 2010 ; Masson, 2015). Or vieillir sur place quoi qu’il arrive n’est pas une aspiration partagée par tous (Hillcoat et Ogg, 2014) et vieillir chez soi ne signifie pas nécessairement rester dans le même logement (Nowik et Thalineau, 2014). Par ailleurs, les questions de la mobilité résidentielle ou de l’adaptation de l’habitat au vieillissement se posent de façon spécifique dans l’habitat rural isolé ou à la périphérie des grands centres urbains, tout particulièrement lorsque les défauts, l’ancienneté ou l’absence de travaux, le mauvais fonctionnement de la copropriété (Braye, 2012 ; Le Garrec, 2014 ; Driant, 2010) induisent une dévalorisation du patrimoine contraignant les occupants à rester sur place, faute de pouvoir vendre. Ainsi, le cadre de vie et les conditions de logement des propriétaires vieillissants, modestes ou pauvres en revenus et en capital, pourraient-ils devenir préoccupants pour les politiques sociales des territoires les moins favorisés sur le plan du développement économique et de la valorisation immobilière.
Qualité de l’environnement, des variables d’opinion, subjectives et non datées
Qualité de l’environnement, des variables d’opinion, subjectives et non datées
Champ : France métropolitaine, résidence principale dont le propriétaire en titre est âgé de 55 ans et plus (N = 8 578 ; 9 millions de ménages).Qualité du logement, des variables d’opinion, subjectives et non datées
Qualité du logement, des variables d’opinion, subjectives et non datées
Champ : France métropolitaine, résidence principale dont le propriétaire en titre est âgé de 55 ans et plus (N = 8 578 ; 9 millions de ménages).Caractéristiques de l’habitat et du territoire, des informations objectives renseignées par l’Insee* ou le répondant**
Caractéristiques de l’habitat et du territoire, des informations objectives renseignées par l’Insee* ou le répondant**
Champ : France métropolitaine, résidence principale dont le propriétaire en titre est âgé de 55 ans et plus (N = 8 578 ; 9 millions de ménages).* Les informations sont fournies par l’Insee.
** Les informations sont fournies par le répondant.
Caractéristiques socio-économiques du ménage et des occupants du logement
Caractéristiques socio-économiques du ménage et des occupants du logement
Champ : France métropolitaine, résidence principale dont le propriétaire en titre est âgé de 55 ans et plus (N = 8 578 ; 9 millions de ménages).Note : *les données se rapportent à tous les occupants du logement ; le total n’est donc pas égal à 100.
Références
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Mots-clés éditeurs : revenus modestes, cadre de vie, propriétaires vieillissants, typologie
Date de mise en ligne : 29/03/2017
https://doi.org/10.3917/gs1.152.0057Notes
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[1]
Pour l’intitulé exact des questions mobilisées, se reporter au questionnaire : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/source/fichier/DOC_ENQ_LOGEMENT_2013_QUEST.pdf (consulté le 13 janvier 2017).
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[2]
Toutes les données sont reproduites dans les tableaux en annexe.
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[3]
Par construction, le niveau de vie correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation ; le niveau de vie et les indicateurs de pauvreté sont conformes aux données publiées sur l’enquête revenus fiscaux et sociaux (Boiron et al., 2015).