La pensée de Giddens, riche et, à notre sens, pleine d’apports potentiels pour la recherche en gestion, est cependant complexe et particulièrement touffue. Ceci entraîne une double conséquence. D’une part, ce que nous en présentons ci-dessous est ce que nous en avons compris et retenu, c’est-à-dire notre analyse propre, qui va souvent interpréter et peut parfois déformer ce que Giddens lui-même veut exprimer. D’autre part, l’exposé qui suit, afin de respecter cette complexité, est, de ce fait et par là même, inévitablement assez compliqué. Giddens lui même recourt à l’image du cercle herméneutique. Il peut ici illustrer notre propos : toute interprétation qui contribue à une compréhension doit déjà avoir compris ce qui doit être interprété. Donc, pour lire Giddens, il faudrait l’avoir déjà compris, mais l’on ne peut le comprendre sans l’avoir lu. Par ailleurs le système complet et cohérent qu’il présente, dont les éléments font référence les uns aux autres, rend tout point d’entrée arbitraire et exige donc, puisqu’il faut bien l’aborder pour y accéder, d’accepter de tenir pour acquis certains éléments, parfois obscurs, avant qu’ils ne soient justifiés plus tard dans le raisonnement. Un effort considérable est ainsi demandé du lecteur. Nous pensons qu’il est largement récompensé. L’analyse de la théorie de la structuration qui suit cherche à mettre en évidence ceux de ses éléments qui sont particulièrement appropriés aux sciences de gestion et utilisables par elles. Néanmoins, pour éviter un reproche qui a été fait à juste titre à notre avis (Whittington), ces derniers ne sont pas isolés des autres éléments de la théorie et sont recadrés dans son économie générale…